EXTREME (usa) - Saudades De Rock (2008)
Label : Frontiers Records / Nocturne
Sortie du Scud : 1er août 2008
Pays : Etats-Unis
Genre : Extreme pas commun
Type : Album
Playtime : 14 Titres - 67 Mins
Voilà donc un retour que je craignais plus ou moins. S’il est des come-back dont on se fout éperdument, tant ils puent la fausse réunion d’anciens combattants dont l’amitié s’écrit avec un grand D comme Dollar, celle d’EXTREME me laisse perplexe.
Groupe phare du début des 90’s, il aura subi la malédiction des groupes qui séduisent le grand public avec une ballade tire-jus, mais bien faite (« More Than Words », ou comme dirait mon frère militaire « c’est quoi ces deux pédales sur un tabouret ? »), à savoir un album multiplatine, le surnaturel Pornograffitti, des tournées sold-out, et puis un troisième album magique mais un peu trop conceptuel qui séduit moins, pour finir sur une dernière livraison franchement moyenne qui achèvera de les enterrer discrètement.
Nous en étions donc restés sur l’épisode Waiting For The Punchline, épilogue morose d’une carrière pourtant brillante qui aura révélé aux yeux émerveillés du monde un guitariste prodigieux, Nuno BETTENCOURT, et un vocaliste/front-man effarant de talent, Gary CHERONE.
Quid de Saudades De Rock so ? Well, les deux premiers titres m’ont fait l’effet d’une douche glacée en plein hiver, tant le manque d’inspiration couplé à un son d’une platitude désarmante n’inspire aucune confiance pour le reste de l’album. D’autant plus que « Confortably Dumb », le single, a tout du fond de tiroir poussiéreux.
Mais heureusement, le critique doit faire son travail et pousser les choses un peu plus loin, ce qui bien souvent lui permet de rester objectif et enthousiaste, même lorsqu’il se trouve face à des titres poussifs.
Du funk timoré et fluet, on passe direct sur du plus solide, avec « Learn To Love », qui nous offre quelques relents du splendide premier album éponyme du groupe. Funk bizarrement assez absent de cette galette, si l’on considère les éclairs torrides qui ont jadis jonché leurs parcours.
Pas mal de ballades, mais en demi-teinte comme « Last Hour », au climat assez lourd et pesant, et sur lequel Nuno nous gratifie d’un solo hautement inspiré comme à la grande époque. La bien nommée « Ghost » joue aussi sur les ambiances, et les modulations dans la voix de Gary ajoutent à l’étrangeté quasi surannée du propos, ce qui n’est pas pour me déplaire. Quand à « Interface », je ne vois rien à dire à part qu’elle est superbe, avec cette pointe de nostalgie qui a toujours rendu les blue-songs d’EXTREME si attachantes, à l’image de « When I First Kissed You ».
Au rayon surprises, on trouve le très Zeppelinien « Slide » et son riff tout droit sorti du cerveau d’un héritier potentiel de Jimmy PAGE, ainsi que le très drôle et sautillant « Take Us Alive », bluegrass endiablé, blague clin d’œil d’un groupe qui n’a jamais oublié qu’on pouvait produire une musique techniquement parfaite sans pour autant oublier d’être fun.
Le panorama ne serait exhaustif si je ne citais pas « Run », funky à souhait avec son final où les chœurs à la QUEEN reviennent à la charge, et « Flower Man », bon rock up-tempo assez inhabituel pour le groupe. Quand à « Americocaïne », une démo sympathique de 1985, son côté anachronique mais historique souligne à quel point les bases du groupe ont été là assez tôt, mais qu’ils ont quand même accompli pas mal de chemin avant d’enregistrer leur premier album.
L’heure est donc venue de noter la copie, et je dirais en premier lieu que si le fond est relativement bon et novateur, la forme l’est beaucoup moins. D’une part ce son maigrelet, pourtant assuré par Nuno lui-même, qui gène un peu l’écoute, et qui va à l’encontre des productions précédentes du groupe, qui ressemblaient quand même parfois à des superproductions. D’autre part, si l’interprétation est techniquement au dessus de tout soupçon, on sent que c’est sur les titres les plus bizarres que le groupe s’investit le plus. La disparition quasi-totale des influences Funk allant dans ce sens.
Alors nouveau départ pour Gary et les siens, brouillon sympathique, ou coup d’épée dans l’eau ?
Seul l’avenir nous le dira, mais je dois avouer que j’attends avec une certaine curiosité la suite…
Ajouté : Jeudi 18 Septembre 2008 Chroniqueur : Mortne2001 Score : Lien en relation: Extreme Website Hits: 16971
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