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LEAFBLADE (uk) - Sean Jude (Août-2011/VF-EV)


Seulement sollicité pour retranscrire les réponses de notre interlocuteur dans la langue de Molière, LEAFBLADE m’est inconnu d’un point de vue strictement musical. Néanmoins, traduire les propos de Sean Jude m’a clairement immiscé dans les moindres recoins de l’histoire de la formation, sa philosophie sonore et spirituelle, et son symbolisme pour ses auteurs. L’homme fondateur du projet est extrêmement loquace, au point qu’il nous entraîne dans toutes ses convictions mystiques, métaphysique et mentales - parfois difficilement appréhendables de leur nature si abstraite - pour nous dévoiler ses pensées les plus profondes quant à sa communion presque religieuse avec le monde de la musique. Prenez votre courage et patience à deux mains, et plongez dans l’univers thaumaturgique de l’homme derrière LEAFBLADE.

Line-up
: Sean Jude (Chant, guitare), Kevin Murphy (Bass, backings)

Discographie : To The Moonlight (EP - 2006), Beyond, Beyond (album - 2009)



Metal-Impact. Salut ! Comment vas-tu en ces jours d’été ? Je suppose que t’as été occupé à promouvoir ta musique sur les scènes hongroises récemment. Comment se passe cette saison de fêtes jusque-là ?
Sean Jude. Salut, et bonjour (ndt : en français dans le texte) à tout le monde chez Metal Impact. Merci de vous intéresser à LEAFBLADE ! Mon été semble bien se passer quand que je prends le temps d’aller faire un peu de camping hors site au Pays de Galles, ou d’aller nager dans les magnifiques rivières qui s’y trouvent. Et jusqu’à maintenant, j’ai eu la chance de faire les deux !
Nos deux concerts en Hongrie, récemment, au Fekete Zaj Festival, se sont très bien déroulés ; on a pu jouer à la fois sur la plus petite scène et la principale. Avant ça, nous étions au Big Pig Festival, en Angleterre, durant lequel nous nous sommes bien amusés et avons eu l’occasion d’essayer de nouveaux effets sonores et compositions. Nous ne nous sommes occupés des shows de cet été qu’au printemps, quand la plupart des festivals avaient déjà leur programmation, mais nous sommes déjà en train de réserver nos venues dans les festivals de la saison prochaine. Au moment où je t’écris, LEAFBLADE est prévu au Lin Dhu Healing Festival, en Angleterre, le 13 Août, à la pleine lune ; un superbe lieu boisé. Cet été de festivals a été notre plus chargé ; c’est génial pour se montrer et gagner davantage d’intérêt sur notre travail.

MI. Tout d’abord, comment présenterais-tu LEAFBLADE à nos lecteurs et ceux qui n’ont jamais entendu parler de vous ?
Sean. A l’heure actuelle, LEAFBLADE, ce sont Sean Jude, voix et guitare, et Kevin Murphy, basse et support vocal. Nous jouons un mélange ambiant de refrains sur guitares à cordes en nylon avec un ressenti Folk, médiéval, et il y a beaucoup de titres plus extrêmes, dynamiques. On y retrouve une certaine poésie : j’ai, pendant beaucoup d’années, honoré l’idée du "Paysage Intérieur", de la "Forêt du Cœur", un endroit de réflexion et méditation. LEAFBLADE célèbre le royaume de la Nature Mystique, et l’interaction du Poète entre sa mémoire, son imagination, et les souvenirs de la terre, un autre "Paysage Intérieur". J’adore ce concept ; c’est une idée dont je parle dans mes interviews, articles, poésies et débats avec mes amis, depuis vingt ans.

MI. On n’entend pas trop parler de vous sur Internet. Comme c’est une de tes premières interviews, pourrais-tu nous raconter comment tout a commencé ? Comment as-tu eu l’idée de former un groupe ? Y a-t-il des intentions particulières derrière cela ?
Sean. En fait, c’est ma quinzième interview pour LEAFBLADE, depuis la formation en 2003. J’en ai faites quelques-unes par téléphone, et beaucoup en direct à nos concerts et à la radio, donc tout cela ne m’est pas étranger ! (Il y a aussi eu pas mal d’interviews pour mon groupe de Prog Rock, plus ancien : VALLE CRUCIS).
Bref, le commencement. Je me plaisais dans VALLE CRUCIS (avec Kevin à la basse), mais j’avais écrit un bon nombre de titres acoustiques et Folk, et voulais en tirer quelque chose. Nous en avons joués un peu en live à l’occasion, en les incorporant dans les shows plus intenses, mais je voulais vraiment les jouer exclusivement. En 2003, Danny Cavanagh, que je connaissais depuis quelques années et qui était un peu fan de ma musique, m’a demandé si j’aimerais jouer quelques shows en Europe, avec lui-même à la guitare, en tant que première partie. Il n’y avait pas d’autre intention que d’interpréter des compositions originales sur scène. Je ne pouvais refuser l’offre.

MI. Danny Cavanagh a joué un rôle déterminant dans l’existence de LEAFBLADE, non ? Peux-tu nous en dire plus sur ses interventions et ses contributions ? Y avait-il d’autres personnes pour t’aider à tes débuts ?
Sean. Soyons honnêtes, Danny et moi nous rendions à chacun un service. J’étais d’accord pour présenter ma musique avec une personne bien plus connue sur le circuit, donc j’aurais été idiot de refuser l’offre. Il m’a clairement fait une faveur avec cette pub prématurée, mais comme il m’a dit à plusieurs occasions, il se sentait, en quelque sorte, à la maison au travers de la musique de LEAFBLADE. Au milieu de son emploi du temps chargé, ma musique lui offrait un oasis de calme, de paix, et lui rappelait de bons souvenirs, de quand il écoutait souvent ce que je faisais il y a quelques années. Si le fait de jouer à travers l’Europe (j’en suis à vingt-cinq pays) me donnait de l’élan, Danny récoltait assurément les bénéfices en trouvant un lieu de calme et de répit tandis qu’il ajoutait ses idées apaisées à la musique. Il était très enthousiaste, impatient de la jouer sur scène, de la ressentir et de s’en délecter. Et c’est ce qui se passait, les compos étaient vraiment bien écrites. Sa vision et son état d’esprit ont toujours été bienvenus. J’étais flatté et honoré des excellents et excitants retours que LEAFBLADE recevait partout où nous jouions.

MI. Penses-tu que démarrer ton cheminement en tant qu’invité spécial sur la tournée d’ANATHEMA a été profitable ? Trouve-t-on l’influence de ce groupe dans ta musique ?
Sean. Je n’ai pas commencé ma carrière en jouant avant ANATHEMA. Mes débuts étaient plutôt quand j’avais quatre ans, avec ma première guitare classique, puis l’adolescence avec les groupes de Rock à l’université, jusqu’à ce que j’arrive dans VALLE CRUCIS, qui m’enseigna énormément pour ce qui est de mes capacités techniques et de composition. L’exposition que j’ai eue en jouant avec ANATHEMA était géniale ; le public était toujours réceptif et le peu de dates que j’ai faites a assurément fait progresser les choses pour LEAFBLADE. En tout cas, ça a accru ma confiance en tant que musicien et m’a forgé un esprit avec des choses à dire, un petit recoin d’originalité.
Il n’y a pas d’influence d’ANTAHEMA dans ma musique. Je n’ai eu que très peu d’intérêt dans les idées de n’importe quels autres groupes, ainsi que dans le millier de morceaux que j’ai pu écrire, j’ai plus tendance à alimenter mon propre puits d’idées. Et il "jaillit" régulièrement, symbolisant pour moi ce qu’est de respirer, d’être conscient, imaginatif. Non, je ne m’intéresse pas à la musique d’ANATHEMA ou de quiconque d’autre dans le Rock, à part peut-être RUSH et ma récente découvertes des acolytes de UNIVERS ZERO, groupe franco-belge inspiré de Stravinsky. Bien sûr, il y a parfois des morceaux que je trouve formidables, ou bien écrits, mais certainement pas toute la production d’un groupe dans son entièreté. Je n’aime même pas tout ce que moi j’ai écrit mais ce que je voulais transmettre à l’instant où je l’ai écrit, étant donné la multitude d’émotions, de sentiments et de voyages intellectuels que notre "Paysage Intérieur" peut expérimenter.

