SPITBACK (FRA) - Chris (Juil-2013)
Vous voulez approfondir vos connaissances en matière de vrai Hardcore ? Vous en avez marre de faire tourner en boucle les poussiéreux Victim In Pain, State Of The World Address et autres Hear Nothing See Nothing Say Nothing ? Alors que diriez-vous de vous pencher sur le cas des Alsaciens de SPITBACK ? Dans les tréfonds et l’anonymat de l’underground HxC français, le quintet prépare actuellement un premier album dans une veine Hardcore absolument authentique. A cette occasion, Chris, guitariste de son état, s’est livré pour Metal-Impact à une interview à l’image du personnage : hautement sympathique (et généreusement bourrée de quelques exclusivités !). Plongée au cœur du Hardcore, avec le sourire.
Line-up : Jay (chant), Chris (guitare), Alexis (guitare), Léa (basse), Max (batterie)
Discographie : A Fight To Change Your Mind (EP - 2011)
Metal-Impact. Salut Chris, merci d’avoir accepté cette interview pour Metal-Impact. La première question que j’aimerais te poser concerne l’actualité de SPITBACK. Quels sont les projets actuellement en cours ?
Chris. Alors les projets en cours... Je pense que tu es au courant mais on a sorti le mois dernier un nouveau clip pour la musique « Brotherhood ». Cette musique est issue de notre prochain album qui est en train d'être enregistré et qui sortira je l'espère pour octobre, au pire en fin d'année. Il y a un petit truc à savoir sur cette musique. On l'a enregistrée il y a un an et le clip est sorti presque un an après, mais ce n’est pas si grave (rires). En fait, on la réenregistre, on fait une nouvelle version pour l'album. Ce ne sera pas la même version que pour le clip...
MI. Alors justement, à quoi peut-on s'attendre sur cette version retravaillée ?
Chris. A quelques petits changements. Ca va rester la même musique. On a rajouté un solo et quelques petits détails. On va beaucoup plus bosser le chant sur cette version donc on verra ce que ça donne. On finit d'enregistrer l'album fin août.
MI. A propos de ce nouvel album, à quoi peut-on s’attendre ? Sera-t-il dans la continuité thématique de votre EP, A Fight To Change Your Mind ?
Chris. Oui et non. Sur A Fight To Change Your Mind, on a mis en avant le côté zombie parce qu'on parlait beaucoup de l'individualisme dans la société, des gens qui deviennent des moutons, qui suivent les règles. Les zombies, c'était une bonne façon d'imager le truc. Cet album-là ne sera pas totalement dans la continuité de l'EP. Nos musiques parlent toujours de ça mais on va un petit peu plus loin. On va avoir des paroles plus haineuses. Ce n’est pas de la haine gratuite. On parle aussi beaucoup des gens. Sur "Talking Shit" qu'on a sorti en promo l'an dernier, on évoque les gens qui parlent mais qui ne font pas bouger les choses, ceux qui racontent de la merde, qui râlent et qui ne font rien pour faire avancer le monde, tout simplement. On parle des râleurs. On a aussi d'autres musiques qui mettent le côté amitié en avant, comme sur « Brotherhood » qui est une dédicace à tous nos potes, ceux qui nous ont toujours suivi et qui nous rejoignent. On n'avait pas fait ça sur l'ancien EP, on n'avait pas sorti de chanson vraiment "friendship".
MI. Est-ce que le titre de l’album est déjà choisi et si oui, est-ce que tu pourrais nous en faire l’exclusivité ?
Chris. (Rires) On est en train d'hésiter sur plusieurs titres donc pour l'instant non. Je peux sortir quelques titres de musiques mais on n'a pas de nom d'album de défini. Pas encore.
MI. Vous avez dévoilé en fin d’année dernière un premier titre sur lequel était invité Pelbu, chanteur du célèbre groupe de Hardcore KNUCKLEDUST. Comment en êtes-vous arrivés à collaborer avec lui ?
Chris. En fait, c'était tout con. Notre guitariste est vraiment fan de ce groupe depuis des années. Un jour, il a décidé de se faire tatouer les paroles de sa musique préférée, "Burning Fight". Il s'est fait tatouer "life is pain but we’re still here". Le chanteur de KNUCKLEDUST l'a vu, il l'a contacté et il a dit que c'était vraiment cool, qu'il avait beaucoup de respect pour ce qu'il avait fait. On lui a parlé de nous, il nous a posé des questions sur le groupe et on y est allé au culot. On lui a dit "on enregistre deux titres promos, ça te dirait de poser ta voix dessus ?". Il n'a pas hésité, il l'a fait de façon totalement gratuite. C'était une bonne expérience avec un mec très cool. Après le featuring, on s'est revus à une soirée. On a passé un bon moment avec lui. On a beaucoup parlé. Ils ont un peu le même esprit que nous, du coup, c'était une très bonne rencontre. Aucun regret sur ce featuring là et j'en profite aussi pour caler qu'on a d'autres featurings qui nous attendent sur le prochain album.
