YEAR LONG DISASTER (usa) - Daniel Davies (Mai-2010)
On peut difficilement faire moins « fils à papa » que Daniel DAVIES. Pour ceux qui l’ignoreraient, Daniel n’est autre que le rejeton de Ray DAVIES, ex leader et auteur/compositeur au sein d’un des plus illustres et indispensables combo UK des 60’s/70’s, les KINKS. D’un père musicien de génie et chroniqueur hors pair d’une certaine société anglaise, est issu un autre musicien, qui perpétue la lignée familiale (tonton Dave faisait aussi partie des KINKS), mais dans un style propre. Assez éloigné des considérations paternelles en ce qui concerne l’utilisation de l’harmonie (quoique les KINKS, pour beaucoup de monde, ne sont rien moins que les inventeurs du Hard-Rock moderne, d’ailleurs c’est grâce à leur reprise de « You Really Got Me » que les californiens de VAN HALEN ont explosé sur la scène américaine), Daniel lui préfère l’explosion rythmique, les guitares serpentines et chaloupées, et les textes emprunts de mysticisme moderne et abscons. Il n’empêche que – tradition anglaise oblige – c’est un garçon charmant qui ne rechigne pas à parler de sa musique, et de celle des autres. Ce que retraduisent fort bien les propos rapportés ci-dessous.
Line-up : Daniel Davies (Chant, Guitare), Richie Mullins (Basse), Brad Hargreaves (Batterie)
Discographie : Year Long Disaster (Album - 2007), Black Magic: All Mysteries Revealed (Album - 2010)
Metal-Impact. Parlons maintenant de votre dernier album, peux tu nous en dire plus sur son enregistrement, sur le processus de composition ?
Daniel Davies. En fait, ça commence souvent un peu en tournée, on travaille différents morceaux, certaines chansons, puis ensuite on rentre à la maison et on travaille bien dessus, la majorité du travail est faite là bas, et donc la partie musique est quasiment faite, les gars ont alors leurs autres trucs à faire et moi, je reste sur place et j’écris ma mélodie, des paroles. En fait, on a enregistré tout cela très rapidement, avec Nick Raskulinecz nous avons pris une semaine de production libre, tu vois, on jouait juste les chansons, on se disait « tiens on devrait faire ça là, recommencer là, restructurer cette partie… », Et pendant que je faisais des démos, Nick disait « bon, voilà, faut une autre partie », « quelle genre ? », « je sais pas mais faut que ça sonne, faisons un truc qui sonne », on rentrait à la maison, on y réfléchissait, on y travaillait, on se retrouvait et on se disait « Oh, c’est exactement ce que je voulais » et puis on le faisait.
MI. C’était assez spontané en fait…
Daniel. Oui, on l’a enregistré en 16 jours, avec le mixage et tout…On a travaillé dur, mais c’était super.
MI. Qu’est ce qui est le plus important en fait, les riffs de guitare, les paroles, la mélodie ?
Daniel. Hé bien, l’ensemble mais…chaque chose est différente, ce que je veux dire c’est que tout est imbriqué, je note toutes les idées dans mon carnet, les idées de paroles…en fait on commence en général par les riffs de guitare, de l’esprit des riffs, on tire nos idées de voix, de mélodies et puis…je choisis mes mots pour qu’ils s’harmonisent avec les mélodies…mais parfois je fais les choses avec un certain rituel et cela fonctionne tout de suite, c’est la beauté de l’écriture…voilà…en général cela se passe comme ça…
MI. Il semble que cet album ait un thème principal, peux-tu nous expliquer lequel ? Parce qu’en fait il s’appelle Black Magic (magie noire) mais je ne pense pas que ce soit à prendre dans le sens mystique du terme.
Daniel. Oui…hé bien, peut être que les gens lorsqu’ils entendent « black magic » il pensent tout de suite que cela fait référence au Mal…Mais ce n’est pas du tout ça, nous avons tiré ces idées du livre "Le maître et Marguerite" de Boulgakov [écrivain russe, 1891-1940], dans le livre, quand le Diable arrive à Moscou, peut être fait-il des choses qui semblent mauvaises et de plus en plus sinistres, mais tout cela c’est plus pour perturber les gens, leur réaffirmer qu’il faut croire au le Saint-Esprit parce que cette croyance s’est perdue , cette idée qu’il y a un équilibre dans les choses…, le Bien contre le Mal, la Clarté contre les Ténèbres., le spirituel contre le matériel, tu vois…..Il y a une théorie qui affirme que des hommes ont créé ces catégories juste pour régner…Et j’aime cette idée et écrire en s’inspirant d’autres idées, se les approprier et les mettre en pratique dans sa propre vie , cela vous change.
