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SATAN JOKERS (FRA) - Renaud Hantson et Laurent Karila (Fév-2013)


Renaud Hantson est une légende, un artiste hors du commun qui a traversé toutes les décennies sans jamais baisser les bras. Le parcours n'a pas toujours été facile mais il n'a eu de cesse de se battre pour son gang SATAN JOKERS qui, au fil des années, est devenu culte. Un vrai sacerdoce qui lui a permis de défier le temps ! Le bougre est très éclectique et pourvu d'une ouverture d'esprit qui lui à permis d'avoir plusieurs vies artistiques sans jamais renier ses racines Metal, bien au contraire. Son histoire commence en 1979 dans la région parisienne lorsqu'il rencontre Laurent Bernat, bassiste avec qui l'alchimie sera immédiate. Ils fondent JARRETELLES qui n'aboutira à rien de concret mais leur permettra de faire leurs premières armes. La rencontre avec Pierre Guiraud, hurleur patenté qui s'avérera être showman hors pair, sera décisive. Stephane Bonneau (issus de STRATOS qui deviendra WARNING par la suite), l'autre perle rare, viendra compléter la formation en assurant les parties de guitares qui feront la différence. SATAN JOKERS est né et va pouvoir enfin déployer ses ailes. En 1982 sort une première démo qui leur permettra de décrocher de nombreux shows à Paris. Tout va ensuite aller très vite puisque le combo signe la même année avec la major internationale Phonogram, un contrat pour trois albums, un véritable conte de fée qui commence pour le meilleur et pour le pire ! Les lascars se retrouvent le 26 décembre 1982 pour leur première télévision au coté de Francis Zégut dans l'émission Les Enfants d'AC/DC pour y interpréter « En Partance Pour l'Enfer », un véritable must qui deviendra par la suite un classique ! Tout va ensuite aller très vite puisque SATAN JOKERS va débouler en avril 1983 avec son premier méfait Les Fils du Métal, véritable bombe qui va très vite devenir une référence et qui s'écoulera à 100 000 exemplaires. Un chiffre hallucinant qui les place d'emblé dans la cour des grands aux cotés de TRUST, WARNING et consorts. Musicalement, nos amis se démarquent du traditionnel Hard Rock pratiqué par leurs confrères en mélangeant diverses influences comme le Jazz Rock et en affichant déjà une technique très pointue qu'ils maitrisent parfaitement. Cette pépite deviendra par la suite une référence absolue en matière de Metal français. Malgré le succès, les JOKERS ne tourneront pratiquement pas en raison d'une absence totale de promotion. C'est donc très rapidement que Renaud Hantson et ses compagnons s'attaquent à l'écriture de leur deuxième galette Trop Fou Pour Toi qu'ils enregistreront avec Steve Prestage (GARY MOORE, PHIL LYNOTT). A sa sortie, la surprise est totale et fera couler beaucoup d'encre. L'opus évoluant entre un pur Metal dans la lignée du premier et des morceaux Hard Fm très efficaces dotés de refrains imparables. Renaud Hantson s'essaye pour la première fois au chant et amène une nouvelle coloration vocale des plus redoutables. Une vraie réussite, le vinyle étant gorgé de hits en puissance qui auraient pus faire le bonheur de toutes les radios à l'instar de « Pas Fréquentable » ou « Par Habitude ». Malheureusement, SATAN JOKERS n'arrivera pas à convaincre qui que ce soit ; rejeté par une partie du public Metal et n'ayant pas réussi à conquérir une nouvelle base de fans plus FM ! Un vrai naufrage commercial malgré des titres énormes qui n'ont pas pris une ride. Nos Bad Boys entament tout de même une tournée française qui se terminera en apothéose au Bol D'or. Toutefois, malgré les revers et une incompréhension de part et d'autre, ils décident de poursuivre l'aventure et publient en 1985 le mini lp III, un six titres où l'on trouve une excellente reprise de T. Rex « Get It On » ; Renaud Hantson assurant une fois de plus une bonne partie du chant. Le succès n'est pas au rendez vous et les SATAN JOKERS se séparent peu après le France Festival où ils assurent la tête d'affiche et qui regroupe toute la fine fleur de la New Wave Of French Heavy Metal. Renaud Hantson entame alors une carrière solo et sort son premier album solo en 1987 suivit de neuf autres, tous dans une veine Pop/Rock de très haute volée. Sa rencontre avec Michel Berger sera déterminante pour la suite de sa carrière, il participera en parallèle à de nombreuses comédies musicales allant de Starmania à La Légende De Jimmy (où il tiendra le premier rôle) en passant par Notre Dame De Paris. Mais Renaud ne délaissera jamais vraiment le Rock'n'roll et se lancera dans l'aventure FURIOSO en 1992 aux cotés de ses ami s ZOUILLE (Ex SORTILEGE), Thibault Abrial et Farid Medjane ( Ex TRUST), accompagnés des meilleurs musiciens sévissant dans le Metal français notamment au niveau des guitaristes (Nono, Patrick Rondat). Il poursuivra l'épopée au fil des années en alignant pas moins de six galettes avec FURIOUS ZOO, œuvrant dans un Big Rock des plus efficaces, fortement influencé par un AOR en provenance des Etats-Unis. Parallèlement, on voit débouler dans les bacs en 2005 un Best Of Live en hommage au bassiste Laurent Bernat, co-fondateur du groupe (décédé en 2004) et qui montre à quel point SATAN JOKERS était performant techniquement sur scène. Trois ans plus tard sortira Hardcore Collectors qui regroupe les derniers enregistrements live et studio conservés par Mr Hantson, un vrai régal pour les fans purs et durs! Mais il faudra attendre 24 longues années pour que les SATAN JOKERS se reforment officiellement et reviennent fouler les planches de l'hexagone. Le grand retour s'effectuera en 2009 avec une toute nouvelle formation (Pascal Mulot, Michaël Zurita et Olivier Spitzer) regroupés autour de Renaud Hantson, seul rescapé du line up d'origine. L'opus SJ 2009 sort dans les bacs la même année ; bientôt suivi quelques mois après de Fetish X. Deux bombes de technicité et de dextérité qui montrent que SATAN JOKERS à encore beaucoup à offrir et n'est pas à l'agonie, bien au contraire. S'en suivront des concerts à Paris et l'organisation du Satan's Fest au Pacific Rock qui sera une vraie réussite et qui perdurera jusqu'à aujourd'hui. 2011 sera une année primordiale pour Renaud puisqu'il décide de traiter son addiction à la cocaïne. Après avoir été contacté par Laurent Karila, psychiatre addictologue travaillant à l'hôpital universitaire Paul Brousse à Villejuif et fan absolu de SATAN JOKERS devant l'éternel, il décide d'entreprendre une véritable thérapie qui sera à la fois médicale et artistique. De cette rencontre va naitre une solide amitié et la réalisation d'Addictions, véritable concept sur le combat de Renaud Hantson pour se défaire de 17 années d'addiction à la cocaïne ! Une véritable confession où notre ami se livre comme jamais ! Il poursuivra cette thérapie avec un livre autobiographique paru chez Flammarion au nom évocateur de « La poudre Aux Yeux » où il n'hésite pas à aller très loin dans les révélations. Mais ce n'est rien comparé à « L'homme À Failles » ouvrage sans tabou qui viendra compléter la description de sa longue descente aux enfers ! Un ouvrage édifiant où tout est dis ou presque ! Renaud Hantson ne fais jamais les choses à moitié et le moins qu'on puisse dire, c'est que son actualité est plus que chargée, que ce soit avec SATAN JOKERS (Psychiatric), FURIOUS ZOO (Wock'nWoll) ou bien en Solo (La Fissure Du Temps). De quoi satisfaire tous ses fans, d'autant que le lascar taquine aussi de la plume pour le plus grand plaisir de ceux qui veulent en savoir un peu plus sur la nébuleuse étrange du show business, une référence en la matière. Devant une actualité aussi dantesque, Metal Impact se devait d'en savoir un peu plus sur le périple unique et démentiel de Renaud Hantson. Rencontre avec un personnage fascinant, sincère et émouvant doté d'un humour très second degré et qui n'hésite pas à aller au fond des choses, quitte à en choquer certains. Une interview vérité avec un authentique Rockers très loquace et doté d'un franc parlé des plus redoutables ! Magnéto Renaud !