MI. Sans l’intervention de Danny, penses-tu que LEAFBALDE aurait pu voir le jour ? Étais-tu tout de même déterminé à créer ton propre projet, avec d’autres personnes et circonstances ?
Sean. Je ne suis pas sûr que LEAFBLADE aurait fait surface en Europe sans l’aide initiale de Danny. Ceci étant, VALLE CRUCIS avait déjà signé un petit contrat avec une compagnie néerlandaise en 1996, puis un petit label allemand en 1999, et j’ai répondu à des interviews de magazines à travers toute l’Europe, puis ait été présenté dans diverses compilations. Nous n’étions pas loin de signer avec Candelight Records et Peaceville, mais cela a résultat en un contrat avec un label anglais mineur. Danny a directement sorti LEAFBLADE de tout ça, et a certainement fait gagner beaucoup de temps. Sinon le groupe aurait tenté de s’en sortir sur le dos de VALLE CRUCIS, mais le processus aurait été laborieux et très long. Internet a été un super bonus pour nous, rempilant sur notre mise en avant, générant des retours d’une petite, mais grossissante, fan base. Mais jouer en live, emmener ma musique directement sur scène, a été une grande joie, et je serais toujours reconnaissant vis-à-vis de cela.
Danny est arrivé quand les choses étaient calmes du côté de mes idées acoustiques. J’avais enregistré des démos, d’après d’anciens titres. Je savais que Danny ne pourrait pas m’assister à temps plein, à cause d’autres obligations, donc c’était juste le fait qu’il joue en live quand il pouvait. Dans les coulisses, j’avais toujours la détermination de continuer à écrire, d’avancer à travers des vagues de nouvelles idées, de continuer à pratiquer, à enregistrer et déverser ma poésie. C’était ma seule ambition. Je me considérais comme un musicien prospère dès l’instant où je réussissais à faire une de ces trois choses : enregistrer, jouer sur scène ou composer.

MI. Un seul album dans la discographie en six années d’existence… on dirait que tu n’es pas pressé d’arriver au sommet et de tutoyer le succès comme la plupart des groupes. Comment peux-tu nous expliquer cela ?
Sean. LEAFBLADE a sorti To The Moonlight via Aftermath Music en 2006 ; une collection d’anciens enregistrements remasterisés, dont certains très puissants, teintés de concepts théâtraux. Un tableau, si tu veux, de ce qui avait été et ce qui était à venir avec LEAFBLADE.
Beyond, Beyond est arrivé en 2009 sur Angelic Records, un sous-label d’Aftermath Music. Les deux disques sont toujours disponibles. LEAFBLADE a enregistré un nouvel album au printemps 2010 et, oui, c’en est resté là, attendant un label/distributeur pour s’en occuper. Kscope s’en serait probablement occupé mais après une tournée, un line-up instable et le besoin de sécuriser les derniers financements pour l’enregistrement, le nouvel album a dû attendre. En plus, y a eu pas mal de déceptions et désillusions avec certaines personnes. Je en sais toujours pas à quel point était ou est intéressé Kscope par rapport au nouvel album, et pour être honnête, je m’en fous maintenant. Mais c’est du super boulot, très dynamique, qui envoie bien, et assaisonné avec la touche LEAFBLADE, des cordes de nylon et vocaux opératiques. Danny a réellement montré de l’intérêt pour sortir l’album, mais avec ses autres engagements et ses affaires, il l’a perdu. Mon intention est de le sortir au printemps de l’année prochaine, peut-être sur Aftermath Music, ou un autre acheteur. C’est un travail fort, et sa sortie enthousiasmerait LEAFBLADE et les placerait assurément à un autre niveau, allant de concert avec l’acoustique, et les trucs plus ambiants. La beauté dans cette musique c’est que j’ai toujours écrit à la fois les parties plus orchestrées Rock et les refrains plus acoustiques. Je n’ai pas eu à réarranger les choses pour les rendre plus acoustiques. Elles ont pris forme de cette façon, et certaines de ces pistes ont plus de vingt ans, mais n’ont pas pris une ride. Je me vois comme fructueux, de ce côté, si je peux garder mon style de composition varié : une explosion à un point, un subtil refrain médiéval au suivant.
Je ne vois pas particulièrement ambitieux, n’étant pas comparable au possible. J’ai connu trop de gens se faire pourrir la vie et empoisonner par leurs propres ambitions, toujours se comparant aux autres : leurs capacités, ce qu’ils possédaient, leur statut dans la vie. Notre position dans la vie est exactement à l’endroit où les Dieux l’ont choisie en dépit de toutes les possibilités dans notre merveilleux continuum spatio-temporel, et c’est tout. Et puis va lire Desiderata ou Marcus Aurelius. Quant au concept de "succès", c’est quoi ça exactement ? Ça dépend entièrement des paramètres avec lesquels nous sommes préparés à travailler. Je peux n’être jamais sorti de chez moi, en tant que guitariste amateurs dans ma chambre, mais je peux me considérer comme "gagnant" sur la force de mon intellect, mes capacités de création et mon originalité, ou mon honnêteté créative ; mais rien de cette masturbation sur la taille de nos foules, où la quantité d’argent que nous gagnons. Ce sont des conneries subliminales, banales. Je ne suis pas opposé aux discutions sur l’argent et le prix, mais je ne les utiliserai pas comme une arme pour me montrer supérieur par rapport à un autre groupe.
Toute ma philosophie sur le "succès", la "hiérarchie" et la "gloire" est un peu confucéenne : tout ce qui est bon en matière d’art finit par se révéler un jour ou l’autre. Tout ce que l’univers considère habilité à être vu sera vu, et LEAFBLADE a tenté de traverser ça comme la fleur du proverbe poussant sur un rocher, installant ses racines, se sécurisant, puis trouvant le soleil. Je ne me comparerais certainement pas excessivement aux autres tâtonnant désespérément à travers le tas de merde. Si tu ne te compares pas aux autres (et c’est sacrément dur à faire) tu t’élèves au-dessus et au-delà (Beyond, Beyond! [ndt : Au-delà, Au-delà en français]) de la compétition.

MI. Beyond, Beyond, une preuve musicale, mais aussi spirituelle de l’existence de LEABLADE. Que peux-tu nous dire à propos de ce premier album ? Les influences principales, les musiciens impliqués, les paroles, les thèmes, etc…
Sean. Beyond, Beyond est vraiment une sorte de voyage poétique ; un voyage à travers l’imagination du Poète. Nous célébrons la puissance inhérente et la vitalité de la nature, soit de par des morceaux saisonniers Pagan, le souffle de la lueur dansante du feu, l’argenture de la lune. Au final, ça représente notre interaction méditative avec le paysage ; nos souvenirs jouent avec le Souvenir du Territoire. C’est un tissage extatique de chansons de la Forêt du Cœur ; nous dansons avec les anciens dieux, le long de terres qui peuvent avoir été la réjouissance de Shelley ou Milton. Des vieux châteaux, dans la plus pure tradition celtique, deviennent des ruines hantées, enveloppés par les bois ; nous cherchons les chansons des Runes gravées au clair de lune, les abbayes cisterciennes au loin dans les montagnes galloises, ou soudainement s’éveillent en monologue dans les profondeurs de l’hiver. Nous devenons les enfants du soleil, les ancêtres agités, ou honorent l’abondance sauvage, imaginative de l’esprit de l’enfant, notamment dans « Spirit Child », une transposition du poème To A Child Dancing In The Wind de W.B. Yeats. Des pistes comme « The Whispers Of Cavras Unas » sont purement basées sur les visions des rêves, au loin dans la vallée aricienne, hypnotisé par une danse de Pan à la flûte, ou d’Orphée nous menant par la main au sein de la forêt sauvage. Des poètes tels que Spencer et Walter de la Mare viennent à l’esprit, ou Edward Thomas, dans leur subtilité de flou artistique. J’ai été fasciné dans le passé par les histoires de Guy de Maupassant et les journaux de campagne de Jean-Jacques Rousseau ; j’ai de l’empathie pour leur esprit visionnaire, souvent surréel.
J’adore les tableaux de Magritte, Manessier et Kandinsky, Dali, Atkinson-Grimshaw et Rackham. Tu peux me perdre dans le La Nuit Étoilée de Van Gogh ou la splendeur romantique de Delacroix ; ils comprennent l’élément mystique de la vie, cet élément, qui d’après les mots de W.B. Yeats "complète l’esprit partiel". Ces paysages visionnaires internes sont des lieux d’expansion sensorielle, et dans cette magnificence, cette compréhension, ce moment, nous avons hérité de l’univers. La créativité pour moi "complète l’esprit partiel", nous entraîne dans un univers du cerveau droit où les impulsions sensorielles et l’assimilation défient les mots, le concept, le rationnel. J’adore écrire de la musique, mais des fois j’ai juste l’impression que ça ne le fait pas, quand je déroge à mon rôle de sténographe, lui donnant naissance, l’amenant dans cette réalité en se débattant et criant. Parfois je me demande si le fait que je l’amène à travers cela était la bonne chose à faire dans un premier temps, mais de totue évidence quand les dieux le souhaitent, ça finit par arriver. Et je suppose que Beyond, Beyond devait arriver !
Nous avions une bonne et saine cohésion en studio, et ce fut une superbe expérience enrichissante pour moi d’être dans un lieu aussi beau, personnel et tranquille. Danny a agencé beaucoup d’idées charmantes par rapport à la musique, la faisant partir dans des directions spectrales, et c’était génial d’entendre ça pour la première fois. J’avais déjà écrit ce qu’il fallait et fait mes devoirs sur les subtilités musicales les trois mois précédent l’enregistrement, du coup Danny a travaillé sur davantage d’harmonies et d’évolutions de la dynamique.
Daniel Cardoso a été un gentleman, et professionnel jusqu’au bout. J’ai été émerveillé par sa maîtrise musicale, sa technique et sa ténacité pour refaire des prises, bien que les premières fussent irréprochables. Je m’assurais qu’il était bien nourri avec de copieux petits déjeuners tout le matin ! Certaines des pistes du nouvel album, « Sunset Hypnos », « The Hollow Hills » et « 13 » plus spécialement, ont toutes été composées soit pour une ambiance acoustique ou une plus vigoureuse. Daniel a fait concorder ces pistes avec ses rythmes, apportant une énergie excitante aux trois semaines de travail. Ce fut un plaisir de travailler avec lui.

