SCORPIONS (de) - Comeblack (2011)
Label : Sony Music
Sortie du Scud : 4 novembre 2011
Pays : Allemagne
Genre : Hard Rock
Type : Album
Playtime : 15 Titres - 63 Mins
Bon, il fallait s’en douter, Sting In The Tail n’allait certainement pas être le dernier album de SCORPIONS… Je l’avais prédit, et la tournée d’adieu ne faisait que confirmer mes impressions, les allemands ne pouvaient pas partir comme ça.
Les compilations sont à SCORPIONS ce que les rapports fugaces sont à DSK, une sale habitude. J’ai d’ailleurs arrêté de les compter il y a longtemps, l’effort étant vain. Alors au moment de me plonger dans ce Comeblack, je ne montrais aucun enthousiasme, m’attendant sans doute encore à une astuce marketing destinée à nous soutirer quelques brouzoufs de plus en misant sur la nostalgie et la fidélité.
On fait le tour de l’objet vite fait pour voir à quelle sauce on va être mangé, oui, ok, des titres réenregistrés, des reprises, on sort du contexte du sampler de carrière pur et dur, ça peut sauver l’affaire, mais on se méfie quand même…
Les classiques réaménagés, c’est un truc de vieux routard, ou comment faire du neuf avec du vieux. C’est aussi une pirouette qui peut briser la nuque en cas de réception hasardeuse, et malheureusement, il faut avouer que Klaus et ses copains ont du oublier le tapis amortisseur en route.
Parce que sincèrement, à part « Rythm Of Love » qui ne s’éloigne pas trop de l’original et garde son côté catchy, le reste c’est vraiment…plat !
Aucune puissance, de nouveaux arrangements tellement sobres qu’on ne les remarque pas, et surtout - et Dieu sait si ça me fait mal de dire ça - mais que Klaus est à la ramasse… L’exemple le plus flagrant reste la relecture abominable de « Blackout » durant laquelle Meine semble possédé par ses démons de l’époque et sonne presque aphone… Quand au cri final qui nous faisait dresser les poils sur les bras, mieux vaut ne pas en parler…
Essayez d’imaginer un des pires concerts de SCORPIONS (il y en a eu, très peu, mais il y en a eu), ou un orchestre de bal désireux de devenir un cover band des allemands et vous toucherez du doigt l’étendue du désastre. Aucun relief, des riffs joués comme à la parade du nouvel an, des vocaux poussifs, avec pour seule bouée après le naufrage, une rythmique en place et percussive. Même « Still Loving You » et « Wind Of Change », pourtant toujours sublimes même interprétées avec un orchestre symphonique ou à cappella dans une vieille caverne, sonnent plus datées que les versions de l’époque. Un comble !
Apportons un constat plus nuancé pour les reprises, qu’il convient de traiter au cas par cas. Pour les réussites, citons pour l’exemple un « Children Of The Revolution » bien méchant que le quintette s’approprie à merveille, un « All Day and All Of The Night » presque joueur que les frangins Davies n’auraient pas renié, et un « Shape Of Things » assez bien troussé.
Le chant sur « Across The Universe » manque bien sur de la poésie nonchalante de Lennon, mais reste grâce à ses guitares enveloppées un très bon moment, alors que « Ruby Tuesday » propose un refrain ample qui fait se rapprocher la relecture d’un FLOYD époque Syd Barrett.
« Tainted Love » n’apporte rien aux versions de Jones, Almond ou même de Manson, tandis que « Tin Soldier » reste assez fidèle à son modèle initial.
Et puisqu’il faut bien en parler, allons y… Car après la version 2011, le groupe s’est senti obligé de rendre hommage à la France, pays qui l’a toujours soutenu et adulé, en lui « offrant » une gourmandise qui il y a quelques années avait du être responsable de pas mal de flirts dans notre bel hexagone… Un duo avec une « artiste » locale sur le mythique « Still Loving You », pour la seconde fois sur Comeblack, et j’hésite, je m’interroge sur le choix de l’épithète adéquat…
Abominable ? Imbuvable ? Blasphématoire ?
Je ne sais pas…
Et comme lorsque le quintette de Hanovre s’était retrouvé à l’affiche du Dorothée Rock N’Roll show dans les années 90, je me demande s’ils ont vraiment cherché à savoir qui était cette chanteuse qui allait massacrer une de leur plus belle chanson, ou s’ils ont encore une fois bêtement fait confiance à leur manager et/ou maison de disque.
Mais quelle horreur !!! Le texte français est d’une indigence rare, la demoiselle glapit comme si elle récitait une fable de la Fontaine en Cm2, et même Klaus ne sauve pas les meubles…
Vous vouliez nous remercier messieurs pour notre fidélité ? Alors il convenait de trouver un groupe/artiste ad hoc, et surtout, de bosser un peu les paroles pour que l’on n’ait pas l’impression d’entendre un duo BEATLES / Sylvie Vartan sur « Je Veux te Tenir la Main » en 1964…
Que j’aurais aimé rester sur la formidable impression que m’avait faite votre dernier album, véritable bloc de Hard-Rock teigneux et racé comme à la grande époque… Mais non, il a fallu ceci, et c’est dommage. Espérons juste que votre concert de Bercy soit à la hauteur de votre légende et surtout – et j’insiste lourdement sur ce point – que vous ne nous fassiez pas l’affront de nous resservir cette horreur de reprise on stage avec la belette en question…
Ajouté : Mardi 15 Novembre 2011 Chroniqueur : Mortne2001 Score : Lien en relation: Scorpions Website Hits: 10786
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