PEARL JAM (usa) - Live At Benaroya Hall (2004)
Label : BMG / Sony Music
Sortie du Scud : 27 juillet 2004
Pays : Etats-Unis
Genre : Hard-Rock
Type : Album
Playtime : 14 Titres - 73 Mins
Second live de PEARL JAM après Live On Two Legs, et nouvelle surprise. Il est vrai que les shows du groupe sont tellement incendiaires qu’on pouvait s’étonner du choix de l’acoustique pour ce double album. Suicide commercial, bravade, intimisme poussé ?
Rien de tout cela.
C’est un fait, « Alive », « Spin The Black Circle », « State Of Love And Trust » en électrique, ça dépote. Et il y aura toujours des fans pour préférer le Dylan de « Like A Rolling Stone » de celui des débuts, avec juste sa guitare folk et son harmonica.
Mais d’une, ce concert fut donné au profit d’une œuvre de charité. Ca ne veut rien dire, je vous le concède, mais je le précise quand même. Et si certains journaleux ont déploré ce choix atrophié décibelliquement, on peut affirmer sans crainte qu’ils se sont fourvoyés en critiques vaines et déplacées.
Et pourquoi ?
Parce que le JAM n’est jamais aussi intense que lorsqu’il se veut intime.
J’en veux pour preuve le triptyque central, lorsque « Nothing As It Seems », « Man Of The Hour » et « Immortality » s’enchaînent comme dans un rêve. Si la combinaison de la beauté et de la puissance cherchait une illustration sonore, il lui convenait de s’arrêter là. Elle l’avait trouvée.
Le chant d’Eddie atteint des sommets (ce qui est vrai pour la totalité de l’album), développe une palette de sentiments incroyablement vaste, et nous touche en plein cœur, même si nous étions convaincus depuis longtemps. On l’a souvent souligné, mais comme on accole toujours le mot « génie » près du nom de Brian Wilson, il faut aussi le faire avec Monsieur Eddie Vedder, et lui accorder l’épithète qu’il mérite, « magique ». Il réussit à faire avec sa voix en quelques secondes ce que des instrumentistes n’arrivent pas à accomplir en une vie entière.
Mais puisque nous parlions de Zimmerman précédemment, que dire de la version de « Masters Of War », si intense qu’on en a des frissons ?
Et que dire lorsque celle-ci est subtilement suivie d’un « Black » à vous faire couler les larmes aux yeux, lorsque dans un même élan des milliers de voix émergent du public pour relayer Eddie ?
Rien. Il suffit d’écouter.
Mais il n’y a pas qu’Eddie qui se surpasse sur ce Live At Benaroya Hall. Car Stone et Mike, s’ils étaient parfois un peu limite sur Live On Two Legs, sortent ici le grand jeu et nous gratifient de soli impériaux, et parfois franchement irréels. Comme celui sur « Black » Justement. Et tant d’autres.
Et « Daughter », encore à l’unisson. Entendue, ressassée à l’extrême et pourtant toujours aussi cruciale. Même la reprise des faux frères RAMONES sur le premier CD sonne comme une composition originale, ce qui est quand même extrêmement rare.
Et du coup, ce live qui n’aurait du être qu’une parenthèse, un joli accident, devient une pièce majeure de la discographie du groupe. Et prouve qu’à contrario de nombreux autres ensembles, PEARL JAM n’a pas besoin d’artifices pour séduire, et sait nous faire tomber sous le charme réduit à son plus simple appareil.
Je n’hésiterai pas d’ailleurs à établir un parallèle avec Dylan et Cash, deux autres artistes qui n’avaient besoin que d’une guitare et d’une voix pour nous vriller la colonne vertébrale.
Et je remercie le groupe pour avoir un jour composé une chanson comme « Immortality » car quand j’écoute leur musique, j’aurais presque envie de l’être.
Discographie Complète de PEARL JAM :
Ten (1991),
Vs (1993),
Vitalogy (1994),
No Code (1996),
Yield (1998),
Live On Two Legs (1998),
Binaural (2000),
Riot Act (2002),
Lost Dogs (2003),
Live At Benaroya Hall (2004),
Rearviewmirror (Greatest Hits 1991-2003) (2004),
Sydney, Australia, 11-07-2006 (2006),
Pearl Jam (2006),
Backspacer (2009),
Live On Ten Legs (2011),
Lightning Bolt (2013),
PEARL JAM AU PAYS DU GRUNGE (BOOK - 2011),
PEARL JAM : Pulsions Vitales (BOOK - 2013)
Ajouté : Lundi 26 Septembre 2011 Chroniqueur : Mortne2001 Score : Lien en relation: Pearl Jam Website Hits: 10704
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