VANDENBERG'S MOONKINGS (nl) - Adrian Vandenberg (Jan-2014)
Adrian Vandenberg fait partie de ces musiciens hors norme qui ont marqué les esprits et laissé leurs empreintes sur des albums mythiques à jamais entré au panthéon du Hard Rock ! Le bougre est surtout connu pour avoir remplacé John Sykes au pied levé pour assurer la tournée 1987 au côté de WHITESNAKE et d'avoir par la suite écrit la majorité de l'album Slip Of The Tongue (même s'il ne joue pas dessus). Au final, son destin pendant de nombreuses années a été très fortement lié à celui de David Coverdale qui le surnommait affectueusement le hollandais volant (The Flying Dutchman). S'en est suivi une amitié très forte entre les deux hommes qui perdure encore aujourd'hui. Notre hollandais a vécu la période la plus faste de WHITESNAKE, son arrivée coïncidant avec l'explosion du serpent blanc dans les charts américain. Ce qui lui valut de tourner dans les stades du monde entier ! Pourtant Adrian ne venait pas de nulle part et n'avait pas été choisi par hasard par le sieur Coverdale, bien au contraire. Il avait débuté en 1978 avec TEASER et aligné trois albums solos très réussis qui sont devenu au fil du temps des références incontournables au même titre que ceux de WHITESNAKE. Fort de ce succès, Adrian Vandenberg et son gang écumèrent d'ailleurs les routes au côté de MSG ou Ozzy Osbourne. Ils s'offrirent même le luxe d'ouvrir pour KISS sur une longue tournée aux USA. Après la séparation provisoire de WHITESNAKE, Adrian en profitera pour assurer les guitares au sein de MANIC EDEN, combo qui regroupait des pointures tel que Rudy Sarzo ou Tommy Aldridge et qui ne sortira qu'un seul opus. En 1997, il finira par retrouver David Coverdale pour un ultime opus (Restless Heart) qui lui permettra d'assurer quelques dates au Japon au côté du chanteur mythique. De ce périple en résultera Starkers In Tokyo, un live acoustique qui sera le témoignage ultime de cette époque révolue. Par la suite, notre ami disparu corps et âme pendant 16 longues années. Une véritable éclipse qui laissa pantois de nombreux fans. Parti pour assouvir une passion dévorante pour la peinture, on le croyait définitivement perdu pour la musique. Quel ne fut pas notre surprise lorsque fin décembre la nouvelle tomba tel un séisme de magnitude 10, Adrian Vandenberg était bel et bien de retour avec une nouvelle galette et un tout nouveau gang ! Une vraie belle surprise quand on connait la qualité de ce premier méfait donnant dans un Hard Rock de grande classe, d'une efficacité redoutable allié à des mélodies imparables ! Cerise sur le gâteau pour clôturer le tout on y trouve une magnifique reprise de Sailing Ships ou le grand David Coverdale pose sa voix unique accompagnée d'un quatuor de violons ! Devant un si beau retour, il était impossible à votre serviteur de ne pas essayer d'en savoir un peu plus sur les motivations profondes qui ont amené Adrian Vandenberg à revenir par la grande porte accompagné de musiciens de haute volée ! Rendez-vous était pris dans un hôtel parisien pour une rencontre avec un guitariste talentueux, d'une grande gentillesse, toujours disponible et n'hésitant pas à prendre sa guitare pur argumenter ses propos ! La grande classe. Magnéto Adrian, c'est à toi !
Line-up : Jan Hoving (chant), Adrian Vandenberg (guitare), Sem Christoffel (basse), Evan Mart Nijen Es (batterie)
Discographie : Moonkings (Album - 2014)
Traduction / Retranscription : Laurent Machabanski
Metal-Impact. Adrian, c'est vraiment un immense plaisir de te revoir en France. Est-ce que tu te souviens de ta dernière visite à Paris ?
Adrian Vandenberg. Oui, la dernière fois c'était lorsque nous avons fait une tournée acoustique à la FNAC dans toute la France et d'ailleurs je m'en souviens très bien. Je viens à Paris plusieurs fois dans l'année.
MI. Est-ce que tu aimes Paris ?
Adrian. Oui, c'est ma ville favorite. J'ai une fille de 14 ans qui vit avec sa mère et j'ai une maison dans le Lot. J'y vais autant de fois que je peux dans l'année.
MI. Mais alors, tu es presque Français !
Adrian. Oui, pas de problème. Je vois ma petite fille pour apprendre et parler le français [en français dans le texte]. J'aime vraiment la France. Nous allons à Paris tous les ans et nous visitons la ville en vélo. Je lui ai fait découvrir la cuisine française. L'année dernière pour la première fois elle a mangé du foie gras, elle a vraiment aimé. Aussi la mousse au chocolat et la crème brûlée. Elle adore tout ce qui est sucrée !
