CANNIBAL CORPSE (usa) - The Bleeding (1994)
Label : Metal Blade Records
Sortie du Scud : 12 avril 1994
Pays : Etats-Unis
Genre : Brutal Death Metal
Type : Album
Playtime : 10 Titres - 37 Mins
La Genèse selon CANNIBAL CORPSE, chapitre un ; verset quatre.
- Et CANNIBAL CORPSE sentit un étrange engouement populaire autour de lui. Le vent était froid et donnait aux quelques troncs morts présents à la surface de la désolation une oscillation inquiétante. Pas de vie, pas d’âme ; la désolation n’avais jamais parue aussi sinistre. A leur grand regret, leur effort précédent avait été un soleil dans leur ciel noir. Ils décidèrent alors de créer deux grands luminaires pour marquer le début du jour et de son exact opposé. Plus jamais il n’y aura confusion entre le mal qu’ils désirent pour tous et le bien qu’a fait Tomb Of The Mutilated à la scène Metal mondiale. Pour la première fois, il y eu un soir et il y eu un matin… ce fut le quatrième jour.
Inutile de revenir sur les maintes figures de styles qui peuplent cette Genèse détournée, comprenez simplement que The Bleeding marquera à jamais un tournant dans la destinée de CANNIBAL CORPSE. Le premier fait d’arme se situe dans un line-up jusqu’ici stable. Bob Rusay a laissé sa guitare au placard, le flambeau étant repris par le bon Rob Barrett. Le second réside comme souvent dans la proposition faite par les américains. Leur style devient de plus en plus affiné mais surtout, d’une accessibilité remarquable.
Là où Tomb Of The Mutilated restait encore d’une homogénéité extrême, The Bleeding se démarque davantage par une multitude de tempos brisés, de breaks, de décélérations, de descentes rythmique au point de distinguer clairement chaque titre de son voisin. Déjà, « Staring Through The Eyes Of The Dead » ouvre de sa silhouette perverse et groovy un album qu’on devine différent. Paul Mazurkiewicz s’est également assagi derrière ses futs. Fini le martelage incessant, place à une réelle exploitation de tous les éléments de sa batterie. Ce démarrage intensif ne suffit pas à nous faire oublier qu’il intervient juste après une vraie œuvre du calibre de Tomb Of The Mutilated. Cependant, on se dit que plus CANNIBAL CORPSE prend de l’âge, plus la maturité se fait sentir. Les ricains jouent de plus en plus juste, même si leur image de « gros bouchers sans vergogne tend à s’estomper ». Ne chérit t’on pas les enfants pour leur aisance à exprimer ce qu’ils ressentent et leur manque de retenue fracassante ? Nos new-yorkais sont passés par ce stade. Aujourd’hui ce sont de beaux adolescents aux épaules démesurées et à la réflexion un poil plus poétique. Avec leurs poussées hormonales (« Stripped, Raped And Strangled ») et leur côté « j’parle pour rien dire » (« The Pick-Axe Murders »), ils semblent suivre une certaine chronologie comparable à l’évolution d’un être humain. En tout cas, s’il y’en a bien un qui ne parle pas pour rien dire, c’est papa Barnes ! On connaissait sa voix caverneuse mais beaucoup moins ses petits hurlements suraigües qu’il sème au gré de sa folie (« The Bleeding » !). Et l’effet n’est pas du tout désagréable, apportant davantage de diversité à l’affaire. Il livrera sur The Bleeding sa meilleure performance studio. Inégalable. Belle présence également de monsieur Webster (basse). Un peu plus en retrait que précédemment, il ne se fait néanmoins pas prier quand il faut se faire entendre (« She Was Asking For It »). Encore actuellement, rares sont les bassistes qui sont aussi audibles sur CD. C’est tout à l’honneur de nos cannibales. Mais comment terminer sans jauger le travail du nouveau venu ? Rob Barrett coïncide tout simplement avec l’apparition de solos très travaillés (façon Death technique) sur quelques pistes (« Staring Through The Eyes Of The Dead », « Return To Flesh »). Entre ça, les variations rythmiques et le chant double face de Chris Barnes, ce full-lenght marque bien une volonté d’explorer des contrées inconnues. Et ça leur réussit plutôt bien.
A un moment où il faut faire preuve de force de caractère et de volonté pour donner de l’étoffe et de la dimension à son répertoire, CANNIBAL CORPSE parvient à hisser le niveau musicalement. On ne peut que s’attrister de l’amenuisement de l’esprit old-school qui les a fait remarquer jadis. Moins cru mais plus intelligent, voilà la recette de leur nouvelle vie.
Discographie Complète de CANNIBAL CORPSE : Eaten Back To Life (Album - 1990), Butchered At Birth (Album - 1991), Tomb Of The Mutilated (Album - 1992), The Bleeding (Album - 1994), Vile (Album - 1996), Gallery Of Suicide (Album - 1998), Bloodthirst (Album - 1999), Gore Obsessed (Album - 2002), The Wretched Spawn (Album - 2004), Kill (Album - 2006), Evisceration Plague (Album - 2009), Torture (Album - 2012)
Ajouté : Lundi 02 Février 2009 Chroniqueur : Stef. Score : Lien en relation: Cannibal Corpse Website Hits: 15259
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