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CRADLE OF FILTH (uk) - Paul Allender (Sept-2012)


Hier, au cœur de la nuit sombre balayée par un vent glacial, le club des vampires s’est réuni et a élu CRADLE OF FILTH Empereur des buveurs de sang. Pratiquant une musique diabolique à souhait qui vous tétanise et vous transporte dans leur monde maléfique où l’horreur et l’angoisse sont brandies comme un étendard, il ne pouvait en être autrement. La décision a été unanime aux vues de leur dernière galette Mandicore And Others Horrors qui s’avère être une très bonne cuvée et prône un retour aux sources période The Principle Of Evil Made Flesh et Dusk…And Her Embrace. Un verdict qui va réjouir tous les grognards qui les suivent depuis près de vingt ans et qui pouvaient trouver que le combo s’éloignait de plus en plus de ses racines Heavy Metal et Punk. Car si les bougres conservent une éternelle jeunesse, ils ont commencé leurs méfaits au siècle dernier en 1992 pour être précis, de quoi surprendre quand on voit leur forme exceptionnelle ! Il faut dire que leur consommation d’hémoglobine quotidienne et un sommeil prolongé leur permet de traverser les décennies sans jamais prendre une ride. Avec leur look qui fait directement penser au Dracula de Francis Ford Coppola poussé à l’extrême, nos immortels se sont vite retrouvés comme un des leaders de la scène Black Metal, ce qui au dire de Paul Allender, guitariste depuis l’origine, n’est basé que sur une image mais ne correspond en rien à leurs véritables racines. Même si cette position est discutable, il faut reconnaître que cette fois-ci, les CRADLE OF FILTH n’ont pas hésité à laisser libre cour à leurs vieilles influences pour imprégner ce nouvel opus. Rassurez-vous, l’envie de dévorer quelques vierges appétissantes est toujours là. Même si cette fois-ci les Eighties font un retour en force chez nos diablotins, exit la sophistication extrême, l’ambiance horrifique est toujours bien présente et totalement réussie ! Cette course sans fin, grâce à l’utilisation de la technologie à outrance, semble cette fois-ci révolue. A la fois Heavy avec une tendance Punk par moment et des riffs efficaces, on n’est pas loin de la New Wave Of Bristish Heavy Metal même si nos lascars conservent leur identité musicale qui leur a permis de s’imposer au niveau mondial. Le résultat est d’ailleurs tout bonnement époustouflant, de quoi faire frémir les cages à miel ! Il faut dire qu’ils ont connu des étapes singulières comme la signature chez le label Sony qui leur à permis de pousser à son paroxysme les orchestrations ! Jetez une oreille sur Damnation And A Day et tout vous paraitra clair et limpide ! Difficile de faire mieux après même si les sorties chez Roadrunner s’avèrent de très bonne qualité et semblent confirmer la direction que les gars de Norfolk ont pris ! Profitant de la venue du combo le plus sanglant de ces dernières décennies au cœur de la capitale, il était impossible de ne pas leur demander quelques explications sur ce brusque revirement qui semble attiser la curiosité de plus d’un journaliste vu leur planning plus que chargé pour cette journée de promotion. C’est Paul Allender, guitariste et membre fondateur du gang, qui a bien voulu répondre à mes questions. Notre british s’avère très bavard, heureux d’être à Paris et extrêmement courtois, un must pour discuter un moment avec un musicien d’une telle envergure. Magnéto Paul !

Line-up
: Dani Filth (chant), Paul Allender (Guitare), James McllRoy (Guitare), Daniel Firth (basse), Caroline Cambell (Claviers/Choeurs), Martin Skaroupka (batterie)