MI. Nous parlions de cet album mais quelles sont les différences les plus importantes musicalement parlant et du point de vue des paroles, entre votre premier album Year Long Disaster, sorti il y a 3 ans maintenant, et ce dernier album Black Magic ?
Daniel. Je pense qu’à présent, les choses sont plus claires, peut être que les chansons sont plus entraînantes…Du moins c’est ce que les gens me disent (rires)
MI. Je le pense aussi mais on en discutera plus tard.
Daniel. Ok. Et en ce qui concerne les paroles, avant je n’appréciais pas les choses à leur juste valeur parce que je n’étais pas sûr, parce que je ne les aimais pas autant que maintenant.
A présent, je me sens à ma place, je suis à l’aise avec le fait d’écrire moi-même les paroles, avec ce que je veux dire, avec l’idée d’être un chanteur. Parce que lorsque l’on joue de la guitare, c’est différent, c’est un instrument, on peut le faire sonner…Je veux dire c’est vous qui jouez mais c’est pas vous…tandis que chanter…c’est vous…et en vérité, dans le premier album, j’avais peur de ça, de ce que je donnais comme impression, j’ai essayé d’imiter d’autres mais j’ai compris que je ne pouvais pas faire ça, je devais juste accepter les choses, être en accord avec moi-même, si c’était bien tant mieux et si c’était mauvais, je me devais de l’accepter aussi… donc je pense que les choses sont plus claires dans cet album.
MI. Mais est- ce le fruit de ton expérience personnelle ou le fait que vous ayez beaucoup tourné pour faire la promotion de ce premier album qui t’a donné cette assurance en ce qui concerne tes capacités de chanteur ?
Daniel. Euh…c’est quoi la question déjà?
MI. Tu viens juste de me dire que pour le premier album tu étais plutôt timide quand tu chantais et je voulais juste savoir si le fait que tu aies plus d’assurance sur ce second album vient de ta propre expérience ?
Daniel. Oui, on a beaucoup tourné pendant 2 ans et en fait, ça va, ça vient, parfois on trouve que ce que l’on fait est bon et puis parfois pas du tout…je sais pas, c’est la vie, ça arrive à tout le monde pour tout….c’est plus qu’un truc personnel, le fait de s’asseoir en coulisses, seul…le fait de vivre un style de vie plus ou moins intense, c’est du tout ou rien…le fait de passer de la folie de toute une journée à rien …le fait de juste se concentrer et penser.. En fait sur le premier album je me suis senti un peu forcé…
Tu sais, quand on est un groupe, on rend des comptes à un producteur et pour le premier album notre producteur ne produisait pas vraiment, il réalisait, et quand on a quelqu’un sur lequel compter, quelqu’un dont on se fie au jugement, on a juste à se produire, à jouer et on fait un meilleur produit, de meilleures chansons.
MI. Cela me rappelle ce que Les BEATLES ont raconté quand ils ont sorti leur premier album, qu’ils l’avaient fait en 12 heures, qu’ils ont juste joué les chansons et laissé Georges Martin faire le travail, ça a été la même chose pour vous apparemment.
Daniel. Oui, avec lui, on se fiche de comment ça sonne ….Nick disait « si c’est si génial, refaites le ! ». Je ne peux pas l’expliquer mais il sait comment rendre les choses parfaites, je sais pas, il sait nous faire nous dépasser…Je sais pas où il a eu ce superpouvoir, c’est un truc qu’ont tous les grands producteurs, c’est le superpouvoir de George Martin.
Chaque membre du groupe donne le meilleur de lui-même mais il faut quelqu’un pour tirer le meilleur d’un groupe, ce que font les bons producteurs.
MI. De toute évidence, vous êtes influencés par la grande tradition du rock n’roll, es tu d’accord avec moi, lorsque je te dis que dans votre dernier album « Sparrow Hill » rappelle BLACK SABBATH et « Seven of Swords » LED ZEPPELIN, et peut-on dire que finalement, la musique des 70s est votre source principale d’inspiration ?