MI. Maintenant, peux-tu décrire la musique de LEAFBLADE en trois mots ?
Sean. Moi… l’amour… toi. (ndt : I… love… you, en anglais).

MI. Pourrais-tu partager avec nous des anecdotes de l’enregistrement ?
Sean. J’avais tendance à jouer la maman dans la cuisine, donc c’était l’occasion de montrer mon amour pour la cuisine aux autres : nous mangions comme des rois après une grosse journée. Ça peut te faire plaisir, ou pas, de l’entendre mais j’aime assaisonner mes soupes et civets avec de l’ail. Ce n’était pas vraiment de la nouvelle cuisine (ndt : en français dans le texte), mais j’essayais et faisais ressortir mon côté cordon bleu pour garder toute le monde hors le cuisine…
Il y avait aussi sept hiboux qui vivaient dans le bois d’â côté, et certaines nuits le chœur de leurs litanies lunaires était plutôt inspirant. La journée, des busards survolaient les ascendants thermiques de la vallée auprès, et entre mes sessions, je parcourais les chemins lors de mes dix kilomètres de course fitness. (Je suis très attaché à mon entraînement physique). Ces courses étaient plus une thérapie et évacuation d’énergie qu’autre chose, après avoir été barricadé dans le studio.
La plupart des nuits après les enregistrements, nous trois allions nous promener le long des paisibles sentiers du clair de lune, pendant une heure, du studio jusqu’à chez Danny, puis nous écoutions une ou deux histoires de fantômes autour d’une tasse de café. C’était une façon relaxante de clôturer les activités du studio, en nous retournant vers la terre pendant un moment. J’ai plein de souvenirs de ces moments, au cœur de la campagne anglaise ; et le résultat a donné un album brillant, un trésor de valeur, un qui rayonnera à la lumière du jour très bientôt…

MI. On remarque que vous changez souvent de line-up. Pourquoi cela ? Ne cherchez-vous pas à rester stables ? Ces membres qui ont pris part à l’aventure du groupe, peut-on espérer les voir un jour de retour en tant que guests, ou lors de concerts ?
Sean. Comme avec tout, que ce soit une amitié ou une relation, une entreprise, une façon de vivre, les choses peuvent se ternir, et nécessiter, mais pas toujours, plus d’entretien pour perdurer. C’est moi qui travaillais le plus dur, tandis que les autres n’y mettaient pas toute leur volonté, se cachant derrière divers écrans, évitant le contact parce que je les intimidais ou bien ils réglaient leurs propres problèmes. Mais c’est leur insécurité, pas la mienne. Je ne suis pas un dictateur. Je suis resté dans l’ombre un moment, et ça m’a dérangé. Disons juste que certaines personnes ont voulu quitter, et j’ai également voulu qu’elles partent. J’avais juste à les retirer de mon projet et aller de l’avant. Certains n’ont été que des fantômes en transit. Comme je l’ai dit, je ne suis pas un tyran, despotique. Je suis plutôt diplomate, en fait, mais je vois très rapidement quand quelqu’un ne se donne pas à fond, ou qu’il a d’autres choses à faire et m’importune au plus haut point, ce qui interfère avec l’épanouissement de ma composition. Pour ma propre santé mentale, mon propre état d’esprit, ces dernières années, des gens devaient partir. C’était impossible pour moi de continuer à travailler avec eux.

MI. Des membres comme Pete Gilchrist, Danny Cavanagh et les plus récents, Kevin Murphy et Daniel Cardoso, comment les vois-tu contribuer au groupe, à l’avenir ? Et pour ce qui est du passé ?
Sean. Je pense que pendant les premiers jours de LEAFBLADE, Gilchrist a fait un excellent boulot pour organiser toutes mes démos, et promouvoir le groupe sur le net. Je n’ai jamais demandé pour cette pub. Il en a juste décidé lui-même, bien que je pense que c’était plus une excursion sociale pour lui que de la promotion pour le groupe. C’était à l’été 2008 quand je sentais que les choses allaient au ralenti musicalement et commençaient à s’éventer sur le plan social, et j’ai voulu continuer seul, juste au moment où Cavanagh souhaitait un poste à plein temps dans le groupe. Danny a fait un boulot passionné et m’avait déjà fait un peu de promo avant, mais je suis pareillement, sinon plus, redevable à mes potes Mick Moss d’Antimatter et Haavard d’Aftermath pour avoir lancé LEAFBLADE sur des plus grosses tournées et nous avoir mis en relation avec de bons soutiens, plus particulièrement Maiden United. Damian Wilson est un gentleman ; lui et moi avons eu une discussion comme deux bonne femmes, et nous sommes restés en contact. Si un jour il a d’autres projets sur fond d’acoustiques, il pensera assurément à LEAFBLADE. J’aimerais travailler avec Mick et Duncan Patterson, comme j’ai parlé à Duncan les mois passés. Je n’oublierai jamais le rendu de « Norwegian Wood » avec les mandolines à Istanbul il y a quelques années ! Ce sont des souvenirs que je chéris, comme l’explosive « Come Together » avec Mick Mossy.
L’eau coule sous les ponts - je ne peux me voir travailler avec Gilchrist ou Cavanagh sur un futur projet.
Je n’exclurais pas de retravailler avec Daniel Cardoso - nous nous entendions vraiment bien, même s’il y a une bonne distance géographique entre nous et qu’il est très occupé dans plusieurs autres aventures en ce moment, dont faire tourner son propre studio. Il m’a offert ses services au cas où il peut se libérer un peu de temps, donc on verra, mais j’aurai probablement besoin de quelqu’un plus proche pour les enregistrements réguliers.
Mon grand ami, sorcier de la basse et très intelligent, mais peu sociable, Kevin Murphy a été un ami et une compagnie musicale pendant vingt-trois ans, depuis nos premiers jours dans VALLE CRUCIS, et j’espère qu’il restera avec moi. Il a attendu patiemment plusieurs années pendant que je construisais le régime acoustique, et avec sa magnifique et évocatrice imagerie sur Beyond, Beyond, je savais que je travaillerais bientôt avec un autre visionnaire, totalement ouvert d’esprit, une créature qui peut octroyer tellement de fréquences à la musique avec une basse. La sensation de bonheur et de liberté, lors des concerts, que j’ai ressentie depuis que Kevin et moi jouons ensemble a été phénoménale. La bass offre bien plus de dynamiques, de perspective et de fréquence, que de simplement gratter avec un autre guitariste. Kevin a une présence scénique majestueuse, et est tellement honnête, sérieux et intègre en ce qui concerne ses capacités. J’ai vu beaucoup de transparence par le passé, à la fois sur scène et en dehors ; plus maintenant avec ce line-up.

