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KAMELOT (usa) - Tommy Karevik (Mars-2015 / ITW-VIDEO)
Grâce à la volonté et à la ténacité de son leader Thomas Youngblood, KAMELOT a déjà plus de vingt ans de carrière à son actif. Ce dernier n'a jamais défailli malgré les difficultés rencontrés au cours de ce long périple ! Un vrai gladiateur du Metal, le guitariste étant prêt à tout sacrifier pour emmener KAMELOT au sommet. Avec dix albums au compteur, le combo originaire de Tampa a su s'imposer sur la scène internationale et a gravé au fil du temps quelques pépites incontournables. En 2011, Roy Khan, la voix de KAMELOT décide de quitter le navire. Un choc pour les fans et s'en suit une période mouvementé au sein de la formation américaine. Heureusement, Fabio Leone (RHAPSODY OF FIRE, ANGRA) viendra les dépanner sur la tournée US. Il sera secondé sur certains titres par un inconnu ; Tommy Karevik qui officie au sein du combo suédois SEVENTH WONDER. Originaire de Suède, le lascar sera choisi parmi trois cents candidats comme chanteur officiel de KAMELOT quelques mois plus tard. Un véritable conte de fée qui se concrétisera par la réalisation de Silverhorn, un opus qui remettra les pendules à l'heure et permettra au gang de s'offrir une tournée mondiale des plus réussi. Trois ans après, KAMELOT est de retour avec Haven. Un album de haute facture qui, comme souvent, est basé sur un concept ambitieux et très imagé. Toujours produit par Sasha Paeth, leur producteur fétiche depuis de nombreuses années, Haven est une réussite qui confirme que la bande à Thomas a fait le bon choix et semble désormais sur de bons rails. Il n'en fallait pas plus pour que votre serviteur prenne rendez-vous avec Tommy Karevik afin d'en savoir un peu plus sur le personnage qui a déjà une longue expérience derrière lui malgré son jeune âge. Rencontre avec un garçon sympathique et visiblement heureux d'être la nouvelle voix de KAMELOT. Magnéto Tommy, c'est à toi !
Line-up : Tommy Karevik (chant), Thomas Youngblood (guitare), Sean Tibbetts (basse), Casey Grillo (batterie), Oliver Palotai (clavier)
Metal-Impact. Comment se sont déroulées ces quelques dates européennes ? Tommy Karevik. C'était de bons concerts et je suis très satisfait de revenir en Europe. On a eu un bon soutient des fans. Nous n'étions pas revenu dans ces villes depuis six ou sept ans. C'était une première pour moi et tout s'est très bien passé, je suis content.
MI. Tout a commencé par un coup de téléphone de Thomas Youngblood, tu t'en souviens ? Tommy. Oui, bien sûr. J'étais très surpris car je n'étais pas quelqu'un qui connaissait bien KAMELOT, ce n'était pas ce que j'écoutais. Evidement, je les connaissais et je savais qu'ils étaient importants. J'avais aussi écouté quelques titres mais je n'écoutais pas leur musique régulièrement. Quelque jours avant que je parte avec SEVENTH WONDER au Prog Power Festival, Thomas m'a appelé et m'a demandé d'apprendre quelques titres car ils jouaient eux aussi dans le cadre de ce festival et étaient tête d'affiche. C'est ce que j'ai fait, j'ai appris les chansons et j'ai continué dans l'avion et finalement j'ai chanté à leurs côtés sur scène.
MI. Ensuite, tu as participé à leur tournée américaine aux côtés de Fabio Leone (RHAPSODY OF FIRE, ANGRA) ? Tommy. Oui, c'était une bonne expérience ou j'ai beaucoup appris. Quand j'y repense, c'était quelque chose de très bien à faire. Ressentir la musique et le groupe m'ont permis de savoir comment ce serait pour moi de faire partie de KAMELOT.
MI. C'était ta première grande tournée, est-ce que cela été facile pour toi au niveau de l'adaptation ? Tommy. Je le désirai et j'y ai mis tout mon cœur. Pour moi, cela a peut-être mis un peu plus longtemps que d'autres mais le reste du groupe m'a énormément aidé et soutenu. Ils ont fait en sorte que je me sente bien que ce soit sur scène ou en dehors.
MI. Est-ce que tu pensais que tu serais l'heureux élu ? Tommy. Non, on a juste fait un essai au départ et bien sûr on en a parlé mais au début je n'en savais rien. C'était très étrange de revenir au sein du groupe comme chanteur officiel surtout quand tu n'es pas habitué de chanter devant tant de monde. C'était très différent de ma prestation en tant qu'invité sur la première tournée. J'ai débuté comme ça et tout c'est bien terminé.