MI. Est-ce que cet invité de prestige confirme la tendance selon laquelle SPITBACK est en train de monter en puissance au cœur de la scène Hardcore française ?
Chris. Tu veux dire au niveau musical ?
MI. Plutôt réputation.
Chris. Bon, niveau réputation on est bien loin du niveau de KNUCKLEDUST. Aucun doute. Ça fait plus de 15 ans qu’ils tournent. On écoutait ça quand on était encore des « bébés » du Hardcore. Pour nous, partager des choses avec un groupe comme ça, c’est quelque chose d’important. On est vraiment très fiers d’avoir ce nom sur la pochette. C’est vraiment cool de sa part d’avoir accepté. Après, au niveau du style, je ne sais pas… C’est vrai que ce premier album se rapproche beaucoup plus de ce qu’ils font, autant au niveau des paroles que du style musical. C’est une coïncidence. On n’a pas voulu s’inspirer d’eux pour pondre cet album.
MI. A l’instar de Niko du groupe EL COMER OCHO sur l’EP qui donnait une couture plus « Metal » à « Rest In Pieces », y aura-t-il d’autres invités sur cet album qui vont un peu élargir votre registre musical ?
Chris. Oui. Une exclu ? On a invité notre pote Pascal de BALBOA, un groupe de Beatdown. Il va venir chanter sur une musique. On n’a pas encore choisi laquelle, on est en train de voir ça tranquillement. Au passage, on enregistre chez le guitariste de BALBOA, l’ancien bassiste de NASTY. On est dans la même ville que lui et il vient souvent en studio. C’est parti d’un délire en concert. A force de jouer ensemble, on lui a dit de venir poser sa voix sur l’album. Il a été enchanté de le faire. Sa voix très agressive donne une couleur beaucoup plus brutale. On verra ce que ça donne. A l’heure où l’on fait cette interview, il n’y a rien d’enregistré donc je ne sais pas encore ce que ça va donner. Mais le connaissant, je pense que ça va être bon. A voir. Pour les autres featurings, je ne dévoile rien parce que ce n’est pas sûr. On est en train de réfléchir. Peut-être qu’on n’en fera que deux. On a des confirmations de groupes avec lesquels on s’entend bien et à qui on a proposé donc il y’en aura peut-être un troisième. Peut-être même un quatrième ? Un groupe américain, un groupe français ? Pour l’instant je ne m’avance pas.
MI. Pas de chant clair ?
Chris. Pas de chant clair, non. Il n’y en aura jamais (rires) !
MI. Et si tu avais la possibilité de choisir n’importe quel artiste de la scène Hardcore pour un featuring, quel est celui qui te ferait rêver ?
Chris. Pour moi ? Je dirais Pelbu (rires) ! Le groupe dont j’apprécie vraiment le travail du chanteur est DEEZ NUTS. Je trouve qu’il ramène un côté hip-hop avec un flow très intéressant. J’aime aussi le chanteur de TERROR. La puissance qu’il envoie, la sincérité dans sa voix, dans ses paroles, c’est quelque chose qui me touche beaucoup. Après, on ne peut que rêver de Roger Mirret d’AGNOSTIC FRONT ou de Lou Koller de SICK OF IT ALL.
MI. Vous avez sorti récemment un premier vidéo clip pour le titre « Brotherhood ». Est-ce que c’était une étape indispensable avant la parution de ce premier album ? Est-ce que tu peux nous raconter de quelle façon s’est goupillée l’idée ?
Chris. Pour moi, un vrai clip, c’est important pour un groupe. On a déjà sorti un clip live mais un vrai clip, c’est quand même intéressant parce que c’est une vitrine. En fait, on voulait absolument sortir ce premier clip. Peut-être qu’il y en aura une deuxième. C’est une autre exclusivité (rires) ! Il n’y a encore rien de fait. On voulait en sortir un pour s’ouvrir à plus de monde, pour la promo de l’album et pour annoncer la couleur. On a sorti « Brotherhood » et « Talking Shit » il y a presque un an. Avant ça, on a sorti l’EP, officiellement début 2011. On s’est dit qu’il fallait sortir un truc qui marque avant l’album. Pari gagné car on a eu 8000 vues en une semaine. Pour un groupe de Hardcore, on est vraiment très contents. On n’en demandait pas plus. Après, indispensable, je ne sais pas. En tout cas, c’est un bon coup de pouce.
MI. Tu m’arrêtes si je me trompe mais j’ai cru reconnaître Hadrien, ex-ALL THE SHELTERS dans le clip. Il a été intégré au groupe en tant que bassiste ? C’est sa nouvelle coupe qui vous a tapé dans l’œil ?
