SWALLOW THE SUN (fi) - Emerald Forest And The Blackbird (2012)
Label : Spinefarm Records
Sortie du Scud : 1er février 2012
Pays : Finlande
Genre : Doom / Death Metal
Type : Album
Playtime : 10 Titres - 66 Mins
Tel un tableau Emerald Forest And The Blackbird propage sur une toile vierge les premières couleurs de l’œuvre de SWALLOW THE SUN. Aux vues de leurs précédents albums ils ont déjà une belle galerie. Chacune de leur pochette se dressant fière et haute annonçait à elle seule la musique qui en découlait. Il en sera de même pour cette dernière livraison.
La troupe venue de Finlande va une fois de plus nous compter de beaux adages. Au creux de l’œil se reflète déjà la forêt d’émeraude survolée de l’oiseau noir, signe que la beauté sera comme à l’accoutumer emplie d’une grande mélancolie. Les dix minutes de cette première piste vont défiler sans embuches dévoilant au passage toutes les caractéristiques qui font la puissance du combo. Un climat naissant d’un bien bel accouplement, la tristesse et la douceur. Même si je me plais à le dire si souvent je tiens tout de même à le rappeler le Doom a des vertus que seuls les esprits sensibles peuvent percevoir. N’est pas Doomeux qui veut. Il faut avoir la capacité de ressentir dans la torpeur et la lenteur, la profondeur des émotions. Ce tempo lancinant berce, malgré les grunts, les âmes esseulées.
La vue obscurcie par le plumage ébène du volatile, c’est grâce à vos oreilles averties que vous pourrez poursuivre votre voyage au cœur de ce paysage peuplé d’arbres et de secrets.
La guitare toujours aussi identifiable de Juha Raivio et Markus Jämsen (guitare) enveloppe la mélodie de cette élégance si fine. Mais comme on peut si bien séduire subtilement ils savent également frapper plus fort avec ce titre aux versants Black parfois : « Hate, Lead The Way ». D’une main de maître ou devrais-je dire d’une voix de maître Miko Kotamäki entonne un chant hargneux avec autant d’aisance qu’il hypnotisera sur « Cathedral Walls ». Notons la présence gracieuse d’Anette Olzon (NIGHTWISH) sur ce morceau, lui donnant un aspect plus cristallin et aérien.
Sur chaque nouvelle piste notre esprit divaguera, se plaisant à imaginer divers scénarios tous aussi dramatiques les uns que les autres parce que oui il faut être réaliste tout de même il y a comme pour toutes leurs œuvres peu de place pour la gaieté, trop peu peut être, et ce n’est surement pas « Labyrinth Of London (Horror Pt. IV) qui suscitera l’inverse. Ceci dit qu’il reste tel quel c’est tout ce qu’on lui demande, une merveille théâtrale où l’on oscille entre l’effusion passionnelle et l’animosité. Là une fois encore le mixe des deux sexes laisse au chant une identité charnelle. Il déversera des breaks instrumentaux d’une force habitée par l’émotion.
Que pourrait bien faire une église au fin fond d’une forêt ? Dans tous les comtes ancestraux des mystères subsistent et « April 14th » nous fera pousser la porte de cet édifice. La composition s’entamera dans le souffle d’errance des âmes vagabondes qui habitent ses vieilles pierres. La résonance de la gratte ajoutera à la froideur du climat, mais ancrera davantage l’intensité, il en sera de même pour le chant parlé.
Pas plus original que les précédents Emerald Forest And The Blackbird porte malgré tout une histoire chargée d’émoi et rien que pour ça, on peut saluer le travail de SWALLOW THE SUN qui a ce pouvoir de nous emmener loin, hors de nos propres frontières ou au plus profond de nous-mêmes.
Ajouté : Vendredi 24 Février 2012 Chroniqueur : Line44 Score : Lien en relation: Swallow The Sun Website Hits: 9826
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