Discographie : Invoking the Unclean (Démo - 1992), The Black Goddess Rise (Démo - 1992), Orgiastic Pleasures (Démo - 1992), Total Fucking Darkness (Démo - 1992), Goetia (Album - 1992), The Principle Of Evil Made Flesh (Album - 1994), V Empire or Dark Faerytales in Phallustein (EP - 1996), Dusk... And Her Embrace (Album - 1997), Cruelty And The Beast (1998), PanDaemonAeon (DVD - 1998), From The Cradle To Enslave (EP - 1999), Midian (Album - 2000), Bitter Suites To Succubi (Album - 2001), Lovecraft & Witch Hearts (Album - 2002), Heavy Left Handed and Candid (DVD - 2002), Live Bait For The Dead (Album - 2002), No Time To Cry (EP - 2002), Damnation And A Day (Album - 2003), Babalon AD (So Glad For The Madness) (DVD - 2003), Mannequin (DVD - 2003), Nymphetamine (Album - 2004), Thornography (Album - 2006), Eleven Burial Masses (Live - 2007), Godspeed On The Devil's Thunder (Album - 2008), Darkly Darkly Venus Aversa (Album - 2010), Midnight In The Labyrinth (Album - 2012), The Manticore And Others Horrors (Album - 2012), Hammer of the Witches (Album - 2015)

M-I Interviews du groupe : Paul Allender (Avril-2005), Dani Filth (Août-2006), Paul Allender (Sept-2012), Dani Filth (Juin-2015)



Metal-Impact. Bonjour Paul, je crois que tu es ici un peu comme à la maison ?!
Paul Allender. [Rires] Oui, tu as raison. On a donné un paquet de concerts en France.
MI. Tu es devenu un parisien à part entière ?! [Rires]
Paul. Oui, absolument ! [Rires]

MI. Vous avez même enregistré le dvd Peace Through Superior Fire Power en 2005 à Paris...
Paul. Oui c’est exact et j’en garde un excellent souvenir. On a passé un magnifique moment. Je m’en souviens très bien, c’était il y a sept ans et c’est resté gravé dans ma mémoire car je venais juste de réintégrer CRADLE OF FILTH après plusieurs années passées loin d’eux. Et je me suis retrouvé face à un paquet de caméras, c’était un peu stressant mais le show a été excellent. On a fait deux concerts complets de suite à l’Elysée Montmartre. Sur le premier, il régnait une chaleur étouffante qui nous a presque empêché de bouger, heureusement nous nous sommes arrangés pour que le deuxième soir nous ayons moins chaud.

MI. Vous avez une préparation spéciale avant ce genre d’événement ?
Paul. Non ! [Rires] Pour être honnête, on fait vraiment comme d’habitude. Notre dernier dvd a été filmé au Festival Graspop en 2011, c’est sorti en bonus de Evermore Darkly, un EP qui était dans les bacs l’année dernière. Et je ne savais même pas qu’ils allaient utiliser cette captation pour en faire un dvd. Bien sûr, j’ai vu toutes les caméras sur scène mais je pensais que c’était pour la projection du show sur les écrans géants comme à chaque fois dans le cadre de manifestions aussi énormes. J’ai joué comme d’habitude sans me préoccuper de ce qui se passait autour de moi. Lorsque je suis sorti de scène, un des membres de l’équipe m’a dit : « je crois qu’on va sortir ce show en dvd ». J’ai répondu : « quoi ? Tu plaisantes » !!! Je n’y croyais pas. Et là je me suis dit : « oh mon dieu et dire que j’ai fait toutes ces grimaces sur scène ». [Rires] Et puis après j’ai pensé : « mais est-ce que j’ai bien joué ? ». [Rires] Et au final, le résultat est incroyable surtout que je te garanti qu’on a fait aucune retouche, c’est du pur live. Et le produit s’est très bien vendu ce qui prouve qu’il vaut mieux rester naturel.

MI. Et le Hellfest ça t’a plu ?
Paul. Oui, complètement mais ce que j’adore le plus c’est ce qui se passe en coulisses ! [Rires] C’est la fête non stop et c’est très sympa, j’aime bien l’ambiance qui règne au Hellfest.