MI. Le groupe est évidemment plus actif en live qu’en studio. Y a-t-il une raison particulière ou préférez-vous juste donner des concerts pour avoir un public vivant en face ?
Sean. J’adore jouer sur scène - j’aimerais penser que j’ai certaines compétences pour ça, quelque chose à voir avec le concept des morceaux ! C’est un plaisir de partager ses idées à un auditoire réceptif ; les artistes s’épanouissent avec cette communication, cet échange d’énergies. Ce peut être difficile parfois, surtout si t’es dans les premières parties et que le public ne t’accorde pas toute son importance ; mais on arrive généralement à se faire remarquer et gagner de nouveaux fans quand on joue. Pour Kevin et moi, sur scène, la dynamique et la prise de conscience sont très importantes, tout comme créer cette résonance shamanique si spéciale avec une foule qui apprécie ta musique. Celle de LEAFBLADE est favorable à cela. On a joué devant des publics de toute l’Europe qui ont été si enchantés devant ce que nous faisions, que tu aurais pu entendre une aiguille tomber. Nous avons au Lin Dhu Healing Festival, en Angleterre, récemment, à la lueur du feu, un regroupement Pagan, une nuit de pleine lune. Nos thèmes Folk et médiévaux ont été très bien reçus dans ces conditions, particulièrement parce que c’était un petit groupe de 300 personnes environ. Jouer des shows de ce genre, avec l’ambiance et l’atmosphère contemplative, peut te rendre accro aux performances live !
Je ne peux pas vraiment comparer mon expérience sur scène avec celle en studio. Le studio est un endroit de travail, et si t’as fait tes devoirs, un endroit pour faire fleurir et cultiver tes idées initiales. Ça peut souvent être aussi excitant qu’un concert, vu qu’on "joue à dieu" en ajoutant plus de texture à la tapisserie du nouvel album. C’est dans mon intention d’essayer de sortir un album par an, et peut-être un petit EP concept aussi : nous avons des idées vis-à-vis de ça, mais les appliquer aux disponibilités des membres du groupe et des représentations ici et là rend tout ça difficile à mettre en place. Mais ce doit être fait ; l’artiste/compositeur doit être vu en train de régulièrement proposer de nouvelles idées, à la fois pour le propre intérêt du groupe, mais aussi pour maintenir celui des fans. Si je ne suis pas sur la route, je compose, répète ou enregistre !

MI. Maintiens-tu volontairement un lien entre le temps et la musique ; prends-tu ton temps quand tu composes, jouant à ton propre rythme dans le continuum spatio-temporel choisi ?
Sean. Quand je compose, souvent en jouant directement, ou juste en étant absorbé dans quelque chose, le "temps" comme nous l’entendons finit par s’écouler au ralenti. Je deviens moins conscient du mouvement du temps linéaire, je ressens plus des "bulles de moments", dans une optique très Zen. La vie cesse d’être un concept, c’est plus un processus d’épanouissement, une idée dans une idée, une réflexion dans une réflexion. C’est comme perdre conscience ; nous quittons cette Cage de Faraday qui nous confine et dansons à l’écart à la vitesse de la pensée, hypnotisés par cette nouvelle perception sensorielle fleurissante.
J’essaierai tout le temps de sauter à mon propre rythme dans ce continuum spatio-temporel, cet étrange et mince air doucereux ionisé que nous inhalons au fond de la mer dans laquelle nous vivons. Le mieux que je puisse faire est de tout enrouler autour de moi comme une cape ambiante, et même si j’ai des problèmes avec la logistique, le rationnel, le cerveau gauche, comme tout le monde, je serai reconnaissant pour ça puisque ça me permettra, plus tard, de me remettre en phase avec mon cerveau droit, et me fera réaliser l'importance de ce cerveau droit atemporel. Richard Wagner est célèbre pour une expression aux proportions quantiques qu’il a fait à un ami alors qu’il émergeait de la rêverie d’une composition : "Le temps, là-dedans, est devenu l’espace", a-t-il dit, stupéfait de sa soudaine euphorie, sentant clairement, à ce moment, l’Infinité majestueuse de son propre Paysage Intérieur.

MI. Penses-tu que les productions musicales d’un groupe devraient être rigoureusement étiquetées ?
Sean. Ça dépend de ta définition de la notion de "rigoureusement". Des musiques peuvent être très facilement catégorisées ; d’autres, du fait d’une coloration plus éclectique, idiosyncrasique, seront difficiles à cataloguer, mais ça peut aider si la musique est considérée à la légère, pour la pointer dans une direction générale. Le reste c’est à l’auditeur de le discerner. Bien sûr, si tu veux t’essayer à la catégorisation, tu peux aussi être le plus exhaustif possible, pour ne pas déconcerter l’auditeur potentiel ou la maison de disque intéressée, ou bien faire fuir quelqu’un qui aurait pu apprécier. La meilleur chose à faire est seulement de l’écouter, mais on en vient au serpent se mangeant sa propre queue : on aime généralement avoir d’abord une brève description dans le but de nous emballer, d’aiguiser notre appétit pour qu’on s’y intéresse, et lui coller une étiquette approximative, à moins que ce soit évident, comme "Folk Sensible", ou "Death Metal des profondeurs du cul de Satan". Je devrais faire du journalisme !

MI. Quand tu décris la musique, les sonorités, les morceaux ; te contentes-tu du vocabulaire technique et quelques mots, ou bien as-tu tendance à utiliser des termes subjectifs mais plus personnels/spécifiques ?
Sean. Ça dépend du moment, je peux être bref et concis, ou un peu plus prolixe. Pour être honnête, beaucoup de mes descriptions de ma musique dans les blogs et interviews il y a plusieurs années, dans d’autres groupes, étaient tellement prétentieuses que je ne peux même plus les lire maintenant. J’aime être concis, et garder les mots plus soutenus pour ma poésie (même là, je peux m’en tenir à une prose plus moderniste, brute ou bien des strophes percutantes abondantes et denses). Je pense que trop parler gêne la musique, et à moins que ce soit vraiment bien écrit, le blabla excessif est juste un truc de journaliste qui essaye de faire l’étalage de quelque chose. Trop de vocabulaire technique peut désarçonner, et éloigner de la vision du cœur, des royaumes de la sincérité et de l’honnêteté. On n’aime pas être aveuglés par la science, et même si je peux adopter une perspective scientifique quand besoin est, ce que je produis vient de la Forêt du Cœur, est absolument NON-prétentieux et ne s’engagera pas dans ces conneries de transparence. Ça me fatigue d’entendre des idiots dire "Oh, c’est le meilleur morceau que j’ai jamais écrit" - ce à quoi je répondrai "Ouais, jusqu’au prochain meilleur morceau que t’as jamais écrit, abrutis". Ça me suffit de dire que mes compos sont bonnes, dynamiques, accrocheuses, et vous en tirerez ce qui est le plus honnête, comme ce que fit un prof d’Angelic Resonance Healing au dernier show de LEAFBLADE au Lin Dhu Healing Festival. Si les profs et les praticiens et les fans intelligent trouvent tous un genre de "pureté sincère" dans la musique, alors ça me suffit ; pas besoin de faire des lignes et des lignes comme un stupide prétentieux, espérant plus que de mesure, anticipant que l’album aura "l’award de l’album du mois". Au diable tout ça - c’est une attitude déplorable, saturée par l’ego et excessivement comparative. Je ne suis pas aussi empoisonné néanmoins. Ça ne me dérange un peu d’éloges ; ça nourrit les énergies et l’élan, ou une chronique bien écrite, honnête, ou la transcription d’un album. C’est aussi personnel que ça.