Line-up
: Renaud Hantson (Chant), Michaël Zurita (Guitare), Pascal Mulot (Basse), Aurélien Ouzoulias (Batterie)

Discographie : Les Fils Du Metal (1983), Trop Fou Pour Toi (1984) ,III (1985), Best Of Live (2006), Hardcore Collectors (2008), SJ 2009 (2009), Fetish X (2010), Addictions (2011), Psychiatric (2013)



Metal-Impact. Salut Renaud, je trouve ta démarche très courageuse d'avouer ta dépendance à la cocaïne et de nous faire suivre ton combat pour en sortir ?
Renaud Hantson. C'est marrant que les gens me parlent de courage car si tu veux, pour moi c'était avant tout une histoire de survie. Ma rencontre avec Laurent Karila, ma thérapie, le fait de faire un bouquin et un album avec les musiciens de SATAN JOKERS, ça va au-delà du courage, il fallait que ça sorte, c'était vital pour moi. Je suis très heureux que tout le monde parle de courage mais je ne sais pas si c'est le mot exact, ça me touche beaucoup mais je crois surtout que c'était nécessaire.

MI. Comment est née cette idée de consacrer un album qui traite des différentes maladies mentales qui affectent l'homme ?
Laurent Karila. Tout s'est fait très simplement. Après avoir terminé Addictions, j'ai dis à Renaud : « Et maintenant on fait quoi ? » [Rires] … Il m'a pris pour un dingue.
Renaud. Oui, très régulièrement [Rires] ...
Laurent. Je lui ai dis que j'avais peut être une idée sur un sujet qui traiterait des maladies mentales. On est partis sur ça, je lui ai proposé une liste de titres et des textes appropriés et puis c'est parti comme ça, on s'est dis que derrière on allait faire un truc sur les maladies psychiatriques.

