UNISONIC (de) - Kai Hansen (Fév-2012)
Michaël Kiske, icône du Heavy Metal des années 80 lorsqu'il officiait au sein d'HELLOWEEN, est progressivement tombé dans l'oubli, refusant tout ce qui rimait avec Metal pendant plus de quinze ans. D'apparitions anecdotiques sur des albums confidentiels (SUPARED) en projet sans lendemain ni génie (PLACE VENDÔME), Kiske ne revoit la lumière qu'à l'invitation de Tobias Sammet (AVANTASIA) pour la tournée événement de 2010. Depuis, il a lancé un nouveau groupe, UNISONIC, et débauché son ancien acolyte avec lequel il a sorti les deux mythiques « Keepers of the Seven Keys » il y a un quart de siècle : Kai Hansen (GAMMA RAY)... Ce dernier nous parle de ces retrouvailles et de la genèse d'UNISONIC.
Line-up : Michael Kiske (chant), Mandy Meyer (guitare), Kai Hansen (guitare), Dennis Ward (basse), Kosta Zafiriou (batterie)
Discographie : Unisonic (Album - 30-03-2012)
Metal-Impact. Comment est né UNISONIC ?
Kai Hansen. J'ai entendu que Michaël (Kiske) avait de nouveau envie de faire partie d'un groupe, de revenir sur scène etc. Ce qui m'a fait très plaisir, parce que je soutiens depuis toujours qu'un garçon avec un talent pareil qui ne chante plus, c'est un énorme gâchis. Et puis on s'est retrouvés sur la tournée d'AVANTASIA, le projet de Tobias Sammet, on a joué quelques titres ensemble et on a retrouvé cette complicité, et cette symbiose sur scène, lorsque lui chante et que je joue. Il y a une vraie connexion entre nous deux sur le plan musical, sa voix, ma guitare, ça marche parfaitement. Le retour du public a été génial, ça a été un vrai succès.
Donc après ça, on a envisagé de collaborer de nouveau tous les deux, puisqu'il se sentait prêt à revenir sur le devant de la scène. Il y avait alors trois possibilités : on montait un nouveau projet ensemble, mais on s'est dit, « a-t-on vraiment besoin d'un nouveau projet sans suite ? ». On pouvait aussi intégrer Michaël dans GAMMA RAY, mais notre musique est un peu trop Heavy pour son style de voix, et GAMMA RAY est plus ou moins « marié » avec ma voix. Ou alors on montait un vrai groupe, quelque chose de nouveau ou chacun de nous pourrait exprimer pleinement ses idées et son talent. On a commencé à jouer un peu ensemble, Dennis Ward et Kostas Zafiriou complétant le groupe, on a fait quelques jams et ça sonnait bien. On était tous super créatif, le processus était très naturel et s'est finalement avéré productif.
MI. UNISONIC, c'est un drôle de nom...
Kai. Oui le nom a été choisi avant que j'arrive. En fait au tout début ça s'appelait... Uni... Sonic blablabla je ne me souviens plus, un machin bizarre. Et c'est Kostas je crois qui a dit « pourquoi pas UNISONIC » ? Et quand Michaël m'a parlé de ce groupe je me suis dit « oh, cool le nom ! ». En gros ça veut dire, un seul son, un son unique mais unique à nous tous, chacun apporte sa vision, son idée, et tous ensemble on fait de la musique qui nous ressemble, voilà... On est ouverts à tous les styles de musique et ça donne quelque chose de bien.
Je décrirais le son comme allant de la pop au rock et du hard rock au Metal. On a de tout dans cet album, y a un peu de prog, un peu d'alternatif, il peut plaire à tout le monde et connaître un succès plus populaire qu'un album qui se cantonne à un seul genre. Le style est flexible. On a pris exemple sur QUEEN, qui tout en étant un des groupes à l'identité la plus affirmée qu'on ait jamais connu, pouvait alterner les genres du tout au tout au sein de la même chanson parfois.
MI. Vous ressentez l'influence de vos années HELLOWEEN ?
Kai. D'une certaine façon... notre complicité est toujours là... Enfin je pense que ça fonctionne plus dans l'autre sens, voilà. Cette osmose musicale entre Michaël et moi, elle a influencé HELLOWEEN quand on était dans le groupe, et aujourd'hui elle va influencer le son de UNISONIC. On a mûri, on a changé, c'était il y a longtemps. Mais il y a quelque chose qui reste. Il y a comme une tradition qu'on perpétue, c'est notre son à nous, quelque part.
