KELLS (FRA) - Tout le groupe (Avril-2013)
20 avril 2013, KELLS, tête d’affiche du 10ème Festival ACDM à l’abordage d’Evreux. Petit rappel de la biographie de KELLS : Le groupe s’est formé en 2001 avec la chanteuse Virginie et le claviériste Fabrice Desire. Ils seront rejoints plus tard par le guitariste Patrick Garcia. Le nom du combo fait référence au Livre de Kells, un manuscrit celtique d’origine irlandaise de l’an 800. En 2004, KELLS accueille Jérémie Vinet à la basse et flûte traversière, ainsi que Guillaume Dagnaud à la batterie.
Au printemps 2004, AVFP Production produit leur premier album. Gaïa sort fin 2005, il est réalisé par Stéphane Piot, connu pour son travail avec BLANKASS. Un chœur de douze choristes lyriques participe à l’enregistrement. Deux ans de scènes à promouvoir l’album, avec notamment AFTER FOREVER.
Le groupe est rejoint par le bassiste Laurent Lesina, qui remplace Jérémie Vinet en 2006, ainsi que par le batteur Jean Padovan, qui succède à Guillaume, l’année suivante. Fabrice Desire, un des membres fondateurs, quitte le groupe en 2007. KELLS, avec ce nouveau line-up, reprend la route, se produit au Metal Female Voices Fest en octobre 2008, et assure la première partie de la tournée française d’EPICA.
En février 2009, le label Season Of Mist édite l’album Lueurs. Participation de Candice du groupe ETHS sur le morceau « La Sphère ». Plusieurs festivals en 2009 dont le Raismesfest.
En 2010, le groupe part en tournée européenne : 38 concerts dans 15 pays différents, en tant que headliner de mai à août, main support d’EPICA de septembre à octobre, et main support de TARJA TURUNEN de novembre à décembre.
Mai 2011, TARJA invite KELLS à se joindre sur sa tournée avec LEAVES’ EYES en Allemagne, et en Suisse.
Février 2012, sortie de l’album Anachromie masterisé par Ted Jensen (KORN, DEFTONES, MUSE,…) au sterling Sound Studio (NY). Les titres de cet album seront majoritairement joués ce soir à la 10ème édition du Festival ACDM (Au Cœur Du Metal).
Line-up : Virginie Goncalves (chant), Patrick Garcia (guitare), Laurent Lesina (basse), Kevin Plutta (batterie)
Discographie : Gaïa (CD - 2005), Lueurs (CD - 2009), Anachromie (CD - 2012)
Metal-Impact. Bienvenue à KELLS qui tous réunis, se prête au jeu de l’interview, ce qui prouve que la dictature ne règne pas au sein du groupe, (rires) à chacun la liberté de s’exprimer, en deux mots, pouvez-vous vous présenter individuellement et préciser votre rôle au sein du groupe, votre hobby perso, et si le règlement intérieur de KELLS le permet (rires), vos projets parallèles ?
Virginie. Je suis au chant depuis le début du groupe, à la toute genèse du groupe en 2001, Patrick est arrivé en 2003. En 2001, avec le claviériste, on avait décidé de faire de la musique ensemble, on a composé quelques morceaux, c’était plus… chansons, et puis on a rencontré Pat, quand on a voulu enregistrer une démo en 2003, et c’est là que l’on a viré Metal, parce qu’il a apporté son truc… Pas de projet parallèle parce que je n’ai pas envie, rien que KELLS. Les hobbies, la cuisine, je suis une véritable desperate housewife, et bien sûr le tatouage, ça se voit.
Kevin. A la batterie, et aux dernières nouvelles, je suis le dernier venu depuis août 2012. Pour mes projets parallèles, j’en ai plusieurs dans le sens où c’est mon métier, je joue dans un autre groupe qui s’appelle ALEA, j’ai une collaboration, qui pour le moment est hypothétique, et je suis aussi dans un autre groupe de cover qui s’appelle MOTEL. Les hobbies ?
Virginie. Lui par contre son hobby, c’est de manger ce que je cuisine…
Kevin. Là sans problème, c’est vrai que je suis fan de sa cuisine. Dans les hobbies, j’aime bien les sports de combat et puis voilà ! La batterie, c’est mon hobby et mon métier donc j’y passe beaucoup de temps et ça m’en laisse peu pour autres choses.
MI. Tu vas casser combien de baguettes ce soir ?
Kevin. Ca dépend si je suis en forme ou pas (rires), si c’est un set d’une demi-heure, ça peut aller de 0 à 5/6. Sur 1 heure, c’est bien plus et je tairai le nombre.
Virginie. On a fait faire faillite à ProOrca (rires)
MI. La parole à Laurent ?
Laurent. Non, je réfléchis sur mes conneries, vas-y Pat.
Patrick. Guitariste depuis 2003, on a commencé à vraiment bosser ensemble en 2004, à composer à partir de janvier 2004, guitariste, ça prend déjà pas mal de temps, bosser son instrument, (Ah ! Virginie laisse-moi parler, c’est mon tour) et puis autrement mes hobbies, snow-board, tous les sports extrêmes où on se fait mal. Autrement j’ai un autre groupe BETTER ! Un groupe californien, bref, voilà ! ça reste secret, on ne fait pas trop de dates, 2 jours dernièrement en Californie (Rires et délires) et voilà, cela occupe pas mal de temps. A Laurent maintenant qui a eu le temps de réfléchir.