Chris. C’est vrai que quand il avait les cheveux longs, on a toujours refusé de le prendre dans le groupe (rires). Had, c’est un bon pote depuis très longtemps. Après avoir quitté ALL THE SHELTERS, il a joué dans BEYOND THE OCEANS. On a eu Kevin, qui a joué dans JOHN RAMBO, dans DOWNFALL. Il était notre batteur à l’époque. Suite à des soucis de distance, on a dû se séparer de lui et à contrecœur, car c’était vraiment un chouette type, aussi bien musicalement qu’amicalement. On ne pouvait plus continuer avec quelqu’un qui n’était pas disponible. Donc notre bassiste de l’époque est passé à la batterie. Du coup, on a eu besoin d’un nouveau bassiste et on a proposé à Hadrien de venir. Il est resté un an avec nous. Quand on a fait le clip, il n’était déjà plus dans le groupe. Ça, c’est pour la petite info que personne ne sait (rires). Vu qu’on n’avait pas de bassiste officiel, on l’a invité à venir participer au clip pour mettre un terme à sa carrière dans SPITBACK, pour finir l’affaire en beauté. Il a accepté et maintenant, il a été remplacé par Léa. C’est la première fille qu’on a dans SPITBACK depuis le début. Elle fait très bien son job à la basse, elle s’intègre tout doucement et à l’heure actuelle, elle a fait une demi-douzaine de concerts avec nous. Elle se débrouille très bien. Ça n’a pas encore été officialisé mais ça va le faire.
MI. Vous prévoyez d’aller sur le long terme avec elle ?
Chris. Petite note de rédaction, elle sort avec notre guitariste (rires). Donc pour l’instant, le long terme…
MI. Donc le jour où ils se séparent, ce sera fini (rires) ?
Chris. Je ne leur souhaite pas. Pour le moment, elle fait un bon bout de chemin avec nous. Avoir une fille dans un groupe, c’est une expérience différente. L’aventure a pris un autre tournant depuis son arrivée. Les prises de tête sont différentes (rires). Les choses sont abordées différemment. C’est vraiment intéressant et peut-être aussi que c’est vendeur (rires). Je dis ça pour déconner, on ne va pas faire dans le commercial. Avoir une fille dans un groupe, c’est quand même original. Je ne connais pas beaucoup de groupes de Hardcore qui ont une fille avec eux donc pourquoi pas ?
MI. Pour en revenir au clip en lui-même, vous mettez en valeur le côté identitaire du Hardcore, comme une fraternité et d’ailleurs le titre de la chanson y fait référence. Est-ce que vous n’avez pas eu peur de tomber dans la caricature facile ?
Chris. Je crois que beaucoup de monde pense qu’on est déjà dans le cliché facile. Le Hardcore qu’on fait, ce n’est pas le plus original du monde. On n’a pas inventé l’eau chaude et on le reconnaît. On n’a pas fait ce groupe pour casser la baraque. Ce qu’il faut savoir, c’est que nous sommes un groupe de potes. On est tous amis, mise à part Léa qu’on connait depuis un peu moins d’années. Sinon, on est tous amis depuis une dizaine d’années donc on voulait monter ce groupe pour faire un truc ensemble. Maintenant on en est là. On n’a jamais voulu faire un groupe pour marcher. Si on voulait un groupe pour marcher, on aurait pris d’autres membres, de meilleurs musiciens. On ne voulait pas de ça. On voulait faire ce qu’on aime et ce qu’on aime, c’est avoir le côté old-school du Hardcore, le côté énergique et des passages lourds, issus de la scène Beatdown. C’est possible qu’on soit tombés dans le cliché mais on essaye de faire quelque chose qui nous plait, on essaye d’évoluer comme on aime. Il y aura quelques évolutions musicales dans le nouvel album, quelques passages mélodiques mais pas fiottes comme on dit (rires) ! Ce sera plutôt de la mélodie « Hardcore », peut-être Post-Hardcore. Cet album sera moins cliché que l’EP. On aura beaucoup plus de petites touches personnelles. On essaye de rajouter ces petites touches sans sortir du moule. On ne veut pas faire quelque chose d’original car ça ne nous ressemblerait pas.
MI. Concernant les masques de chevaux qu’on retrouve un peu partout dans le clip, est-ce une référence à Supercheval Productions, le studio belge dans lequel vous enregistrez ou un hommage à Findus (rires) ?
Chris. C’est un peu des deux et il y a même une troisième raison. C’est vrai qu’on enregistre à Supercheval Productions et on a un gros délire depuis longtemps avec le mec du studio sur les chevaux. L’idée nous est venue avant de tourner le clip. On disait toujours à notre batteur de porter un masque parce que pour nous, il est moche (rires). Ce n’est pas vrai mais on aime bien le vanner comme ça, en lui conseillant de jouer avec un masque. Et il a vraiment joué avec le masque, même s’il l’enlève à un moment dans le clip. Le choix du masque de cheval, c’était en effet par rapport à Supercheval Productions et ça tombait pile poil avec le scandale Findus donc c’était vraiment le meilleur moment pour sortir ce masque. Puis on voulait rajouter un truc décalé mais pas trop à notre clip. On aime bien faire les choses sérieusement mais sans se prendre trop au sérieux non plus. C’était pour nous une façon d’inclure un clin d’œil discret dans ce clip.