MI. Puisque LEAFBLADE est un monde musical, plein de sensations et sensibilité, sentiments et souvenirs ; peux-tu imaginer un monde dans lequel les humains ne pourraient pas ressentir ?
Sean. Point fondamental - que veux-tu dire exactement par "ressentir" ? Dans la philosophie hindoue, on parle des sens comme "Les Souffles", que ce soit le toucher, la vue ou l’odorat, si l’un était déficient, les autres pourraient le compenser. Des artistes autistes de génie ou des savants mathématiciens sont un cas à considérer ; ils manquent souvent d’aptitudes sociales ou articulatoires, peut-être ont-ils des difficultés d’apprentissage quelque part, mais ils sont très talentueux avec un sens aigu de l’attention et de l’observation, parce qu’ils, d’après mes recherches, sont plus en harmonie avec leurs contemplatifs, et souvent sans voix, "Paysages Intérieurs", ce sentiment des "profondeurs de l’âme de soi-même". Ils "ressentent" toujours. Il y aura toujours des échos, en nous-même, qui seront apparentés aux sentiments, étant donné que nous nous reproduisons et devons être protecteurs, abrités et territoriaux, nous devons nous nourrir et nous habiller nous-mêmes, même si ces "sentiments" sont émotifs, et plus en commun avec notre évolution et programmation subconsciente. Le concept de "ressentir" est trop nébuleux et vaste ; ses limites sont très floues. Les sentiments eux-mêmes sont des "Infrastructures Limitatives", étant donné que l’infini se meut dans toutes les directions et les temps de notre continuum spatio-temporel, et nous devons essayer et contrôler notre conscience vis-à-vis de ce qui se passe autour de nous, sinon nous deviendrions juste fous. Donc nous avons besoin de ressentir - peut-être que ne pas ressentir dans cet exemple amènerait un stade de folie, si nous n’avions pas nos sens et sentiments pour contrôler l’entrée sensorielle…
Mais… dans un lieu où les humains ne pourraient pas ressentir… ce serait un monde inhumain en effet, bien que résonnant peut-être sur une fréquence hors de notre compréhension. Ce peut être un monde sans art et sans cœur, bien que, là encore, saturé d’un amour et d’une biodynamique qui défie notre réalité actuelle. J’ai étudié dans ma poésie la notion de "toucher avec les yeux", et à un niveau psychométrique, en étudiant l’histoire d’un objet à travers le toucher. Je crois que notre dispositif sensoriel y est lié, nous associons habituellement des odeurs particulières, par exemple, avec certains souvenirs : l’herbe coupée, la barbe à papa ou le café chaud, avec des aspects de notre développement. Vivre dans un monde sans ces associations défierai les côtés mémoriels de notre grandissement, notre apprentissage.
Bien sûr, on peut voir la question sous d’autres angles. Être né dans un monde où les créatures sont, depuis la nuit des temps, dénuées de sens et sentiments, serait à la fois une norme génétique et culturel, et ne semblerait pas si étrange, mais être soudainement plongé dans ce monde créerait une réel scission pour le percepteur, alors que tout le monde autour de vous s’émerveillerait d’un point de vue sensoriel et ressentirait une certaine connexion. Mais c’est où ma théorie du "Paysage Intérieur" entre à nouveau en jeu : le monde des sens internes et de l’imagination peuvent bien fonctionner, et d’apparence extérieure la personne pourra sembler coupée de son environnement socio-culturel, mais à un niveau plus poussé, elle peut très bien être connectée avec toutes les forces subliminales et monumentales s’étendant dans le royaume de la mécanique quantique et de la relativité générale. Ça peut même être un saut dans l’évolution pour nous d’être d’un coup projetés dans nos propres mondes intérieures ; peut-être que là, comme on se connecte avec les forces fondamentales d’un univers muet, nous pensons, ressentons et explorons nos facultés sensorielles sur un niveau bien plus élevé qu’il ne l’a jamais été. Je peux envisager ce monde : un monde où la télépathie, la psychokinésie, des phénomènes catalytiques et d’occultes puissances conscientes sont présents en priorité ; tous les sentiments, mais sur un plan plus subliminal, non-physique. Et j’aimerais être témoin de l’art réalisé dans un tel monde…

MI. Parlons de tes projets futurs. Avec l’arrivée du nouveau batteur, Daniel Cardoso, peut-on s’attendre à un nouvel album bientôt ? Si oui, constaterons-nous un changement radical ou juste une légère évolution dans votre musique ?
Sean. Daniel Cardoso était déjà membre de session sur le dernier album, cependant je doute, pour les raisons que j’ai évoquées plus tôt, s’il participera à nouveau dans LEAFBLADE ; nous en avons discuté, et je suis prêt à le laisser partir et faire son truc, comme il le doit. Daniel a amené une nouvelle direction percussive, et dynamique, à la musique. Il l’a faite bondir avec excitation, permettant un nouvel aspect orchestral et un timbre plus chaleureux dans la musique, allant de concert avec les travaux plus acoustiques et ambiants de LEAFBLADE. Donc je dirai un petit changement à l’avenir, pas un radical. Il y a toujours la voix et les cordes en nylon, embellies avec plus de guitare électrique, de claviers et autre équipement ; j’y explorerai certainement les mêmes thèmes de nature mystique, et des concepts imaginatifs : un côté celtique avec les épigrammes et les thèmes de Wildwood ; toujours une vague couleur barde, des arrangements émotifs avec des cordes glissando. Si des titres de pistes comme « Oak Machine », « Portrait », « The Hollow Hills » et « Fucshia » attisent la curiosité de quelques-uns, alors gardez votre œil sur ce qui a trait à LEAFBLADE sur internet !
J’aimerais sortir le nouvel album bientôt, et je vais commencer les démarches, maintenant que les tournées et nos shows aux festivals de l’été sont passés. Et bien sûr, je pense à agrandir le line-up. Je ne sais pas quel société serait prête à s’engager pour cet album, donc c’est une situation où il va falloir aller à la pêche, voir ce qui est le mieux pour nous. Le mystère évolue, et le nouvel album est un disque euphorique et tonitruant !

MI. Eh bien je pense que c’est tout pour cet entretien. Merci beaucoup pour ton temps. Y a-t-il un dernier mot/message que tu souhaiterais dire à nos lecteurs ?
Sean. Je suis toujours honoré et flatté quand quelqu’un montre de l’intérêt envers LEAFBLADE. Une intégrité subtile, sereinement verbalisé est souvent la meilleure politique à avoir. Tout le monde, attelez-y vous ou bien abstenez-vous totalement !
Merci pour l’interview, et merci aux lecteurs d’avoir lu !
Tea and things.



==================== ENGLISH VERSION ====================



Metal-Impact. Hello! How are you doing in these summer days? I suppose you were spreading your tunes in Hungary, recently. How does the festivity season seem to be so far?
Sean Jude. Hello there et bonjour everyone at Metal Impact, and thanks for your interest in LEAFBLADE! My summers seem to go well when I can make time to do a little off-site camping in Wales, or go swimming in the beautiful rivers there. So far, I’ve had a chance to do both!
Out two shows in Hungary recently at the Fekete Zaj were a great success; varied sets on both the smaller and main stages at the place. Before that, we’ve played the Big Pig Festival in England, which was great fun and a chance for us to experiment with some new sound effects and pieces of music. We didn’t start booking our summer shows until late into the spring, when most festivals were booked up, but we’re already booking a few places now for next festival season. At the time of writing this, LEAFBLADE will be due to play at the Lin Dhu Healing Festival in England, August 13th, full moon; a beautiful wooded location. This has been our busiest festival summer so far; great for exposure and increasing the interest in LEAFBLADE’s stuff.

MI. Well first of all, how would you introduce the band to our readers and to those who have never heard of LEAFBLADE before?
Sean. At present, LEAFBLADE are Sean Jude, guitar and vocals, and Kevin Murphy, bass and backing vocals. We’re playing an ambient mix of nylon-strung refrains with a folky, medieval feel, and there are plenty more ‘full-on’, dynamic, heavier pieces; there’s a certain poetry to the stuff: I have, for many years, celebrated the idea of ‘The Internal Landscape’, ‘The Forest of the Heart’, a place of reflection and meditation. LEAFBLADE celebrate the realm of the Nature Mystical, and the Poet’s interaction between his memory, his Imagination, and the memory of the land, another ‘Internal Landscape’. I love this concept; it is an idea I have been discussing in my interviews, journals, poetry and symposia with friends now for twenty years.

MI. It seems that we don’t hear that much of your echoes on the net. As this is one of your first interviews, we would love to hear from you how did it all begin. How have you got the idea of forming a band? Is there any particular intention behind it?
Sean. This is actually my fifteenth interview with LEAFBLADE, since forming things in 2003. I have done a few phone interviews, many live interviews at venues and radio jingles, so I’m no stranger to this! (There have also been numerous other interviews for my earlier prog rock band VALLE CRUCIS…).
But anyway! The beginning. I’d been enjoying life in VALLE CRUCIS (with original bass player Kevin Murphy, I might add), but had written a great deal of acoustic and folky pieces, and wanted to do something with them. We’d played a few live on occasion, incorporated into the ‘heavier’ shows, but I’d really wanted to play them exclusively live. In 2003, Danny Cavanagh, who I’d known for a few years and who had been quite a fan of my music, asked me about playing a few shows in Europe, with himself on guitar with me, playing a few support slots. There was no real intention other than playing some original songs live. I couldn’t refuse the offer.

