BANANE METALIK (FRA) - Le C.C.O. à Villeurbanne (12/10/13)
Groupes Présents au concert : BLACK MARKET CRASH (FRA), PETER PAN SPEEDROCK (de), CHARGE 69 (FRA), BANANE METALIK (FRA)
Date du Concert : samedi 12 octobre 2013
Lieu du Concert : C.C.O. (Villeurbanne, France)
Les petits veinards qui ont écumé les festivals de l’Hexagone cet été ont pu remarquer qu’un vague fumet de putréfaction et de sang coagulé flottait dans l’air du Motocultor, ou encore du Sylak. Et l’explication, il n’y avait pas besoin d’aller la chercher bien loin. Cette année 2013 a en effet vu le retour sur le devant de la scène d’un groupe aussi déjanté que génial, les BANANE METALIK et leur intemporel et psychotique Gore N’ Roll. Dans le cadre de sa tournée mondiale du Gorefather Tour, les cinq allumés étaient de passage, avec leurs amplis, leurs membres découpés et leur matos du parfait serial-killer, au C.C.O. de Villeurbanne. Alors que le temps en ce samedi d’octobre était tout simplement dégueulasse sur Lyon, quoi de mieux que… D’aller faire la fête, tout simplement ?
Alors que la salle se trouvait bien plus remplie que d’habitude pour un début de concert (le froid ayant sans doute convaincu les punks présents – pas si warriors que ça finalement - et les quelques 100 personnes à se réfugier à l’intérieur au lieu de prendre l’air devant la salle), l’invité spécial de cette date Lyonnaise, BLACK MARKET CRASH, débarque sur scène. Ayant manifestement ramené de Genève un ingé-son talentueux avec eux (ou après l’avoir débauché sur place), le groupe bénéficie d’un son excellent dès le premier morceau. Cependant, le Punk / Rock aux relents très Pop, notamment par la voix de Tim, guitariste / chanteur de la formation, ne convaincra pas tout le monde, loin de là. A tel point que beaucoup n’attendront pas la fin du concert pour se réfugier à la buvette. Mais objectivé sera maîtresse dans ces lignes, le trio Suisse se débrouille de façon tout à fait convenable, assure le taf avec patate et bonne humeur, et le frontman aura le mérite de distiller quelques sourires dans le public en balançant avec une simplicité presque touchante « C’est vraiment cool de jouer à Lyon ! ». Cinq morceaux, des applaudissements, des remerciements, trois p’tits tours et puis s’en vont. (7/10)
Après avoir loupé la prestation du combo Allemand sur la scène Off du Sonisphère d’Amnéville, l’occasion de voir enfin le PETER PAN SPEEDROCK sur scène se présentait pour votre serviteur. Les teutons installant leur matos sur scène, la population de la salle triple quasi-instantanément, les trois groupes qui suivent étant très attendus. Avec huit albums en à peine quinze ans de carrière, la bande à Peter Van Elderen provoque dès les premiers accords les premiers ébats physiques et bourrins de la soirée. Parce que oui, ça envoie, et du gras ! Le Hard Rock teinté de Blues, aux forts relents sudistes des trois compères est accueilli à l’unanimité. Et sur scène, un seul mot peut décrire ce qu’il se passe : osmose. Le jeu de batterie de Bart Nederhand est à son image : massif et visuel. Bart Geevers, quoi qu’un poil statique, assure ses parties de basse comme Franck Dubosc enchaîne les blagues vaseuses. Et alors, quand au père Van Elderen… Si nous ne voyez pas à quel personnage vous pouvez avoir à faire quand vous vous retrouvez en face de ce gars là et qu’il est sur scène, imaginez Joel O’Keeffe, mais avec dix ans de plus, et en moins sautillant et surexcité (en même temps, j’vois pas bien sur quoi il aurait pu grimper, au C.C.O.) : charisme, proximité avec le public… Et en plus, il est loin d’être manchot quand il se retrouve avec une guitare entre les mains ! Dès que ce Peter Pan du Rock N’ Roll passe par chez vous, n’hésitez pas. Et dites vous que ça conviendra à tout le monde. Même à votre fée Clochette. (10/10)
Alors que le public se remet tout doucement de cette beigne made in Germany absolument monumentale, c’est au quatuor Lorrain CHARGE 69 de foutre le feu. Pour les plus révoltés d’entre vous qui seraient passé à côté de cette légende Punk hexagonale pendant 20 ans, il est temps de les découvrir. Alors bon, vous vous en doutez bien, c’est plus ce que c’était y a vingt berges, quand c’était jeunot, insouciant, et énervé à souhait. Parce qu’être punk quand tu es un rebelle à deux francs cinquante, ça peut être pris au sérieux. Mais bon sang, quand tu vois des mecs d’une moyenne d’âge de 40 ans faire les punks sur scène, ça fait un peu de la peine. Peut-être suis-je moi-même, du haut de mes 18 ans à peine, un peu trop attaché à cette rébellion à deux francs cinquante pour accepter de voir que ces porte-paroles ont, comme le dirait si bien Danny Glover, passé l’âge de ces conneries ? Cependant, énervé, ça l’est toujours, car les textes militants et rentre-dedans du groupe se mêlant à une instru Punk « classique » (ce n’est pas ça qu’on aime ?) auront rendu le public complètement fou ! Pour revenir et développer ce que je disais plus haut, jamais je n’ai dit que ce n’était pas « bon » sur scène. Au contraire ! Les classiques du groupe, repris en chœur par tous, font mouche, simplement et efficacement. Mentions spéciales à l’explicite et déglingueur « Casse-toi », et au culte « Génération Sans Repère », pur moment de communion entre musiciens et public. Plus punk que punk. CHARGE 69, malgré ce que l’on peut en penser, aura mis une ambiance du feu de dieu au C.C.O. ce soir là. (8/10)
Ca a beau faire seulement deux minuscules mois que nos bananes préférées ont disséqué avec vice et plaisir le public lyonnais, pas mal de monde répondit présent ce soir là. Masochistes que nous sommes.
