SLIPKNOT (usa) - Mate.Feed.Kill.Repeat (1996)
Label : Auto-Production
Sortie du Scud : 31 octobre 1996
Pays : Etats-Unis
Genre : Metal
Type : Album
Playtime : 9 Titres - 50 Mins
Une légende ne se construit pas en un jour. Il y en a même qui nécessitent des années, voire des siècles avant d’émerger en tant que tel, et il est parfois bien difficile de juger de la portée historique d’une trace laissée à la hâte au coin d’une page d’histoire.
Le même raisonnement s’applique aussi bien aux évènements historiques qu’aux différents domaines artistiques, comme la peinture, la littérature, le cinématographe, ou la musique.
Combien d’artistes maintenant connus et reconnus ont entamé leur carrière par un brouillon atypique, dans lequel il aurait été bien difficile de percevoir un quelconque potentiel d’originalité et d’unicité ? Qui aurait pu, avec toute l’honnêteté indispensable à ce genre d’analyse, prévoir en jetant une oreille sur les premières démos de METALLICA, qu’un jour ce petite groupe de Frisco deviendrait le plus grand combo de Heavy Metal de tous les temps ? Qui aurait pu entrevoir que derrière cet entrefilet de voix pré pubère se cachait un des plus grands frontman de l’histoire ?
Pas grand monde, c’est un fait.
SLIPKNOT. S’il est une légende qui secoue encore aujourd’hui l’intellect d’historiens de la musique en mal d’épithètes pour définir l’absolu ou le dérisoire, c’est bien celle-ci. Un monstre à neuf têtes. Un hybride monstrueusement génial. Mais en 1996, tout était différent. SLIPKNOT n’était encore qu’un assemblage de musiciens provenant de gangs locaux, ce p***** de trou du cul du monde de Des Moines, Iowa. Rien de plus. Pas encore de gimmick prononcé, même pas de line-up stable et définitif. Juste une tentative de l’extrême, un début de glaviot dans un mouchoir trop propre.
Mate.Feed.Kill.Repeat. Un ébauche. Presque un avertissement. Pour le groupe lui-même ? Une simple carte de visite. Une mise en en jambe. Pas de numéros, pas de combinaisons, pas de masques Juste un embryon de menace, juste un clin d’œil glauque à la face du monde, pour que ceux qui les suivaient comprennent que plus rien ne serait comme avant. Et pourtant, en fouillant bien, on trouvait déjà des prémices de la catastrophe à venir. Ces climats poisseux, ce réalisme musical et littéraire qui les a fait haïr de bon nombre d’esthètes qui ne supportent pas que leur petit Eden soit chamboulé par une cruauté lucide.
D’ailleurs, cette source originelle servira bien plus tard à abreuver les efforts à venir, et elle constituera en quelque sorte la graine qui fera germer bien des plantes du désespoir. Ainsi, la chanson éponyme « Slipknot », une fois remaniée et accélérée deviendra ce qui restera comme une des déclarations d’intention d’ouverture les plus effrayantes que l’on ait pu connaître. Le même sort sera réservé à « Only One ». Quant à « Gently » et « Killers Are Quiet », on tombera dessus quelques années après, sur un effort dédié à leur état d’origine. Transfigurées bien sur.
Car si Mate.Feed.Kill.Repeat reste un brouillon caractéristique, il contient encore des éléments qui ne tarderont pas à disparaître, comme ces touches jazzy, fusion, et même disco, qui en faisaient à l’époque un effort disparate. Le jeu de batterie de Joey est déjà là bien sur, mais pas encore aussi épileptique. Le micro changera de mains, pour parvenir entre celles d’un Corey Taylor qui hurlera son mal être, tel un Jonathan Davis encore plus écorché. La basse de Paul tentait encore quelques incartades slap qui n’auraient bientôt plus lieu d‘être.
« Do Nothing/Bitchslap » était encore un peu trop proche de M.BUNGLE, le gang originel de Mike Patton, à qui les membres du KNOT vouaient un véritable culte.
Mais pourtant, il fallait le sentir, ce souffle du renouveau, qui comme NIRVANA quelques années auparavant, allait balayer bien des vestiges d’une ère dépassée par ses propres illusions gâchées par des maisons de disques avides de fraîche. Il faudra attendre trois ans pour comprendre. Comprendre que plus rien ne serait jamais comme avant. Trois ans avant de voir apparaître cette bête difforme qui allait déclencher bien des phobies chez l’arrière garde, mais bien des passions chez les kids qui n’en pouvaient plus d’attendre le nouveau messie. Il fallait, entre temps, que le nouveau né complète sa garderie infâme de quelques nouveaux venus aussi dangereux et sans pitié que les autres.
Et alors tout deviendrait clair.
Tout deviendrait vraiment malade.
[SIC].
Discographie Complète de SLIPKNOT :
Mate.Feed.Kill.Repeat (1996),
Slipknot (1999),
Iowa (2001),
Vol.3 : The Subliminal Verses (2004),
9.0 : Live (2005),
Voliminal: Inside The Nine (DVD - 2006),
La Monstrueuse Parade (BOOK - 2006),
All Hope Is Gone (2008),
.5: The Gray Chapter (2014)
Ajouté : Mercredi 28 Septembre 2011 Chroniqueur : Mortne2001 Score : Lien en relation: Slipknot Website Hits: 10600
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