DEAD CROWN (FRA) - Nature Is My Temple (2018)
Label : Managarm Productions
Sortie du Scud : octobre 2018
Pays : France
Genre : Metal ambiant
Type : Album
Playtime : 8 Titres - 45 Mins
"L'Homme vit la nature comme étant imprévisible et pleine de dangers", dit-on.
C'est l'enseignement que l'on tirera de Nature Is My Temple.
Car Fausto - compositeur et multi-instrumentiste de DEAD CROWN - s'épanouit au milieu des éléments. Il ressent le souffle du vent, hume le parfum de la mer et scrute les hauteurs des montagnes, tel le Vivant admiratif devant tant de beauté sauvage.
Au-delà du simple concept de Black Metal ambiant ou atmosphérique (dont il est issu), ce troisième album de DEAD CROWN diffuse ce sentiment paradoxal de plénitude et de menace latente. Bien sûr, l'héritage de SUMMONING n'a pas disparu, comme l'indiquent les claviers récurrents de "Ocean Monument", "The Raven King" ou "Lost Highlands", ce rythme modéré omniprésent et une certaine répétition dans les leitmotivs.
Avec Nature Is My Temple, Fausto n'hésite plus à mettre en avant sa voix claire et hypnotisante, celle là même qui éblouit dès "The Raven King", illumine de désespoir "Nebula", accompagne avec d'autant plus de force le martial et tonitruant "The Eye", et clôture même l'album en beauté (a capella, s'il vous plaît) sur le plus intimiste "The Whispers Knocking At My Door". Le bonhomme a accompli d'énorme progrès là dessus et en fait une marque de fabrique de DEAD CROWN.
Mais après le calme viendra la tempête... Et comme la pureté naturelle reprenant ses droits par ses éléments déchaînés, l'apaisement se veut tôt ou tard bouleversé : les voix gutturales finissent par surgir, annonçant une tempête ravageuse. Ils sont plusieurs, les morceaux de Nature Is My Temple, à s'achever tel l'apocalypse : on citera "Ocean Monument" ou "Hail All Father", ceux là même qui entretiennent un climat fort déroutant. Et comme rien n'est écrit d'avance, et que rien n'est formaté sur Nature Is My Temple, d'autres chansons sont parsemées de moments inattendus. Des arpèges électrisées et un thème se rapprochant de l'oeuvre de SUMMONING pendant "The Eye", un solo hispanisant de courte durée pendant "Ocean Monument", sans parler de cet instant planant et touché par la grâce sur "Nebula".
Sur ce titre précisément, DEAD CROWN évoque un Metal plus gothique qu'ambiant, et à bien y réfléchir cette référence (qui rappelle le PARADISE LOST de One Second) a toujours fait partie des influences de Fausto, même si là elles sont plus prononcées. Connexion oblige, la longue complainte qui introduit "Winter's Son", ces voix qui résonnent dans le vent, cette atmosphère de fin du monde, ne sont pas loin de rappeler DEAD CAN DANCE (écoutez "The Host Of Seraphim", vous comprendrez). Puisqu'il est question de fin du monde, puisque l'Humanité n'a plus rien d'humain et a renié toutes ses origines, Fausto a choisi de faire de la nature son temple privilégié, son refuge ultime. Voilà qu'il le partage avec vous grâce à Nature Is My Temple. Prenez le comme un vrai privilège.
Ajouté : Vendredi 05 Octobre 2018 Chroniqueur : NicoTheSpur Score : Lien en relation: Dead Crown Website Hits: 10568
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