MI. Mandicore And Others Horrors est votre 10ème réalisation, est-ce que ce n’est pas difficile après tant d’années de carrière d’écrire de nouveaux titres ?
Paul. Non, pas du tout parce qu’en fait, on s’est arrêté pendant près d’un an après Darkly, Darkly Venus Aversa. On avait décidé de se ressourcer un peu et on n’a pratiquement rien fait du tout. Mais depuis Godspeed On The Devil’s Thunder, je trouvais qu’il nous manquait quelque chose au sein du groupe. C’est de bons albums, le problème ne se situe pas là mais à chaque fois il y avait comme un manque. C’est très difficile à décrire. Quand je les réécoute, je trouve qu’ils se ressemblent beaucoup, il y a quelque chose qui ne fonctionne pas, comme s’il manquait un plus, un élément qui aurait disparu au fil des années. J’étais là quand CRADLE OF FILTH a débuté et il y a des influences Punk et Heavy Metal qui ont disparu quand on repense à cette époque. Il n’y avait plus cette simplicité dans les chansons, cette efficacité, c’était devenu une musique de plus en plus clinique, ultra sophistiquée. Tu devais t’assoir et te concentrer pour découvrir toutes les subtilités des titres et apprécier vraiment ce que nous faisions. Avec Mandicore And Others Horrors nous voulions que l’écoute soit facile, notre objectif était de retrouver nos racines que nous avions laissées de coté pendant toutes ces années. Martin Sharoupka, notre batteur, est aussi pianiste et il s’est occupé de toutes les parties de claviers. C’est un type très brillant. C’est un fan de CRADLE OF FILTH à la base, il nous connaissait avant de se joindre à nous. Mais ce qui est important c’est qu’il nous suit depuis le début et connait toute notre carrière. Il a cette oreille de fan que nous n’avons pas forcément, ce regard extérieur et c’est très important pour nous car il nous apporte des idées nouvelles auxquelles nous n’aurions pas pensé.

MI. Son arrivée a du vous apporter beaucoup ?
Paul. Complètement, c’est un excellent batteur et aussi un musicien complet. Il joue magnifiquement bien du piano mais c’est aussi un très bon guitariste. C’est vraiment un plus. Sur les nouveaux morceaux, il arrive à jouer les riffs à la batterie, c’est incroyable. C’est du a son talent de guitariste qui fait qu’il nous comprend mieux que tout autre batteur. C’est très rare d’avoir quelqu’un derrière les futs qui sache jouer de la guitare. Nous avons eu beaucoup de batteurs avant lui mais c’est pratiquement le seul qui sache jouer comme il le fait. Le seul qui était capable de faire cela c’est Nicholas Barker, notre premier batteur. Personne d’autre n’a jamais réussi. C’est très important car il comprend les riffs et grâce à lui nous nous sentons comme un vrai groupe et non pas comme cinq individualités jouant ensemble, il nous a apporté une vraie unité. C’est en quelque sorte le ciment qui fait que toute l’alchimie fonctionne. Nous ne sommes pas des musiciens qui assurons simplement chacun leur partition. Nous ressentons vraiment cela quand nous jouons ensemble, que ce soit sur scène ou en studio.

MI. C’est un vrai retour aux sources alors ?
Paul. Absolument, j’ai écrit ce disque avec Martin et il y avait un feeling très spécifique qui se dégageait lors de notre travail d’écriture. Nous avions une idée bien précise en tête lors de la composition des titres. Je demande à tous les journalistes que je rencontre ce qu’ils pensent de Mandicore And Others Horrors car c’est très important pour moi de savoir si j’ai réussi dans mon entreprise. Peux-tu me donner ton avis ? Qu’as tu pensé de Mandicore And Others Horrors ? (ndi : C’est le jeu de l’arroseur arrosé ! Une fois n’est pas coutume).
MI. Je pense que c’est un album très puissant, très Heavy, direct avec un coté Punk. Pour moi c’est un vrai retour aux sources !
Paul. Bien, ça me fait plaisir d’entendre ton avis positif parce que c’est exactement ce que nous voulions faire, un retour aux origines de CRADLE OF FILTH.