MI. Renaud, quelle a été ta réaction quand il t'a fait cette proposition ?
Renaud. Moi je sortais de l'album Addictions et très vite, une fois qu'il a été dans les bacs, au-delà de la fierté d'avoir fait le disque parce que pour Laurent c'était la première fois, on a décidé de remettre le couvert. Il faut savoir que lui, à la base, c'est un médecin. Il a écrit déjà plusieurs livres. Et il me dit : « et maintenant qu'est ce qu'on va faire ? », je lui ai répondu : « t'es cinglé on vient de sortir un disque. ». Mais lui il m'a répondu qu'il voulait développer le truc. Donc si tu veux, je savais que cela finirait par un triptyque, c'est écrit même si j'ai annoncé que je veux mettre SATAN JOKERS en sommeil parce qu'on a du mal à se vendre. Tu sais, c'est très compliqué de tourner et d'aller montrer la qualité du groupe sur scène. Nous on vient des années 80 et les budgets qu'on nous propose pour jouer sont ridicules. Je comprends que des formations des eighties acceptent ce genre de propositions parce qu'en fait ils ont un métier à coté, mais nous on est des musiciens professionnels et on n'a pas à admettre ça, c'est totalement inacceptable. Ce n'est pas un procès d'intention aux organisateurs de concerts ou aux associations, c'est juste que pour moi ce n'est pas possible. Je ne vais pas me déplacer pour 100 Euros, ça ne m'intéresse pas. On va donc mettre SATAN JOKERS en sommeil pendant un petit moment. Mais il y aura un troisième opus avec le Docteur Karila qui sera surement un Rock Opéra sur les addictions sexuelles, les obsessions liées à la sexualité, donc ça finira par un triptyque.

MI. Finalement, c'est loin d'être terminé ?
Renaud. Oui, pour Psychatric, j'ai enquillé parce que lorsque tu as des textes aussi cinglés que ceux là, ça te permet de te barrer vers des trucs complètement dingues musicalement parlant. Il ne faut pas oublier qu'à la base SATAN JOKERS est un groupe de Metal Fusion.

MI. Au niveau des textes je suppose que ce n'est pas simple à chanter ?
Renaud. Oui, [Rires] ... Il faut un dictionnaire pour tout comprendre [Rires] ...
Laurent. C'est aussi un bon outil pour jouer au scrabble, tu peux gagner plein de points avec les mots utilisés dans les chansons [Rires] ...
Renaud. Moi aussi j'ai du mal à comprendre ce que je chante [Rires] ... C'est un bon conseil de Laurent [Rires] ...

MI. Comment vous êtes vous rencontrés ?
Laurent. Très simplement, sur Facebook. L'histoire est la suivante, si tu veux j'aime beaucoup le travail de Renaud, son coté Hard Rock parce que c'est ma came. Et j'étais associé à sa page Facebook et puis un soir comme ça, il m'écrit en me disant qu'il allait commencer un travail de psychothérapie. A la suite de ça, il y a tous ses fans, tous ceux qui le suivent régulièrement qui ont posté leurs commentaires et moi au milieu de tout ça j'ai écrit un truc de psychiatre ! [Rires]
Renaud. [Rires] ... Oui, j'ai du relire son message deux fois d'ailleurs.
Laurent. Ensuite, il m'a recontacté lui ou son assistante en me demandant si j'étais le vrai Laurent Karila, celui qui écrit des livres [Rires] ...
Renaud. C'est moi qui t'ai recontacté, arrête de dire que c'est mon assistante qui t'a contacté [Rires] ... Il dit ça parce que j'ai une assistante qui a des gros seins ! [Rires] ...
Laurent. Il me dit j'ai lu ton livre : Une Histoire De Poudre qui traite de l'addiction à la coke et qui est paru chez Flammarion. Et c'est comme ça que c'est parti.
Renaud. Il avait mis des messages subliminaux [Rires] ... Dans son livre il parlait de Tony Iommi, de Glenn Hughes, ect. Et moi je me suis dis putain c'est bizarre, le mec il parle de Hard Rock. Comment un psychiatre avec une belle tête d'Einstein connait ces musiciens là ?
Laurent. Oui, ça l'a surpris. Et puis je lui ai proposé de faire un projet traitant d'addictions sous forme de concept album avec SATAN JOKERS en y ajoutant un livre numérique. Je lui ai dis : « Vous devriez » parce que moi je le vouvoyais évidemment. Et lui il a pensé me dégager vite fait parce que je pense qu'il doit recevoir des milliers de propositions de ce type là et il me répond : Ok vous n'avez qu'a m'envoyer la liste des titres et les textes.
Renaud. C'est aussi que je vois l'ampleur du travail vers lequel il se dirige. Il veut faire un album concept le mec, là je me dis au fou parce que c'est du lourd ce genre d'entreprise. J'ai travaillé sur des Comédies Musicales donc je sais ce que ça représente en terme d'investissement. Je connais bien le travail de Michel Berger, c'est très compliqué à mettre en place.
Laurent. Ensuite je lui ai envoyé les textes, les titres et j'ai attendu l'avis du professionnel sur mes écrits. Et là il me répond : « Ok, on y va. ». Après, tout a été très vite, je lui ai envoyé mes rédactions hyper rapidement et l'enregistrement a été aussi rapide, on a fait 13 textes en 13 jours.
Renaud. Oui, c'est exactement comme ça que c'est arrivé, ce n'est pas de la communication, c'est du réel. Le premier écrit qu'il m'envoie c'est : « Substance Récompense » et là je pleure !!! Faut le savoir ça, il oublie de le dire. En fait moi quand j'ai reçu le truc je me suis dis le mec il ne va pas être capable de faire tout ça même si il est psychiatre et qu'il a une culture Rock. Je l'ai vu parce qu'on s'est parlé très vite et c'est comme si on se connaissait d'entrée. Dès qu'on s'est vu ça l'a fait. Moi, à la base je voulais rentrer en thérapie avec lui. Donc il y avait deux liens, le médical et le musical. Mais on a vite dépassé ce cadre là. Donc quand j'ai lu ce texte j'ai fondu en larmes chez moi, c'est là que je me suis dis on y va. Et puis quand il m'a envoyé Psychiatric, je me suis dis c'est de la folie furieuse et je vois toute la difficulté que je vais avoir à chanter ces mots là. C'est très hermétique et glauque et je me dis waouh, je vais faire du psy ! [Rires] ...