Daniel. Oui, mais ce n’est pas quelque chose de conscient, c’est la musique que j’aime et je n’ai pas comme intention de sonner comme…ça sonne juste comme ça sonne quand on le joue…Peut être que « Seven of Swords » ressemble à LED ZEPPELIN à cause de la mandoline. Mais en fait c’est Nick qui à la dernière minute a demandé « t’as pas une mandoline ? », on en a trouvé une et puis en un après midi, on en a joué, ça faisait bien …On est pas les seuls à en utiliser une….et puis ce n’est pas une mauvaise chose si ça ressemble à LED ZEPPELIN, j’aime bien ce groupe.
Je pense que ça ressemble à un truc des 70s mais c’est notre musique, c’est important d’avoir notre propre identité, mais c’est dur de pas être influencé par ça, ce sont les groupes avec lesquels on a grandi en les écoutant tout le temps, il y a d’autres musiques que j’aime et auxquelles on ne ressemble pas du tout… C’est comme ça, c’est tout…
MI. On en a discuté plus tôt, il semble que Black Magic soit plus personnel que votre premier album, comme si vous aviez pris tout ce qui vous influençait, que vous aviez tout mélangé avec votre propre vision de la musique pour créer quelque chose d’unique, votre propre mouture. Es tu d’accord avec cela ? Penses-tu que c’est plus personnel cette fois ?
Daniel. Oui…c’est ça… (rires)…Vous avez répondu pour moi…Les idées sur le disque, sur les chansons sont...personnelles, oui, c’est ça…
MI. Mais est-ce inscrit dans une logique comme quoi le second album doit être plus personnel ou… ?
Daniel. Je pense juste que notre son se développe, change, et je pense que par chance nos pouvons le faire….On évolue tout le temps vous savez…Tu as mentionné les BEATLES, leur premier album comparé à leurs derniers, ce n’est pas la même chose tu vois….c’est comme ça pour tous les groupes, PINK FLOYD en est un bon exemple…tous ces groupes changent et c’est une bonne chose, on grandit avec le temps… Pleins de choses nous arrivent, on est sur la route, les rencontres, les amis, tout ça change, ainsi va la vie et si il y a quelque chose de bon dans tout ça, ça vous enrichit…et la musique aussi.
MI. Penses-tu qu’un groupe c’est comme le journal intime d’un musicien ?
Daniel. Oui, je veux dire c’est de cette manière que l’on s’exprime, peu importe ce qui vous arrive ça apparaît quelque part... comme en poésie, en musique, en peinture… C’est pourquoi, quand vous écoutez une chanson un jour et que vous la réécoutez cinq ans plus tard, elle ne vous parle pas de la même manière…C’est comme lorsque vous écoutez une chanson ou un album encore et encore, c’est ce que je fais, le sens change tout le temps, en fonction aussi de ce que vous êtes à ce moment là… C’est ce que j’aime.
MI. Je pense que c’est quelque chose de bien pour tous les musiciens…
Daniel. Oui, tant que c’est honnête, ça a cet effet sur soi, sinon ça a un effet bubble-gum, ça a du goût au début et puis après…
MI. En parlant du premier album, il y a deux chansons sur cet album influencées par le boogie de ZZ TOP selon moi : « Leda Atomica » et « The Fool and you »… Je trouve que cette influence disparaît sur Black Magic, est ce que cela a été fait délibérément dans le but de ne pas vous répéter ou penses tu que vous avez suffisamment rendu hommage au boogie ?
Daniel. Oui, je me souviens qu’on en a parlé, qu’il n’y avait pas de shuffle sur cet album, quoique « Cyclone » est un genre de shuffle...Je ne sais pas, c’est juste un changement, on a réalisé qu’après qu’il n’y avait pas de shuffle sur Black Magic, que les chansons étaient plus directes, plus mid tempo…On est plus dans notre truc maintenant !
MI. Mais tu aimes toujours ZZ TOP ?
Daniel. J’aime ZZ TOP !! Pour toujours !
MI. En parlant de tes influences en général, penses tu que jouer une sorte de musique éternelle, je veux dire de la musique qui a toujours existé comme le rock n’roll ou le hard rock, de manière moderne et personnelle est la seule façon de rester honnête et quelque part d’être original en 2010 ?