MI. Qu'est ce qui t'a poussé à revenir après avoir fait un break de 16 ans ?
Adrian. En fait, je devais faire une coupure, respirer un peu et je pensais revenir bien plus tôt dans le genre 3 ou 4 ans mais comme tu le sais cela fait plus longtemps. Mais il est arrivé une chose importante en 1999 : la naissance de ma fille et puis trois ans plus tard on s'est séparé avec sa mère. J'avais peur de refaire des tournées et de ne plus voir ma fille. C'est pour cette raison qu'il a été important d'attendre pour lui expliquer ce que je faisais comme métier à savoir des tournées. Et cela a permis qu'elle vienne aussi me voir quand elle est en vacances. Aussi j'attendais de retrouver ma voix naturelle, cette voix qui devait me faire revenir sur scène. Je n'avais aucune obligation pour revenir jouer mais c'était le moment où je me sentais bien. J'avais quelque chose à offrir au public. J'avais vraiment envie de refaire un album comme mon premier opus. Mon tout premier album a été enregistré en 1977 dans le même studio où nous avons enregistré notre dernier disque.
MI. Tu n'as donc jamais changé et quitté de studio ?
Adrian. [Rires] Non. C'est toujours le même studio et c'est toujours la même musique mélodique à base de Blues et de Rock.
MI. Comment as-tu trouvé ce très bon chanteur Jan Hoving et le line-up du groupe ? Est-ce que ça été difficile de trouver le bon chanteur ?
Adrian. Oui. Ca été une sacrée coïncidence et ça c'est fait très naturellement. J'ai vu un article dans un magazine qui faisait l'éloge de ce chanteur et il disait qu'il serait parfait pour WHITESNAKE. Il quittait son groupe à ce moment-là. Alors je m'en suis souvenu et je l'ai appelé au saut du lit. Au départ, il ne croyait pas que c'était moi. Il croyait que c'était une blague, jusqu'au moment où je suis venu chez lui. Je lui ai demandé de chanter et c'était tellement bien que j'ai décidé de continuer et de faire un groupe avec lui. Le batteur et le bassiste sont jeunes tous les deux. Ils n'ont que 23 ans. A 13 ans ils avaient déjà participé à un concours de musique et je les retrouve dix ans après.
MI. Quel est la signification de The Moonkings ?
Adrian. Oui, certainement. Il est très difficile de choisir un nom de groupe et surtout un bon. Pour moi c'est devenu une évidence quand je fais de la musique car je travaille toujours la nuit. Lorsqu' apparaît la lune ma chambre est toujours éclairée et donc j'éteins la lumière. Je me suis dit que ça collait bien la nuit et la lune et alors le nom Moonkings m'est apparu. Le mot King ajoute quelque chose de puissant à tout cela. C'est comme le "MOON tour" c'est une connexion avec la nuit : tu fais des concerts la nuit et tu joues aussi la nuit. La combinaison des deux me semble bonne.
MI. Est-ce que la scène t'a beaucoup manqué ?
Adrian. Oui, oh oui. Beaucoup. Mais comme je l'ai dit, il faut sentir le bon moment pour faire son retour. Ce que je préfère par-dessus tout c'est de jouer de la guitare avec un groupe et aussi de faire un superbe album.
MI. Pourquoi tu as fait une reprise acoustique de "Sailing ships" qu'on peut trouver sur Slip Of The Tongue ?
Adrian. Oui. David m'a poussé à faire cette reprise et lorsque je lui ai dit que je faisais un nouvel album, il m'a dit qu'il serait honoré de chanter dessus. Et moi donc je lui ai répondu : oui moi aussi ! J'ai toujours voulu refaire une reprise de "Sailing ships" parce que sur l'album Slip Of The Tongue je n'ai jamais joué de guitare. J'ai réécris ce morceau avec des nouveaux arrangements acoustique avec plus de mélancolie et plus de violon. Ma nièce joue du violon classique sur ce morceau, du violon et j'ai ajouté quelque chose au milieu du titre. Je voulais ajouter quelque chose à cette version. David chante sur cette version et c'est une sorte d'hommage. C'est ma façon à moi de dire au revoir à la période WHITESNAKE. Ca a la saveur du bon vin et de la bonne période de WHITESNAKE.
MI. Es-tu toujours en contact avec David Coverdale ?
Adrian. . Bien sûr, nous sommes des amis proches. On s'appelle tous les week-ends.
MI. Serais-tu intéressé pour rejouer avec lui ?
Adrian. Oui, David m'a déjà appelé pour revenir jouer. Mais j'ai un contrat d'exhibition pour mes peintures. J'ai aussi besoin de voir ma fille et c'est exactement le problème qui se pose à moi si je pars en tournée avec WHITESNAKE.