MI. Danny Cavanagh played a major role in LEAFBLADE’s existence, isn’t? Can you tell us more about his interventions and contributions? Were there some additional hands of help at your very beginning?
Sean. Do be honest, Danny and I were doing each other a favor. I was up for the exposure of my music with a person who was more well-known on the circuit, so I would have been an idiot to have turned the offer down. He clearly did me a good favour in that early exposure, but as he’s said to me on numerous occasions, he felt that somehow, LEAFBLADE’s music was ‘home’ for him. Amidst his busy schedule, my music offered an oasis of calm, peace, and good memories for him, when he had listened to much of my earlier music a few years before. If I was gaining momentum through taking LEAFBLADE live all over Europe (and I’ve now played twenty-five countries), Danny was certainly reaping the benefits in finding a place of calm and respite as he added his soothing ideas to the music. He was very enthusiastic then; eager to play the music live, to feel it and delight in it. And so he should; it’s well-written stuff. His ideas and sense of spirit in the music were always a great addition. I was flattered and honoured at the great sensual responses LEAFBLADE received wherever they played.

MI. Do you believe that starting your musical path as a special guest in ANATHEMA’s tour was any “good”? Can we still find any “ANATHEMA” influences in your music?
Sean. My musical path didn’t begin playing as a special guest with Anathema. It began when I was four years of age with my first classical guitar, then grew through my teens with college rock bands, into my days with VALLE CRUCIS, which was a phenomenal learning curve for my technical and compositional skills. The exposure I received in playing with Anathema was superb; the audiences were always receptive and those few tours I did with them certainly elevated things for LEAFBLADE. If anything, it increased my confidence as a musician and a spirit with something to say, some little niche of originality.
There are no influences from Anathema in my music. I’ve had very little interest in any other bands’ ideas, and in the thousand or so pieces of music I’ve written, I tend to feed off my own well of ideas. It fountains up with regularity, celebrates for me what it is to be breathing, cognisant, imaginative. No, I do not care for Anathema’s music or anyone else’s in the rock genre, excepting perhaps Rush, and my recent discovery of the French-Belgian Stravinsky acolytes ‘Univers Zero’. Of course, certain pieces of music will arise from any band sometimes, that I will find admirable, or well written, but certainly not a band’s output in its entirety. I don’t even like what I’ve written myself in its entirety, but it’s what I’ve meant when I’ve written it, given the multitudes of emotions, feelings and intellectual journeys that our inner landscape may experience.

MI. Without Danny’s intervention, do you think LEAFBLADE could have seen any light? Were you still determined to create a musical project by your own, involving other persons and different circumstances?
Sean. I’m not sure LEAFBLADE would have surfaced or not in Europe without Dan’s initial kick. Having said that, VALLE CRUCIS had already signed a small recording deal with a Dutch company in ‘96, then a small German label in ’99, and I had been writing interviews across Europe for many magazines, then been involved in various compilations. We came very close to deals with Candlelight records and Peaceville, but landed a later deal with a minor English label. Dan took LEAFBLADE directly out there, which is what it’s all about, and certainly saved a lot of time. LEAFBLADE would have got out there on the back of VALLE CRUCIS, but the process would’ve been laborious and time consuming. The internet was a great bonus for us then, piling on the exposure, generating feedback from a small but growing fan base. But playing live, taking it out there, direct to the venues, was a great joy, and I’m always thankful for that.
Dan came along when things were quiet with my acoustic ideas. I had been recording demos, working through my back-catalogue. I knew Dan couldn’t commit full time because of commitments elsewhere, so it was just a case of him playing live when he could. Behind the scenes, I still had a determination to just keep writing, ploughing through waves of new ideas, keep practicing, recording and churning out my poetry. This was my only sense of ambition. I counted myself a ‘successful’ musician if I was ever doing one of three things: recording, playing live or composing.

MI. Six full years of tangible existence with a single album in the band’s discography…It seems that you’re not eagerly climbing to the edge and seeking success as most of the bands are. How could you explain this to us?
Sean. LEAFBLADE released To The Moonlight through Aftermath Music in 2006; a back-catalogue archive of re-mastered material, some of it very powerful, tainted with theatrical concepts; a vignette, if you will, of what had been and what was to come with LEAFBLADE.
Beyond, Beyond arrived in 2009 on Angelic Records, a sub-release of Aftermath Music. Both albums are still available. LEAFBLADE recorded a new album in the Spring of 2010, and yes, folks, it has sat in the can, waiting for a company to take it. It seemed probable that Kscope would take it, but after extensive touring, line-up difficulties and the need to secure the last finances on the album recording, the new album has had to wait. In addition, there had been much in the way of smoke and mirrors with some individuals, wanking about. I still don’t know how interested Kscope were or are in the new LEAFBLADE album, and to be honest, I don’t give a shit now. But it is great stuff, fully upbeat, dynamised, rocking out, and peppered with the LEAFBLADE hallmark nylon strings and operatic vocals. Dan had shown real interest in trying to release the album, but through his other commitments and concerns, he has lost interest. My plan is to release it Spring next year, maybe on Aftermath Music or some other buyer. It’s powerful stuff, and its release would galvanise LEAFBLADE and most certainly put them on the map on a bigger scale, running in tandem with the acoustic, more ambient stuff. The beauty about LEAFBLADE’s music is that I’ve always written both more orchestrated ‘rock’ stuff as well as more acoustic refrains. I haven’t had to rearrange things to make them more ‘acoustic’. They were born that way, and some of those tracks are more than twenty years old, and haven’t aged a day. I see myself as ‘successful’ in this light if I can keep my composing varied: a slam out at one point; a subtle medieval refrain the next.
I don’t particularly see myself as ambitious, being a non-comparative type as much as possible. I’ve known too many people get fucked up and poisoned by their own ambitions, forever comparing themselves to others: their skills, their belongings, their position in life. Our position in life is exactly where the Gods choose to deem it at any given location in our wonderful space-time continuum, and that’s that. Then go and read Desiderata or Marcus Aurelius. And as to the concept of ‘success’, just what exactly is that? It depends entirely upon the parameters we are prepared to work within. I may never have stepped out of my house as a bedroom guitarist, but I may count myself ‘successful’ on the power of my intellect, creative skill and originality, or have I celebrated my creative honesty; none of this wankery over how big our crowds are, or what sort of money we are making. That is banal, subliminal shit. I’m not averse to discussions of money and pricing, but I wouldn’t use it as a weapon, getting one-up on another band.
My whole philosophy of ‘success’, ‘hierarchy’ and ‘fame’ is quite Confucian: all good art gets out there in the end. Anything that the universe deems fit to be seen will be seen, and LEAFBLADE have been working their way through like the proverbial flower growing through the rock, laying its roots, securing itself, then finding the sunlight…I certainly won’t be overly comparing myself to others and scrabbling desperately across the shit pile. If you do not compare yourself to others (and it’s a fucking hard thing to do) you elevate yourself above and beyond (Beyond, Beyond!) the competition.