MI. Tu considères que Psychiatric c'est aussi un concept ?
Laurent. Oui, on peut dire cela. Il y a une ligne directrice, ce n'est pas un pur concept dans le sens ou ce n'est pas l'histoire de quelqu'un pris dans une addiction. C'est basé sur une synthèse de patients que j'ai traités et tout ce que l'on peut rapprocher de l'histoire de Renaud. C'est basé aussi sur son passé à lui. Psychiatric c'est conceptualisé via la ligne rouge des maladies mentales. Mais il n'y a pas une histoire de la première à la dernière chanson où on a l'évolution d'un personnage. Là on aborde toutes les maladies mentales et c'est très excitant.

MI. Est-ce que t'a vision du monde a changée depuis que tu as arrêté les drogues ?
Renaud. C'est plus compliqué que la façon dont tu résumes ça, j'en parle d'ailleurs dans le prochain livre : L'homme à Failles. Il y a eu des rechutes, des faux pas, il y en a eu même beaucoup. Donc on ne va pas …… Je me sens toujours en risque, Laurent Karila m'avait prévenu de tout. Quand il n'y a pas une vraie volonté complète, ferme et définitive d'être dans l'arrêt total des substances c'est très compliqué à gérer. Moi, déjà à la base j'ai pas accepté de faire le premier truc qu'il ma demandé : changer mon carnet d'adresses, tout simplement parce que je ne peux pas. Je suis musicien et il y a des gens que je ne peux pas dégager de ma vie comme ça du jour au lendemain. Et parfois, il y en a qui sont liés à la drogue donc c'est très compliqué à gérer. Je viens de vivre un an et demi complexe, je ne vais pas te mentir. D'où la raison de la sortie d'un deuxième livre ou je parle très honnêtement de tout ce qui m'est arrivé.

MI. C'est une suite logique au livre la Poudre Aux Yeux ?
Renaud. Oui, c'est des souvenirs dont je n'ai pas osé parler à l'époque ou j'étais chez Flammarion. Là je suis dans une liberté absolue. Mais je leur ai tout de même proposé et très honnêtement, la réaction vient plutôt d'eux. Moi je l'aurais bien sorti chez eux c'est pas le problème, c'est juste que le fait d'être chez un petit éditeur m'a permis de finaliser dans les derniers mois des corrections par rapport au début et d'en dire encore plus. J'ai été hyper loin dans le glauque, c'est des histoires graves et très trashs mais je m'en fou, j'en avais envie. Ce n'est pas un fond de commerce, c'est plutôt la volonté d'exorciser des vieux trucs, sortir vraiment toute la merde de façon à être capable avec ce bouquin d'aller au bout de la démarche. Je fréquente même les narcotiques anonymes, c'est en quelques sorte un complément de tout ce que m'a déjà apporté Laurent. C'est compliqué, je ne vais pas te mentir.

MI. Tu as eu un problème avec Glenn Hughes récemment ?
Renaud. Ce n'est pas ça. En fait, on a été voir BLACK COUNTRY COMMUNION avec Laurent au Bataclan et si tu veux, j'ai dis à Olivier Garnier : Putain j'aimerais bien le voir, ça fait longtemps que je l'ai pas vu et puis Laurent Karila voudrait bien le rencontrer aussi, il sait que c'est mon idole. Et Glenn a répondu à Olivier qu'il ne voulait pas me voir. Il met en pratique ce dont Laurent m'avait parlé, c'est-à-dire la méthode de thérapie comportementale : tu ne fréquentes plus les gens qui te rappellent la période où tu prenais des drogues, sauf si les types qui sont cleans. Mais moi, il ne savait pas que j'avais tout stoppé. Maintenant il est super content parce qu'un journaliste lui a dit que je me soignais. Sauf que même si c'est vrai et que maintenant je suis clean, ça ne m'a pas empêché de faire le con le jour de l'an, tu vois ! J'ai fait des rechutes, c'est super compliqué à gérer. Si on m'avait donné la règle du jeu au démarrage du truc, je l'aurais pas fait c'est clair.