MI. Il y a donc une part d’autodérision dans SPITBACK ?
Chris. Tout à fait ! Comme je l’ai dit, on n’aime pas se prendre au sérieux. Dans la scène Hardcore, beaucoup de groupes se prennent au sérieux. Nous on en rigole, on avoue qu’on ne fait pas dans l’originalité, on n’est surement pas les meilleurs musiciens du monde mais on s’éclate. L’autodérision fait partie du fun.
MI. Comment se déroule la composition au sein de SPITBACK ? A quel moment vous vous dites « ça y’est, on tient un putain de titre qui nous ressemble » ?
Chris. Je composais beaucoup à l’époque. J’ai quasiment tout composé pour l’EP. Alexis n’était pas encore dans le groupe. Il est venu juste après l’EP. Il est un peu taré. Parfois, il nous pondait deux nouvelles musiques par semaine. Il venait en répétition en disant « eh les gars, j’ai une nouvelle musique, faut que je vous montre les riffs ». Il commençait à jouer puis il s’arrêtait en disant « oh putain, j’en ai une autre, elle est encore mieux ! ». Du coup, on lui a demandé de se calmer un petit peu, on a tout repris à zéro et c’est lui qui a composé 80% de cet album. C’est comme un geek mais lui, au lieu de jouer aux jeux-vidéo, il fait de la guitare. Il a pondu des titres très rapidement. Lui ramène la base, compose les musiques en entier et après, on peaufine tout ça ensemble. Notre batteur a aussi pondu quelques morceaux, dont « Brotherhood ». On reconnaît bien quand c’est lui qui compose, il y a beaucoup de passages à la cool genre « touka-touka-touka ». C’est notre batteur tout craché ! Moi, sur cet album, j’ai surtout amélioré certains détails, certains riffs. Après, malheureusement, notre bassiste est là depuis trop peu de temps pour avoir mis sa touche et quant aux chanteurs, c’est connu, ils glandent rien du tout (rires). Alexis va nous composer trois morceaux et sur les trois, il va nous en proposer un et nous, on saura tout de suite s’il sera choisi ou pas. On voit déjà la musique sur l’album, enregistrée dans nos têtes. On se dit que ça, c’est vraiment nous. Ça ne pardonne pas. Si on est tous d’accord, tous emballés par un titre, on le garde et s’il y en a un qui n’est pas d’accord, on ne le gardera pas. Cet album, ce sont des compos qu’on aime tous pour X raisons. Chacun ses préférences mais en tout cas, c’est Alexis qui a quasiment tout composé.
MI. Et les chœurs ? Pourquoi ont-ils un rôle si central pour vous ?
Chris. Pour plusieurs raisons. Déjà, ça donne un côté vraiment amical à la musique. Ça donne énormément de puissance, un effet de « tous ensemble ». Comme je te disais, on est un groupe de potes. C’est important de montrer qu’on est tous là. Les backings, c’est notre petite touche, pour qu’on se dise « voilà, c’est nous, c’est tous ensemble, c’est ce qu’on fait et ce qu’on aime entre potes ». C’est super important. Les paroles choisies pour les backings ne sont pas choisies au hasard. C’est quelque chose de bien spécifique et comme dit, les chœurs représentent pour nous l’amitié. C’est primordial d’en avoir beaucoup et il y en aura justement beaucoup dans l’album.
MI. Concernant les paroles, qui rédige les textes dans le groupe ? Quel doit être l’état d’esprit quand on veut écrire un bon texte pour SPITBACK et quels sont les thèmes qui inspirent votre parolier ?
Chris. Max, notre batteur, écrivait beaucoup pour le dernier EP. Sur ce disque, on s’y est un peu tous mis, à part Alexis qui est trop occupé à jouer de la guitare (rires). Le chanteur a choisi des thèmes, il a écrit un peu mais son niveau d’anglais est comme le mien, c'est-à-dire correct mais sans plus. C’est toujours corrigé par notre batteur. On va dire qu’on écrit les textes à trois. L’un commence, l’autre termine. J’ai rédigé les paroles de « Brotherhood » en partie et notre chanteur est aussi en train de fignoler nos derniers textes. On travaille ensemble. Et c’était quoi la fin de la question ?
MI. Quel est l’état d’esprit qu’il faut avoir quand on veut écrire pour SPITBACK ? Par exemple, quand on regarde les infos, qu’on voit les faits divers, les injustices sociales, est-ce que ce sont des moments inspirants ?
