Il y a des noms qu'on croyait rangés sur l’étagère poussiéreuse des souvenirs, entre sa veste patchée et un vieux ticket de concert de SAXON. Et puis un jour, sans prévenir, la hache retombe. KOB, vétéran du Heavy francilien, revient frapper du plat de la lame avec When The Axes Fall. Seize ans après Close to Dawn, les (grand-)parisiens ressurgissent avec leur sueur et leurs guitares sans filtre.

Reboot d’une première tentative nommée WOTAN, K.O.B pratique un Heavy à l’ancienne, carré comme un Panzer et forgé sur les braises de la NWOBHM. Les années de silence auraient pu changer cette donne. Bonne nouvelle pour les amateurs du genre : rien n’a bougé. Pire (ou mieux) encore, When The Axes Fall porte fièrement son classicisme en étendard.

Bonne surprise au niveau de la production, le son respire, les guitares grondent, la batterie cogne fort sans prendre la tête, la voix flotte juste ce qu’il faut au-dessus du mix. Ça vit, ça vibre, avec juste assez de cette rugosité pour rester dans le thème. KOB a quelque chose à dire — et il le dit fort. Dès l’ouverture, on comprend qu’on est parti pour une rondelle de Heavy taillée bien épais.

"Heavy Lies" est du reste une très bonne entrée en matière, avec un refrain savoureux, un riff efficace et une rythmique au marteau-pilon. Les titres qui suivent, un peu convenus, défilent avec un équilibre entre vélocité et lourdeur : des uppercuts mid-tempo ("Before the End", "Kill Me Instead"), un ou deux brûlots plus nerveux ("The Scourge of God", "When The Axes Fall") et toujours cette patte martiale, virile, qui rend le tout fédérateur. Si on devait sortir un titre du lot, ce serait peut-être "Mother Ge", qui manie habilement les ambiances – acoustique, introspective, puis plus énervée – et s’abstient de foncer tout droit. Elle opte plutôt pour de courtes circonvolutions qui aèrent un disque court (7 nouveaux titres et 2 live), mais dense.

Les riffs de Thierry Huylebroeck et Rodolphe Bousquet taillent dans le vif, avec ce petit parfum d’acier vintage, celui qui rappelle l’ampli qui chauffe et la bière tiède, mais qu’on savoure sans complexe. Et puis il y a la voix de Stéphane Graziani, grave, râpeuse, parfois rustre, parfois plus sensible. Par moments, on croit entendre un Graham Bonnet un peu gras ; à d’autres, un Bruce Dickinson période récente. Le temps passe, la flamme reste.

When The Axes Fall évoque ces batailles qu’on mène contre le temps et soi-même. Pas de grandiloquence inutile, mais une écriture simple, sincère. Et si KOB ne prétend pas réinventer la roue, il rappelle qu’elle tourne encore, et qu’elle peut le faire avec panache.

Discographie de KOB :
Mekanism Of Time (Album - 2002), Strafe The Underdogs (Album - 2004), Close To Dawn (Album - 2009), ( A ) Live And Raw (Album - 2018), When The Axes Fall (Album - 2025)
Metal Impact Bonus :
Thierry Huylebroeck (ITW - Oct-2002), Thierry Huylebroeck (ITW - Juin-2004), Thierry Huylebroeck (ITW - Mars-2009),