Laurent. C’était quoi la question ? Bonjour, je m’appelle Laurent, je suis alcoolique…Mes hobbies ? Conquérir le monde, le sexe, la drogue, les putes (Rires et délires, bis). J’aime beaucoup ces petites choses technologiques dans lesquelles il faut qu’on cause … Je joue accessoirement de la basse, dans le groupe depuis 2005, un peu par hasard, j’ai vu de la lumière, je suis rentré, et j’ai vu des gens gentils, hop ! C’était parti.
MI. Un mea culpa, je vous découvre seulement aujourd’hui alors que vous vous escrimez depuis plus de 10 ans, et que vous nous avez offert trois albums. Les tournées en province ont ce mérite de continuer à vous faire connaitre, en Normandie, région Ouest, et d’être plus proche de vos fans. Vous avez conscience d’avoir un public inter-générationnel, vous le vérifiez lors de différents concerts ?
Virginie. En effet, on a un public assez large de 13-14 ans jusqu’à la cinquantaine. Constat que l’on a fait au cours des tournées dans les 16 pays, en Europe, en première partie de TARJA TURUNEN et d’EPICA, avec TARJA le public se situait plutôt dans la tranche 30-50 ans, et avec EPICA, c’était plus ados. Ca nous permet de toucher les deux types de public.
MI. On dit que le troisième album est toujours critique au même titre que les 7 ans de mariage pour un couple, que pensez-vous de cette prédiction ?
Patrick. Tous les albums sont importants, on a peur du premier, on a aussi la pression sur le second qui doit au moins être à la hauteur du premier surtout s’il a bien démarré, chaque album a sa pression. Pour le troisième, on avait une signature réelle avec Season Of Mist en licence, ce qui représentait un challenge plus ambitieux, une pression supplémentaire pour le développement du groupe.
On a autant la pression sur le quatrième album que nous sommes en train de composer, c’est vrai, on a rien d’acquis, on ne fait pas trois mille personnes, on ne va pas dire que l’on s’en fout, on ne se dit pas que l’on va balancer un album de merde et que l’on s’en bat les couilles. Ce n’est pas vrai. On se bat à fond sur chaque album, voilà !
MI. Pour cette interview, on aurait pu commencer par « se taire », et commencer par se taire pour une interview, ça coupe court à tout. Alors pour revenir à ce morceau, et à ce clip, j’ai constaté qu’il faisait débat sur le Net, annonçant une rupture avec les albums précédents, tant au niveau de l’énergie déployée, qu’au niveau du chant de Virginie qui s’aventure de plus en plus sur le terrain d’un chant Death/Clean, est-ce la chrysalide d’une nouvelle Angela d’ARCH ENEMY ? Est-ce une nouvelle orientation du combo ? Du Néo-Metal Symphonique qui lorgnerait vers du Death mélodique ?
Patrick. (silence)... Bon, je vois que personne n’est inspiré !
Virginie. On a tous des goûts différents, personne ne te répondra la même chose...
Patrick. Une chose à dire quand même, qui est réelle, quand on tournait avec EPICA, avant la sortie de l’album Anachromie, de par notre côté énergique sur scène, on nous mettait une étiquette de Hardcore, alors que l’on a rien à voir, mais rien…les gens nous trouvaient énergiques, violents sur scène, ça plaisait, ça ne plaisait pas. Donc en fait on constatait que cette énergie manquait sur les morceaux enregistrés, il fallait que nos morceaux évoluent et qu’ils soient à la hauteur de ce que l’on produisait sur scène. Anachromie représente réellement KELLS. Virginie s’y lâche, débridée, du clair, du grunt, elle fait ce qu’elle veut quand elle veut, et comme elle peut le faire, il ne faut surtout pas s’en priver.
Virginie. A l’époque d’Anachromie, je commençais les guttus, ils n’étaient pas optimum, je referais l’album, ce serait mieux mais c’est comme tout, il faut bien commencer un jour…La comparaison que tu as faite avec ARCH ENEMY, les médias l’ont faite en effet, pour le coup je ne la vois pas…je suis forcément flattée car Angelina est un monument en terme de voix saturée, mais on n’a pas grand-chose à voir musicalement. Ce que l’on a installé sur Anachromie, c’est exactement la recette que l’on veut continuer à exploiter, à faire évoluer…
Patrick. … Mais on ne fera pas du Death…(rires)
MI. Avec Anachromie, vous offrez aux fans un album de 15 titres, dont 2 titres en anglais reprenant « Se Taire » et « L’Heure Que Le Temps Va Figer » avec des paroles retravaillées. Vous confirmez cette démarche généreuse envers votre public à travers une qualité du visuel et du livret ? Vous êtes aidés en cela par votre Label ? Vous avez quelles approches par rapport aux supports physiques, l’Artwork ?
