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HEADLINE (FRA) - Didier Chesneau (Oct-2003)


Ce dimanche (19/10/03), je me suis entretenue avec Didier Chesneau, guitariste du groupe français Headline, à quelques heures de leur concert à l’Elysée-Montmartre où ils ouvrent pour Symphony X...

Line-up
: Didier Chesneau (guitare), Aymeric Ribot (claviers), Sylvie Grare (chant), Dirk Verbeuren (batterie), Christophe Babin (basse)

Dicographie : Escape (1997), Escape Thru The Lands (1998), Other Voices (1999), Duality (2002)


Metal-Impact. Metal-Impact. Bonjour Didier, bon, commençons par le commencement, la création d’Headline, ça s’est passé comment ?

Didier Chesneau. On existe depuis fin 94, première mouture. On vient de sortir il y a 8 mois notre troisième album.
MI. “Duality”
Didier. C’est ça, “Duality”, c’est le troisième. Le premier qui s’appelait “Escape” est sorti en 97, chez Brennus à l’époque. Ensuite on a sorti “Voices Of Presence” en 99 chez NTS. Il a réédité “Escape” parce qu’entre temps, sur “Escape”, on avait fait une tournée acoustique sur une trentaine de FNAC. Et, vu que les gens avaient bien aimé, on avait sorti un album acoustique, “Escape Thru The Lands”, qui est en fait le même que l’autre mais en acoustique, et où il y avait des covers (reprises) en plus. On faisait “Silent Lucidity” de Queensrÿche, un titre de Yes en acoustique et il y avait 2 titres live. Olivier Garnier de chez NTS a sorti “Escape” en version collector avec les deux albums, la version acoustique et l’autre. Et là, “Duality” qui est sorti fin 2002.

MI. Et au niveau line-up ?

Didier. Au niveau line-up, ça a seulement changé entre “Escape” et “Voices” puisqu’on a changé de batteur et de clavier. Hormis là, pour cette tournée-ci, parce que notre batteur habituel, c’est Dirk Verbeuren qui joue aussi dans un groupe de Death qui s’appelle Scarve. Et là, il est en studio avec d’autres projets. On a su y a pas si longtemps qu’on partait en tournée avec Symphony X. Donc, on a un autre batteur pour cette tournée, Anton, qui est Russe et qui joue dans un groupe de Speed Metal symphonique, Magic Kingdom.
Moi, j’ai un studio d’enregistrement, je fais aussi de la production, des choses comme ça, et je travaille avec eux. C’est moi qui ai produit leur deuxième album. Comme on cherchait un batteur pour nous dépanner sur la tournée, on est allé taper chez les copains.

MI. Ca a été une volonté dès le départ d’avoir une chanteuse ou ça s’est fait comme ça ?

Didier. En fait les premiers groupes que j’ai fait, j’avais un chanteur, un peu comme souvent dans ces styles-là, une voix très haute. Et puis on a eu des problèmes de planning. En studio, j’avais croisé Sylvie Grare qui était dans un groupe qui s’appelait Cristal, qui faisait du Nightwish avant l’heure puisqu’en fait, elle a un bagage classique. Cristal, c’est une sorte de Rock FM avec une voix lyrique.
Ils étaient venus faire une maquette à l’époque dans mon studio. On s’est croisé comme ça. Après, j’ai arrangé des guitares pour ce groupe et à un moment, on s’est dit, “ben tiens, on va mélanger tout ça” et puis voilà. Pour justement avoir quelque chose de différent. A la base, elle a un background classique, genre Kate Bush. On voulait mélanger les choses. Plutôt que de prendre un chanteur qui chante comme une nana, on a pris une fille directement. Comme ça, on serait pas emmerdés. [Rires]
C’était vraiment un choix. Enfin, y a des gens des fois que ça choque, parce que c’est pas aussi puissant qu’un mec mais je trouve que ça a une autre couleur. Surtout qu’elle part aussi bien sur des voix classiques que Rock traditionnel, sans tomber dans des choses lyriques tout le temps comme Nightwish. On essaie de mélanger un peu les différentes couleurs de voix.