Les BANANE METALIK, après des balances vite faites bien faites et l’installation de leur décor digne d’un film d’horreur mettant en scène serial-killers cannibales, débaroulent au son de leur intro accompagnatrice du Gorefather Tour, le bien nommé « Gore Father », reprise morbide et Rock N’ Roll du thème du fameux film avec Al Pacino… Avant d’assommer un public compressé à l’aide du classique et nerveux « Etat Sauvage ». Et c’est là que la folie s’empara des lieux, extrayant nos pauvres esprits pour les donner en pâture à ces zombies déchainés, sur lesquels le poids de plus de vingt ans de carrière ne semble pas peser plus lourd qu’un manteau de peau humaine.
Ce gros taré de Ced, plus proche et communicatif avec son public que jamais, n’hésite pas à pulvériser des flingues en plastique sur scène, à déambuler tel un possédé avec son incontournable batte de base-ball tout en délivrant ces textes tous plus inspirés les uns que les autres, ou encore à chanter dans (ou avec) une fosse chauffée à blanc. Ses remarques faciles (« Allez y, faites vous mal, bougez un max, mais faites attention aux jeunes filles ») au public font toujours leur petit effet. Il ne manquera pas d’ailleurs à lancer un clin d’œil aux nombreux macchabés qui revenaient de la zombie walk (c’est certain, Dream Factory a choisi exprès ce jour pour faire venir BANANE METALIK à Lyon). Derrière ce frontman fou furieux, Eric (contrebasse) et les autres décomposés délivrent leurs macabres sérénades sans temps mort et se prêtent totalement au jeu des slammeurs qui se retrouvent sur scène pour danser avec les musiciens.
La setlist, quant à elle, sera la même qu’à Paris la veille : c'est-à-dire que tous les classiques y passent ! Du vicieux « Pussycat » au fédérateur et confesseur « 666% Gore N’ Roll », en passant par les brûlots que sont « Ride In Peace », « Rock N’ Shoot », ou encore « Strip Or Die » qui aura vu le public s’approprier la scène pourtant pas bien grande, toute la maigre mais incontournable discographie de ces pantins zombies est représentée. Le show de 40 minutes du Sylak nous avait laissés agonisants. Ce show de plus d’une heure et quart nous a achevés, avec brio. Même si un jour, on se régalerait de revoir la délicieuse Go-Gore Danseuse Sushi se trémousser à nouveau sur scène.
Cependant, cette soirée qui se voyait depuis son début se dérouler au mieux, est interrompue par un souci de taille : le concert devait s’arrêter à 23h30 au plus tard, le C.C.O. étant entouré d’immeubles habités (enfin, il reste indiscutable que lorsque l’on se met devant la salle portes fermées, aucun son ne sort…). BANANE METALIK interrompt donc son set en plein milieu du « Vade Retro Banana » suite au fait que les techniciens les aient privés de leurs retours sur scène, devant un public incompréhensif face à la situation. Ced, dont le micro a été coupé, se retrouve obligé de parler à haute voix au public, pour expliquer que ce n’est pas de leur ressort, visiblement gêné et plus qu’énervé. Suite aux nombreux et longs rappels de la part de ces 250 personnes, Julien (un des cofondateurs de Dream Factory) monte sur scène pour expliquer la situation à un public plus frustré que compréhensif, dans la mesure où le groupe devait encore jouer son « Zombie ». La pilule ne passe que très peu.
Tout le monde ressort donc ravi de cette soirée mémorable, mais bien évidemment déçu par cette interruption de dernière minute. Enfin vous savez quoi ? Mieux vaut ça que rien du tout. Parce que BANANE METALIK a donné ce soir là un concert explosif qui a fait l’unanimité. Et ce ne sont pas ces problèmes et limites imposés par ces règles suffocantes qui nous priveront de garder le souvenir d’une soirée… 666% Gore N’ Roll ! Revenez vite, les bananes. Et vous là, un peu partout en France : BANANE METALIK est en tournée dans tout le pays. Faire la fête, c’est bon pour le moral. (9/10)
Ajouté : Jeudi 07 Novembre 2013 Live Reporteur : Hizia Score : Lien en relation: Banane Metalik website Hits: 14369
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