HATESPHERE (dk) - Murderlust (2013)
Label : Massacre Records
Sortie du Scud : 27 septembre 2013
Pays : Danemark
Genre : Death / Thrash Metal
Type : Album
Playtime : 10 Titres - 42 Mins
On peut dire qu'HATESPHERE revient de loin. Qui aurait cru qu'après le départ de Jacob Bredahl en 2007, le groupe danois parviendrait à faire oublier aussi aisément son frontman légendaire ? Tout ça est de la faute de ce satané Esben Elnegaard Kjaer Hansen (appelez-le "Esse") qui aura pris avec brio la succession d'un vocaliste aussi anecdotique que talentueux ; Jonathan Albrechtsen, de passage sur To The Nines en 2009. Depuis, HATESPHERE, c'est deux albums. L'excellent The Great Bludgeoning en 2011 et maintenant, ce Murderlust, qui n'était pas franchement attendu comme le prophète mais sur lequel il serait malheureux de mollarder. Car finalement, peu importe le contexte, HATESPHERE demeure une valeur sûre et qu'au sein même de cette scène Death / Thrash que je trouve franchement impersonnelle et sans ressources, ces garçons sont encore parmi les meilleurs, et ce depuis une bonne douzaine d'années.
On trouvera difficilement plus régulier et honnête que ce huitième album. Dans la discographie désormais fleurie des Danois (je rappelle que le groupe n'a "que" douze ans), Murderlust n'est pas loin d'être l'un des plus efficaces. Un discret second souffle s'abat sur leurs structures, rehaussant ce Death / Thrash vaguement technique et galopant au possible d'une touche de lourdeur "Heavy" bienvenue. C'est ce groove et cette moiteur rythmique qui forme les premiers reliefs de l'opus. Sans se départir de son habituelle frénésie, HATESPHERE ponctue des morceaux comme "Pandora's Hell", "The Violent Act" ou "Darkest Of Forces" d'une curieuse forme de modernité qui ferait presque penser à des vapeurs de Metalcore. Dans la continuité de The Great Bludgeoning, Murderlust s'inscrit dans une dynamique pas franchement bluffante pour du HATESPHERE, mais suffisamment habile pour ne pas faire poindre l'ennui. Très à l'aise derrière son micro, Esse est lui aussi en grande forme. J'aime particulièrement le côté "postillonné" de son chant qui tranche d'avec le timbre plus éraillé de Joller. Un peu plus et il te faut un parapluie. Par ailleurs, la relative noirceur de To The Nines (et même du précédent) s'est estompée au profit de structures plus lumineuses. On ne sent pas un vrai déséquilibre dans cet album, pas d'harmonies lancinantes, pas de climat pluvieux. C'est une pierre de granit, une sphère de Metal moderne qui ne saurait être plus ronde. Alors oui, on pourra toujours plus ou moins reprocher au groupe sa linéarité rythmique, technique, ses acquis et son style qui n'a pas beaucoup évolué depuis l'énorme Bloodred Hatred de 2002. Et ce n'est pas la reprise finale du "Assassin" de MUSE qui changera ce constat. Mais ce qu'HATESPHERE faisait déjà il y a dix ans, ils le font maintenant en dix fois plus pro. Et peut-être aussi en plus propre et, je vais oser le dire, plus efficace. Avouons qu'on n'en attendait pas moins de leur part.
Murderlust est donc une excellente mouture du HATESPHERE 2.0. Inévitablement, les Danois tomberont une fois encore dans la régularité d'un Death / Thrash un peu convenu, le même qu'ils exécutent depuis douze ans. Ceux qui connaissent (et qui attendaient) leur coup de griffe ne pourront cependant pas être déçus par l'extrême générosité de cette sortie, et c'est d'autant plus savoureux venant d'un groupe qui aurait tant de facilité à sombrer dans un vulgaire ctrl+c ctrl+v d'eux-mêmes.
Ajouté : Lundi 21 Avril 2014 Chroniqueur : Stef. Score : Lien en relation: Hatesphere Website Hits: 7200
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