Daniel. Euh c’est quoi la question déjà ?
MI. La question ? Je veux dire, selon moi, qu’en 2010 un musicien ne peut prétendre jouer quelque chose d’original, on s’appuie toujours sur quelque chose de préexistant et je voulais connaître ton point de vue… Pour moi, on ne crée pas mais on recycle à sa façon…
Daniel. Je crois que tout le monde fait ça… Je ne pense pas que ce soit du recyclage...je veux dire…Je pense que l’on emprunte (rires)…à celui qui est proche de soi…je pense que c’est juste…euh…j’ai perdu le fil de la question… (rires)…tu sais, j’aime la musique…on peut constater l’évolution de la musique, on écoute ce qui se passe dans les 50s, les 60s, et on voit où dans le passé les groupes ont tiré leur inspiration, on se repose sur la génération précédente en fait et on essaie de prendre un peu de leurs idées…
MI. Tu penses vraiment que les mouvements musicaux ne sont que la continuité de ce qui existait auparavant ? Je veux dire, tout le monde croit que les BEATLES ont inventé plein de choses alors qu’ils ont volé beaucoup d’idées à la musique noire ?
Daniel. Oui c’est étonnant le nombre de gens qui ignorent d’où viennent ces idées, c’est particulièrement vrai pour Elvis par exemple….oui, c’est étonnant…mais c’est ainsi, un grand nombre de groupes, même LED ZEPPELIN qui sont énormes, empruntent des idées. Il existe un documentaire à ce sujet…. Des gars qui piochent des trucs dans le blues il y en a plein mais mêmes les STONES ou les groupes qui font des covers écrivent des chansons et même des magnifiques. Par exemple, « Come together », les paroles sont celles de Chuck Berry et en parlant de ça, la chanson de ce groupe… RADIOHEAD…. « Creep »…c’est une chanson d’église ! Et je n’ai jamais entendu quelqu’un le mentionner. En fait ça a toujours été ainsi, je veux dire…
MI. As-tu déjà délibérément volé quelque chose à un musicien ? La mélodie, des riffs, mais vraiment délibérément, pas inconsciemment !
Daniel. Si j’entends quelque chose qui me plaît je veux faire quelque chose qui y ressemble mais….pas vraiment délibérément….si il y a des guitaristes qui font un certain type de riffs et si j’aime ces riffs, je commence à essayer de les reproduire et puis au final, je les joue à ma façon….C’est pareil pour la manière de chanter, on pique des petites idées mais on se les approprie et on en fait nos propres trucs… ça s’appelle être influencé…mais je n’ai jamais délibérément volé un truc….(rires)..Et même si je l’ai fait je ne vais pas l’admettre ici (rires)…
MI. Ok, tu es honnête, et à ce propos, en parlant de musique, quels sont tes groupes et musiciens préférés et pourquoi ?
Daniel. J’aime bien YELLOW, ELECTRIC LIGHT ORCHESTRA...euh...
MI. Ce sont des groupes éloignés de votre style de musique...
Daniel. Oui…mais je sais pas…on peut les écouter tous les jours et ne jamais s’en lasser, j’aime Peter Greene, sa façon de jouer de la guitare est remarquable et inspirée, des gens comme Richie Blackmore, un guitariste vraiment attachant…peut être que je ne lis pas ce que les magazines disent à son sujet mais c’est de toute évidence un immense guitariste…Quoi d’autre…BLACK SABBATH bien sûr, LED ZEPPELIN, on l’a déjà mentionné.…tu sais c’est dur de se rappeler là comme ça…
MI. C’est peut être parce que tu écoutes de tout que tu ne te rappelles pas ?
Daniel. Oui… et puis je me suis replongé dans du vieux Rock N’Roll, Bo Diddley, Chuck Berry, Little Richards…Charlie Feathers, tous ces trucs, j’aime William Jennings aussi…En fait il y a tellement de choses, que c’est dur de …même d’expliquer pourquoi, parce que peu importe ce que c’est, du moment qu’on se sent connecté…
MI. Une question de feeling…
Daniel. Oui, on n’a pas à intellectualiser ça, il suffit de le sentir…tout n’a pas forcément de sens, parfois vous pouvez observer une peinture, lire un poème, ou écouter une chanson, vous ne savez même pas parfois ce que cela signifie, mais vous connaissez l’effet que cela vous fait, la manière dont cela vous touche, c’est ce qui est important. C’est ce que j’aime…
MI. Quand tu es en studio pour composer et enregistrer une chanson penses tu immédiatement à l’impact qu’elle pourrait avoir en live ?