Chris. Déjà, il faut être ivre (rires). Non, en vérité, il faut vraiment que les paroles soient sincères. Ce qu’on dit, ça vient directement du cœur. On n’a pas d’idée reçue. On ne se dit pas « tiens, maintenant on va faire un texte sur ça parce que tout le monde en parle à la télé et parce que c’est la mode ». Non, si on en parle, c’est parce qu’on a envie d’en parler et parce que soit c’est en rapport avec des expériences passées, soit c’est en rapport avec des choses que l’on voit. On a des textes très personnels, d’autres un peu moins comme pour « Brotherhood ». Des textes personnels dans le sens où cet album sera vraiment entre l’amour et la haine. Certaines paroles seront basées sur l’amitié, d’autres seront plus haineuses. L’état d’esprit, c’est juste balancer ce que tu as sur le cœur, dans le ventre, dans la tête. C’est cracher la haine sur le papier, même si notre haine, ce n’est pas de la violence gratuite. Il n’y a pas d’insultes. Les musiques de SPITBACK, c’est un peu comme un punching-ball. On balance toute notre haine, cumulée au travail, dans la vie, dans ce punching-ball. Puis on a des paroles plus joyeuses qui parlent des bons côtés de la vie : l’amitié, la famille, sortir entre potes, prendre du bon temps, savoir apprécier les bonnes choses de la vie, arrêter de se prendre la tête et surtout, sortir de ce chemin individualiste tout tracé que beaucoup de gens suivent à la télé. Je ne supporte par la télé (rires).
MI. Et les reportages de la chaîne M6 sur le Hellfest…
Chris. Pour tout te dire, de tout le groupe, il n’y en a aucun qui a vu le reportage. On s’en bat un peu, on ne regarde pas la télé. On a suivi l’actualité de loin donc je ne peux pas trop m’avancer là-dessus. J’ai entendu dire comme quoi c’est anti-Metal. On est en France, dans une société où le Metal est très mal vu. On parle aussi de ça. Maintenant je ne peux pas trop t’en dire plus par rapport à ce fameux reportage.
MI. Quel est selon toi la finalité d’un groupe de Hardcore ? Est-ce que c’est une musique qui a besoin de ce côté contestataire, engagé pour exister ? Est-ce que c’est vers cette mentalité que penche SPITBACK ?
Chris. J’ai envie de te dire que si tu fais du Hardcore et que t’as rien à cracher, alors tu fais de la Pop. On a déjà peu de trucs pour nous. Je parle en général, mais on n’a pas une musique très originale, un chant qui crie, etc… Ce n’est pas à la portée de beaucoup de monde alors pourquoi ne pas délivrer de message ? On n’a pas de paroles très engagées, on ne montre pas du doigt mais je pense qu’il faut quand même avoir des paroles engagées, pas pour être un bon groupe de Hardcore mais simplement pour être un groupe de Hardcore. Après, tu peux faire du Hardcore sans message, mais tu rentreras dans une sorte de chose commerciale et pour moi, commercial et Hardcore, ça ne peut pas aller ensemble !
MI. Et le côté engagé au sens politique du terme, c’est quelque chose qui ne vous intéresse pas ?
Chris. Pas du tout. On a toujours refusé de se fourrer là-dedans pour X raisons. Déjà, on n’est pas tous d’accord, on a des avis politiques très différents au sein du groupe. Pas extrémistes. Ne vas pas croire qu’il y a des fachos, des nazis et des communistes dans le groupe, pas du tout. En fait, ça engendrerait des conflits dans le groupe. On n’a pas envie de commencer avec ça. Ça ne nous intéresse pas, tout simplement.
MI. Vous êtes au cœur de la scène alsacienne, quel est ton avis sur les groupes qui la composent ? Quels sont les groupes desquels vous vous sentez proches et y a-t-il oui ou non une petite rivalité, même amicale, entre les groupes locaux ? Arnaud d’HAUT&COURT m’a fait comprendre qu’il y avait une petite rivalité à la con, mais qui existait quand même.