MI. Est-ce que tu penses que vous êtes allés le plus loin possible en terme de production et d’orchestration et qu’il n’était pas possible de faire mieux ?
Paul. Oui, sauf avec cet album ! [Rires] Nous avons pendant très longtemps écrit des morceaux très complexes grâce notamment à des technologies très pointues comme Pro Tools qui nous ont énormément aidés. Avec cette machine infernale, tu arrives à obtenir des résultats extraordinaires dépassant toutes tes espérances. Mais nous étions arrivés à un tel stade que nous n’avions plus l’impression de faire partie d’un groupe réel et surtout de nous être totalement éloignés du Heavy Metal. Et pourtant, c’est notre première influence, on voulait écrire des chansons qui soient proches de nos premiers méfaits. C’était très important pour nous de revenir à ce style que nous avons délaissé. Nous avions perdu ce qui pour nous était le plus important nos racines Metal et cela avait des conséquences sur tous les membres de CRADLE OF FILTH, il était temps pour nous de revenir aux fondamentaux.

MI. Est-ce que pour toi CRADLE OF FILTH est un groupe de Black Metal ?
Paul. Non, on a notre propre son, on a été associés à ce mouvement par les média qui ont cherché à nous classer dans une catégorie précise. En terme de Business c’est indispensable, dans les bacs nous avons la catégorie CRADLE OF FILTH ou sont rangés nos cd. Pour moi, notre musique et le son qu’on a développé tout au long de ces années, ce n’est pas du Black Metal. Mais avec ce système de classement les médias ont besoin de te caser dans un registre et pour nous ça a été le Black Metal. Les journalistes ont besoin de te classer mais on n’appartient à aucune catégorie. Je crois que ça vient de notre image, le fait qu’on soit maquillés et qu’on ait un coté noir avec notre look. Mais nous n’avons pas du tout les mêmes symboles, c’est notre image qui a déterminé ce choix.

MI. Vous êtes passés de Sony à Roadrunner puis maintenant Peaceville, vous pensez avoir fait le bon choix ?
Paul. On se sent vraiment mieux chez Peaceville, c’est un fait. Je crois que la plus grosse erreur de notre carrière a été de signer chez Sony. C’est vraiment le pire qu’on ai pu faire. Quand on a accepté de venir chez eux, on était très contents, mais très vite on a déchanté. Le coté positif, c’est qu’ils nous ont donné les moyens de faire un album sans limite, le budget était énorme. C’est grâce à cela qu’on a pu travailler avec l’orchestre symphonique de Budapest ce qui ne nous était jamais arrivé. On avait l’ambition de faire un opus comme Damnation And A Day et on y est arrivé. Le problème c’est après. On avait énormément travaillé et lorsque le cd est sorti, ils n’ont presque rien fait et on a perdu tout le bénéfice de la sortie de Damnation And A Day. On a eu très peu de promo comparée à notre maison de disque précédente car ils étaient totalement inaptes à travailler sur CRADLE OF FILTH. Ils ne savaient pas à qui s’adresser et ils n’ont absolument rien fait du coup et ce qui a été fait n’a pas été fait d’une manière correcte. Tu peux faire le meilleur disque au monde si personne n’en parle et que le public n’est pas prévenu, tu vas droit dans le mur. C’est pour cela que nous sommes partis chez Roadrunner, car c’est un label qui maitrise parfaitement le Metal. Nous avons bien travaillé avec eux, on a fait trois albums avec eux : Nymphetamine, Thornography et Godspeed On The Devil’s Thunder. Mais à la fin, ils avaient changé un peu de direction et ils allaient être rachetés. Ils étaient dans une période difficile et les dernières signatures s’éloignaient du Metal. Pour nous, l’esprit ROADRUNNER n’était plus là. Finalement nous avons signé avec Nuclear Blast pour les Etats-Unis et pour l’Europe avec Peaceville qui est un label anglais. Ces deux entités n’ont jamais perdu leur vision de la musique, ils signent du Metal et c’est très important car ils savent quoi faire pour promouvoir les artistes comme nous. Et puis, nous avons notre propre label, Abracadaver qui est en relation avec eux, bref tout va bien. Mais ce qui est important, c’est qu’ils existent depuis longtemps et qu’ils n’ont jamais dévié de leur identité musicale et du style qu’ils défendent, toutes les catégories de Metal sont défendues et c’est ça qui est primordial. Ils savent quoi faire avec CRADLE OF FILTH. Au fil des années, nous avons toujours pu faire ce que nous voulions mais Peaceville nous comprend totalement parce qu’ils nous connaissent depuis toujours et c’est une différence fondamentale.

