CALIGULA (be) - Greastets Hits (2013)
Label : Dooweet Records
Sortie du Scud : Février 2013
Pays : Belgique
Genre : Metal
Type : Album
Playtime : 12 Titres - 48 Mins
Vous êtes branché CARNIVAL IN COAL, alors restez avec nous au risque de disjoncter... et arrête ton char Ben-Hur, juste le temps de goûter une galette en forme de disque parabolique Greastets Hits qui enseignera la déraison à tous les agités du bocal.
Ave César, ceux qui vont mourir te saluent, Ave Caligula, ceux qui vont t'écouter te saluent aussi, y a pas de raison.
Côté visuel, et sur scène, vous constaterez que CALIGULA est imprégné de l'univers des péplums aux décors fantasmagoriques et aux pornos orgasmiques à tête de Mickey aussi outrageants que la tête de la statue de l'empereur Caligula affublée d'un chapeau pointu et d'une langue de belle-mère illustrant la pochette de l'album. Nos toqués défroqués du royaume de Belgique ne respectent décidemment rien, ils veulent nous imposer une monarchie du n'importe quoi et de la démesure livrée en kit sans mode d'emploi. Leur prouesse, leur inconscience, le tout dans l'inconstance, c'est de vouloir mettre cela en musique, du Nawak Metal que ça s'appelle, histoire de caser un "w" et un "k" dans leur scrabble pour se faire un max de points. Pris par le ronronnement de la redondance musicale des albums que l'on peut parfois chroniquer, on se surprend à dresser l'oreille comme un Goopy à l'arrivée de sa maîtresse. Curiosité nourrie par un sentiment de nouveauté, d'originalité comme je l'ai éprouvé il y a peu avec RUSSKAJA et son album Energia.
CALIGULA, tout est parti de la croisade de 2007, avec Michel Debois (EXCAVATED), basse, et Stéphane Hauwaert, guitare, qui se lancèrent dans la construction d'un cheval de Troie en allumettes, histoire de mettre le feu au genre musical de bon aloi qui faisait la loi.
Sébastien Dispas (MACTABIS), centurion dans la légion, fort à bras, fiché par la police, s'est proposé pour frapper sur les gamelles. Laurent Wallraf qui soignait sa salmonellose dans un sanatorium avant de finir dans une distillerie de rhum pour chauffer sa voix, est venu prêter ses cordes vocales au combo en prenant le soin de les numéroter de crainte de ne pouvoir les récupérer. Il avait à faire avec des gredins sans scrupules, de la pire espèce, prêts à profaner les fondamentaux musicaux. Et Catherine ? eh ! bien Catherine Seba...se barre après l'album Not Too Short To Be Great. CALIGULA privé du charme féminin, noyé dans un chagrin incommensurable non remboursable, trouve une planche de salut auprès de Julien Cathalo (ex-CARNIVAL IN COAL) qui sait toujours garder la tête au-dessus de l'eau avec son synthé amphibie.
Comme CALIGULA n'est pas à une bévue près, en juin 2013, ils sortent, en violation de toute règle de bienséance, leur deuxième méfait Greastets Hits, payé au black, qu'ils enregistrent dans l'antre du studio Blackout Multimedia de Bruxelles avec Jérémy Béziers (EMPTINESS, ENTHRONED), qui décidemment ne craint pas les représailles, déjà qu'il refuse de payer l'impôt révolutionnaire.
CALIGULA, avec ce nouvel album, bien qu'originaire de Belgique, nous invite à sa table pour déguster ensemble une bouillabaise, non, non, y a pas de faute, je l'ai bien écrit. Les érudits de CALIGULA vous apprendront que la bouillabaise apparaît déjà dans la mythologie romaine, il s'agit de la soupe que Vénus a fait manger à Vulcain pour l'apaiser jusqu'à l'endormissement, dans le but d'aller batifoler avec Mars. Cette référence mythologique n'est pas faite pour nous surprendre car avec CALIGULA ça se termine toujours par des histoires de cul. Eloigner les enfants, et enfermer le chien.
La musique de CALIGULA se décline comme une recette de la bouillabaisse avec des ingrédients qui n'ont ni queue, ni tête, avec le chant clair de Laurent pimenté de growl, la basse de Michel est le liant parfait, le tout baigne dans une soupe thrashy, parfois déjantée, avec un fond de folklore aux airs celtes, aux herbes magiques. Vous avez compris, il faut remuer tout cela, touiller sans modération. Les aficionados de la caldereta de minorque apprécieront une pincée d'Arno Strobl (6 :33, CARNIVAL IN COAL) sur le titre "Francesco", à rajouter au dernier moment pour l'effet de surprise et éviter toute réaction chimique, chimérique. Une musique qui zappe, à nous étourdir, on ne sait plus où on habite ! "Dans ton terrier" répond le rabbit qui se fait aussi en version vibromasseur.
Les titres sont émaillés d'ambiance piano baltringue, d'orgue de barbarie, rien de civilisé dans tout cela. Laurent, chant, en bonimenteur intarissable harangue l'auditeur sur une musique parfois syncopée. Des sonorités baltes s'imposent par moment, voyage multi-culturel faisant voler en éclats les règles établies.
"The X Facteur", en intro, nous vampirise, pour ne plus nous lâcher. L'addiction se confirme avec les titres comme "No Luck, No Glory", "Puzzle In The Haze", pimenté de clin d'œil humoristique d'origine incontrôlée "Fort Adamo" et pourquoi pas "Fort Arno". Pas de code, le Thrash s'emmêle avec la mélodie déjantée sous des airs folks, du viking aux romains, garde-chiourme de gladiateurs. Un circle pit dans l'arène des jeux du cirque.
J'aurai pu terminer avec de l'espéranto mais comme GALICULA latine dans les latrines, le mot de la fin pour cet album sera "Qui habet aures audiendi, audiat" Que celui qui a des oreilles pour entendre, entende !
Ajouté : Jeudi 06 Mars 2014 Chroniqueur : Le Patriarche Score : Lien en relation: Caligula Website Hits: 8052
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