Chris. Arnaud, quand il parlait de rivalité entre groupes de Hardcore, ça concerne seulement la taille du sexe. Arnaud n’a pas été très gâté par la nature et du coup, il se compare souvent à moi. Il a cette espèce d’animosité envers moi, même si ce n’est pas très méchant (rires). Plus sérieusement, je répondrais oui et non. Non, SPITBACK n’est pas là-dedans. On ne se voit pas rivaux de quelqu’un. On n’a pas de jalousie vis-à-vis d’autres groupes. Ceci étant, je pense que dans la scène Hardcore en ce moment, il y a quand même beaucoup de rivalités. Beaucoup de groupes veulent aller au plus haut et sont jaloux d’autres groupes. Ça, c’est partout. Ce n’est pas seulement la scène locale alsacienne. Nous avons de très bons groupes en Alsace, chacun dans leur style. Il y a HAUT&COURT qui sont très mauvais (rires). Non, ils sont très bons. Même si ce n’est plus un trio, la première fois qu’on les a fait jouer, du temps de BUKKAKE RUINED MY CARPET, ils nous ont mis une sacrée baffe. Ils font une musique de porc avec beaucoup de finesse. Ce sont des mecs en or. Ils ne paient pas de mine comme ça avec leurs têtes de gentils mais sur scène ce sont des chiens enragés. D’autres groupes se sont séparés, c’est dommage. On s’entendait bien avec AIM FOR DA HEAD de Mulhouse, anciennement DOWNFALL. C’était de la patate pour du Hardcore. Ils mettaient la fessée à beaucoup d’autres groupes. Je ne pense pas que de nombreux groupes en Alsace peuvent prétendre avoir leur niveau, même si ça fait maintenant plusieurs années qu’ils ont arrêté. Pour ce qui est d’autres styles, comme le Metalcore, certains font les choses très bien. Il y a ALL THE SHELTERS de Strasbourg. Même si ce n’est pas tellement mon genre, ils sont doués et carrés, vraiment très propres. Du côté de Colmar on a les SIX GRAMMES EIGHT, qui eux vont fait un Hardcore plus typé Metal, tendance Deathcore. Ils le font aussi très bien. Il y a également d’autres groupes que je connais moins, mais si tu cherches dans les scènes plus underground, tu trouveras de bonnes choses, comme INHUMATE de Strasbourg, un groupe vraiment cool ! Faut creuser un peu et j’en oublie surement… Nous ne sommes pas amis avec beaucoup de groupes non plus. On s’entend bien avec certains mais on reste assez indépendants. Ce n’est pas méchant, c’est simplement qu’on n’a pas vraiment de groupes dans l’Est de la France qui sont nos « potes à fond ». Nos potes sont plutôt du côté de la Belgique, de l’Allemagne, du Sud de la France…
MI. C’est le moment de leur faire un coucou !
Chris. En groupe français, j’apprécie beaucoup ALEA JACTA EST. Au jour d’aujourd’hui, c’est le groupe français qui arrive à mener un Hardcore bien ficelé au sommet, malgré la tendance Beatdown et Deathcore. Eux sont un peu dans la même mentalité que nous. Ils font du Hardcore avec la bonne humeur. Quand ils montent sur scène, ils n’y vont pas pour cracher sur les gens ou pour lever leurs majeurs biens hauts. Ils seront là avec le sourire pour faire la fête. Côté Belgique, il y a tout le Black Land Crew avec qui on s’entend bien, notamment certaines personnes de DIRTY FINGERS. Ils se reconnaitront (rires). On s’entend vraiment bien avec eux. D’ailleurs, leur guitariste est venu faire un remplacement sur un concert à la basse. Sachant qu’il n’est pas bassiste, en une semaine, il a appris tous nos morceaux et il est venu faire le concert avec nous. Chapeau à Ozwald qui a géré comme un chef ! On est aussi proches de BALBOA, de Liège, qui sont dans le même état d’esprit que nous. On fait de la musique sans vouloir être commercial, sans se prendre la tête. On a fait quelques concerts avec eux, on a fini bien alcoolisés (rires). En Allemagne, on connaît les mecs de BLOOD FOR BETRAYAL, de petits jeunes qui font du Beatdown. Ça fait quelque temps qu’on partage différentes scènes et différentes soirées. Une partie d’entre eux est venue sur notre clip. On a lié une belle amitié avec eux. J’espère que ça durera. J’en oublie certainement d’autres… En tout cas on s’entend avec beaucoup de monde en Belgique. Pour nous, c’est la deuxième maison. Chaque fois qu’on y va, on est tellement bien accueillis, on passe de si bonnes soirées qu’on se demande si ce n’est pas là-bas qu’on habite.
MI. Est-ce que vous envisagez une tournée pour promouvoir le nouvel album à sa sortie ?
Chris. On aurait du en faire une mais finalement, notre chanteur est le seul à ne pas avoir eu ses congés. On est vraiment bloqués avec les tournées. On a des emplois de temps très chargés, on n’arrive jamais à avoir nos vacances ensemble et de ce fait, plusieurs projets sont déjà tombés à l’eau. J’espère que pour l’album, on va pouvoir faire quelque chose mais je crains que ce ne sera pas une tournée non-stop. On va peut-être le faire sur plusieurs week-end. C’est vraiment compliqué pour avoir nos vacances ensemble ou même seulement les vendredis. La plupart du temps, on joue les vendredis soirs pas très loin puis parfois le samedi. On fait rarement plus de dates, maximum 3 par week-end mais on a du mal à être beaucoup plus disponibles.
MI. Une tournée russe par exemple comme l’on fait ALL THE SHELTERS ou SUBDIVISION, c’est quelque chose vous brancherait ?