MI. As-tu été surpris d'être choisi entre 300 candidats dont certains avaient une grande expérience ? Tommy. Je n'ai pas eu beaucoup d'informations sur la manière dont s'est déroulé le processus. Mais j'ai toujours su que Thomas m'appréciait car sur la tournée on a eu pas mal de temps pour échanger ensemble. Je n'ai pas été surpris, c'est difficile de dire comment tout cela s'est passé. Mais j'ai été très heureux d'avoir été choisi.
MI. Qu'est-ce qui a radicalement changé dans ta vie depuis que tu es le chanteur de KAMELOT ? Tommy. Dans un premier temps je tiens à dire que j'ai un travail régulier, je suis pompier en Suède. Avec SEVENTH WONDER, nous ne tournions pas beaucoup. Du coup, le plus gros challenge avec KAMELOT a été d'assurer les tournées car cela prend beaucoup de temps. Je dois me libérer de mon travail pour assurer les concerts et j'essaye d'avoir un bon équilibre entre ces deux fonctions.
MI. Tu es donc toujours pompier ? Tommy. Oui bien sûr, cela m'apporte une stabilité. C'est très difficile de vivre de la musique de nos jours mais je suis très heureux de pouvoir le faire et j'espère continuer.
MI. Pompier ce n'est pas un métier facile, tu aides les gens dans des difficultés parfois terribles ! Tommy. Oui c'est surtout au niveau physique. J'aime aussi aider les gens par la musique. C'est un peu la même chose. J'aime rencontrer les fans qui écoutent notre musique et qui parfois y trouve un refuge comme dans ce cas avec Haven. Je reçois souvent des remerciements de fans qui me disent que notre musique les a aidés lors de périodes difficiles de leur vie et pour moi c'est la chose la plus importante.
MI. Dans quel état d'esprit avez-vous composé Haven ? Tommy. Pour Silverhorn, je n'ai pas eu beaucoup de temps pour réfléchir. Mon objectif était de ne pas décevoir au niveau du chant et j'ai travaillé dans ce sens-là afin de faire un bon album. C'est ce qui se passe quand un groupe change de chanteur. Mais cette fois-ci je voulais emprunter un autre chemin peut être me trouver moi-même musicalement tout en restant dans l'esprit de KAMELOT.
MI. C'est un concept ? Tommy. Oui, c'en est un mais ce n'est pas du tout le même thème que Silverhorn qui était très psychologique au vu des personnages de l'histoire. Cette fois-ci, c'est plus dramatique et lié directement à la vie en général. Nous traitons du monde dans lequel nous vivons qui va de plus en plus vite via les médias sociaux. Les objectifs des gens sont de plus en plus ambitieux, le style de vie a changé, les hommes se sentent concernés par tout ce qui a lieu dans le monde. Maintenant tout le monde a envie d'avoir dix télévisions, d'avoir fait le tour du monde et avoir une belle carrière professionnelle. Tout va de plus en plus vite, c'est ce que je constate. Nous devenons de plus en plus égoïstes et on en arrive à un point ou c'est très mauvais. Avec Haven nous essayons de décrire ce monde très noir ou tout le monde veut obtenir ce qu'il désire et veut posséder de plus en plus. La chose très importante c'est qu'il n'y a pas que cette facette très sombre, il y a aussi de l'espoir et il existe d'autres choses et nous avons envie que les personnes qui nous écoutent ressentent cela. On peut changer ce monde et arriver à autre chose.
MI. Il y a de l'espoir ? Tommy. Oui, bien sûr. Dans toute cette noirceur on peut aussi trouver de l'espérance. Haven c'est un peu la journée d'un individu qui s'écoule. Il traverse différents états, il peut être d'humeur sombre puis optimiste, doux et mélancolique par la suite. Chaque titre représente une sensation différente. KAMELOT renferme dans ses morceaux une grande part de mélancolie.
MI. C'est très différent de SEVENTH WONDER ! Tommy. Oui et c'est très bien que cela soit différent. C'était d'ailleurs pour moi un chalenge d'explorer cette facette musicale, j'ai beaucoup apprécié cela. J'aime travailler ce côté mélancolique que l'on retrouve dans les mélodies, la manière dont cela sonne.
MI. Comment as-tu travaillé avec Sasha Paeth ? Tommy. C'était vraiment bien de travailler avec lui, c'est devenu un ami proche. C'est un musicien incroyable et phénoménal. On est très proche et lorsque nous travaillons ensemble, on réfléchit beaucoup. Pour moi le feeling est la chose la plus importante, le côté technique l'est moins comparé à ce que nous ressentons. Il faut un bon feeling dans le cas contraire ce n'est pas bien.