MI. Tu as joué avec lui après la tournée Slip Of The Tongue ?
Adrian. Oui mais cela a été très frustrant car après avoir écrit Restless Heart et fait des shows à Tokyo on s'est arrêté. Je pensai que David ne continuerai plus car il était fatigué. C'est bien qu'il est repris et continué car il aime la musique, être en tournée et en studio.
MI. Que représente pour toi cette période Slip Of The Tongue ?
Adrian. C'est une belle période et un bel album mais des fois c'est frustrant. Car cela aurait dû être dans la lignée de Mookings si j'avais joué dessus. Quand tu écris une chanson tu as une certaine idée de la manière de la jouer. Quand celle-ci est jouée différemment c'est toujours magnifique mais ce n'est pas ce que tu aurais voulu. Steve Vai est un grand guitariste mais j'ai des sentiments partagés concernant Slip Of The Tongue. J'aurais joué avec un style plus Blues Rock.
MI. Il y a 12 chansons sur Mookings. Comment s'est passé l'écriture et combien de temps ça t'a pris ?
Adrian. Oui j'ai écrit l'album sur une période d'un an, un an et demi. Il m'arrive de ne rien faire pendant des mois et parfois j'écris deux chansons en quelques jours. Je fais beaucoup de démo pour moi car je joue de différents instruments. Quand j'écris un morceau je le fais chanter par Jan Hoving et j'essaie de le pousser au maximum de ses capacités car il n'ose pas aller au-delà de ses limites. Je le fais répéter le plus possible car il a une belle voix. Cela prend du temps comme le titre "Lust and lies". Je le pousse au maximum de ses capacités en essayant de lui faire imaginer qu'il est en train de chanter devant 20000 filles qui dansent au lieu des mecs [Rires] ... J'ai joué dans des clubs avec des publics différents et j'ai eu des vibrations variées, j'ai de l'expérience et ça aide. Je lui explique l'émotion, l'atmosphère, la manière de chanter lorsqu'il y a un public de filles ou un public de rocker. Il faut mettre tout ton cœur et toute ton âme. Il grandit de jour en jour. Maintenant, il chante comme un chanteur expérimenté depuis un an et demi.
MI. Est-ce ton groupe est parti pour de nombreuses années ?
Adrian. Oui, je veux garder ce groupe aussi longtemps que possible. Je joue avec mes musiciens favoris et c'est excitant car ces gars ont l'expérience que j'ai eue. Pour moi c'est du renouveau malgré le fait que je sois resté sur la touche si longtemps.
MI. Quels sont les conseils que tu leur donne avec l'expérience de tes tournées ?
Adrian. Oui, ils continuent à me demander des histoires sur WHITESNAKE. C'est aussi leur groupe favori et ils ont joué avec David Coverdale et moi. Ils étaient surpris de jouer avec nous. La première fois quand ils ont vu David. Ils ont fait "ouah" !
MI. Comment te sens-tu maintenant que l'album est fini ?
Adrian. Ca fait longtemps que j'écris pour cet album et j'ai tellement écouté les chansons que normalement je ne devrais plus l'écouter. Mais chaque fois que je suis dans ma voiture, j'écoute encore le CD et je suis très heureux de ce que j'entends. C'est probablement le meilleur album que j'ai fait.
MI. Est-ce que tu vas faire des reprises sur scène ?
Adrian. Oui. Je vais certainement faire des reprises de WHITESNAKE que j'ai écrite, des morceaux du nouvel opus, et des reprises dont personne ne s'attend à entendre tel que Charles Aznavour.
MI. Est-ce qu'il y a des artistes français que tu admires ?
Adrian. Depuis que j'ai cinq ans je viens en France régulièrement avec ma famille dans différents endroits pour les vacances (Montpellier, Normandie, Bordeaux, St Raphaël, etc). On a fait du camping un peu partout. J'écoute de la musique au casque comme Michel Polnareff, Johnny Hallyday. Un de mes amis à jouer avec Johnny Hallyday mais je n'avais jamais écouté avant. Il y a aussi Patrick Bruel, Serge Gainsbourg avec Jane Birkin. Lorsque je viens en France, je conduis et je mets la radio. J'écoute des morceaux de rap, des choses originales, même du blues. J'adore l'atmosphère, les filles françaises. J'adore Vanessa Paradis. Quand j'étais petit j'étais amoureux de Brigitte Bardot.
MI. Merci beaucoup Adrian...
Adrian. Merci à toi et a très bientôt à Paris.
Ajouté : Vendredi 25 Juillet 2014 Intervieweur : The Veteran Outlaw Lien en relation: Vanderberg's Moonkings Website Hits: 10404
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