Chris. Ca ne nous branche absolument pas. Il fait trop froid (rires) ! On veut aller dans des pays un peu plus chauds. La date n’est pas confirmée, mais en février ou mars, on devrait jouer à Istanbul, faire une mini-tournée de quelques jours en Turquie avec nos potes d’HATRED BARRICADE qui nous ont booké. Ce sont des mecs géniaux. C’est un groupe de Hardcore turc qui a des valeurs, qui monte sur scène avec une haine… Ça ne ment pas. La haine qu’ils dégagent dans leur discours, dans leurs paroles, on voit que c’est de la vraie haine par rapport à ce qui se passe dans leur pays. C’est très intéressant. On a fait une date avec eux en Belgique il n’y a pas très longtemps pendant leur tournée. On les a invités à jouer avec nous sur un festival et c’était super ! Ils nous rendent la pareille en nous invitant là-bas. Pour ce qui est de la Russie, définitivement, il y fait trop froid. La vodka, ça va. Les filles aussi. Mais on préfère se développer dans des pays situés plus au sud. J’aimerais bien faire des concerts en Espagne, au Portugal. C’est peut-être parce que je viens de là-bas (rires). On va aussi essayer de faire les pays de l’Est, c’est prévu. Mais pour l’instant, pas de Russie. C’est loin et on a d’autres pays qui nous attendent, qui nous réclament. La Russie ce n’est pas notre objectif numéro un. On verra plus tard.
MI. Et plus généralement, quel crédit accorde SPITBACK à la scène ? J’imagine que pour vous, tout se joue sur scène, c’est un peu l’essence du Hardcore ? Une ou deux anecdotes à nous raconter ?
Chris. Pour nous, c’est clair que le studio… On ne va pas dire que c’est la hantise ou que c’est relou, mais notre endroit c’est la scène. C’est là qu’on est à l’aise. Le studio demande beaucoup de travail, de sérieux. Ça ne pardonne pas. Tu ne peux pas enregistrer sans être sérieux, même si nous on déconne beaucoup. Avec Ludo, celui qui enregistre pour nous, on se fend bien la gueule. Mais ça demande une préparation technique. On est un peu moins à l’aise en studio que sur scène. Sur scène, on arrive, on balance notre purée avec le sourire, on fait la fête. C’est ce qu’on fait le plus. On sort des albums parce qu’il le faut mais si on pouvait être tous les jours sur les planches, on le ferait. On a beaucoup d’anecdotes, évidement. C’est sur les lives qu’on rigole le plus, surtout aux afters. On aime bien faire la fête et picoler donc nos afters sont souvent mouvementés. Si je t’en dis trop, tu vas vouloir arrêter l’interview (rires). On a déjà fait des dates avec les mecs d’AIM FOR DA HEAD où ça s’est mal fini. Ils avaient pissé sur le patron de la salle, ils ont failli se battre avec. On a aussi fait des batailles de ketchup dans la cuisine. Ce n’est pas bien mais avec le recul, ça reste de bons souvenirs. On a aussi fait des soirées durant lesquelles notre batteur a « biflé » des mecs d’autres groupes sans les connaître (rires). Je te raconte les pires trucs là. On a énormément d’anecdotes. Des trash, des un peu moins trash, de bonnes rencontres. La scène ça nous plait. On est loin de vouloir arrêter, malgré toutes les choses négatives qu’on nous balance dans la gueule.
MI. Un mot également sur ton autre projet, YOU’RE NOTHING. Je rappelle que vous faites du « Negative Beatdown Hardcore » et que vous prévoyez un album pour 2013. Etes-vous les nouveaux KICKBACK ?
Chris. Pour répondre à la fin de ta question, pas du tout. On dit « Negative Beatdown Machin Truc » mais on a choisi ça de façon ironique par rapport à cette nouvelle tendance. Pour moi, c’est une mode. Enormément de groupes se prétendent Negative Hardcore ou Negative Beatdown. Sur scène, ils font les méchants. Niveau paroles, ils font les méchants. Mais à côté de ça, ce sont des nounours. C’est notre cas. L’ambiance chez YOU’RE NOTHING, c’est vraiment malsain et haineux. Ce n’est pas de la violence gratuite. Ce sont des sujets sales. On prétend faire du Negative Beatdown mais on n’en a pas la mentalité. Après les concerts, on va boire des bières avec les gens. On ne leur crache pas dessus, on ne les tape pas. On n’est pas du tout les nouveaux KICKBACK. On a un peu laissé le projet YOU’RE NOTHING de côté pour bien se concentrer sur SPITBACK. Il y a trois membres communs donc on n’a pas le temps de se mettre sur deux projets à fond. Petite exclu, on va faire un album avec YOU’RE NOTHING. On s’y attaque dès que l’album de SPITBACK sera fini. On va rester dans le même style avec des touches et Hardcore et de Metalcore d’il y a dix ans. Beaucoup de double pédale, quelques nuances Death Metal. On part sur un accordage beaucoup plus gras, on joue sur des 7 cordes en la. Ça va complètement changer de ce qu’on faisait. Ce sera plus agressif, plus gras. Et moi, avec ma voix, j’alternerai entre les voix saturées et aigues et d’autres beaucoup plus graves. Je te laisserai la surprise.