MI. Est-ce que le travail qu'a fait Glenn Hughes pour arrêter la cocaïne t'impressionne ?
Renaud. Grave, sauf que je n'ai pas envie de cette vie qu'il s'est donné. Il est devenu végétarien et a changé beaucoup de choses dans son existence. Je trouve dommage d'être dans l'obligation, si tu veux, de couper le cordon ombilical avec certaines personnes qui sont des amis. La vraie force serait d'y arriver sans faire cela. Mais je pense que les premiers temps c'est super difficile. Pour moi, arrêter toute relation avec des gens que j'apprécie ce n'est pas possible, en tout cas pour l'instant. Dans l'état actuel des choses, j'en suis totalement incapable. J'ai lutté plein de fois en essayant de ne pas céder mais parfois j'ai craqué, voilà. C'est aussi simple que cela.

MI. Est-ce qu'on peut dire que tu vas bien ?
Renaud. Oui, ca va bien heureusement. Je me lève tous les matins mais je reste insomniaque mais pas pour les mêmes raisons. Ca n'est pas du au fait que je me déchire la gueule tous les jours, c'est du au fait que je suis décalé, c'est comme ça, je n'y peux rien.

MI. Est-ce que tu penses que ta carrière aurait été différente si tu n'avais pas été accro à la cocaïne ?
Renaud. Oui, je le dis dans le premier bouquin et je vais encore plus loin dans le deuxième. J'explique tout ça très clairement. Le nouveau s'appelle l'Homme à Failles et je dis à peu près la même chose. J'ai perdu 17 ans de ma vie et j'ai laissé la place à des mecs de ma génération qui ne sont pas forcément plus doués que moi. C'est un peu violent et mégalo mais je sais que beaucoup de gens pensent comme moi. Si tu veux, c'est un secret de polichinelle. Alors maintenant, une fois que t'as dis ça, il faut payer pour les conneries que j'ai faites. J'ai remboursé ma dette en laissant la place à des artistes pas forcément plus talentueux que moi. Tu sais, ce qui me fais le plus chier c'est la boulimie de travail dans laquelle je suis actuellement. Depuis que je suis clean, je n'arrête pas, je sors sans arrêt des trucs. Je me demande aussi parfois si ça ne vient pas du fait que ça m'occupe le cerveau. En fait, il faut être actif pour contrer une addiction. Je paye tous les jours mes excès, dans les voies respiratoires par exemple. J'ai aussi des crises d'angoisse, tu vois, qui sont plus régulières qu'avant. Alors qu'à la base je me suis dis non ca va, j'ai une force mentale, je vais y arriver. Mon cul, ça m'arrive d'avoir des bouffées d'angoisse, des attaques de panique. Si j'avais eu la règle du jeu, je n'aurais pas démarré le truc. C'est chaud, beaucoup plus chaud que je ne pensais, c'est ce que j'explique dans L'Homme à Failles.

MI. Tu en parles dans Psychiatric ?
Renaud. Oui, mais on développe plus le thème de la souffrance mentale dû à des maladies psychiatriques. On ne parle pas de l'addiction à la drogue. On traite de sujets comme les Serial Killers qui eux sont dépendants au fait de tuer des personnes. Pour moi, le chapitre sur l'addiction est clos. Il est en suspend sur un sujet : la lutte que tu dois mener en permanence contre cette merde.
Laurent. L'opus Addictions, c'est un concept avec un livre numérique basé sur des données médicales et scientifiques. Ce projet, on l'a proposé à la Mission Interministériel de lutte contres les drogues et les toxicomanies, c'est un organisme gouvernemental. On a passé différentes étapes, on a eu un petit couac au niveau de la validation, mais c'est une idée qui a emballé tout le monde, les gens du ministère se sont sentis très concernés. Le problème, c'est qu'on a fait deux clips ; un pour « Substance Récompense » et l'autre pour « Euphorique ». Et les images de ces vidéos étaient associées à la scientologie, chose qu'on ne savait pas. On est à des milliards d'années de la scientologie. On s'est fait avoir. Bien évidement le gouvernement ne peut pas cautionner ça donc on a retiré ces images pernicieuses. Et là on va repasser en commission la semaine prochaine, je vois la nouvelle présidente pour pouvoir parler de ce projet qui est extrêmement important. Si tu veux, quand j'ai été dans leurs locaux qui sont des immeubles d'Etat et que j'ai vus des affiches de SATAN JOKERS placardées partout et que j'ai rencontré des gens qui ont écouté l'album, j'ai halluciné. Pour moi, c'est de la pure Science Fiction. En plus, expliquer les textes qu'on a écrit avec Renaud à des fonctionnaires qui bossent dans un ministère, c'est un véritable ovni. Et quand au final, ils te disent qu'ils adorent ce que tu fais, c'est cool, on est contents.

