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LES PORTES DE JANUS : Anatomies De Serial Killers (2011)





Auteur : Ian Brady
Traduction : David Perez
Langue : Français
Parution : 14 mars 2011
Maison d'édition d'origine : Feral House
Maison d'édition Française : Camion Noir
Nombre de pages : 502
Genre :
Dimension : 15 x 21 cm
ISBN-10 : 2357791152
ISBN-13 : 9782357791152






Les éditions Camion Noir nous ont toujours habitués à des ouvrages borderline (cf, Soleil Noir, et plus généralement, tous ceux traitant du Nazisme, quel que soit l’angle choisi…), que ce soit au niveau du thème choisi, que de la façon de le traiter.
Mais nous allons aborder dans cette chronique un cas épineux. Car si un nombre incalculable d’ouvrages ont été rédigés sur les tueurs en série, que ce soit par des policiers, en activité ou non, des juges, des familles de victimes, des victimes survivantes elles mêmes, des avocats, ou encore des psychologues/psychiatres, il n’y en a qu’un seul qui ait jamais été écrit par un tueur lui-même.
LES PORTES DE JANUS.
Ce livre a en effet été pensé et couché sur papier en captivité par Ian BRADY, le fameux « Tueur de la Lande ». Soit, pour les néophytes en criminologie, le second tueur en série le plus connu d’Angleterre après l’éventreur de Whitechapel. Avec un « palmarès » - vous me pardonnerez là cette comparaison un peu limite – de cinq enfants de 10 à 17 ans kidnappés, torturés et assassinés, il faut avouer que la carte de visite du sieur Brady – et de sa complice, la non moins psychopathe Myra Hindley – est assez fournie.
Inutile de résumer ici le parcours de Brady, car là n’est pas le propos. Ni le mien, ni celui de ce livre. Et si un résumé de son histoire est offert en prélude, c’est uniquement à des fins introductifs, pour que le lecteur comprenne bien à qui il a affaire.
Le but avoué est en effet d’offrir aux lecteurs une mise en abyme fantastique et unique en soi. Le point de vue d’un tueur sur ses propres méfaits, et par extension, l’application de cette auto-analyse pour expliquer le modus operandi et la personnalité de quelques uns de ses « confrères » les plus illustres.
Découpé en trois parties inégales en volume et en intérêt, LES PORTES DE JANUS ne lasse jamais, et reste fascinant de bout en bout. Mais il a aussi cet incroyable pouvoir de rendre mal à l’aise tant les propos de son auteur laissent parfois dubitatif. Par leur véracité partielle, et leur bon sens dérangeant. Le postulat de départ est simple. La question, qui parait lénifiante au premier abord, devient beaucoup plus complexe au fur et à mesure de la lecture, avant de poser un cas de conscience lourd de conséquences.
L’homme est il à même de juger les tueurs tels que Brady, en toute honnêteté, ou plus exactement, en a-t-il le droit ?
Si tout un chacun se réserve le droit d’une réponse immédiate et catégorique, je dois avouer que cette interrogation m’a laissé perplexe.
Car en effet, il m’est impossible de penser un seul instant que Brady tente de justifier ses actes pour obtenir quelle que clémence que ce soit. Il a lui-même réclamé à de nombreuses reprises à ce qu’on l’exécute, et considère sa vie finie depuis longtemps. Nihiliste convaincu, on ne décèle aucun effet de manche dans sa prose, et c’est bien ceci qui nous place en porte à faux. Il analyse ses crimes avec le détachement d’un anthropologue, la froideur d’un psychiatre, et nous place de fait face à nos propres démons.
De ce fait, toute la partie centrale relative à ses propres agissements est assurément celle qui vous captivera le plus, si tant est que vos centres d’intérêts soient sensiblement les mêmes que les miens. Non que la prose de Ian soit d’une éloquence rare (le suremploi d’épithètes et la construction lourde sont souvent pénibles et inutiles), et on a souvent l’impression que Brady souhaite se faire passer pour ce qu’il n’est pas, à savoir un biologiste (dans le sens le plus littéral du terme) érudit et pertinent.
Non, le véritable graal est à chercher dans le fond des écrits, plus que dans leur forme. Car si Ian aime à comparer les tueurs en série aux politiciens, avocats, juges, hommes d’affaires, il faut lui admettre une certaine légitimité dans ce vecteur. Ce sont des gens qu’il a lui-même affronté, directement ou pas, lors de sa courte existence d’être « humain » en liberté.
Alors certes, me direz vous, même si ces catégories d’hommes sont loin d’être au dessus de tout soupçon, même s’ils ont commis pour quelques uns beaucoup plus d’exactions que certains prisonniers détenus dans des geôles pour le restant de leurs jours, peut on toutefois les placer sur le même terrain qu’un assassin d’enfants, qui se complaisait dans la gratuité et la violence inouïe de ses actes, tout en rejetant la faute sur une société qui – soit disant - ne le comprenait pas ?
Je ne pense pas.
Mais là où Ian devient plus pertinent, c’est en affirmant que nul n’est « pur », et que nous cachons tous en nous une part de ténèbres, qui ne demande qu’à ressortir à la moindre occasion. Et que le simple fait de nier l’existence de cette « double personnalité », d’une part ne l’annihile pas, et ne fait pas de nous des gens « meilleurs ».
Il est vrai que la loi, beaucoup plus que la morale, est l’ultime garde fou de ceux qui se sentent prêts à passer du côté de ceux qui agissent et ôtent la vie. La perspective de finir en cellule pour une période relativement longue, de se voir couvert d’opprobre par le plus grand dénominateur commun, empêchent nombre d’entre nous d’éliminer ceux qu’ils jugent « nuisibles ».
Faites tomber le rempart légal, et vous aurez face à vous une foule d’assassins en puissance.
Tel est le propos, et complètement pertinent, de Ian Brady.

