CRISIS NEVER ENDS (de) - Kill Or Cure (2008)
Label : Prevision Music
Sortie du Scud : 28 novembre 2008
Pays : Allemagne
Genre : Metalcore
Type : Album
Playtime : 11 Titres - 47 Mins
Encore et toujours, me voilà confronté à cette véritable énigme qu’est le Metalcore. Au fur et à mesure que ma plume s’est affinée, j’ai effectué une réelle introspection pour arriver à définir les deux catégories de groupes qui se distinguent :
- Il y’a ceux qui ne payent pas de mine mais qui transcendent
- Et il y’a ceux qui s’occupent beaucoup trop de la mise en scène pour mieux vous endormir
Puis occasionnellement, on a droit à un hybride des deux (gros visuel et gros son contre son exact opposé). CRISIS NEVER ENDS (qui malgré une vision des choses réaliste, n’était pas invité au G20) c’est un peu l’inclassable de sa génération version « j’minpose – j’texplose ». Sauf que là, c’est « j’minpose un peu trop et j’texplose seulement les oreilles ». Inclassable pour de nombreuses raisons. Les allemands n’en sont même plus au stade d’hybride tant ils cultivent l’art de faire du mauvais avec du bon.
Le mauvais avec le bon, c’est d’abord cette pochette qui a beaucoup de mal à cacher son paysage sinistré et ses couleurs, dérivés du The Oncoming Storm d’UNEARTH. Puis c’est ensuite ce mauvais ersatz du Metalcore de nos copains du Massachusetts qu’est Kill Or Cure. Incalculables sont les similitudes entre nos germaniques et nos américains préférés mais en même temps, peut-on prétendre être surpris par ces redondances ? Il va de soi que si le groupe avait inventé l’eau chaude, on en aurait entendu parler avant. Et du coup, on comprend mieux pourquoi CRISIS NEVER ENDS frôle l’anonymat aux côtés d’HEAVEN SHALL BURN ou de CALIBAN. L’origine est la même. L’originalité est différente. Là encore, on aurait préféré l’inverse. Attention, cet opus n’est pas foncièrement mauvais. Mais on a de grandes difficultés à cerner qui pourraient être les plus intéressés par ce combo entre les spécialistes et les néophytes. Sachant que les premiers cracheront à coup sûr sur le manque de création et que les seconds seront vite blasés par la piètre qualité de ces propositions. De « Last Kiss Goodby » à « Kill Or Cure », c’est un vrai Metalcore de seconde zone qui nous est servi par une horde de teutons plutôt inconsciente. Il y’a un léger mieux à partir de « Dedication » mais on reste toujours en dessous de la moyenne, la faute aux deux guitaristes qui jouent trop souvent à se faire écho et à se lancer dans des dialogues mélodiques fatiguants. Idem pour Heiko Blocher dont la voix d’ado saisi d’une poussée d’hormones énervera jusqu’au plus blindé d’entre nous. Enfin, le plus drôle restera le mixage monstrueux de la batterie et ses sonorités calamiteuses qui vous rappelleront « la belle époque », du temps où gamins, vous étiez aussi un batteur confirmé lors des repas de famille, prenant les verres de cristal pour des cymbales et les couverts pour des baguettes. Le résultat final est plus que médiocre et la présence d’André (MAROON) sur « Stop And Think » n’y changera rien. Bien que j’estime énormément le bonhomme, ses quelques screams s’avèrent futiles et sans plus value pour Kill Or Cure. A mon avis, c’était juste pour avoir une ligne en plus sur le CV.
Si ce qu’il faut retenir de cet effort était proportionnel à sa valeur, on ne retiendrait pas grand-chose. Vous donner un autre conseil que de passer votre chemin quelque soit votre orientation musicale serait être mauvais conseiller. Car même si Kill Or Cure n’est pas un exécrable divertissement, j’avoue aussi ne m’être que rarement autant ennuyé. Un mauvais air de déjà vu…
Ajouté : Jeudi 16 Avril 2009 Chroniqueur : Stef. Score : Lien en relation: Crisis Never Ends Website Hits: 11435
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