Daniel. Peut être pas immédiatement…mais lorsque nous avons fait l’album, on n’en a délibérément pas trop fait, nous ne sommes que trois et si il y a des milliers de parties de guitares, beaucoup de voix en fond, cela ne va jamais marcher en live... un album est toujours différent du live mais nous voulions quand même le garder aussi proche possible de la réalité…parce que s’il y a beaucoup de chœur…tu vois, je suis le seul chanteur et ce serait impossible à reproduire en live. Dans l’album, il y a une guitare qui fait le rythme et une guitare qui fait la ligne mélodique et en live je dois faire un peu les deux. Faire un disque c’est vraiment différent d’une expérience live mais c’est vrai qu’on en parle. Encore une fois, en studio, il y a des jouets, des pads, de quoi en rajouter et on pourrait vraiment le faire mais on a qu’une seule guitare en main…Par chance je ne suis pas très bricoleur…
MI. Quand vous êtes en studio, quand décidez vous qu’une chanson est vraiment terminée ? « Ok on l’a faite, c’est terminé, on passe à la suivante », quel est le signe ? Quand intervient ce sentiment ?
Daniel. En fait, ce qui nous restreint, c’est le temps, si on avait plus de temps… en fait c’est vraiment frustrant, il y a toujours quelque chose que l’on veut changer, on a envie de revenir en arrière…En fait on essaie de faire de notre mieux dans le temps imparti…Là, on a à peine eu le temps d’y penser, on a posé les trucs de base, la rythmique de la guitare, la batterie et la basse puis on a posé les voix, et la ligne mélodique à la guitare, le tout en 5 jours ! On a même pas eu le temps de s’asseoir…on a peut être eu 6 jours, on a réécouté un ou deux trucs, on y est peut être revenu le lendemain mais la plupart du temps, on disait « bon, ok ça sonne bien, c’est bon, suivante ! ».
MI. C’est presque un rythme d’enregistrement digne des RAMONES !
Daniel. Ouais (rires).C’était dingue… Chanter et faire deux chansons par jour…
MI. Et puis les chansons vous les aviez préparées au préalable…
Daniel. Oui, on ne pouvait pas s’offrir le luxe de traîner, il fallait entrer là dedans et jouer… et en ce qui me concerne je ne suis pas quelqu’un qui attend et voit ce qui se passe, je veux être préparé un minimum, je me sens à l’aise comme ça, je sens que si je ne suis pas bien préparé, les gens me regardent et attendent et je ne veux pas donner cette impression de ne rien faire, je ne veux pas de leur pression, je veux être prêt à exécuter, concentré, et si cette idée ne fonctionne pas, on fait avec…
MI. Bon, cela fait presque une demi-heure, passons à la dernière question, je voulais connaître ton opinion à propos d’Internet en général en tant que média, et en ta qualité de musicien es tu fermement opposé à cette idée de télécharger gratuitement de la musique ?
Daniel. Je n’ai pas le choix, tout le monde vole des chansons alors…ils ratent quelque chose …si quelqu’un vole votre chanson, alors peut être viendra t-il vous voir en concert…en ce qui me concerne, quand j’étais jeune, j’aimais posséder, tenir le disque, le regarder…vous manquez vraiment quelque chose quand vous téléchargez une chanson, que vous l’écoutez sur votre ordinateur portable, ce n’est pas une expérience auditive ce que vous entendez sortir des petits trous des haut-parleurs de votre ordinateur…Je pense que c’est dommage…Vous ne vivez pas vraiment le truc…Il y a beaucoup de gens qui font ça, le fait qu’Internet soit un énorme truc et tout ça…. Vous pouvez voir ou entendre un truc et immédiatement le retrouver sur Internet et du coup vous pouvez voler ce que vous voulez….Mais maintenant, les compagnies de disques cèdent des chansons et finalement, les gens les achètent quand même…
Ajouté : Lundi 05 Juillet 2010 Intervieweur : Mortne2001 Lien en relation: Year Long Disaster Website Hits: 13073
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