SUBHUMAN (it) - Matteo Buti (Avril-2010)
C’est dans des moments comme celui que j’ai vécu avec le guitariste Matteo Buti que je remercie le ciel de nous avoir offert des moyens de communication permettant de briser des centaines de kilomètres de distance en quelques clics. Subjugué par le travail intense fourni sur Profondo Rozzo, le premier album des italiens de SUBHUMAN, j’ai pris, avec un feeling déconcertant, la liberté de remercier le groupe, le plus simplement du monde. Puis, de fil en aiguille, une interview totalement imprévue et touchante de simplicité s’est faite. Je ne leur ferais pas davantage d’éloges dans cette introduction. Je me contenterais simplement de vous conseiller de consulter l’actualité du groupe, qui pourrait bien venir jouer du côté de Strasbourg cet été. A condition bien sur, que vous soyez disposés à recevoir une vraie leçon d’humilité et de Metal de la part d’un groupe transalpin. Grazie Matteo, grazie SUBHUMAN ! Entretien.
Line-up : Fabrizio "Zula" Ferzola (chant), Matteo Buti (guitare), Elia Murgia (guitare), Federico Fulceri (basse), Francesco Micieli (batterie)
Discographie : Delirio n°1 (EP - 2005), Profondo Rozzo (album - 2009), Tributo Di Sangue (album - 2012)
M-I Interviews du groupe : SUBHUMAN (it) - Matteo Buti (Avril-2010), SUBHUMAN (it) - Matteo Buti (Nov-2012/VF-IV)
Metal-Impact. Je suis Stef pour le webzine français Metal-Impact. Avant tout, comment vas-tu ?
Matteo Buti. Salut mon frère ! Je vais bien, merci…
MI. Alors, tu es guitariste pour un groupe italien appelé SUBHUMAN. Comment est né ce projet ?
Matteo. Le groupe est né en 2001, pour le fun… Ce n’était rien de plus que quelques amis qui voulaient reprendre quelques classiques du Thrash Metal. Mais en 2003, quand Zula a rejoint le groupe, on a commencé à composer notre propre musique. Notre premier CD, Delirio n°1 est sorti en 2005 et après plusieurs concerts et changements de line-up, on a publié en septembre 2009 notre premier album, Profondo Rozzo sur Maple Metal Records. Et nous voilà !
MI. SUBHUMAN signifie littéralement « sous homme ». Est-ce que ce nom réfère au concept d’« Untermensch » utilisé dans l’idéologie nazie ou à la philosophie nietzschéenne (« Ubermensch » / « Untermensch ») ?
Matteo. Mmmmmmh… non. Notre pseudonyme n’a rien à voir avec ça. On l’a choisi parce qu’il était parfait pour les musiciens que nous sommes et pour la musique que nous jouons ! C’est simplement parce que ça sonne bien !
MI. Votre premier EP, Delirio n°1 a été un des EP’s les mieux notés en Italie en 2005. Ce succès a-t’il influencé votre travail ou votre état d’esprit au moment d’entrer en studio pour Profondo Rozzo ?
Matteo. Oui. Delirio n°1 a eu un super succès et nous a permis d’aller jouer partout en Italie. Mais je n’ai pas volontairement influencé la composition de Profondo Rozzo. Nous ne voulions pas faire un Delirio n°2 et je pense que ces deux disques sont très différents l’un de l’autre…
MI. Comment composes-tu et quelle est la place de chacun d’entre vous pendant la composition d’une de vos chansons ?
Matteo. Je compose moi-même les chansons, j’enregistre quelques versions « démos » et je diffuse le CD au reste du groupe pour qu’on définisse tous ensemble les arrangements à apporter dans la salle de répet’. Quand la partie instrumentale est finalisée, Zula écrit alors les paroles et voilà, une nouvelle chanson est prête pour vous botter le cul (rires) !
MI. Comment définirais-tu ce CD ? Quelles ont été les réactions à la sortie de l’album ?
Matteo. Je définirais Profondo Rozzo comme un album de musique extrême : y’a des parties Thrash, des parties Death, des parties Math et compagnie... On a essayé de réaliser un album extrême, intense et agressif, peu importe d’où viennent les influences. Le résultat est un disque qui n’a rien de vraiment nouveau mais qui a un style très personnel. On a été un peu déçus par les réactions vis-à-vis d’un album chanté en italien mais les chroniques sont excellentes partout et c’est une grande satisfaction pour nous.