MI. Est-ce que vous vous sentez proches de la démarche qu'a faite Jean Luc Delarue il y a quelques années ?
Renaud. Oui, ça m'a inspiré. Moi je suis très attristé par cette fin de Jean Luc parce que c'est un mec que j'ai connu à ses débuts, on a fréquenté les mêmes endroits, j'en parle dans mon prochain livre. J'ai fait un très joli billet d'humeur sur lui parce que c'est un type qui me touche, c'était un grand producteur, il aurait pu rebondir et malheureusement, voilà, la vie a fait qu'il n'aura pas eu le temps de revenir. Tant pis, c'est comme ça. On a certainement découvert la cocaïne dans les mêmes endroits, on a certainement eu les mêmes fiancées à un certain moment de notre vie parce qu'on allait tous les deux dans des lieux un peu bizarres. Ca fait chier, la démarche est la même dans le sens où on a envie de faire de la prévention, oui bien sûr sauf que lui, il était aussi juridiquement acculé à le faire, ça n'a rien à voir avec moi et Laurent Karila. Nous ne sommes pas inquiétés par une quelconque institution judiciaire. J'ai avoué une addiction que j'ai cachée pendant des années, on peut considérer que je suis passé à travers les mailles de la justice. Mais bon, je ne suis pas Al Pacino dans Scarface ! [Rires] ... Ce que je veux, c'est que nous puissions boucler notre démarche comme un travail de vraie prévention qui serait sanctionnée par l'approbation d'un truc Interministériel pour moi et Laurent, ça serait énorme ! Et surtout, on veut continuer notre travail préventif mais pas comme Jean Luc qui est parti dans son camping car sillonner les routes de France, parce que quelque part, il était inquiété de manière judiciaire. Ca noyait un peu le poisson, attendez je vais faire de la prévention parce que sinon je vais aller en taule. C'était un peu ça !

MI. Tu serais prêt à faire des conférences ?
Renaud. Mais on en fait déjà.
Laurent. On a fait une ébauche à la Fnac Montparnasse à la sortie d'Addictions et là, on a une conférence qui est prévue à Vernon en mai dans un collège. Moi, de part mon travail, je fais déjà de la prévention et puis je compte bien, une fois que le projet sera estampillé officiel, commencer à faire des petites tournées de campagnes de prévention. Mais là ca sera sur le thème de l'addiction et on pourra aussi parler des maladies mentales parce que ça touche tout le monde.

MI. SATAN JOKERS a commencé au début des années 80...
Renaud. Oui, on faisait partie de la New Wave Of French Heavy Metal ! [Rires]

MI. Te souviens-tu du soir où tu as jammé avec les mecs d'AC/DC au Rose Bonbon ?
Renaud. Oui, je suis un des trois qui a eu la chance de faire un bœuf avec Angus Young dans sa longue carrière. C'est une grande fierté ! Il y avait les mecs de TRUST : Nono, Vivi et Bernie Bonvoisin et moi aux baguettes. Il y avait aussi mon copain Marc Barrière qui vadrouillait avec les musiciens de TRUST. C'est l'ancien patron du Rose Bonbon. Et puis il y avait aussi Omar qui est malheureusement décédé récemment et qui était un des premiers batteurs de Vivi et Bernard. C'est le premier qui a joué de la batterie dans cette jam improvisée. Mais quand j'ai vu qu'Angus avait pris la guitare de Stephane Bonneau, le premier guitariste de SATAN JOKERS et qu'ils ont commencé à jouer, j'ai laissé Omar jouer sur un titre et j'ai pris la place derrière les futs parce que d'abord le public commençait à gueuler et puis parce que c'était magique. C'était irrémédiable que je joue. Ce qui est marrant c'est qu'à l'époque, je n'avais aucune connaissance des morceaux d'AC/DC. Alors qu'aujourd'hui je donnerais le tempo qu'il faut parce que j'adore le truc. Mais en 1981, j'étais à chier et hermétique à leur musique parce que j'étais dans le trip fusion Metal Jazz Rock donc pour moi, AC/DC c'était presque trop simpliste. Et en fait le bœuf avec Angus m'a permis de comprendre, j'ai vu dans ses yeux, dans la sueur ce que ça voulait dire. C'était incroyable, intense mais vraiment. Et là j'ai compris, Phil Rudd est un immense batteur, c'est une machine de guerre.

MI. Tu joues aussi dans un tribute à JUDAS PRIEST ?
Renaud. Oui, JUDAS FEAST c'est un délire que je me fais actuellement tant que je peux monter dans les aigus, c'est juste comme ça. C'est une folie technique de se prouver qu'on est capable de le faire. L'idée est née un soir où Laurent et moi on a été voir JUDAS PRIEST au Zénith. En regardant le PRIEST, je me disais putain c'est bien quand même. Et Rob Halford a commencé à en chier au niveau du chant et je me suis dis ça serait bien de monter un truc avant que tout ça soit fini, que cette époque et que ce Metal disparaisse. J'avais envie de me marrer et de faire un tribute juste deux ou trois fois. Et j'ai tout de suite eu le nom en tête et je le dis à Laurent. Et puis on part boire des coups, enfin moi parce que lui il boit que du coca ! [Rires] ... Et je me fais monter l'envie de le faire et voilà je l'ai fait. Laurent est venu les voir et ça l'a fait flasher, il a découvert JUDAS PRIEST. Il aimait bien, mais là en live, il ne les avait jamais vu. Et je lui ai dis mais pour moi Rob Halford c'est dieu, pour moi le fait qu'il soit gay ça ne m'a pas choqué du tout parce que ce mec a un truc visuel, toute une chorégraphie dans sa gestuelle et aussi dans sa manière de phraser. Il est habité par le théâtre. J'adore le mec. Moi qui suis un profond hétéro si tu veux, j'ai tout de suite flashé sur le bonhomme.

