MALARIAH (FRA) - Le Kobus à Marlenheim (16/01/10)
Groupes Présents au concert : ALL THE SHELTERS (FRA), TORTURED SOUL (FRA), MALARIAH (FRA)
Date du Concert : samedi 16 janvier 2010
Lieu du Concert : Le Kobus (Marlenheim, France)
Organisé par : Propuls’Art
Je dois bien avouer que depuis un peu plus d’un mois maintenant, je redécouvre une facette du Metal que j’avais perdue du vue : les performances live ! Après FRAKTUR qui s’était rendu le mois dernier au Kobus de Marlenheim (en banlieue de Strasbourg), c’est cette fois MALARIAH accompagné de TORTURED SOUL et ALL THE SHELTERS qui a répondu favorablement à l’invitation de la toute jeune association Propuls’Art. L’endroit est le même et en l’espace d’une trentaine de jour, il n’a rien perdu de son sublime. La petite taverne qui jouxte la salle de restaurant à un charme tout particulier avec ses allures de caveau, mausolée de l’Underground Music et discothèque à ses heures. Et même si les sonorités cybernétiques de l’« Electro-tendance » viennent réduire à néant les neurones des fêtards tard dans la nuit, rappelons qu’il n’était ce jour-là que 20 heures 30 quand le concert devait officiellement commencer. Pas de risque à cette heure quasi-matinale d’entendre des séquenceurs détraqués venir couper l’élan de riffs engagés. Tant mieux puisque l’affiche proposée s’annonce prometteuse. L’inconnu règne concernant ALL THE SHELTERS mais pour les deux autres, c’est probablement le must du Death de la région strasbourgeoise qui s’est réuni autour d’une bière, si l’on occulte de parler de MOLOSSE, INHUMATE, ABSURDITY et les autres…
Etant désormais membre officiel de l’association Propuls’Art, mon devoir de représentation me suggérait qu’une présence anticipée ferait bon effet. C’est donc accompagné de trois chevelus (dont deux « noobs ») que j’arrive sur place près de deux heures avant le début du show. Les vrais chevelus sont déjà là ! Président, vice-président, membres de MALARIAH et spectateurs nous accueillent chaleureusement avec une bière malgré le froid polaire. Le parking enneigé et couvert de verglas est propice à quelques activités de glisse pas franchement intellectuelles mais qui ont le mérite de faire passer le temps. Tout comme les discussions du troisième type avec quelques têtes connues comme le sympathique guitariste d’APOCRYPHE ou les mecs de ONE NIGHT STAND. Une fois n’est pas coutume, rien n’est prêt et le concert débutera donc en retard. Mais la bonne bouille du personnage qui nous a annoncé ce contretemps rend le fait d’une gravité minime. L’heure approche et le public commence à se faire nombreux aux portes du Kobus. Nous sommes donc invités à venir nous réchauffer dans le caveau, toujours généreusement garni de fauteuils moelleux qui donnent plus envie de s’y vautrer que de remuer ses petites cervicales debout devant la scène (ou plutôt la petite marche qui sépare l’estrade du reste de la taverne).
Finalement, le public s’amasse et remplit convenablement le caveau. C’est d’ailleurs une grande fierté pour l’association de voir les spectateurs répondre massivement à l’appel. ALL THE SHELTERS se met doucement en place. Ça y’est ! Le concert va enfin commencer ! Eh bien non ! La basse vient juste de lâcher, ce qui occasionnera une dizaine de minute de retard en plus et de l’interrogation devant le message du chanteur : « est-ce que quelqu’un dans le public aurait une pile neuve à nous prêter ? ». Soit. Ce qui devait arriver arriva : la basse fut finalement remplacée et le show allait tranquillement pouvoir s’initier. Puis on écoute ce que les mecs ont à nous proposer et on se demande si finalement, on ne préférerait pas que le micro lâche à son tour. Parce qu’il faut bien avouer que le chant de Julien rend tout le monde sceptique, même le fan de Hardcore que je suis. Il est vrai que si les vocaux estampillés « 100% Moshpit » sont agréables et puissants, les parties claires viennent un peu gâcher les bonnes dispositions générales. Les morceaux sont relativement softs et manquent un peu de pêche, tant dans l’interprétation que dans la mise en scène. Encore une fois, l’espace mis à disposition des artistes n’est pas immense mais pour le coup, les zicos sont vraiment statiques. Puis c’est au tour de la double de rendre l’âme en plein morceau. Décidément, le sort semble s’acharner sur les pauvres ALL THE SHELTERS. Pourtant, personne n’a semblé vraiment tenir rigueur au groupe pour ces incidents techniques, au contraire. C’est davantage sur le plan musical que le public m’entourant a semblé le plus blasé. Les musiciens sont un poil trop frêles et pas encore assez charismatique mais gageons que les épaules se musclent en jouant, jouant et jouant ! Pour finir, un ami musicien relèvera une basse mal accordée bien que ce n’était pas forcément flagrant et je soulignerais pour ma part qu’il n’est pas forcément utile de faire sentir au public qu’on est déçu ou dépité de sa prestation comme la triste mine de Julien le laissait comprendre au bout d’un set apparemment écourté. Sale soirée. 5/10