MI. Justement, on pense à des groupes comme par exemple Nightwish, vous en jouez comment, vous, de ce personnage féminin ? Vous le mettez très en avant ?

Didier. En fait, ça dépend un peu des albums. Je ne pense pas qu’on en joue plus que ça mais la perception des gens est différente. En fait, quand on a sorti “Escape”, les premières choses que j’avais faites pour Sylvie, c’était plutôt du Hard mélodique, assez Power mais mélodique. Toute la vague de “Escape”, y en avait que pour elle. C’était vraiment la chanteuse et puis bon, nous, on était derrière à faire notre taff. Pas de problème majeur. C’était vraiment la chanteuse, le groupe derrière.
“Voices”, c’était un album un peu plus progressif, où il y a beaucoup plus de parties alambiquées, un morceau d’un quart d’heure… Et là, ça a été l’inverse, ça a été le groupe. Et c’est vrai que du fait que la musique était beaucoup plus fournie, la voix se mettait moins en valeur naturellement. Donc là, elle passait plus en arrière par rapport à la musique.
Et sur “Duality”, on est volontairement revenu à un équilibre. On a vu, surtout par rapport à la tournée qu’on avait fait sur “Voices”, la réaction des gens quand on a simplifié certains passages. On avait vraiment une interaction. Et là je pense qu’on a un mélange.
C’est pour ça que, des fois, on est assimilé progressif mais on a beaucoup moins de parties alambiquées ou de parties instrumentales que peut avoir Dream Theater ou des choses comme ça. Nous, on a voulu rester sur un format de chanson. Ce sont des chansons quand même de 7 minutes ! Mais on en joue. A la base, on fait pas spécialement du néoclassique, mais on a emprunté des choses de Beethoven, par exemple. On essaie vraiment d’illustrer les textes avec la musique. Pour ce morceau-là, dans ces textes, elle fait un espèce de cauchemar, elle doit perdre un sens. Elle ne sait pas lequel. Donc, elle passe en revue tous les sens et elle décide que si elle devait garder un truc, ce serait l’audition, qu’elle pourrait pas être sourde. A ce moment-là, on entame la “Sonate au clair de lune” ; les textes se renversent et parlent de handicap. En fait, elle découvre qu’elle est handicapée. Beethoven était handicapé, il était mal entendant, à côté de ça il nous a laissé des œuvres musicales qui portaient. Et là, justement, le fait d’avoir une chanteuse, ça permet d’avoir cette sensibilité-là –qu’on aurait peut-être pas avec un mec. De faire la “Sonate au clair de lune” avec un chanteur, ça aurait peut-être pas le même impact. Donc nous, on en use comme ça.

MI. Tu me dis que vous n’êtes pas un groupe de prog. Alors, vous vous définissez comment ?

Didier. On se définit pas, nous [Rires]
Les groupes progressifs, pour nous, ça va être Yes ou Dream, et c’est beaucoup plus technique que nous, beaucoup plus alambiqué. C’est vrai que nous, on nous met souvent aussi dans la case Queensrÿche, sur certaines choses. Je veux dire, c’est plus des ambiances dans des morceaux. Maintenant, les gens, ils appellent ça comme ils veulent ; l’essentiel, c’est qu’ils s’y retrouvent. C’est vrai que c’est pas facile de se définir. Et puis, ça dépend des albums. On essaie d’illustrer des choses avec la musique ; après ça varie, la perception des gens est différente. Pour certains, progressif, ça veut dire qu’il faut qu’il y ait des breaks de 15 minutes tout le temps à la Dream Theater. Dans “Voices”, on a des choses comme ça. En concert, on s’amusait à les jouer mais on n’arrivait pas à faire partager ça aux gens, et le but c’est quand même le message des textes. On a essayé de faire attention sur “Duality”, justement, pour que les gens ne se disent pas “ça y est, on est partis pour trois minutes de solo”. Pour moi c’est ça, la perception du progressif, c’est des ambiances. D’ailleurs, quand on en revient aux origines, que ce soit Yes ou Genesis, c’est plus des ambiances, c’est pas forcément des parties techniques. Dans “Duality” il y en a un peu, quand la musique nécessitait d’avoir un truc, mais pas trop visible, en tout cas pour le grand public. Les musiciens vont toujours s’en rendre compte, mais le grand public va pas forcément se rendre compte si c’est un truc où on a changé trois fois de mesure. C’est pas son problème. Si ils écoutent une chanson, ça leur plaît ou ça leur plaît pas, ils sont touchés ou pas. Enfin, nous, c’est notre conception des choses.