MI. JUDAS PRIEST t'a beaucoup influencé ?
Renaud. Tu dois le savoir, j'étais un voleur de Halford. J'en étais venu à lui piquer ses gimmicks. Oui bien sûr, il m'a influencé. Tu sais SATAN JOKERS, c'est la synthèse de plein de trucs. Là, grâce à Laurent, on va encore plus loin dans cette espèce de fusion des genres, on essaye de faire un Metal intelligent. Mais dans les années 80, on était un mixte de Jazz Rock, de Hard Rock, de Gothique. On allait de BLACK SABBATH à JUDAS PRIEST, on mélangeait les genres.

MI. Vous étiez très techniques pour l'époque ?
Renaud. Oui, complètement. C'est un truc qu'on recherchait, c'était notre marque de fabrique.

MI. Tu avais cette vision ?
Renaud. Oui, j'ai la même aujourd'hui de SATAN JOKERS. Je voulais être musicien et essayer de faire un truc hors norme, j'ai toujours eu cette volonté. Je voulais de toute façon que le groupe soit un peu arrogant et qu'il ne soit pas compris par certains, ça nous faisait kiffer. Ca me faisait marrer que des mecs croient qu'on était prétentieux, mégalo alors que c'était faux et qu'on joue de ça parce que pour nous, c'était un repousse connard [Rires] ... Ca met une barrière autour du truc, tu vois. C'est une barricade anti-cons donc j'aimais bien l'idée. Et là avec Karila, on va encore plus loin parce que si tu veux, on rend le discours encore plus intelligent. Je ne vais pas chanter aujourd'hui à presque cinquante balais, les dragons, les sorcières ou j'ai baisé Françoise hier soir en la prenant sur le lavabo ! Tu vois ça va, j'ai déjà chanté tout ça.

MI. Tu as souffert d'être incompris par pas mal de gens ?
Renaud. Oui, bien sûr. On a très très mal démarré la promo de la sortie de Psychiatric avec un mec qui était sensé être un proche du groupe et qui nous a littéralement assassiné sur son blog personnel, il s'est servi de l'étiquette d'un magazine pour le faire. Si tu veux, le type il m'appelait et il prenait de mes nouvelles parce que j'ai eu des petits problèmes de ventre. Tu sais, après la mort de Jean Luc Delarue, tu en parlais tout à l'heure, tous les gens qui ont fait 10 ou 20 ans de Coke se sont inquiétés de savoir si on avait pris la même came et on se demandait tous s'il n'y avait pas un truc dans le bordel. Donc tu vois, j'ai commencé à flipper et ce garçon vient prendre de mes nouvelles et quatre jours après, il nous assassine. Putain, je me suis dis c'est vraiment un boulot d'enculé quoi. Et là j'ai eu une réaction de Rocker c'est-à-dire que je l'ai tué par écrit.
Laurent. Et moi, j'ai fait de la médiation par derrière.
Renaud. Et lui a été le mec qu'il est. Ca me fait chier qu'on ne se soit pas compris en vrai, tu vois ce que je veux dire. Ca m'emmerde qu'on pense que c'est du premier degré, que lorsque je parle des Trolls ou des bas du front on pense que c'est un jugement de valeur. C'est juste que je voudrais déjà qu'on nous foute la paix et qu'on nous laisse faire un truc un peu plus intelligent que la moyenne et que les cons le disent des fois.

MI. J'ai réécouté Trop Fou Pour Toi et ce qui est incroyable c'est que cet album regorge de hits ! Comment expliques-tu qu'au final ça n'a pas fonctionné en termes de succès ?
Renaud. Parce que c'était too much, too soon ! Je te fais une phrase des NEW YORK DOLLS et de David Johansen. J'étais en avance et ce n'était pas le bon moment. Moi je n'ai pas beaucoup de chance dans mon Karma. J'ai un cv qui est certainement un des plus riches parmi tous les musiciens du circuit Pop Rock Hard Rock francophone. Mais si tu veux, il y a des choses que j'ai faites trop tôt. Métisser les cultures à l'époque, c'était pas du tout accepté, aujourd'hui c'est l'inverse, on accepte qu'un musicien ait plusieurs projets. Quand t'avais fait un album de Metal comme Les Fils Du Metal et que tu passais au Hard Fm, t'étais un traitre. Alors que, de nos jours, on comprend. Les américains faisaient des tubes avec des balades et nous, les français, on nous chiait dessus en disant que c'était de la variété. Hey, moi je réponds : « Fuck Off » ! A un moment tu te dis, putain c'est trop tôt, ils n'ont pas compris. Ils acceptent des anglos saxons des trucs que nous, selon eux, on ne peut pas se permettre. Donc, je te dis la vérité, ca fait partie des trucs qui me font partir en vrille. A la mort de Michel Berger, je suis parti en vrille deux ans après parce que j'en avais marre de morfler et que j'étais surement prédestiné à ça. Quelque part, la cocaïne était devenue un exécutoire, c'était un anti dépresseur.