L’ambiance n’a pas franchement été mise à l’intérieure c’est pourquoi nous nous risquons tous à aller nous réchauffer à grandes bouffées de Lucky Strike dehors sous la pluie. Après cet interlude cancérigène, nous retournons à nos fauteuils pour admirer l’entrée en scène de TORTURED SOUL. Un batteur, clone de guerrier Viking et un chanteur bien en chair avec une bonne gueule de nounours investissent la scène accompagnés des deux guitaristes et du bassiste. Et là, ça devient violent ! Les alsaciens nous allument méchamment avec un Death old-school bien Groove qui pompe sévèrement sur les idées des suédois d’ENTOMBED ou de GRAVE, mêlé à quelques petites fraicheurs contemporaines du style accords à la ALL SHALL PERISH. Bien dans ses baskets, le quintet attire la foule et occasionne pogos et slams. Les sourires illuminent les visages des ex-blasés et la sueur coule à flot sur le visage des musiciens. Le public est même invité à festoyer directement sur scène sur un morceau, c’est dire si TORTURED SOUL a mis une atmosphère carrément conviviale au Kobus. Pour revenir à un domaine plus professionnel, les grunts et pig-squeals de Ludo tranchent avec la prestation du chanteur précédent. On se sent devenir de braves guerriers, on se surprend à être aussi agréablement surpris. Les cordes étaient également, de l’avis de tous, extrêmement techniques et bien maitrisées et la dynamique groovy insufflée par Vlad le Viking n’incitait qu’à une philosophie : le headbanging ! Belle soirée. 8/10
Sans transition aucune, MALARIAH prend place sur scène. Ils nous avaient été présentés comme étant les têtes d’affiche du concert. C’est déjà complètement dégoulinants pour avoir fait les dingues dans la fosse sur TORTURED SOUL que le combo strasbourgeois prend ses repères. Leur set démarre et les tympans en prennent un coup ! Incontestablement, les mecs jouent plus fort et plus vite que leurs prédécesseurs. Mais pas aussi bien. Ce n’est pourtant là qu’une question de gout. Leur Death tombe un peu dans le caricatural, dans le théâtral. Il y’a quelque chose qui sonne moins bien. Peut-être parce qu’on reste encore sur la claque infligée par TORTURED SOUL. Peut-être parce qu’on nous a dit trop de bien d’eux. Peut-être simplement parce que les gouts et les couleurs ne sont pas universels et que mon oreille à parfois tiqué sur des parties de guitare que je trouvais imparfaites. Ce n’est au final pas très important puisque tous les musiciens ont fait leur boulot avec force et conviction. Sans oublier que MALARIAH était ce soir-là amputé de son bassiste parti au ski et que malgré ça, leur set était très propre et sans accroc. Et Dieu sait qu’il n’est pas toujours évident de combler un vide quand on se retrouve soudain à quatre alors que d’habitude on est cinq. Aussi, je lui avais promis de souligner ce détail dans ma review, en plus d’être un excellent « gruikeur », Alex est également un comique affuté puisqu’il s’était vêtu pour l’occasion d’un pantalon magique avec une braguette enchantée qui s’ouvrait d’elle-même. Et voir un « Deatheux » grogner des insanités avec le phallus (presque) à l’air, ça n’a pas de prix ! Franchement les gars, grand professionnalisme, bravo à vous ! Des mecs sympas qui ne se prennent pas la tête, qui font du Metal parce que ce sont des warriors, qui profitent simplement du moment présent, c’est toujours très agréable. Et puis quand le guitariste t’invite ensuite à une troisième mi-temps avec le reste du groupe dans son appartement pour refaire le monde, c’est le bonheur. Définitivement, sacrée soirée. 7/10
La sensation toute neuve du silence met alors en avant de sérieux acouphènes. Mon baromètre favori confirme mon impression première : le visage des deux néophytes et du professionnel qui m’ont accompagné est barré d’un large sourire, signe que la soirée leur a définitivement plu. Et si je n’ai pas profité pleinement du show proposé puisqu’il m’a fallu garder une oreille experte dans l’optique de rédiger ce report, mes amis l’ont fait pour moi. Je pense que ces sourires étaient francs et clairement représentatifs du ressentiment collectif. Le Kobus n’était pas rempli ce soir d’une soixantaine de chroniqueurs mais d’une soixantaine de fans de bonne musique, toujours partants pour une bonne injection métallique. Grâce aux formations présentes, ils en ont eu pour leur grade !
Ajouté : Samedi 30 Janvier 2010 Live Reporteur : Stef. Score : Lien en relation: Malariah website Hits: 23935
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