MI. SEVENTH WONDER était très technique et perfectionniste, est-ce une différence avec KAMELOT ? Tommy. Oui, c'est une des choses qui les différencie et c'est ce que j'ai appris avec Sasha. Lors de l'enregistrement de Silverhorn, j'ai compris que ce n'était pas indispensable d'être techniquement parfait en permanence. Parfois, on peut penser que c'est meilleur mais ce n'est pas le cas car le côté humain doit ressortir et est plus important que la technologie. J'ai toujours été très perfectionniste et je ne laissais rien passer, je voulais toujours tout contrôler. Mais maintenant, j'ai évolué à ce niveau-là. Parfois, la première prise est la meilleure quand l'âme du morceau est présente.
MI. C'est facile de s'arrêter à une seule prise ? Tommy. Oui, pour Haven, certains morceaux ont été enregistrés en une seule prise et elles sont bonnes. En général, c'est très difficile de recréer cette magie que tu as lorsque tu enregistres la première fois un titre. Si tu crées des démos et que tu essayes de recréer ce que tu as obtenu dans le cadre de l'enregistrement final ça ne sonne pas aussi bien. Il n'y a pas cette magie que tu obtiens au départ. Tu essayes toujours de retrouver ça mais ce n'est pas possible.
MI. Tu travailles beaucoup les textes ? Tommy. Oui, j'essaye d'améliorer chaque jour mon anglais [Rires] ... Je ne pratique pas cette langue quotidiennement mais je m'efforce de lire en anglais et de travailler le langage pour ne rien oublier et me sentir bien par rapport à cette langue. Si je dois écrire sur un sujet, j'y pense beaucoup en amont mais cela dépend aussi du jour et de l'ambiance.
MI. Comment s'est passée ta collaboration avec Charlotte Wessels (DELAIN) ? Tommy. J'ai beaucoup apprécié. Elle apporte une couleur différente au morceau. Elle apporte de l'humanité à ce titre grâce à sa voix. Pour chaque chanson il y a toujours une histoire derrière qui fait que l'on a envie de collaborer avec telle ou telle personne. Mais nous connaissons tous ces artistes et ce sont des amis. Pour certains on a tourné avec eux, pour d'autres on les a rencontrés.
MI. Lors de votre tournée commune avec NIGHTWISH, c'est à Denver qu'a eu lieu le problème avec Anette Olson qui a été remplacé par Alissa White-Gluz et Elise Ryd ! Tommy. Oui, je m'en souviens. On n'a pas eu tous les détails sur ce qu'il se passait réellement parce qu'ils ont leur propre bus. De ce fait on n'a pas eu beaucoup d'informations sur ce qui arrivait. Mais il y a eu un changement de vocaliste en plein milieu de la tournée et c'est Elyse Ryd qui a remplacé Anette lors du show de Denver. Anette était malade et ne pouvait pas monter sur scène. Un ou deux concerts plus tard, on a vu Floor Jansen arriver car Anette était toujours malade...
MI. Qu'as-tu pensé de la prestation de Floor ? Tommy. Elle a eu très peu de temps pour apprendre les morceaux et elle a donné de très bons concerts tout de même. C'est une fille très gentille et humble.
MI. Quel est ton avis sur son arrivée au sein de NIGHTWISH ? Tommy. Je pense qu'ils ont fait le bon choix, elle peut amener les nouveaux titres vers un autre niveau. C'est une bonne chanteuse.
MI. Elle est arrivée dans le groupe un peu comme toi ! Tommy. Oui, on en a d'ailleurs parlé ensemble...
MI. Sur Silverhorn, vous avez travaillé avec EKLIPSE. C'est une bonne expérience ? Tommy. Oui, je ne connaissais pas grand-chose de cette formation. Mais on avait besoin de cordes sur certains titres et on leur a demandé. Elles ont aussi ouvert pour nous, elles sont très sympas et on a été heureux qu'elles travaillent avec nous.
MI. Pour Silverhorn, vous avez tourné dans le monde entier. Est-ce qu'il y a des concerts qui t'ont marqué plus que d'autres ? Tommy. Oui, l'Australie c'était très cool. Le Japon a aussi été fantastique. Mais le concert que je n'oublierai jamais c'est le premier que j'ai donné avec KAMELOT. C'était au Master Of Rock, j'étais devenu le chanteur principal cette fois-ci, j'avais enregistré Silverhorn mais je n'avais encore donné aucun concert aux côtés de KAMELOT. C'était un gros challenge d'assurer ce show. Il y avait énormément de monde et la foule était heureuse, le soleil brillait, je n'oublierai jamais ce moment-là. C'était vraiment fantastique.