MI. Tu parles du message, quel est-il ?

Didier. Des fois, on a des bouts de musique et Sylvie, ça lui donne une idée pour écrire le texte ou alors, c’est un thème. Par exemple, l’histoire de Beethoven, c’est venu de deux choses. C’est venu d’une discussion entre le batteur et Sylvie qui avaient envie de faire quelque chose sur le handicap, où en tout cas cette idée que certains handicapés en arrivaient à dépasser les autres sur d’autres points. En plus, quand on a fait la tournée de “Voices”, qu’on jouait avec Vanden Plas, à Bordeaux, de la scène, on voyait des grands cercles dans le public. Et on se demandait, “les gens qu’est-ce qu’ils font ?” On voyait pas avec les lumières et à la fin du concert, y a un mec qui vient nous voir en fauteuil roulant pour nous faire signer l’album et puis pour nous remercier. Il disait “merci, je me suis bien éclaté”. Et là, on a compris. Ce qu’on avait vu, c’était le mec qui faisait des cercles avec son fauteuil. Et ça nous a touchés. Bon, on veut pas revendiquer quoi que ce soit mais on essaie juste de poser des idées et puis si les gens sont touchés par ça.
Sur “Voices”, il y a une trilogie qui dure un quart d’heure, trois morceaux où ça parle un peu de croyances, de religions. Mais, on ne pose pas de jugement. C’est souvent traité avec le regard de Sylvie qui va dire, “voilà, moi par exemple, sur ce thème-là…” Pour la première partie du morceau, on avait une idée Sylvie et moi, j’avais à peu près la musique et elle l’idée des anges gardiens, etc. Dans ce premier morceau, elle est complètement athée et elle se rend compte que parfois on a des perceptions, des intuitions. Le deuxième, elle est propulsée dans un combat entre le bien et le mal. Parce qu’on ne peut pas nier qu’il y a toujours, de toute façon, cette chose-là. Et puis dans le troisième, elle se dit que peu importe la religion, si ça lui permet d’avancer. C’est toujours par rapport à une expérience personnelle où elle va dire ce qu’elle pense. Les idées en tout cas peuvent venir de pas mal de choses, d’un film… Beethoven, c’est venu de Ludwig Von B. Moi, c’était là où j’ai eu l’idée de la “Sonate au clair de lune” parce que je voulais pas faire un truc néo-classique. C’est là où c’est délicat parce que si tu fais un truc néo-classique à fond, tu te dis, bon allez, on va faire un truc super technique. Nous, ce qu’on voulait vraiment, c’était le message. Dans le film, y a un moment où il est trahi. Au début du film, il veut se marier avec la fille d’un ponte local. L’autre veut pas parce qu’il paraît qu’il est sourd donc il pourra pas faire de musique et il va être fauché comme les blés. Du coup, il a un caractère très austère parce qu’il veut pas montrer sa surdité et ils lui tendent un piège dans le château. Il va pour essayer un super piano. Le père de sa future fiancée est planqué derrière un mur et on voit par un trou dérobé qu’il ferme le piano, qu’il colle son oreille dessus et il commence à jouer la “Sonate au clair de lune”. Et le beau père s’aperçoit qu’il est vraiment sourd. Tu vois, il y a ce côté trahison et détresse et ça, ça a donné le morceau. Donc là, on a fait le joint entre la personne qu’on avait vue à Bordeaux, l’idée qu’avait Sylvie de faire un truc sur les cinq sens et le film en se disant “tiens, là on pourrait peut-être faire un rapprochement avec un truc de Beethoven”. C’est un bon exemple pour ce qu’on voulait faire passer...