Virginie. Vis-à-vis de l’artwork, c’est une chose à laquelle en effet on attache beaucoup d’importance. Le chroniqueur avant même d’avoir écouté, quand il a l’album entre les mains, c’est ce qu’il voit en premier, s’il trouve la pochette moche, inconsciemment ça va imprimer son futur jugement sur le son, ça donne tout de suite une image de pro ou d’amateur. On y travaille donc beaucoup. Nous faisons le choix du graphiste, le contenu du graphisme, tout. Le label Season ne nous aide pas du tout à ce niveau, on leur fournit un produit fini, leur métier c’est de le promouvoir et de le mettre dans les bacs. Pour les deux titres en anglais sur Anachromie, là, il y a une anecdote à raconter à ce sujet, pourquoi l’anglais ? Lors de notre tournée européenne en 2010 avec EPICA, en Allemagne, un journaleux regardant la track-list de notre album Lueurs, a dit « Ah ! non, c’est du français, je n’en veux pas », on s’est donc dit, pour la prochaine fois, il faudra faire des titres en anglais pour ceux qui sont réfractaires à la langue française. Mais je ne suis pas certaine que cela ait beaucoup d’impact au niveau des médias, ça n’a pas changé grand-chose à la donne, mais fallait le faire pour savoir. C’est vrai, c’est cadeau pour le fan, mais quand tu regardes les avis sur le Net, les étrangers tout particulièrement préfèrent les versions françaises, c’est en chantant en français qu’ils nous ont découverts, avec des textes en anglais, nous ne sommes plus tout à fait les mêmes, ce n’est pas nous.
MI. Je constate en effet que le visuel, l’image sont importants chez vous, sur votre stand, j’ai vu ce flyer de la photographe Emilie Garcin.
Virginie. Petite pub Emilie, c’est une super amie qui s’est occupée du merchandising du groupe, elle nous a rendu de nombreux services, elle a fait les photos de notre tournée d’octobre 2012 et s’est lancée, en indépendante, dans la photo.
MI. Votre parti pris de chanter en Français est à mon avis une force pour vous, il vous permet d’apposer votre signature et de clamer votre identité. A travers vos textes on découvre la musicalité de la langue de Molière, le rythme des rimes est bien là, êtes-vous plutôt Rimbaud ou Baudelaire ?
Virginie. Moi, je suis très Albert Camus, très Victor Hugo et …puis voilà ! J’aime beaucoup aussi Ronsard. Mon courant préféré reste celui du Surréalisme, qui a été remarqué d’ailleurs par les médias à travers l’album Anachromie. Je me sens proche d’Albert Camus de par son côté absurde, discordant.
MI. Ce soir, pour votre set-list, vous articulerez votre prestation autour des 3 albums, ou vous concentrez vous sur Anachromie ?
Virginie. Au début, et en complément de la set-list d’Anachromie, nous avions prévu des petits morceaux du 1er album, mais nous jouons dans le cadre d’un festival avec plusieurs groupes qui se produisent, un timing serré, on a donc fait l’impasse sur Gaïa, mais il y aura quelques titres du second album.
MI. Sur votre site, je constate que la tournée reprendra de plus belle en septembre. Vous testerez des nouveaux titres ?
Patrick. Allez au petit nouveau…
Kevin. C’est vrai qu’actuellement nous sommes pas mal sur la compo du nouvel album, quelques titres commencent à bien sonner, à partir de septembre, on a l’intention de voir ce que ça donne en live, les réactions des gens par rapport à ces nouveautés, mais comme tu le disais tout à l’heure, il ne faut pas se reposer sur ses lauriers, tout est très compliqué aujourd’hui dans la musique, tout demande un travail approfondi, on redouble d’effort pour obtenir un quatrième album qui sera encore meilleur que les précédents. C’est l’objectif que l’on se donne.
MI. Quelle durée idéale entre deux albums, certains jugeant que 4 ans ça fait beaucoup, comme ce fut le cas entre Gaïa et Lueurs !
Virginie. Entre le 1er et le deuxième album, il y a eu quatre ans en effet, le 1er en 2005, et 2009 pour le second et puis après 2012 pour Anachromie. Je ne pense pas que les gens aient trouvé ça long entre Gaïa et Lueurs car nous étions peu connus à l’époque, les gens étaient en attente de rien…(rires). A l’époque de Gaïa, je suis tombée enceinte un an après sa sortie. On a développé cet album en tournée en 2007 avec EPICA. En réalité, pour le public, il n’y a eu que deux ans entre les deux premiers albums 2007/2009. Lueurs est sorti en 2009, et il y a eu trois tournées européennes avant la sortie d’Anachromie en 2012, et depuis un planning bien rempli, on occupe le terrain, on ne laisse aux gens le temps de nous oublier...
MI. Il ne me reste plus qu’à vous remercier pour votre disponibilité, et d’avoir réservé cette interview à METAL-IMPACT. Bon concert…
Virginie. Merci à toi et à Metal Impact.
Ajouté : Samedi 06 Juillet 2013 Intervieweur : Le Patriarche Lien en relation: Kells Website Hits: 11988
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