MI. Vous allez bientôt fêter vos 20 ans de carrière, qu’aimerais-tu faire pour célébrer cet événement ?
Paul. [Soupir] ... C’est une question difficile. J’aimerais faire une tournée avec IRON MAIDEN, JUDAS PRIEST et MOTORHEAD dans le monde entier et partout où on pourrait jouer. On a déjà joué avec toutes ces légendes mais là, je crois que le package serait exceptionnel. Mais je pense que c’est de l’utopie pur et simple.

MI. Comment expliques-tu qu’ils soient encore sur le devant de la scène ?
Paul. Tout simplement parce qu’ils sont très bons, c’est ça le secret ! [Rires] Regarde IRON MAIDEN, ils sortent encore des galettes de très haute qualité et jouent dans des salles immenses et des stades, c’est incroyable. C’est pareil pour JUDAS PRIEST. Je crois qu’ils sont honnêtes avec leurs fans et n’ont jamais trahi leur style, ils font ce qu’ils aiment par-dessus tout, du Heavy Metal.

MI. Est-ce qu’il y a vingt ans tu pensais être encore là avec les mêmes groupes, d’ailleurs ?!
Paul. Exactement ! [Rires] Non, même pas en rêve. C’était inimaginable de se dire qu’on trouverait nos cd partout, qu’on ferait 10 enregistrements studio, qu’on aurait notre propre label, qu’on tournerait dans le monde entier… Jamais je n’aurais cru ça à l’époque où on enregistrait nos démos pour essayer de trouver un label.

MI. Quels sont les changements les plus marquants entre hier et aujourd’hui ?
Paul. Si je repense à nos tous débuts, c’est évident que tout était plus simple et surtout il n’y avait pas internet. C’est là la différence fondamentale. Les kids, en 1990, achetaient les cd, allaient aux concerts, ils cherchaient des collectors. Je me souviens encore des Picture Disc qui étaient très demandés aussi. C’était un tout autre état d’esprit. Il y avait énormément de communication réelle et non virtuelle comme on voit aujourd’hui, il y avait de vrais échanges entre tous les fans de Metal, il y avait une communauté très soudée qui existait, il y avait de vrais rencontres humaines, tout le monde se connaissait plus ou moins et cela créait un climat particulier. C’était une époque magique. Maintenant, malheureusement, tout cela tend à disparaitre. La situation aujourd’hui est très difficile pour tous les musiciens et l’industrie musicale. Tout a disparu ou presque, il n’y a plus cette magie qui existait auparavant, ce feeling spécifique, cette passion du vinyle et des cd, tout ça s’est terminé. Je me souviens aussi qu’il y avait des pubs un peu partout où tous les kids se retrouvaient pour discuter musique, c’était une autre ambiance. Maintenant tout se passe sur le web, le téléchargement est une des causes des difficultés de nombreux groupes mais pas seulement. Il a fait disparaitre cette sorte de mystère qui entourait les formations. Maintenant on sait tout sur tout dans la seconde, tu trouves le moindre détail sur la vie de chacun et cela tue totalement le mythe qui pouvait exister autour d’un groupe. En plus, les gens sont saturés de musique. Chaque jour tu as des centaines de gangs qui déboulent sur la toile et qui vont disparaitre aussi vite parce qu’il n’y a rien derrière, pas de background, la plupart n’ont jamais fait de scène.

MI. Comment décrirais tu Darkly ?Darkly Venus Aversa deux ans après sa sortie ?
Paul. Je l’aime bien, mais je trouve qu’il manque quelque chose sur ces morceaux.