MI. Donc, c’est plutôt Sylvie qui a les idées de textes… Vous avez des rôles assez définis ?

Didier. Oui, de toute façon, c’est elle qui écrit tous les textes et en grande partie, c’est elle qui a les idées mais ça se discute souvent. Elle a l’idée directrice, après, selon qui a écrit le morceau, on voit aussi ce qu’il a voulu faire passer. Mais ça dépend du morceau en fait, y a pas de loi.

MI. Dans la composition, vous partez des textes ou de la musique ?

Didier. Il y a des fois où on a la musique d’abord. Par exemple, le titre “Exorcist” qui est sur le dernier album, lui est né de la musique. Dans ce truc-là, y a un thème qui nous faisait un peu penser à l’Exorciste ; donc le titre de travail, c’était ça. Vu que le thème de l’album, sans que ce soit un concept, c’était un peu la colère sur pas mal de choses, là par exemple on a fait un truc par rapport au hard rock, le côté satanique. Le refrain, c’est “Exorcize me” et c’est le nom du morceau. On voulait simplement parler de possession, dire que dans le passé, quand on comprenait pas quelque chose, c’était forcément de la sorcellerie. Maintenant, on a d’autres formes de possession qui peuvent être la télé… Souvent la plupart des textes sont à double sens. Mais là, par exemple, le fait que j’ai donné ce titre-là de travail, ça a inspiré Sylvie qui a fait un roman autour. Y a pas de loi, ça peut venir de pas mal de choses.

MI. Y’a t-il des influences que vous revendiquez ?

Didier. On vient tous d’horizons assez différents. Moi, je suis plus Hard Rock pour avoir écouté ça quand j’étais môme. Aymeric, le clavier, il a un cursus classique donc lui aime bien des choses comme Toto. Enfin, quand il est arrivé avec nous, ce qu’il écoutait de plus dur, c’était Toto et Dream Theater. Notre batteur, lui, vient vraiment de l’extrême. Dirk aime plutôt tout ce qui est Black Metal, Death Metal, des choses un peu techniques. Christophe, lui aussi, a un background entre les choses instrumentales et un peu de Metal. Et Sylvie vient du Hard Rock, elle aime bien tout ce qui est Queensrÿche, Yes, Malmsteen, pour le côté classique, ça doit être le premier qu’elle a découvert qui a des similitudes avec ce qu’elle connaissait au départ. Le dénominateur commun pour Christophe, Sylvie et moi, c’était Queensrÿche.

MI. Vous ouvrez ce soir pour Symphony X, ça vous fait quoi, vous vous sentez comment ?

Didier. Ben, on est contents parce que c’est un peu l’objectif de “Duality”, on veut ouvrir la porte en Europe. C’est une super opportunité, de faire la tournée européenne avec eux. Déjà, c’est un groupe qu’on aime bien, on est sur le même label, NTS, et c’est vrai qu’on fait des belles salles. C’est l’occasion de découvrir les gens. Avant l’été, à Londres, avec Evergrey on a eu un accueil terrible. Toutes les chroniques étrangères sont vraiment très très bonnes. Donc là, c’est l’occasion d’aller jouer dans des pays où, pour l’instant, on était pas distribués. Le fait qu’on aille avec Symphony X, ben, ça y est, on est distribués. Ça fait avancer. On est ravis.

MI. C’est essentiellement ça que vous attendez de cette tournée ?

Didier. Oui. Après, c’est vrai qu’à l’étranger, ils connaissent parfois le nom du groupe mais ils ne trouvent pas le disque. Là, ça permet de faire ça. Et puis après, y a le côté sympa de l’histoire, partir avec un groupe… En plus ils ont l’air adorables donc je pense que ça va très bien se passer.

MI. Vous partez pour combien de temps ?

Didier. Ça fera pas tout à fait trois semaines. Il y a 17-19 dates, je crois, quelque chose comme ça.

MI. On parlait de label tout à l’heure, ça a fait une grosse différence de passer chez NTS ?