MI. Est-ce qu'il y a une grande différence entre se préparer vocalement pour l'enregistrement d'un album et une tournée ? Tommy. Oui, c'est très différent. Je travaille beaucoup et je souhaite être prêt surtout quand arrive le moment de donner des concerts. Je prépare ma voix des mois et des mois à l'avance. Je veux avoir un bon vibrato, je fais des exercices vocaux et progressivement je chante de plus en plus sur des périodes de plus en plus longue et intense pour arriver détendu le jour j. Tu ne peux pas t'entrainer juste un mois avant. Tu dois travailler chaque jours, ce n'est pas un style facile à chanter, c'est toujours un challenge.
MI. Est-ce que le fait d'être pompier est un avantage quand tu pars sur de longues tournées ? Tommy. [Rires] ... Oui, au début ça m'aide beaucoup. Mais je fais aussi très attention, je mange un certain type de nourriture à une heure précise. Je dors beaucoup et je fais des exercices. Quand je pars en tournée, je ne peux plus faire comme je le souhaiterai. Je n'ai plus de temps à moi, je ne peux plus dormir autant. Je ne peux pas sortir sinon je ne mange pas et je peux tomber malade et là c'est très mauvais pour un chanteur. J'essaye de faire attention mais je dois laisser du lest car ce ne sont pas les mêmes conditions. Je me sens moins bien et cela devient de plus en plus difficile après plusieurs semaines sur les routes. Tu te dis merde mais comment vais-je faire ? Heureusement, nous n'avons pas trop de longue tournée et je peux rentrer en bonne santé.
MI. Est-ce que le retour est compliqué quand on a passé plusieurs semaines sur les routes ? Tommy. Oui, surtout lorsque tu dois retourner travailler le jour suivant car en général je suis très fatigué. Heureusement mes amis au travail ont accepté et compris ce que je faisais, ils m'aident et prennent soin de moi.
MI. Quelles ont été les réactions de tes proches lorsqu'ils ont appris que tu étais le nouveau chanteur de KAMELOT ? Tommy. Tout le monde était très heureux pour moi-même au début car j'étais un peu dépassé et je me demandais si j'allais y arriver. Est-ce que je vais vraiment assurer ?!
MI. Tu étais stressé ? Tommy. Bien sûr ! Il y avait beaucoup de pression car je réalisais que je devais avoir a assurer des gros concerts et être présenter aux fans.
MI. Qui est la charmante personne que l'on voit sur la pochette ? Tommy. C'est une allemande qui a posé pour la photo du livret. Mais je ne l'ai pas rencontré.
MI. Quelle est la signification de Haven ? Tommy. Nous voulons que ce soit quelque chose dont il te faut t'échapper, c'est horrible et tu dois en sortir vivant. Nous voulons que cet album soit un monde dont tu rêves et qui doit t'apporter la sécurité. C'est ce que nous voulons que soit cet opus pour les fans. C'est ce genre de disque que j'écoutais lorsque j'étais enfant et Thomas aussi. Tu peux écouter le cd et te sentir bien, il t'emmène quelque part dans un endroit où tu es bien et c'est ce que nous voulons que les gens ressentent à l'écoute de Haven.
MI. Allez-vous tourner un clip ? Tommy. Oui, nous allons faire un clip et nous voulons qu'il soit incroyable.
MI. Tu aimes participer à ce genre de tournage, te sens-tu acteur ? Tommy. C'est toujours très intimidant et effrayant à faire. Mais j'aime toujours beaucoup le résultat. Mais c'est vrai que lorsque tu tournes c'est un peu comme être un acteur, tu es dirigé. J'essaye de faire passer un certain feeling, il faut dévorer la caméra. Mais parfois c'est très difficile parce que tu tournes devant un écran bleu ou vert et tu dois imaginer à quoi cela ressemblera après la post production. Ce n'est pas la chose la plus facile à gérer.
MI. Vous avez travaillé avec la même équipe que pour Silverhorn ? Tommy. Oui, avec Yvan qui est le directeur de production et je pense que le résultat sera exceptionnel.
MI. Penses-tu qu'il y aura un nouvel opus de SEVENTH WONDER ? Tommy. Je l'espère. On ne s'est pas revu depuis un certain temps parce que j'étais très occupé avec KAMELOT. Mais j'ai envie que l'on se retrouve et que l'on puisse discuter de notre futur. On va voir ce qui va se passer. Il y a un dvd live qui devrait sortir ensuite. On verra...
MI. Pour terminer, qu'as-tu envie de rajouter concernant Haven ? Tommy. Je dois dire que je suis très fier de ce que nous avons réalisé. Je pense que c'est un très bon album et qu'il est parfait par rapport à l'objectif que nous nous étions fixé. On essaye d'innover, on tente toujours de faire cela et ce pour chaque album tout en restant dans le son KAMELOT. Tout le monde a fait un excellent travail sur Haven, on est tous très fier de ce que nous avons réalisé et j'espère que tout le monde l'appréciera.
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