MI. J’ai l’impression que tes racines sont à chercher dans les eighties ?
Paul. Totalement, je me suis intéressé à ce style quand j’avais 12 ans. Pour moi tout a débuté avec IRON MAIDEN, j’ai totalement craqué sur le morceau « The Trooper », tu le trouve sur Peace Of Mind. A cette époque, il y avait les maxi single et ce morceau m’a totalement envouté et à partir de cet instant je suis devenu fan d‘IRON MAIDEN. Le Picture disc est magnifique d’ailleurs. Je me promenais avec ma mère et j’ai vu cette pochette avec Eddie dessus et je lui ais dit « mais c’est quoi ce truc ? ». C’était le jour de mon anniversaire et je lui ai demandé de m’acheter ce disque comme cadeau. Elle me l’a offert immédiatement et j’étais aux anges car le dessin, pour moi, était extraordinaire, ça m’a littéralement fasciné ! Quand je suis rentré chez moi et que je l’ai posé sur ma platine, ce fut une révélation, le titre était fabuleux. Tout a débuté comme ça.

MI. Tu as su rapidement que tu allais devenir musicien ?
Paul. Non, pas du tout. C’est en allant voir IRON MAIDEN sur scène que j’ai eu le déclic. Quand j’ai vu jouer Adrian Smith, c’est là que j’ai eu envie de devenir guitariste. Je me suis fait offrir une guitare vers 14 ans et j’ai commencé à apprendre tout seul. Bien sûr ce n’était pas sérieux, je ne savais pas jouer, je n’étais qu’un gosse qui voulait copier son idole Adrian Smith. Je rêvais d’être comme lui et de jouer dans un groupe célèbre, de partir en tournée en jouant du Heavy Metal comme tous les gosses de cet âge là qui s’intéressent à la musique. Et puis petit à petit, j’ai progressé et des potes me demandaient de venir jouer avec eux mais je ne voulais pas car je pensais que je n’étais pas assez bon. Je préférais attendre et être meilleur. Et finalement, tu vois, je suis là à parler musique avec toi ! [Rires] C’est arrivé voilà.

MI. Oui et tu as réalisé ton rêve ; jouer avec IRON MAIDEN !
Paul. Oui, ça a été extraordinaire pour moi, je ne peux pas le décrire avec des mots tellement c’était fort. On a ouvert pour eux, c’était incroyable pour moi. Quand on avait fini notre show, je regardais celui d’IRON MAIDEN et ça a été comme ça tous les soirs de la tournée, je n’en ai pas loupé un. Et puis, Bruce Dickinson venait souvent nous voir avec sa tasse de thé à la main, il nous regardait jouer sur le coté de la scène, c’est des moments que tu n’oublies pas. C’est un type très sympa qui discutait souvent avec nous, il connaissait même certain de nos morceaux, c’était très marrant. Il est bourré d’humour parfois en plein show, il annonçait et maintenant on va jouer un titre de CRADLE OF FILTH ! [Rires]

MI. Vous avez une image très inspirée par le cinéma d’horreur comme Dracula ou Entretien Avec Un Vampire, c’est des films qui ont eu un impact sur vous ?
Paul. Oui, j’adore tous ces films. Ce que j’apprécie avec CRADLE OF FILTH, c’est qu’en plus de la musique on a su développer au fil des années tout un univers, c’est très marrant. Cette image que nous donnons dans les clips, les photos, sur scène, c’est une partie de CRADLE OF FILTH aussi. Je crois que les deux aspects sont liés et je trouve que c’est une idée brillante que d’arriver en concert avec ce look délirant, c’est nettement mieux que d’être en Tee-shirt et en Jean. Il faut épater les fans et leur donner un plus, les mettre dans une certaine ambiance et c’est ce que nous essayons de faire.

MI. Dirais-tu que vous êtes un peu comme des acteurs ?
Paul. Oui, totalement, surtout lors des shows. Quand je monte sur scène, je deviens quelqu’un d’autre, totalement différent de la vie de tous les jours, je me métamorphose. C’est pareil pour les autres, tous ensemble nous formons une entité globale, c’est comme un personnage qu’on nommerait CRADLE OF FILTH. Chaque musicien en représente une partie et donne cette image globale. Chacun a un rôle à jouer dans cette représentation que nous donnons chaque soir en tournée.

