SUBHUMAN (it) - Tributo Di Sangue (2012)
Label : Subsound Records
Sortie du Scud : 19 octobre 2012
Pays : Italie
Genre : Death / Thrash Metal
Type : Album
Playtime : 10 Titres - 39 Mins
L’effet papillon. Un regard devient un amour. Un amour devient un voyage. Un voyage devient l’apprentissage d’une langue. Et les langues rapprochent les hommes. Si je n’étais pas tombé amoureux de cette nana, je ne serais surement jamais tombé amoureux de SUBHUMAN. L’album Profondo Rozzo est maintenant vieux de trois ans. Pourtant, il m’arrive de le repasser. Pas parce que je suis nostalgique, mais parce qu’il est vraiment bon. Et si vous me suivez un peu, vous êtes au courant que le Death / Thrash Metal n’est pas vraiment mon style préféré. C’est dire si cette sortie à considérablement modifié ma perception du genre. Et c’est justement quand le Metal est suffisamment puissant pour faire changer d’avis que je comprends pourquoi je l’aime tant. Il a cette capacité à ouvrir les esprits et SUBHUMAN est probablement un de ses plus fidèles serviteurs. Voilà pourquoi, trois ans après, je suis toujours aux premières loges pour soutenir cette formation intègre. Et Tributo Di Sangue va forcément me donner raison.
Les prémices de « Nutrimi Ancora » font froid dans le dos. Cette compo, qui parle ouvertement de cannibalisme, est une entrée en matière fracassante. Les guitares hystériques de la paire Matteo-Elia se rappellent au douloureux souvenir d’un Profondo Rozzo palpitant. Ce Death / Thrash Metal est incisif, totalement jouissif. Il est loin des carcans, d’une quelconque banalité, d’une bestialité primaire sans la moindre once de réflexion. Et pourtant, je ne peux m’empêcher de trouver ce tour de chauffe plus facile d’accès et plus fluide que ce qu’on pouvait trouver sur le précédent effort. « L’Atroce Scommessa » qui traite de sodomie va me conforter dans cette optique. D’une façon très surprenante, le riff ne prend pas à la gorge comme on pouvait s’y attendre. SUBHUMAN développe une facette plus Heavy, plus groovy de sa personnalité qui me plait terriblement. Et si cette composition est ma préférée, c’est davantage à cause de cette étonnante ouverture rythmique qu’à cause du sujet traité. Pour être franc, j’aime bien les deux. Compromis intéressant entre un Thrash Metal brutalisant et un Death mélodique, la musique de ces Italiens est une perpétuelle révolte. Chaque morceau est thématisé. Ça parle de mafia (« Tutti I Vizi Del Presidente ») comme de Jack Daniel’s (« Il Tuo Nome E Jack »), de prophétie maya (« La Profezia ») comme de religion (« Santo Impostore »), de serial-killer (« In Memoria Di Me ») comme de technologies modernes (« Evoluzione Inversa »). Et le vrai génie dans cette histoire c’est que musicalement, ça colle aux thèmes. Les créations dénonciatrices et critiques sont noires, malsaines. Les autres, moins sérieuses, sont plus distraites et enlevées dans leurs structures, comme par exemple sur « La Profezia », qui bénéficie de lignes mélodiques exotiques et luxuriantes. Il y a une vraie cohérence dans cet album, soutenu par le professionnalisme et la technique exemplaire des musiciens. L’entente entre la virtuosité de Matteo, auteur de solos grandioses, et la spontanéité d’Elia dynamise Tributo Di Sangue. Pendant ce temps, la section rythmique composée par Federico (basse) et Francesco (batterie) évolue sur des bases stables, n’hésitant pas à apporter parfois une fraicheur qui se rapproche de motifs punks. Dans un grand souci de cohésion, j’ai choisi de vous parler de Zula en dernier, puisqu’on garde traditionnellement le meilleur pour la fin. Pour faire simple, cette bestiole est excitée comme une puce. Ses vocaux nerveux et éructés en italien confèrent au Death / Thrash de SUBHUMAN un caractère hyperactif très plaisant, en osmose totale avec l’esprit général de leur œuvre.
Le verdict est tombé. Je ne m’attendais pas à être déçu. Je m’attendais encore moins à être surpris. Il est vrai que la musique de ces Transalpins n’est pas inédite, n’a aucune exclusivité. Ceci étant, ce second album, beaucoup plus recherché que le premier, est une remarquable progression artistique. Je suis loin d’être ultra-sensible à cette frange musicale que je considère souvent comme un fourre-tout inexcusable. Mais SUBHUMAN, à l’instar de quelques exceptions au sein de mes 700 chroniques désormais écrites pour Metal-Impact, a su me mettre à nu.
Grazie raga, siete grandissimi.
Ajouté : Lundi 19 Novembre 2012 Chroniqueur : Stef. Score : Lien en relation: Subhuman Website Hits: 9048
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