Dans la catégorie des formations peu ordinaires, j'ai l'honneur de vous présenter GALLHAMMER. Déjà qu'un groupe de Black Metal provenant de l'archipel nippon, ça ne court pas les rues, mais si en plus notre bande en question est uniquement composée de minettes tout droit sorties des enfers, là je dois bien avouer ça m'a mis sur les fesses. Je me suis donc empressé d'en apprendre un peu plus sur cet ancien trio japonais qui m'a fort séduit, auditivement parlant bien évidemment. La formation a été créée en 2003 et a sorti à ce jour trois albums sous notre fournisseur officiel de mélancolie : Peaceville Records, s'il vous plaît ! Si j'ai dit que ce trio était ancien, c'est tout simplement parce que la guitariste surnommée Mika Penetrator (notez la finesse du pseudonyme) a quitté la formation en 2008. Ce qui n'a pas empêché les deux autres miss de continuer leur route avec The End en 2011. Aujourd'hui, je tenais à revenir un peu en arrière afin de vous faire (re)découvrir cette formation. Nous sommes en 2007 c'est leur deuxième effort, Ill Innocence, que nous allons déguster.

Et autant vous dire qu'il va falloir se cramponner ! Même les misogynes les plus obstinés du monde n'auront pas le temps de cracher leurs piètres arguments face à la marche d'ouverture languissante qu'est « At The Onset Of The Age Of Despair ». Les Japonaises savent y faire avec le Black Metal ! Enfin... si on peut appeler ça comme ça. Car entre un « Blind My Eyes » dynamique avec en arrière plan un chant féminin à la limite du couinement (???), et un « Ripper In The Gloom » schizophrène, vous aurez vite compris que les demoiselles se foutent royalement des étiquettes. Et c'est tant mieux ! GALLHAMMER est une formation qui vous fera oublier leur pays d'origine, se situant à milles lieux du Visual Key plastifié et de ces satanés vocaloids. Ici, la production est bien cradingue et colle à merveille avec le style si personnel de nos nippones. Le chant principal est zombifié au possible et n'a absolument rien à envier à celui des groupes occidentaux. Quant aux instruments, même si on peut leur reprocher un côté creux sans nul doute assumé, ils tiennent la route et assurent une cohérence de bout en bout tout en restant dans cette folie auditive qui les caractérisent si bien. Mais les Japonaises savent également afficher une facette plus sombre et moins hargneuse, comme en témoigne « Song Of Fall », une piste qui porte bien son nom puisqu'elle vous fera tomber dans un puits sans fond sous ses airs de Black dépressif doomesque. Et lorsque vous croyez que c'est fini, voilà le morceau le plus long de la galette qui s'approche ! « SLOG » où comment faire huit minutes de tristesse. Cette piste ne présente rien de bien particulier si ce n'est une atmosphère plus rassurante et légère sur le début afin de nous préparer à cette lente agonie finale du nom de « Last Scary Dream ». Si après cela vous vous sentez plein d'entrain et d'énergie, c'est que vous n'êtes déjà plus de ce monde.

Il est maintenant temps pour moi ce prendre congé de Ill Innocence. M'y replongerais-je un jour ? Bien évidemment ! Avec une galette aussi variée, lugubre, malsaine et tordue, comment pourrais-je me séparer d'une telle création ? Ces dames ne sont pas là pour courir en maillot de bain sur la plage, et elles nous le font clairement comprendre. Avec cet album, vous aurez droit à presque une heure de déflagration mentale. Si cela vous paraît trop court, sachez que lorsque l'on est dedans, on n'en voit jamais le bout. Surtout si proche de la mort.