MI. Si maintenant je te filais une boule de cristal et que je te demandais ce que tu y vois pour SPITBACK d’ici 5 à 6 ans, que me répondrais-tu ?
Chris. Ce que j’y vois ou ce que j’aimerais y voir ?
MI. Les deux !
Chris. Ce que j’y vois ? J’y vois une bande de potes qui est toujours là, à faire ce qu’ils aiment et de façon beaucoup plus amplifiée avec le temps. Plus on joue, plus on est ensemble, plus ça grandit. Il y a quand même des prises de tête. On est des humains. Malgré le fait qu’on se connaisse bien, on se prend beaucoup la tête. Mais plus on se prend la tête, plus ça nous soude. C’est ce que je vois. Je ne vois aucune prétention au niveau musical. Je ne veux pas m’avancer là-dessus. On n’a rien à dire par rapport à ça. Tout ce que je veux, c’est qu’on soit encore plus soudés que maintenant. Et ce que j’aimerais y voir, c’est exactement ça. Nous voir soudés, faire plus de concerts, faire ce qu’on aime, être avec les gens qu’on aime, pouvoir partager notre musique avec les gens et qu’elle leur plaise. On aime bien jouer mais quand les gens sont réceptifs à ce que tu joues, c’est important, c’est un plus. Je n’y vois que du bon. Peut-être pas musicalement mais en tout cas amicalement (rires).
MI. Est-ce que tu aimerais te voir sur une scène, devant 10 000 ou 20 000 personnes avec AGNOSTIC FRONT en première partie ?
Chris. Jouer sur une grande scène, c’est le rêve de tout le groupe. Quand tu as 20 000 personnes qui te regardent faire ce que tu aimes, c’est vraiment fort. C’est la concrétisation d’un rêve. Mais pour tout te dire, qu’on joue devant 20 000 personnes ou devant 10 personnes, l’énergie est la même. Pour nous, même si elles ne sont que 10, ces personnes sont venues pour nous voir. Il ne faut pas les décevoir et il n’y a pas de raison, car si tu fais ce que tu aimes, tu donnes automatiquement et instinctivement le meilleur de toi-même. Le nombre ne changerait pas grand-chose. Jouer sur une grande scène, ce sera juste une autosatisfaction supplémentaire. On est aussi à l’aise sur les grosses scènes des festivals, comme on a déjà fait, que dans des petits bars au contact du public. D’ailleurs, on préfère parfois être au contact du public. C’est ce qu’on appelle le « crowd ». Etre dans la foule, au contact du public, c’est quelque chose qui nous plait. C’est ce qui nous ressemble et qui nous colle le plus à la peau.
MI. Pour finir, est-ce que SPITBACK, du haut de sa petite expérience après 4 ou 5 ans de carrière, aurait un conseil, un message pour les plus jeunes qui veulent se lancer dans le Hardcore ?
Chris. Un conseil ? Musicalement, je n’ai aucun conseil à donner. Faites ce que vous aimez. Ne vous prenez pas la tête. Arrêtez de vouloir forcément vous démarquer, de changer de style. Faire un style que vous aimez moins parce que ça marche mieux, c’est nul. Faites ce que vous aimez et faites le bien, tout en restant naturel. Je ne saurai pas quoi dire de plus que de rester vrai, rester sincère dans sa musique, dans les paroles. Faites sortir quelque chose qui est enfoui au fond de vous quand vous composez, quand vous êtes sur scène. Il faut que la musique soit le reflet de ce qui est à l’intérieur de vous.
MI. Merci Chris ! Merci pour l’interview. Au nom du webzine, on te souhaite plein de bonnes choses ainsi qu’à SPITBACK. Comme de coutume, je te laisse le mot de la fin.
Chris. Merci à toi pour cette petite interview. C’était bien sympa. On s’est bu une petite bière tranquillement. On a juste le soleil qui se lève pour la fin de l’interview, c’est dommage mais c’est aussi symbolique (rires). J’ai passé un agréable moment dans ce beau petit coin de Strasbourg. J’espère que tu ne t’es pas trop ennuyé, je parle beaucoup. Je te souhaite bonne continuation pour tes autres interviews, ton travail avec le webzine. Que du bon pour toi et pour Metal-Impact. J’en profite pour donner rendez-vous aux fans de Hardcore et à tous les autres pour le nouvel album de SPITBACK. Affaire à suivre.
Ajouté : Dimanche 25 Août 2013 Intervieweur : Stef. Lien en relation: Spitback Website Hits: 19113
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