Didier. Ça en a fait une pas forcément où on l’attendait. Mais oui, ça fait une grosse différence. Ça fait une différence de niveau, essentiellement. Parce qu’en général, les gens, quand tu es chez NTS, ils vont tout de suite t’associer aux autres groupes qui y sont distribués. C’est là où c’est chaud. Parce que nous, on est arrivés, on avait deux albums. Il a fallu qu’on bûche pour arriver au niveau de Stratovarius, Bruce Dickinson… de gens qui ont 8, 9 albums. Et la marche est haute. C’est là où il y a une différence.
Après t’as tout le côté, effectivement, où ça bosse extrêmement bien, tu vas avoir ta promo… t’as plus de soucis sur l’aspect pratique des choses. La contrepartie, c’est qu’il faut que tu sois au top. C’est bien, parce que c’est motivant.

MI. C’est vrai que lorsque l’on voit un album estampillé "NTS", ça donne forcement une idée du style pratiqué par le groupe…

Didier. Je sais que lorsque nous sommes arrivés, “l’erreur”, plus ou moins, qu’on a faite (en tout cas sur scène) c’est quand on a défendu “Voices”. Surtout sur la première tournée (parce que l’on a fait les deux tournées avec Vanden Plas) on a essayé de se concentrer sur nos morceaux, de jouer le plus correctement possible. On avait laissé un peu de côté l’aspect show, l’aspect interaction avec les gens et après quand tu te retrouves avec des groupes comme Stratovarius, tu te rends compte que ce n’est pas que ça. Les gens sont là pour voir un spectacle. C’est un métier où, quand tu as la chance de te présenter dans des salles de concert où t’as un son correcte, où tout est bien organisé, c’est déjà une grande chance. Alors, t’as pas tellement le temps de te pencher sur le reste. Et c’est en étant là qu’on a compris qu’il fallait faire attention à plein d’autres choses qui ne nous avaient pas effleurées sur le moment. Déjà si on jouait les morceaux comme il fallait, c’était bien. Maintenant, on essaie de faire qu’il y ait une interaction avec les gens, vraiment de partager le truc. C’est là où forcément, tu es tiré par le groupe qui est au-dessus.

MI. Et vous vous sentez plus un groupe de studio ou un groupe de scène ?

Didier. Je pense que c’est sur scène qu’on s’amuse. A la base, je dirais que pour moi, vu que c’est mon boulot, forcément, le studio est une partie importante. Quand tu fais des chansons où tu veux des échanges avec les gens et que t’arrives à les faire réagir, c’est vraiment plaisant. Si ils arrivent à comprendre ce que tu veux leur faire passer, c’est autre chose que d’être enfermé dans un bocal fermé, où tu es tout seul devant l’instrument. La musique, que tu sois en studio ou sur scène, quand tu as en plus le répondant, que les gens te comprennent, c’est le bonus.

MI. C’est aussi pour ça que vous avez choisi de chanter en anglais ? Pour passer le message au plus grand nombre ?

Didier. Oui, tout à fait. Et puis, ça permet qu’il y ait une ambivalence sur certains morceaux qui est plus difficile en français, qui est faisable mais beaucoup plus difficilement. Là, on peut jouer le sens premier, très facile, et y a toujours un double sens qui est possible parce que la langue anglaise est à tiroir. On peut dire plusieurs choses, ce qui n’est pas forcément le cas en français. C’est plus difficile à faire sonner…
MI. Cela implique d’avoir une bonne maîtrise de l’anglais...
Didier. Sylvie joue là-dessus. Par exemple, sur “Duality”, il y a un morceau qui s’appelle “for those who die” où le refrain c’est “pas de pitié pour ceux qui meurent”.
MI. [Rires] oui, dis comme ça…
Didier. En effet la réaction, ce qu’elle espérait, c’était ça. Après elle explique : quelqu’un qui décède, soit il est croyant et on peut supposer qu’il est heureux, soit il n’est pas croyant et il ne se passe rien. Dans tous les cas, ceux qui ont besoin d’être encadrés, c’est ceux qui restent, ceux qui ont de la peine. Donc, ça sert à rien de pleurer pour ceux qui sont partis parce que, soit ils vont bien, soit il ne se passe rien, donc pas de pitié pour ceux qui meurent. Tu vois, ce texte c’était difficile à faire en français, par exemple. Elle joue beaucoup sur ce genre de contraste. L’anglais lui permet de jongler avec tout ça. C’est aussi pour ça.