MI. Est-ce qu'au début de SATAN JOKERS tu étais déjà attiré par la Pop ?
Renaud. Oui, même au moment où j'ai composé Les Fils Du Metal, j'aimais Al Jaïro, Kate Bush, Pete Gabriel et Michel Jonas. Il y a un maitre mot chez SATAN JOKERS, c'est multicarte donc on aime beaucoup de musiques différentes. On aime toutes les musiques, comment veux tu être un musicien si tu ne t'intéresses pas à tous les styles, c'est pas possible.
Laurent. Moi, j'aime le Hard Rock, le Speed, le Thrash.
Renaud. Lui c'est le métalleux du groupe ! [Rires] ...

MI. Tu as aussi une carrière solo énorme, tu as fait 10 albums solos, tu as participé à de nombreuses comédies musicales comme STARMANIA, La Légende De Jimmy, Notre Dame De Paris !
Renaud. Oui et là tu te dis que t'as un mauvais karma. Quand je te dis ça ce n'est pas par rapport à l'anecdote sur Trop Fou Pour Toi. Mais j'ai parfois un karma bizarre. Regarde Michel Berger, je suis devenu son chanteur fétiche et il meurt quatre ans après que je le rencontre.

MI. Tu es superstitieux ?
Renaud. Oui je suis assez superstitieux mais comme plein de gens du métier. Comment ne pas l'être.

MI. As-tu été surpris par la polémique autour de FURIOUS ZOO V Anal Oriented Rock et que ton humour ai été mal perçu ? Tu n'as pas trouvé ça un peu ridicule ?
Renaud. Oui je trouve aussi. On ne va pas conclure la dessus mais tu veux que je te dise, je vois que tu es super pointu, c'est-à-dire que tu connais bien mon parcours, ça me touche, merci beaucoup ! J'arrive à un moment de ma vie où je vais avoir 50 piges et où je fais le point sur plein de trucs, j'essaye de me défaire définitivement de ce vice de la cocaïne. J'ai fait énormément de progrès et on ne fait qu'avancer. Pour moi, Anal Oriented Rock c'est l'exemple type de ce que j'essaye de faire en utilisant de l'humour 20éme degré dans mon putain de pays qu'est la France. Et les distributeurs, les magasins ne comprennent pas et censurent le disque alors que c'est un gag et par contre, ils acceptent cela pour d'autres styles comme la Dance Music où tu vois une gonzesse à poil sur la pochette ou bien dans le Rap où tu vois des mecs se trucider entre eux ou bien insulter la police et Nique Ta Mère ... Et moi je fais une pochette avec un cul où il y a écrit Anal Oriented Rock qu'on voit à peine, et en fait c'est un gag basé sur le format radio américain qui s'appelle l'AOR et je suis censuré. C'est vrai que les américains me font parfois gerber même si je me suis influencé de leur musique. Voilà alors pour rire, j'ai fait ce truc au 20éme degré et eux ils me font chier là dessus et on me boycotte, c'est trop. C'est là que je te parle de karma parce que c'est un très bon album de Big Rock tu vois et il n'y avait aucune raison que l'on ne puisse pas être distribués correctement en France. Et voilà ce qui arrive et à cause de ça, on a vendu un peu moins et ça fait chier !

MI. C'est pour ça que pour le nouveau, vous avez fait une photo très classique ?
Renaud. Oui, là on est très Rock'n'Roll. Pour cette pochette, on a l'impression que c'est Iggy Pop. Je remercie le photographe de prendre des photos toujours aussi pourries de moi ! [Rires]

MI. Pour terminer qu'aimerais-tu rajouter ?
Renaud. Je vais te répondre par rapport à toi. Je vais te faire un résumé des premières rencontres qu'on a fait aujourd'hui. Déjà, je suis très fier d'avoir récupéré des amis comme Olivier Garnier et Roger Wessier pour la promotion de Psychiatric parce qu'ils organisent cela dans les règles de l'art. On sait avec eux qu'on va rencontrer des vrais journalistes. C'est le cas depuis ce matin, on a rencontré quatre personnes extraordinaires. Donc merci, premier point. Deuxième point, ça fait vraiment plaisir quand tu te rends compte que tu fais un opus, qu'il est compris et là c'est le cas. Et ce que j'ai envie de te dire c'est pourvu que ça dure, c'est-à-dire qu'on ait moult travail et que cette volonté de faire les choses et d'essayer de faire bouger un genre qui nous plait perdure. Voilà, ça c'est pour moi.
Laurent. Moi j'ai rien à rajouter, je veux simplement dire que je suis content de cette collaboration avec Renaud Hantson qui est énorme puisqu'elle est non seulement professionnelle mais aussi amicale et fraternelle. C'est un grand frère pour moi et il m'a permis de réaliser un rêve de gosse ! Moi, je lui ai permis aussi de faire des choses comme écrire un bouquin et le faire publier par une grande maison d'édition. Et puis on a encore plein de projets à réaliser que ce soit au niveau artistique mais aussi une volonté de travailler sur la prévention des maladies psychiatriques et addictives. Voilà j'ai tout dis merci !
MI. Merci à tous les deux !


Ajouté :  Lundi 26 Août 2013
Intervieweur :  The Veteran Outlaw
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