La seconde partie du livre, beaucoup moins enrichissante d’un point de vue analytique, n’apporte rien à l’ouvrage, contrairement à ce qu’aimerait croire son auteur. Ses digressions sur certains des plus fameux bouchers que le monde ait connu, est anecdotique, et surtout, terriblement prétentieuse. En effet, comment accorder la moindre valeur à une analyse à posteriori, qui de plus, n’offre aucun élément réellement concluant d’un point de vue médico-légal ou même psychanalytiquement ? Quel intérêt de dissocier les psychopathes des psychotiques, quand on sait que les deux concepts sont étroitement liés, et de plus, qu’ils interagissent constamment, ceci dépendant des circonstances dans lesquels les meurtres sont commis ?
La seule réussite est de montrer sous leur vrai jour des meurtriers, et de fait, de démystifier le culte absurde des Serial Killer, et de les ramener à une dimension humaine et réaliste, loin de toute idéalisation tragique et romantique. Car comment vénérer et s’identifier à des psychopathes aussi lâches, et, contrairement à ce concept de pseudo liberté du tueur tant vantée par Brady, prisonniers de pulsions sadiques dont ils ne pouvaient s’échapper qu’en les assouvissant ?
De plus, le détachement emprunt d’ironie condescendante employé par Brady accentue cette impression pathétique, et ce regard semi amusé qu’il porte sur ses « collègues », les rend encore plus pitoyables, quant aux rares concessions qu’il peut leur accorder, elles sont teintées de second degré au pire, ou simplement factuelles pour le meilleur. Ainsi, Bundy, Gacy, Lucas, Pranzam (le meilleur chapitre, décrit avec la distanciation nécessaire, au point qu’on prendrait presque ce maniaque en sympathie…) redeviennent ce qu’ils n’auraient jamais du cesser d’être, des assassins sans scrupules, sans excuses, sans motifs.

La postface laisse par contre un arrière goût amer. Elle parait si incongrue, comme rajoutée in extremis pour contrebalancer les postulats énoncés auparavant, et leur apporter un contrepoids moral. Oui, Ian Brady et Myra ont infligé les pires supplices à des enfants. Oui, c’est une abomination. Tout le monde en est conscient. Alors pourquoi emprunter un ton emphatique pour le souligner une fois de plus, comme s’il fallait bien garder en mémoire toute l’atrocité de leurs actes, et de tous ceux qui en commettent de tels ?

Quoiqu’il en soit, LES PORTES DE JANUS au final, atteint son but. Choquer, déranger. Offrir une réflexion à tous ceux capables de se remettre en question et d’assumer leur statut initial de bête sauvage. Du moins partiellement. Peu importe que Brady ne soit qu’un tueur en série parmi les autres, peu importe la cruauté de ses actes, il ne cherche pas la sympathie, la commisération, et encore moins la pitié. Et peu importe aussi que ce livre aurait du paraître signé d’un alias, c’eut été, à la rigueur, un gimmick. Si vous le lisez sans être troublé et confus, c’est que vous êtes soit quelqu’un de réellement vertueux, si tant est que cela existe encore, soit un hypocrite, comme tant d’autres. J’ai été troublé. Parce que cette pulsion, ce besoin d’envoyer balader la société, ses us, ses coutumes, ses lois, ses dogmes, sa morale judéo chrétienne appliquée à des fins d’asservissement, je l’ai eue, plusieurs fois. Mais comme la grande majorité d’entre vous, elle est restée larvée, à l’état de fantasme.
Et j’encouragerai ceux d’entre vous prêts à y céder un jour à vous souvenir de ceci.

Après la mort de Lesley Ann Downey, 10 ans, sa mère a pu voir certaines photos que les deux criminels avaient prises d’elle. Nue, attachée sur un lit, bâillonnée. Avec ce regard éteint, résigné à la souffrance. Elle a aussi eu le « privilège » d’entendre le son s’échappant de la bande magnétique qui avait capté toute la scène de torture, physique et morale. Les questions de sa fille, les « pourquoi ? », les « arrêtez ! », les « pitié ! ». Je pense que ceci est presque pire que si elle avait assisté à sa mise à mort en direct.
Elle a perdu son enfant, en sachant à quel point celle-ci avait souffert. Fermez les yeux, et imaginez-vous à sa place. Et tout ça pour quoi ?

Parce que deux individus avaient simplement décidé de ne plus vivre selon les règles.


Ajouté :  Mercredi 20 Avril 2011
Chroniqueur :  Mortne2001
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