ARSONISTS GET ALL THE GIRLS (usa) - Motherland (2011)
Label : Century Media Records
Sortie du Scud : 17 mai 2011
Pays : Etats-Unis
Genre : Deathcore progressif
Type : Album
Playtime : 13 Titres - 38 Mins
Il y a quelques heures à peine, lors de mon papier sur Portals, le troisième opus d’ARSONISTS GET ALL THE GIRLS paru en 2009, je me posais la question de savoir si les barrières artistiques étaient établies pour être profanées, avant de finalement renoncer à répondre à cette demande devant le maximum de plaisir que m’a procuré le disque. C’était sans compter sur mon intarissable envie d’écrire, encore et encore, et de m’enfiler illico le quatrième album de ces mêmes américains, sorti en mai de l’année 2011 et qui marque encore une certaine évolution par rapport à ses grands frères. D’emblée, l’artwork m’a sensibilisé, car les petits lapins ou les monstres gluants ont laissé place à quelque chose de beaucoup plus sombre et beaucoup moins déluré, totalement à l’image de ce Motherland qui, comme son nom l’indique, marque un retour à une période durant laquelle faire des zigouigouis et des fanfreluches n’étaient pas une priorité absolue.
Plus sérieux et moins olé-olé, c’est exactement ce qui ressort de « Rise To Fall », la première compo qui d’entrée, nous explose méchamment dans la tronche. Comme on dit dans le jargon, ça poutre sévère et une telle agressivité de la part d’un groupe qu’on connaissait bon copain peut surprendre. L’esprit originel est toujours présent mais le ton semble s’être durci. Le chant de Jared Monette, déjà impressionnant de profondeur a encore gagné en intensité. Ce garçon, à l’instar de Gianna Michaels, a de beaux poumons et le fait sentir. De Deathcore déjanté, on passe à Deathcore progressif. Car visiblement, faire n’importe quoi constitue désormais un objectif artistique bien défini pour le groupe, qui ne verse plus dans le freestyle surenchéri sans foi ni loi. Les passages alambiqués et objectivement déstructurés se font plus rares, de même que les claviers cybernétiques de Sean Richmond ne sonnent plus tout à fait de la même façon. Rares sont les pistes qui auraient pu figurer sur Portals et s’y intégrer parfaitement. Le tube « Dr. Teeth » est probablement le seul, à cause de ses arrangements à la René la Taupe-core. Malgré l’apparent humour dont fait preuve la bande, il y a beaucoup de gravité qui se dégage de ce disque. J’en veux pour preuve « Gooseknuckle » ou « Avdotya », qui utilisent également des samples un peu futuristes, mais dans une ambiance tendue comme un string. La faute à des guitares qui balancent inlassablement des riffs oppressants et tranchants. La lead se fait parfois entendre (« It Was A Memoir »), mais c’est pour mieux hurler la détresse de ce groupe, dont on ne comprend pas vraiment la motivation à évoluer dans un registre plus casé. Evidement, ARSONISTS GET ALL THE GIRLS reste ce qu’il est et le changement n’est pas non plus radical. Je dirais même que cette évolution est positive dans le sens où la meute démontre à tous qu’elle peut gérer plusieurs types d’émotions, aussi bien la folie inoffensive d’une bière de trop que la folie destructrice d’un mari trompé. Aussi, et c’est également un grand changement par rapport à Portals, les morceaux sont plus aérés et offrent davantage de lisibilité. On a même des pistes carrément conçues pour détendre les neurones, comme « West Cliffs » et ses notes de pianos virtuoses ou la seconde moitié de « Hemlock Like This » dans un esprit Lounge de cimetière. Non, vraiment, les californiens surprennent à plus d’un titre. Ils n’ont pas changé leur fusil d’épaule. Par contre, ils ont supprimé la fleur qui le décorait.
En affichant un discours légèrement différent, ARSONISTS GET ALL THE GIRLS s’impose définitivement comme les leaders d’un genre où il y a déjà peu de candidats, et encore moins d’élus. Se rapprochant pour l’occasion d’un bon BETWEEN THE BURIED AND ME avec toujours ces idées farfelues qui explosent dans tous les sens, tel un feu d’artifice de sensations fortes, les américains sont à ma connaissance, les seuls à pratiquer avec autant de talent dans ce registre. Et croyez-moi, ce n’est pas le premier groupe à s’y être essayé, mais c’est le premier à s’en tirer sans trop de dommages.
Ajouté : Mercredi 10 Août 2011 Chroniqueur : Stef. Score : Lien en relation: Arsonists Get All The Girls Website Hits: 8906
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