Alchemik Clockwork Of Disorder avait donné une certaine renommée à TREPALIUM avec leur Death Metal qui se laissait parfois aller à mélanger des influences diverses et variées, comme le Jazz, allant même jusqu’à pousser la chansonnette en scat. Une grande attente entoure donc ce XIII pour ceux qui souhaitent que le groupe continue dans sa lancée et ne s’enferme pas dans un carcan prédéfini.
« Daddy’s Happy » a la lourde tâche d’entamer les festivités. Ce morceau de Death de facture assez classique pourrait décevoir. Mais on sent quand même qu’il y a quelque chose en dessous de plus que ce classicisme flagrant. Tous les titres de l’album demanderont d’ailleurs de faire l’effort de prendre le temps de les apprivoiser ; ils ne livreront pas tous leurs secrets et pas non plus leurs clés aux premiers inconnus qui passent (maman le leur a fortement interdit). « Glowing Cloud » possède un riff principal que n’aurait sûrement pas renié GOJIRA. Tiens, d’ailleurs, TREPALIUM va assurer leur première partie cette année... C’est bien beau tout ça, mais aura-t-on le droit à ce groove singulier que savent développer les membres du groupe ? Eh bien oui. Il arrive avec des titres monumentaux que sont « Addicted To Oblivion », « Inner Hell » ou « Usual Crap ». A différents niveaux, on ressent aussi tout ce mélange de sorte qu’on ne sait pas par moment si on écoute du Death jazzy ou du Jazz deatheux. Pour ne pas être accusé de pomper sur eux-mêmes, KK ne réitère pas son scat pourtant totalement fondé. Par contre, il se laisse parfois aller à des variations plus Hardcore (« Unexpextable Lies »). « And Now » et sa lourdeur oppressante laisserait presque penser que TREPALIUM va un jour virer sa cuti pour se lancer dans le Sludge. Mais c’est bien sans compter sur le talent du groupe pour nous faire croire qu’on va à droite pour mieux nous emmener à gauche à grand coup de tartes dans la gueule. Je ne sais pas si vous avez remarqué, mes XIII ne possède que… douze titres. Eh oui, nous aurons le droit au fameux titre bonus caché mais pas trop. Fort heureusement, pour une fois il est vraiment à écouter encore et encore et n’est pas simplement un truc merdique qu’on ne savait pas trop où caser mais qu’il en fallait bien un quand même pour faire genre… vous me suivez ? C’est un titre axé principalement sur des rythmiques un peu bancales saupoudrées pour plonger dans des ambiances sombres. D’ailleurs, « Unexpextable Lies » n’est pas en reste côté rythmique bancale qui perturbe les amateurs de binaire pur et dur. Tant mieux !
Je suis finalement bien en peine de ne pas être capable de restituer de manière à peu près correcte l’effet que produit XIII à son écoute. C’est à la fois schizophrénique et carré, glauque et entrainant, repoussant et attirant. Le mieux reste encore de se faire sa propre idée. Attention, cependant, toute confrontation avec cet opus crée une forte addiction. On vous aura prévenu.