MI. Chaque chanson de Profondo Rozzo a sa propre signification. Il y a des chansons à propos de la mafia, de la religion, de la politique mais aussi du sexe et des combats de chiens clandestins. Est-ce que SUBHUMAN considère la musique comme le meilleur moyen pour exposer au monde son point de vue ? Quel message essayez-vous de faire passer ?
Matteo. Non, à notre avis, les paroles doivent être suivies selon le feeling de la chanson et pas le contraire. Depuis que nous jouons de la musique extrême, nous avons besoin de paroles extrêmes. Zula, notre crieur, écrit sur des thèmes qui ne sont pas si prévisibles pour un album de Death Metal. Et la chose la plus importante est qu’il essaye de traiter ces sujets de façon grotesque et ironique. Certaines paroles de l’album sont sérieuses, mais d’un autre côté, les paroles de certaines chansons comme “Nata Troia” ou “Babbo Fatale” sont très marrantes. On pense que l’ironie est une marque de fabrique pour SUBHUMAN !
MI. Vous êtes tous italiens et vous chantez dans votre langue natale. Je trouve ce choix vraiment super parce qu’actuellement, l’anglais domine à l’intérieur des booklets. Chanter en italien était quelque chose de naturel pour vous ou c’était un moyen de dire « nous sommes italiens et nous en sommes fiers ! » ?
Matteo. Non Stef, tu sais… on n’est pas nationalistes et on n’est pas si fiers d’être italiens. Mais chaque jour, on s’exprime entre nous dans cette langue donc ce choix était le plus naturel qui soit. On chante en italien depuis notre première vraie compo !
MI. Quelle est la signification de la pochette de Profondo Rozzo et qui en est l’auteur ?
Matteo. L’auteur de la pochette est un gars italien qui s’appelle Manuel Bravi et il a été inspiré par le morceau « Profondo Rozzo ». Cette chanson décrit ce qu’il se passe lors de la mort d’un serial killer. Il se retrouve au paradis et pas en enfer. Mais le paradis n’est pas un endroit pour lui alors, avec une haine furieuse, il fracasse le royaume de Dieu. La pochette représente ce personnage après qu’il se soit déguisé comme un ange pour mieux tuer les habitants du Ciel…
MI. SUBHUMAN travaille avec Maple Metal Records, un label canadien. Comment est née cette collaboration et la distance créée t’elle des difficultés entre vous et le label ?
Matteo. Dès que le mastering de Profondo Rozzo était prêt, on a envoyé une botte de promos à travers le monde. De toutes les propositions qu’on a reçu, celle de Maple Metal Records était la meilleure, donc on a décidé de signer un contrat avec eux. C’est un très petit label mais John, le boss est une personne de confiance et passionnée. On est vraiment heureux de travailler avec eux et la distance n’est plus un problème depuis l’arrivée d’Internet.
MI. Vous avez travaillé avec Christophe Szpajdel pour la création de votre logo. Quelles sont tes impressions sur son travail et quelles sont les relations entre SUBHUMAN et ce célèbre artiste au sein de la scène Metal ?
Matteo. Notre bassiste d’origine, Fabien, a dessiné une esquisse de ce logo mais ce n’était pas « parfait ». Donc on a décidé de contacter Christophe pour le finaliser et le résultat est incroyable ! Christophe est actuellement le meilleur dessinateur de logos qui soit. Il dessine toujours à la main, sans aucun outil digital, juste avec un crayon et une feuille de papier… et son travaille est toujours impressionnant.
MI. Parles nous un peu de votre formation de musiciens et de vos principales sources d’inspiration, musique, cinéma…
Matteo. On est principalement des autodidactes et nos inspirations viennent directement de la Bay Area Thrash Metal (SLAYER, TESTAMENT, MEGADETH, OVERKILL, ANNIHILATOR…), du Death Metal américain (DEICIDE, CANNIBAL CORPSE, MALEVOLENT CREATION, SUFFOCATION) et d’autres groupes plus modernes comme MESHUGGAH, NEVERMORE et LAMB OF GOD. Mais on aime aussi beaucoup la musique moins extrême… Par exemple, je suis un grand fan des groupes de Prog Rock italiens des seventies.