MI. Beyond,Beyond, a musical, yet spiritual proof of LEAFBLADE’s existence. What can you tell us about your debut album; main influences, musicians involved, lyrics, themes, etc…
Sean. Beyond, Beyond is really a bit of a poetic journey; a journey through the imagination of the Poet. We celebrate the inherent power and vitality of nature, whether through Pagan season songs, the breath of dancing firelight, the silvering of the moon. Ultimately it celebrates our meditative interaction with the landscape; our memories play with the Memory in the Land. It is an ecstatic weave of songs from the Forest of the Heart; we dance with old gods, through lands that may have been the delight of Shelley or Milton. Old castles, in the finest Celtic tradition, become ruin haunted, woodland shrouded; we seek songs of the Runes etched in the moonlight, Cistercian abbeys away in the Welsh mountains, or suddenly awake in soliloquy in the depths of winter. We become children of the sun, the churning roots, or celebrate the wild, imaginative abandonment of the mind of the child, most notably in ‘Spirit Child’, a transposition of WB Yeats’ poem ‘To A Child Dancing in the Wind’. Tracks such as ‘The Whispers of Cavras Unas’ are based purely on dream vision, away in some Arician vale, mesmerised by a fluted dance of Pan, or Orpheus leading us by the hand through the wildwood. Poets such as Spenser and Walter de la Mare come to mind, or Edward Thomas, in their soft-focus subtlety. I have been mesmerised in the past with the stories of Guy du Maupassant and the rustic diaries of Jean Jacques Rousseau; I empathise with their visionary, often surreal spirit.
I adore the paintings of Magritte, Manessier and Kandinsky, Dali, Atkinson-Grimshaw and Rackham. You can lose me in Van Gogh’s ‘Starry Night’ or the romantic glory of Delacroix; they embrace the mystical element to life, that element, which in the words of WB Yeats ‘completes the partial mind’. These internal visionary landscapes are places of sensory expansion, and in that glory, that appreciation, that moment, we have inherited the universe. Creativity for me ‘completes the partial mind’, takes us into a right-brain universe where sensory impulse and absorption defies words, concept, rationale. I love writing music, but sometimes I just feel that I get in the way of it, as I act out my role as amanuensis, giving birth to it, bringing it through into this reality kicking and screaming. Sometimes I wonder if my bringing it through was the right thing to do in the first place, but clearly when the gods deem it, it will happen. And, I suppose, Beyond, Beyond had to happen!
We had a good, healthy symposium in the studio, and it was a great learning experience for me being in such a beautiful, private, quiet location. Dan wove many lovely ideas over the music, sending it off in ghostly directions, and that was great to hear for the first time. I’d already written the stuff, and had done my homework on musical subtleties for three months before recording, then Dan worked more harmonies and dynamic changes into the picture.
Daniel Cardoso was a gentleman, and professional to the core. I was amazed at his musical command, his technicality and tenaciousness to re-do takes, despite the first few takes being spotless. I ensured he was well fed with healthy breakfasts each day! Some of the tracks on the new album, ‘Sunset Hypnos’, ‘The Hollow Hills’ and ‘13’ most notably, had all been composed for either a more acoustic or ‘rocked out’ feel. Daniel brought those tracks bang up to date with his rhythms , bringing an exciting energy to the three-week session. It was a pleasure working with him.

MI. Now, LEAFBLADE’s music in three words…can you?
Sean. I…love…you

MI. Do you care to share with us some of your memories and anecdotes from the recording process? Let’s say, tell us your favorites if there are any.
Sean. I have tendencies to play mother in the kitchen, so it was a good chance to celebrate my love of cooking with the others: we’d usually eat like kings after a busy day. You may or may not be pleased to hear, but I love to lace my soups and stews with garlic. It was hardly nouvelle cuisine, but I would try and draw up my cordon bleu to keep everyone out of the kitchen…
There were seven owls living in the woods nearby, and some evenings the chorus of their moonlit songs was quite inspiring. During the day, buzzards soared the thermals in the nearby valley, and between my sessions, I’d take off down the lanes on one of my 10k fitness runs. (I’m quite addicted to my physical training.) Those runs were more a therapy and energy release than anything, after being pent up in the studio.
Most nights after recording, the three of us would walk down the quiet, moonlit lanes for an hour from the studio back to Dan’s place, then listen to a ghost story or two with a cup of tea…It was a relaxing way to end the activities of the studio, re-earthing us for a while. I have fond memories of that time, deep in the English countryside; and the result was a brilliant album, an important treasure, one which will gleam in the light of day soon enough…

MI. We have noticed that line-up changes are quite frequent. Why is that? Aren’t you looking for a more stable one? Members who took part of the band and left, can we still see them back as guests in future albums, concerts?
Sean. As with most things in life, whether it be a friendship or relationship, a building, a way of life, things can get a bit tarnished, and they may, but not always, need more maintenance to maintain. I was working harder, while others weren’t pulling their weight, hiding behind various screens, avoiding contact because they were intimidated by me or working through their own issues. But that’s their insecurity, I’m afraid; not mine. I’m no dictator. I was being left in the dark a little, and it was annoying me. Let’s just say that some individuals have wanted to leave, and I have wanted them to leave also. With the case of another, it was a matter of having to remove them from my frame and move on. Some people have been ghosts just passing through. As I’ve said, I am not a tyrant, dictatorial. I’m quite the diplomat, in fact, but I can see from a mile off when someone isn’t pulling their weight, or someone else has another agenda and is just plain fucking annoying me and interfering with the unfolding process of my composition. So I speak, in this little dew-drop life, and I make myself clear. For my own sanity, my own piece of mind, in this last few years, individuals had to go. It was impossible for me to continue working with them.

MI. LEAFBLADE members such as Pete Gilchrist, Dan Cavanagh and the most recent ones, Kevin Murphy and Daniel Cardoso, how do you see them contributing to the band, in the future or in the past?
Sean. I think during the early days of LEAFBLADE, Gilchrist did a great job of archiving my demos with me, and opting to promote LEAFBLADE on the net. I never asked for any of that promotion. He just went ahead and did it, though I think it was as much a social excursion for him as promotion for the band. It was during the summer 2008 when I felt things going a bit musically and socially stale, and I wanted to move on alone, just at the time when Cavanagh wanted a more full-time role in the band. Cavanagh did a spirited job live and with some earlier promotion, but I am as equally, if not more, indebted to good mate Mick Moss at Antimatter and Haavard at Aftermath for launching LEAFBLADE in their later years on some much bigger tours and liasing us with some healthy supports, particularly with Maiden United. Damian Wilson is a gent; he and I had a chat like a pair of old women, and we’ve stayed in contact. He might have some other acoustic-based plans coming that he’ll keep LEAFBLADE in mind for. I’d like to work with Mick and Duncan Patterson at some point, as I’ve been talking to Duncan about in recent months. I won’t forget our rendering of ‘Norwegian Wood’ with mandolins in Istanbul a few years back! They are memories that I treasure, or slamming out ‘Come Together’ with Mick Mossy.
Rivers run their course – I can’t see myself working with Gilchrist or Cavanagh on any future projects.
I wouldn’t rule out working with Daniel Cardoso again – we got along famously, though I am aware of the distance geographically between us and the fact that he is very busy, working on several other ventures at the moment, including the running of his own studio. He has offered his services if he can create the time, so we shall see, but as I say, I would probably need someone a bit nearer for regular rehearsals.
My great friend, bass wizard and all-round brain on a stick Kevin Murphy has been a friend and musical cohort for twenty-three years since our early days in VALLE CRUCIS, and he, I hope, will be here to stay. Kev waited patiently in the wings for several years while I established the acoustic regime, and after his wonderful, evocative imagery on Beyond, Beyond, I knew that if it came to a choice, I would sooner work with another visionary, totally open-minded spirit, and a creature who can lend so many more frequencies to the music with bass. The sense of delight and space of the live shows I have been feeling since Kev and I have been playing live has been phenomenal. The bass offers so much more in the way of dynamics, perspective and frequency, than stringing along with another guitarist. Kev has a majestic stage presence, and has so much more honesty, gravity and integrity with regard to his performance skills. I’ve seen a lot of transparency in the past, believe me, both on and off stage; none of that any more with this line-up.

MI. The band is obviously more active live than in recording studios. Is there any specific reason or you just prefer to play live music for an alive audience?
Sean. I love playing live – I would like to think I have some kind of performance skill, something to say about the concept of the songs! It’s a joy to communicate ideas to a receptive audience; performers thrive on this interaction, exchange of energies. It can be a difficult journey sometimes, particularly if you are in a support slot and don’t have the full empathy of the crowd; but we usually score a few home runs and win a few new fans or two whenever we play. For Kev and myself, stage dynamics, stage awareness, are all important, as is creating that special shamanic resonance with an appreciative audience. LEAFBLADE’s music is conducive to this. We’ve played to crowds all over Europe who’ve been so enraptured in what we’re doing you could hear a pin drop in the place. We recently played the Lin Dhu Healing Festival in England, at a firelit, Pagan gathering, on the night of the full moon. Our medieval and folk-like themes went down really well, particularly as it was a small, rustic gathering, three-hundred or so people. Playing at venues like this, with the ambient, reflective feel, can get you addicted to playing live!
I can’t really compare the live experience with the studio one. The studio is a time for work and, if you’ve done your initial homework, a time for the flowering and cultivation of inspiring ideas. It can often be as exciting as the live process, as one ‘plays god’ adding more weave to the tapestry of the new album. It would be my intention to try and release an album a year, and maybe a small concept EP also; we have ideas for this, but implementing it with band members’ availabilities and shows here and there can make it difficult to arrange. But it must be done; the performer/composer must be seen to be throwing new ideas out on a regular basis, both for their own sake and in maintaining the fans’ interests. If I can’t hit the road with live shows, I’m usually composing, rehearsing or recording!

