L’intro instrumentale et acoustique « The Hope Of Revival » invite l’auditeur à la détente et au repos mais c’est sans dire qu’elle ne le prépare pas au style pratiqué par les Français. Dès le début de « Dissidence », ce sont ainsi des riffs bien Metal et une voix aux tonalités Sludge qui l’accueillent puis Yann change d’intonation pour opter pour une voix plus arrondie, moins écorchée tandis que les riffs se déroulent comme des spirales, puis retour à une rythmique plus lourde, avec une basse vrombissante – une constante sur l’album – et les vocaux se font de nouveau agressifs. Le Verseau est un signe d’eau et, en astrologie, elle annonce un âge d’harmonie, qui, à l’écoute de The Age Of Aquarius, se présente comme une réunion des contraires, ici le Prog et l’extrême. AONE évoque par moments METALLICA, et notamment Lars Ulrich quand il se la joue beau gosse (« Born Dead ») et il est vrai que Yann, tout comme Lars, participe nettement à l’identité du groupe. Arrivé à « Parallel Anthil », les sursauts de violence continuent de surprendre – on serait même tenté de dire qu’ils déstabilisent. Pour autant, la structure des compos s’avère assez répétitive et ce, que les compos dépassent les cinq minutes ou s’approchent des onze. Rien de bien catastrophique et cela témoigne d’une marque de fabrique assez affirmée pour un premier album, ce qui est plutôt rare, mais qui manque de variété et la surprise finit par faire place au prévisible. Le Prog d’AONE a pour lui de ne pas être hermétique, mais s’il est attirant, il lui manque ce petit quelque chose qui le rendrait attachant. Le titre éponyme se termine sur de jolies mélodies à la six cordes mais il faudra au moins une écoute préalable à l’auditeur pour qu’il sache qu’il peut pleinement apprécier ce moment de plénitude qui ne sera pas troublé par une nouvelle éruption de testostérone. Un album à découvrir.