MI. Vous avez déjà joué aux côtés de monstres du Metal comme IN FLAMES, OPETH, GAMMA RAY et DEATH ANGEL lors de l’Evolution Fest de 2008. Parles-nous de cette expérience…
Matteo. On a participé à une compétition sur le forum du festival et, parmi plus de 300 groupes, on a reçu le plus grand nombre de votes ce qui nous a permis de venir jouer à l’Evolution Fest. Cette expérience était totalement incroyable… encore aujourd’hui, plein de monde se souvient que notre chanteur, Zula, était déguisé en none (rires) !
MI. Quelle importance accorde SUBHUMAN à la scène ? T’aurais pas une anecdote à nous faire partager, à propos d’un concert particulier ?
Matteo. SUBHUMAN existe pour jouer sur scène ! On a déjà joué une grande quantité de concerts donc le côté live a vraiment une importance primaire pour le groupe. Y’a plein d’anecdotes et d’histoires marrantes qui nous arrivent en tournée mais l’une des plus drôle, c’est quand Zula est tombé sur ma pédale pendant un concert et a déconnecté le câble de ma guitare. Zula est toujours inattentif, ça m’a rendu furax et j’ai commencé à le frapper pour le faire dégager de mes outils et lui… il se marrait (rires). Il est complètement fou !
MI. Avez-vous déjà joué avec des groupes français ? Quelles connaissances avez-vous à propos de la scène Metal française ?
Matteo. Non, on a jamais joué avec des groupes français et je ne m’y connais pas trop en matière de Metal français, mais j’apprécie vraiment quelques uns de vos groupes comme KRONOS et NO RETURN – Salut Moreno !-. Et j’adore GOJIRA aussi.
MI. J’ai vécu un an de ma vie à Turin et pendant mon temps libre, j’avais pour habitude de regarder Rock TV… et sur cette chaîne, j’ai découvert un mec vraiment curieux qui s’appelle Pino Scotto. Grâce à lui, j’ai appris toutes les insultes italiennes (rires). Quel est ton avis sur ce mec que tout le monde appelle “Grande Pino” (NDR: “Le Grand Pino”). Est-il vraiment si… “grande” en Italie (rires) ?
Matteo. Pino Scotto est vraiment un personnage grotesque et exagéré, mais a mon avis, c’est un mec cool ! Dans les années 80, c’était le chanteur d’un très bon groupe appelé VANADIUM, un des premiers de Heavy Metal italien. J’ai un grand respect pour lui.
MI. On va maintenant faire un petit jeu… je vais te donner quelques noms de groupes ou de personnalités italiennes et tu vas me faire un petit commentaire pour chacun d’eux ok ? On commence avec… Matteo Buti (rires) ?
Matteo. C’est un pur génie musical (rires) !
MI. LACUNA COIL ?
Matteo. Je ne les aime pas… mais je les respecte…
MI. DISARMONIA MUNDI ?
Matteo. Je ne les connais pas trop, désolé…
MI. BLEED SOMEONE DRY ?
Matteo. C’est un super groupe et de très bons amis.
MI. Luca Turili ?
Matteo. Un musicien très talentueux, malgré des gouts musicaux différents.
MI. Zucchero ?
Matteo. Un mec sympa mais un chanteur horrible (rires).
MI. Silvio Berlusconi ?
Matteo. Le nouveau Benito Mussolini…celui qui est en train de mener l’Italie à sa perte…
MI. Marco Materazzi ?
Matteo. Je n’aime pas le foot.
MI. Culinairement, avouons que c’est la guerre entre la cuisine français et italienne… et ce que tu peux dire au monde que définitivement, la cuisine française est la meilleure (rires) ?
Matteo. Pas question ! Les pâtes à l’italienne domineront le monde… à jamais (rires) !
MI. Bien… on arrive déjà à la fin de cette entrevue. Au nom du peuple français, je remercie SUBHUMAN de nous avoir donné une pure leçon de Metal casse-cou avec Profondo Rozzo et j’espère vraiment vous rencontrer un jour sur scène ! Merci beaucoup et les derniers mots sont pour toi…
Matteo. Merci à toi Stef pour le soutien. On est vraiment heureux et fiers que Profondo Rozzo te plaise autant. On invite chaque métalleux, d’où qu’il vienne, à visiter notre MySpace et si vous aimez notre musique, achetez notre nouvel album ! Ça coute 10€ seulement et ça va vraiment botter vos putains de culs ! Salut à tous et THRASH ON !!!
Ajouté : Mardi 04 Mai 2010 Intervieweur : Stef. Lien en relation: Subhuman Website Hits: 16961
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