MI. Vous venez de tourner aux Etats-Unis, quel est ton sentiment sur ce pays ?
Paul. J’adore ce pays, d’ailleurs j’ai une maison là-bas. Je vis à Minneapolis. C’est une ville que j’aime beaucoup, j’ai mon propre studio d’enregistrement là-bas et je peux travailler en paix. Je produis aussi d’autres groupes. Ce que j’apprécie à Minneapolis c’est la tranquillité, j’y vis en paix. Personne ne sait qui je suis, je suis un anonyme la bas. C’est un peu comme au tout début de CRADLE OF FILTH à Norfolk, j’étais totalement inconnu et c’est un état que j’apprécie énormément. J’y suis totalement libre et je fais ce que je veux. Et puis j’adore les saisons, l’hiver il y a beaucoup de neige et l’été il fait très chaud. C’est de vrais saisons, il ne fait pas gris en permanence comme en Angleterre. J’ai joué un peu partout dans le monde et c’est l’endroit que j’aime le plus, je m’y sens bien.

MI. Mais tu es très éloigné du groupe, cela ne complique pas le travail de composition ?
Paul. Ce n’est pas en problème, tu sais il n’y a plus que Dani qui vit en Angleterre, les autres sont éparpillés un peu partout. Marti vit en République Tchèque. Nous ne voulons plus vivre dans notre pays. Et puis nous n’avons plus besoin de nous voir en permanence, ça fait tellement longtemps que nous jouons ensemble que nous nous connaissons par cœur. Nous avons des automatismes, nous sommes des professionnels, nous n’avons plus besoin de répéter tous les jours pour assurer. Chacun travaille dans son studio et répète les titres intensément avant que l’on se retrouve. Quand nous avons joué au Wacken Open Air, on n’avait pas joué ensemble depuis presque un an. On s’est retrouvés quelques jours avant le Festival et on a répété en tout et pour tout que deux fois. C’est devenu très simple car nous connaissons tous les morceaux sur le bout des doits, pas besoin de travailler pendant un mois. Lors de la première répétition, c’était déjà très bien, la seconde était parfaite. Dani a retrouvé ses marques et c’est comme si nous ne nous étions jamais quittés. Jouer est comme une seconde nature pour nous désormais. C’est juste une question de travail personnel, une fois que nous sommes réunis tout va très vite, on retrouve très vite nos marques. Quand nous répétons, nous posons toujours la question à nos techniciens afin de savoir ce qu’ils en pensent et ils nous répondent toujours systématiquement que c’est excellent. Ils trouvent qu’on est au point et que l’on a pas besoin de continuer, pour eux on est prêts à monter sur scène.

MI. Quels sont les principales différences qui existent par rapport à vos débuts ?
Paul. Je dirais, quand je repense à l’époque de nos premiers enregistrements, que nous avons un énorme bagage musical maintenant. Bien sur, on continue à évoluer et on apprend énormément en permanence mais au début, nous étions hésitants, pas surs de nous, brouillons et très bruyants ! [Rires] On faisait nos classes et on apprenait le métier. Maintenant, on a nos bases qui sont acquises et c’est vraiment devenu une seconde nature pour nous de jouer, c’est totalement naturel. Tout vient facilement, je dirais qu’on joue comme on respire, plus besoin d’être très concentrés et de répéter énormément. Il suffit que quelqu’un arrive avec un plan et on sait très vite ce qu’il faut faire, c’est nettement plus facile. C’est ce que j’apprécie maintenant, tout va très vite et c’est instantané, c’est la plus grosse différence avec nos débuts.

MI. Merci, j’espère à très bientôt.
Paul. Merci à toi, je pense qu’on reviendra très bientôt... Peut-être en Belgique le 18 décembre 2012 au coliseum de charleroi (www.federockevents.be).


Ajouté :  Lundi 10 Décembre 2012
Intervieweur :  The Veteran Outlaw
Lien en relation:  Cradle Of Filth Website
Hits: 19322
  
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