Cette complémentarité, elle a commencé dès qu'il est arrivé dans HELLOWEEN. Je chantais le premier album, et puis à un moment je me suis senti prêt à lâcher le micro à quelqu'un d'autre, et quand Michaël est arrivé, je n'étais pas convaincu à 100%, je me disais qu'il ne sonnait pas assez Metal etc. Et puis son type de voix m'a beaucoup inspiré, j'ai fini par adorer sa voix, c'était très facile de choper une mélodie avec lui, on jouait quelques accords, il chantait quelques notes, ça marchait très bien et tout de suite.
MI. Quand on regarde la liste des titres, on a l'impression que c'est une biographie de Kiske... « Never Change Me », « I've Tried », « Never Too Late », « No One Ever Sees Me »...
Kai. [Rires] Oui je vois ce que tu veux dire... ça peut prêter à une interprétation de ce genre oui, et tu as raison pour « No One Ever Sees Me », c'est Michaël qui l'a écrit, il a fait sa balade mais c'est tout, les autres sont majoritairement de Dennis Ward et moi. On a naturellement les idées de morceaux, c'est un excellent compositeur et musicien, on s'entend très bien. Tout le monde apporte sa contribution, on prend les idées çà et là, Mandy Meyer, Dennis, Michaël.... Pas Kostas hein, lui c'est juste le batteur [Rires]... Je vois ça comme une partie de ping-pong, je lance une idée, Dennis m'en renvoie une, et ça m'en inspire une autre. On compose les lignes de chant ensemble, ça se passe très simplement.
MI. Mais comment se fait-il que Kiske soit resté plus de quinze ans sans groupe, sans jouer un seul concert...
Kai. Je ne sais pas, c'est vraiment incroyable... Attention, il n'était pas heureux de cette situation, il était extrêmement frustré, reclus dans ses déceptions, il n'arrivait pas à accepter la façon dont ça s'est fini avec HELLOWEEN, etc. Il avait peur de la scène Metal. Mais c'est un développement naturel, il y a des périodes comme ça : regarde Rob Halford et Bruce Dickinson, tous les deux ont dit « le Metal est mort ». Michaël a juste fini par accepter certaines choses, de faire quelques concessions, ça lui a juste pris 17 ans. Il revient l'esprit tranquille, dans de bonnes dispositions, il est créatifs, il a toujours son talent, son génie, sa voix, donc il reprend à zéro, sainement.
MI. J'ai lu que tous les membres du groupe étaient prêts à s'y consacrer à temps plein ?
Kai. Oui, bon c'est sûr que je suis à fond avec GAMMA RAY, mais on fait un break en ce moment, comme tu le sais. Dennis est encore plus ou moins dans PINK CREAM 69, il joue aussi à droite à gauche, il produit quelques groupes, Mandy est aussi avec KROKUS... On veut simplement être un groupe actif, qui avance, qui joue des concerts, qui sort des disques... Je vais continuer de m'occuper de GAMMA RAY, on va même sortir un disque très bientôt, mais chaque chose en son temps. On va aviser année après année. Cette année c'est UNISONIC, on a pleins de beaux projets, je m'y consacre pour le moment. Comme ça, ça reste frais, il n'y a pas de restrictions, on ne sait jamais ce qui va arriver par la suite.
Pour l'instant on assure la promotion de ce nouvel album, qui sort fin mars 2012, après on commencera à tourner. On répétera avant ça évidemment, un petit peu ! Et puis on ira en Amérique du Sud, au Japon, on a déjà quelques dates qui seront annoncées très vite. Pour cet été on est bookés sur des festivals, et puis on relancera la tournée à l'automne, donc on est plutôt occupés.
MI. Et GAMMA RAY ?
Kai. C'est cool avec GAMMA RAY, on a fait un break justement à cause d'UNISONIC, mais ça n'empêche pas les gars d'être créatifs et productifs dans leur coin. On va sortir le cd/dvd live « Skeletons and Majesties », qui a été enregistré sur notre dernière tournée, ce sera cet été. Et puis on entrera en studio pour enregistrer le prochain album qui est prévu au début de l'année prochaine, en 2012 donc.
Ajouté : Mardi 28 Février 2012 Intervieweur : JB Lien en relation: Unisonic Website Hits: 11671
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