MI. Des projets d’avenir après la tournée ?

Didier. On a encore d’autres dates. On va jouer certainement avec After Forever, on a une date à Rouen, des festivals en Belgique, pas mal de choses comme ça. Et l’an prochain, on va bosser sur le nouvel album pour qu’il sorte en fin d’année 2004.

MI. Vous enregistrez en France ?

Didier. Oui, vu que j’ai un studio à côté de Paris, un peu avant Dreux. Je produis des groupes. Olivier de chez NTS a un peu poussé pour que ce soit moi qui produise. On était pas super sûrs que ce soit ce qu’il faille à notre musique et puis… C’est bien de coproduire parce que ça te permet d’avoir un alter ego, à côté. Quand il y a quelque chose que tu ne veux pas dire à tes potes, c’est lui qui le dit [Rires] Ça m’arrangeait bien comme système. Après, on devait coproduire avec Tommy Newton, qui a fait Ark. Mais on a eu des problèmes sur “Duality” qui ont fait qu’on a décalé l’enregistrement ; Tommy n’était plus libre et Olivier a dit “bon allez, t’as plus le choix, tu t’y colles”. Finalement, par rapport aux deux autres qui avaient été faits avec Robert Kohlmeyer, les gens préféraient grosso modo la production de celui-là. Donc, à un moment, j’avais l’impression que j’aurais du mal à me dépêtrer de cette histoire-là. J’adore ça c’est pas le problème mais bon c’est vrai que composer, jouer et produire, c’est beaucoup de choses ! C’est plus facile de diriger un groupe dans lequel t’es pas musicien parce que c’est des gens qui viennent pour travailler avec toi. Tu leur donnes des conseils en personne extérieure. Dans le groupe, c’est plus dur de dire à un des musiciens “y a ça ou ça qui va pas”. C’est vrai qu’on a passé le cap de l’ego ; et même eux préféraient que ce soit ça. Ça nous permet aussi de mettre le budget sur autre chose.

MI. Déjà des idées de création pour le prochain ?

Didier. On sait déjà à peu près où on va aller. Grâce à “Duality”, cette année, on a eu deux awards par le lectorat de Hard Rock Magazine. On a eu Meilleur Groupe Français et Meilleur Clip, ex æquo. Ça fait plaisir. On est en train de bosser sur une histoire. Ce sera peut-être pas pour le prochain album. On est en train de travailler sur un opéra rock, mais toujours pas quelque chose de trop progressif. Tu vois, on veut vraiment qu’il y ait une interaction. Va y avoir des écrans, des choses qui vont se passer sur scène. On est en train de travailler à un spectacle comme ça avec l’équipe qui a réalisé le clip.

MI. Vous allez y inviter des gens ?

Didier. Peut-être que oui. Je ne sais pas. Si ça se monte, ça ne va pas forcément être dans un cadre Hard Rock. Je crois que ça va plus être dans un cadre de Era plus rock que dans un opéra. C’est plus le côté de communiquer, d’ouvrir. Sur l’album acoustique, on s’était déjà amusé à faire ça, avoir un champs d’action musical qui permet de toucher à plusieurs styles de musiques. Donc, ce sera rock, ça c’est clair, mais peut-être pas forcément Hard Rock tout le temps.
Là, on a commencé à démarcher avec des promoteurs. Ils sont intéressés par un opéra rock pour un public plus jeune que les comédies musicales classiques. Il y aura probablement des invités parce que, musicalement, on aura besoin d’autre chose que le groupe. Enfin, on travaille sur l’idée.

MI. Merci pour l’interview, bon courage pour ce soir.

Didier. Ouais, on va essayer de faire un bon concert ! Allez, je vais aller retrouver mes petits camarades.


Ajouté :  Mercredi 29 Octobre 2003
Intervieweur :  Kandra
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