JOHN WAYNE GACY : Le Clown Tueur (2008)
Auteur : Daniel Lesueur
Langue : Français
Parution : mai 2008
Maison d'édition : Camion Noir
Nombre de pages : 300
Genre : Fait De Société
Dimension : 15 x 21 cm
ISBN-13 : 9782910196714
Avant toutes choses je me dois d'éclaircir votre lanterne sur le pourquoi un Zine tel que Metal Impact s'intéresse à la chronique de livre sur le sujet tant controversé des tueurs en série. Il faut bien que tu comprennes que tous autant que nous sommes nous ne nous intéressons pas seulement à la musique Metal dans son ensemble, mais également à la culture du mouvement qui l'accompagne. Ce dernier fonctionne avec ses propres codes ainsi que propres ses sources d'inspiration. Et si il y a bien une énigme intemporelle sur laquelle tous les Metalleux extrêmes se sont penchés, c'est celle des chasseurs d'êtres humain.
De quoi pourrait bien parler SLAYER pour ne citer qu'eux, si ils n'avaient pas utilisé cet intarissable émoi ?
Toutefois aborder un tel livre demande une certaine démarche intellectuelle, celle qui tend à comprendre ce qui a bien pu emmener un être humain à de tels actes. Non pas qu'il s'agisse de justifier de l'injustifiable, mais nous avons ce besoin inextinguible d'analyser une situation et une vie de manière spécifique. Nous déchiffrons alors les éléments qui sont mis à notre disposition avec notre propre cadre de références, nos interprétations distinctives pour se forger enfin une conviction que nous pensons être toute personnelle. En résumé on peut sans crainte affirmer que tout lecteur que nous sommes se glisse dans la peau d'un juré qui attend la dernière page pour assumer son jugement.
Et puisque nous nageons en pleine ambiance pénale, autant vous le dire tout de suite, rien ici ne vous permettra de vous glisser dans le prétoire sur les bancs du jury.
Dès la préface on nous explique pourquoi le terme de tueur en série s'applique en tous points à notre personnage principal, mais également le comment il en est arrivé là !
Il faut donc dès le départ investiguer de manière différente et se placer plus probablement tel un téléspectateur de TV Réalité.
Nous voici donc avec un postulat de départ auquel je n'adhère en aucune façon, mais le jugement attife n'étant pas dans mon caractère je laisse toujours une chance à ce que je lis.
Peine perdue, dès que l'auteur reprend la plume je suis pris d'un agacement perpétuel. Nous voici donc accusé en quelques pages d'être des futurs obèses écervelés au voyeurisme outrancier, tout juste bon à suivre le modèle américain.
Pas mal l'idée d’insulter son lecteur dès les premières pages !
Mais comment expliquer alors que le narrateur se lance dans un tel manuscrit ?
N'y aurait-il pas un aspect racoleur et mercantile dans tout cela ?
Dénoncer un système de fonctionnement tout en vivant à travers et grâce à lui... A vous de juger !
Et la suite du contenu ne me rassure pas plus, comme la présentation inutile d'autres « bêtes de foire », par étalage superflu du nombre de leurs victimes et de leurs techniques toute personnelle de mise à mort. Si au moins il y avait un lien indirect avec le Sieur GACY !
Comme vous vous en doutez, la pertinence d'aller chercher une explication dans la tendre enfance du petit John Wayne était trop forte et nous nous retrouvons avec une interprétation plus que tendancieuse sur la genèse du monstre.
Le style est souvent familier, mais finalement cela colle plutôt bien avec le sujet principal, ce qui le démystifie encore un peu plus. Toutefois des renvois permanents entrecoupent la lecture de manière fort désagréable. A 107 reprises sur 300 pages nous aurons le droit à un petit encart pseudo explicatif en bas de page. Mais pourquoi ne pas avoir intégré ces textes au déroulé classique ? Surtout qu'une grande partie d'entre eux ne présente qu'un intérêt plus que modéré voir inexistant.
La deuxième partie du livre fait appel à énormément de citations.
Celles-ci émanent des divers intervenants tels que peuvent être les témoins, les voisins, les familles des victimes, les enquêteurs, les survivants ou le tueur lui même. Mais à quasi aucun moment l'auteur ne cite ses sources ou ne les expliquent. Mieux encore, l'écrivain consacre un chapitre à la correspondance du condamné lors de son passage éminemment long dans le couloir de la mort. Moult citations sont mises à notre disposition dans une énumération chronologique avant que le but ultime de cette manœuvre nous soit expliqué par Daniel LESUEUR lui même :
SIC « Mais il serait faux de résumer les écrits de l'assassin à cette succession d'extraits sans grand intérêt ! »
On croit rêver !
Du flagrant délit de remplissage ?
Le plus grand intérêt de ce livre réside dans le fait que ce dernier recommande à plusieurs reprises des ouvrages de référence en la matière.
Je reste circonspect sur le pourquoi d'un tel recueil et ne comprends ni son but, ni son auteur !
Au moins m'aura-t-il permis de vous citer ACID BATH et son album When The Kite Strings Pop sortit en 1994 et remasterisé depuis pour notre plus grand plaisir.
Mais pourquoi parlez d'eux me direz vous ?
Allez donc jeter un œil sur la pochette de cet opus et vous comprendrez peut être que passer à côté d'une telle œuvre est une gageure que vous ne pouvez plus vous permettre.
Ajouté : Lundi 09 Mars 2009 Chroniqueur : Oncle Machin Score : Lien en relation: Camion Noir Website Hits: 51587
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