MI. Do you personally carry on a bond between time and music; take your time while composing, play at your own pace in the chosen space-time continuum?
Sean. When I’m composing, often playing live, or just generally absorbed in something, ‘time’ as we understand it will tend to just drip away. One becomes less aware of the moving of linear time; I feel more ‘bubbles of moments’, in a very Zen sense. Life ceases to be a concept, more an unfolding process, idea into idea, reflection into reflection. It is like losing consciousness; we leave this Faraday Cage that confines us and dance off with the speed of thought, mesmerized by new sensory flowering.
I’ll make every attempt to leap about at my own pace in this space-time continuum, this weird, thin soupy ionized air that we inhale at the bottom of the sea we live in. Best I can do is wrap everything around me like an ambient cloak, and even if I have dealings with the logistical in life, the rational, the left-brain, as we all must, I will be thankful for it as it will later allow me to re-zone with my right-brain again, and make me realize just how important the timeless right-brain really is. Richard Wagner is famous for an utterance of quantum proportions he made to a friend whilst he was emerging from the reverie of a composition: “The time in here has become space,” he said, amazed at his sudden euphoria, clearly sensing, in that instant, the majestic Infinity of his own Internal Landscape.

MI. Do you believe that a band’s musical productions ought to be strictly labeled?
Sean. It depends how you define the notion of ‘strict’. Some music can be pretty easily categorized; others, given a more eclectic, idiosyncratic colour, will be difficult to label, but it may help the labeling process if the music is loosely notated, pointing it in a general direction. The rest would be up to the listener to discern. Of course, if you are going to attempt a categorization, you may as well be thorough as possible, so as not to confuse the potential listener or interested record company, or turn away someone who may have expressed an interest. Best thing to do is just listen to it, but it brings us back to the snake eating its own tail: we usually like a brief description first in order to enthuse us, whet our appetite into showing an interest, label it in a loose direction, unless it’s obvious, like ‘tender folky’, or ‘death metal from the vaults of Satan’s arse.’ I might go into journalism now!

MI. When you describe music, sonorities, tunes…do you usually stick to technical and brief words, or tend to use some subjective yet personal/specific terms?
Sean. Depending on the moment, I can be brief and concise, or a bit more prolixed and flowery. To be honest, many of my descriptions of my music in blogs and interviews years ago in other bands were so pretentious and up their own arse, I can’t read them now. I like to be concise, and save the word weaving of a higher form for my poetry (and even then, I may adopt a more modernist, dry prose, or a hard-hitting dense, lavish verse). I think too much blab just gets in the way of the music, and unless the stuff is genuinely good, the excessive blab is just journalistic hype trying to big something up. Too much technicality can confound, and moves way from the heart, the realms of truth and honesty, vision. We don’t like to be blinded by science, and although I can adopt a scientific outlook where needed, the stuff I churn out comes from the Forest of the Heart, is totally UN-pretentious and will not put-up with transparent bullshit. I tire of hearing idiots say ‘Oh, this is my finest piece of music I’ve ever written’ – and I will respond, ‘Yes, until your next finest piece you’ve ever written, you fool.’ I suffice in saying that my stuff is good, dynamic, catchy, and you’ll pick up on the honest resonances, as a teacher of Angelic Resonance Healing did at LEAFBLADE’s last show at the Lin Dhu Healing Festival. If teachers and practitioners and discerning fans alike are picking up on some kind of ‘honest purity’ in the music, then that’s good enough for me; no need to wax lyrical about your music like a stupid pretentious twat, hoping beyond hope, anticipating that the album will reach the ‘album of the month award’. Fuck that – that’s a criminal attitude, ego-saturated and overly comparative. I’m not that poisoned yet. I don’t mind a bit of acclaim; it feeds the energies and the momentum, or a well worded, honest review or transcript of an album. That’s as personal as it gets.

MI. Since LEAFBLADE is a musical world, full of senses and sensitivities, feelings and memories...can you imagine a world in which humans cannot feel?
Sean. Fundamental point – what do you mean by ‘feeling’, exactly? In Hindu philosophy, all the senses are referred to as ‘The Breaths’, whether it be touch, sight or sense of smell, and where one may be deficient, others may compensate for it. Genius autistic artists or mathematical savants are a case in point; they are often lacking in social or articulatory skills, perhaps may have a learning difficulty in some areas, but are profoundly talented with acute powers of focus and observation, because, as I have found in my researches, they are more attuned to their reflective, often voiceless ‘Internal Landscapes’, that sense of the ‘inner depths of the self’. They are still ‘feeling’. There will always be some resonances in our being that will be akin to feeling, given that we reproduce and have need to be protective, sheltered and territorial, feed and clothe ourselves, even if these ‘feelings’ are emotive, with more in line with our evolution and subconscious programming. The concept of ‘feeling’ is too nebulous and vast; its borders are very cloudy. The senses themselves are ‘Limiting Facilities’, given that infinity dances off in all directions and times within our space-time continuum, and we have to try and rein in our awareness of what is going on around us, otherwise we’d just go insane. So we need to feel – perhaps not to feel in this instance would bring on a state of insanity, if we didn’t have our senses and feelings to control sensory input…
But…in a place where humans could not feel…It would be a cold world indeed, although perhaps resonating on a frequency that we could not comprehend. It may be an artless and heartless world, though again, saturated with a love and biodynamics that defy our current reality. I have explored in my poetry the notion of ‘touch through sight’, and on a psychometry level, exploring the history of an object through touch. I believe that our sensory apparatus is linked; we usually associate particular smells, for example, with certain memories: cut grass, candyfloss or hot coffee with aspects of our growing up. To live in a world without these associations would defy us of memorial aspects of our growing, our learning.
Of course, the question can be seen from a few perspectives. To be born into a world where creatures have, since the dawn of time, been without sense and feeling, would be both a cultural and genetic norm, and would not seem strange as such, but to be suddenly plunged into a world devoid of sensory appreciation would be a severe cut-off point for the percipient, while everyone around you would marvel with sensory wonder and feel a certain sense of connectedness. But this is where my ‘Internal Landscape’ theory comes into play again: the world of internal sense and imagination might well operate, and to all outward appearances the person may seem cut off from his or her socio-cultural environment, but on a deeper level may well be connecting with all the subliminal and monumental universal forces expounded in the realms of quantum mechanics and general relativity. It may even be an evolutionary jump for us to be suddenly cast into our personal internal worlds; maybe here, as we connect with the fundamental forces of a voiceless universe, we are actually thinking, feeling and exploring our sensory faculties on a far greater level than ever. I can envisage this world: a world where telepathy, psycho-kinesis, catalytic phenomena and cognisant occult powers come to the fore; all ‘feelings’, but on a more subliminal, non-physical level. And I’d like to experience some of the art produced on such a world…

MI. Let’s talk about your future projects. With the arrival of the new drummer, Daniel Cardoso, can we expect an upcoming album soon? If so, will we notice a radical or a slight change in your music?
Sean. Daniel Cardoso sessioned on the last album, though I doubt, for reasons I’ve stated earlier, if he will session with LEAFBLADE again; we’ve discussed this, and I’m prepared to let him go and do his own thing, as he must. Daniel brought a new, percussive, dynamic direction to the music, brought it springing forward with excitement, allowing a new orchestral feel and upbeat chime to the music, running in tandem with LEAFBLADE’s more ambient, acoustic stuff. So I would say a slight change to the music, not a radical one. There is still the voice and the nylon strings, embellished with more electric guitar, keyboards and kit; certainly I am still exploring the same nature-mystical themes, imaginative concepts: still a Celtic twang with the epigrams and Wildwood themes; still a loosely Bardic colour, emotive weaving with glissando strings. If track titles such as ‘Oak Machine’, ‘Portrait’, ‘The Hollow Hills’ and ‘Fucshia’ take anyone’s fancy, then hang in there and keep your eye on LEAFBLADE’s webspace!
I’d love to get the new album out soon, and will begin a push for it, now that touring and doing our live summer festival slots is over. And of course, I’m thinking of extending the line-up. I’ve no idea which company would be up for the new album, so it’s a case of doing some fishing, seeing what will be the best deal for us. The mystery moves on, and the new album is a euphoric, thunderous thing!

MI. Well I guess that’s all for this interview. Thank you so much for your time. Is there any last words/message for our readers?
Sean. I’m always humbled and flattered when anyone shows an interest in LEAFBLADE. A subtle, quietly spoken honesty is usually the best policy. Give it all or nothing, everyone!
Thank you for asking, and thank you for reading!
Tea and things.


Ajouté :  Mardi 28 Février 2012
Intervieweur :  CyberIF.
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