BUNKUM (FRA) - And Everything Goes Crazy... (2011)
Label : Mass Productions
Sortie du Scud : septembre 2011
Pays : France
Genre : Punk / Hardcore
Type : Album
Playtime : 11 Titres - 27 Mins
Je sais que vous qui lisez ces lignes, si vous êtes arrivés sur notre webzine, ce n’est pas par hasard. En bon métalleux, vous n’êtes surement pas du genre à tourner les talons quand vous croisez une horde de punks éméchés la nuit dans une ruelle déserte. Moi non plus. Alors ne vous détournez pas de cette chronique sous prétexte de son appartenance musicale. Soyez ouverts à BUNKUM, car eux sont ouverts à vous. Les émanations de pisse de chien et de houblon qui s’échappent de ce disque trahissent involontairement le contexte résolument Punk et Hardcore dans lequel s’épanouit ce quatuor français. Autodérision, humilité, authenticité et sobriété, voilà quelques traits de caractère qui définissent parfaitement l’ectoplasme BUNKUM, même si j’émets encore de multiples réserves sur le dernier. Une chose est sûre, avec ce troisième album répondant au doux nom de And Everything Goes Crazy…, mieux vaut ne pas prendre les choses trop au sérieux. Car ces mecs n’ont aucune autre prétention que de s’éclater. Et ça vous change une journée.
Qu’on soit clair d’entrée de jeu. Ce disque fait du bien là où ça fait mal. Musicalement sans réel intérêt, il présente néanmoins un collectif bien en place, rôdé et nourri au bon grain. Ce n’est d’ailleurs pas très surprenant d’apprendre que Makou, Marol, Aurex et Alex sont des amis d’enfance. Ça dégouline d’amour. C’est beau mais c’est insupportable. Mais là je m’égare. Les fans de bon NYHC (AGNOSTIC FRONT, WARZONE, MADBALL, SICK OF IT ALL, PRO-PAIN) en prendront pour leur grade. Les aficionados de Streetpunk / Oi Music également. Parce que BUNKUM place toutes ces influences dans un shaker et vous sert dès lors son délicieux nectar. Vodka-Martini secoué mais non agité ? Non, pas de place pour la finesse. Picon bière pour tout le monde ! Les compositions sont plutôt courtes. On ne dépasse les trois minutes qu’à une seule reprise. Mais ce n’est pas pour autant que la décoction de BUNKUM est figée et granuleuse. Au contraire, nos quatre Deux-Sévriens aèrent considérablement leur disque en offrant une très grande liberté d’expression aux parties de basse par exemple. Ou encore en introduisant dans leurs brulots expéditifs des chœurs scandés qui évoquent forcément les premiers émois de SICK OF IT ALL (« Too Late »). Aussi, l’intro presque agréable d’un morceau comme « Not This Time » nous prouve que les Français n’ont pas que l’indélicatesse pour moteur. Sans laisser un souvenir impérissable à l’auditeur, And Everything Goes Crazy… se déroule sans accroc, dans une relative bonne humeur, même si quelques créations revêtent dans certaines tournures de riffs des aspects assez sombres et inquiétants (« Gangsta From The Rich Bock » malgré un final à la guitare lead beaucoup plus enjoué). Enfin, le chant de Makou contribue grandement à la « réussite » de ce disque. J’ai adoré son incroyable amateurisme, sa voix complètement niquée qui part dans des tonalités éraillées aux limites du ridicule. Mec, si tu me lis, tu as tout intérêt à prendre cette remarque pour ce qu’elle est : un vrai compliment. Le Hardcore est une musique qui vient du cœur et avec un chanteur qui met ses tripes dans le micro, on ne peut qu’apprécier encore plus la sincérité du style.
Les motherfuckers de BUNKUM sont donc nullissimes musicalement. C’est un fait. Et vous savez quoi ? On s’en branle ! Parce que leur Punk / Hardcore notarié nous fait passer un bon moment. Je vous garantis que quand vous rentrez à la maison après une bonne journée de travail, que vous trouvez votre boite aux lettres souillée d’un courrier du Trésor Public, la meilleure des choses à faire pour reconsidérer la situation avec sérénité, tact et classe, c’est de s’enfiler And Everything Goes Crazy…, un bon demi et d’envoyer tout le monde chier. Radical.
Ajouté : Mercredi 19 Septembre 2012 Chroniqueur : Stef. Score : Lien en relation: Bunkum Website Hits: 8832
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