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ARMORED SAINT (usa) - Joey Vera (Mars-2012)


ARMORED SAINT fait partie des groupes cultes de la côte ouest américaine issus des eighties. Le combo a débuté en 1982 dans la cité des anges et a fait partie de la vague de Hard US qui a déferlée sur l’Europe et le reste du monde en 1983. Issus du même terroir que QUIET RIOT, WASP, RATT, MOTLEY CRUE ou MALICE, nos lascars ont connu un succès rapide et toutes les désillusions qui l’accompagnent. Créé à l’origine par les frères Sandoval (Phil & Gonzo) accompagnés de Joey Vera (Basse), David Prichard (Guitares) et John Bush (Chant), le gang reste malheureusement relativement inconnu en France si ce n’est totalement. Pourtant les ARMORED SAINT ont toujours été musicalement très proches du Metal européen et ont bénéficié d’un soutien de taille avec la Major Chrysalis qui, dès le départ, leur allouât des budgets phénoménaux. Le combo réussi à aligner au fil des années un nombre de pépites incroyables qui, au fil du temps, n’ont pas pris une ride et restent toujours d’actualité. Cinq albums entre 1983 et 1991 considérés par de nombreux fans comme indispensables. Malheureusement, le succès ne fut pas au rendez-vous en terme de vente et l’aventure se termina brutalement en 1991. Nos californiens en profitèrent tout de même pour nous délivrer dans un ultime sursaut un dernier opus magnifique : Symbol Of Salvation avant de disparaitre corps et âmes dévorés par les dictats d’un business sans pitié. Neuf ans plus tard, nos Bad Boys reviennent en force avec un nouveau contrat (Metal Blade) dans la poche et une galette qui restera dans les annales : Revelation. Tout le monde croit alors au grand comeback du gang de L.A. mais le retour s’avère une fois de plus infructueux et nos lascars décident de jeter l’éponge définitivement après cet ultime retour, chacun s’en allant vers d’autres cieux métalliques. (ANTHRAX et FATE’S WARNING pour Joe et John). En 2001 sort une compilation Nod To The Old School regroupant de nombreux inédits, nouveaux titres et chutes de studio qui semble sonner le glas des Saints et l’on pense cette fois que le chapitre est clos, sans espoir de revoir un jour nos hommes en armures !
Mais c’était sous estimer la détermination et la puissance indestructible de nos preux chevaliers qui, après des années d’errances, finissent par revenir en 2010 avec La Raza un album des plus efficaces marquant un net retour aux sources ! De quoi ravir les irréductibles ! Nos templiers des temps moderne en profitent même pour effectuer quelques dates en Europe et sévir dans de nombreux festivals et tournées qui confirment qu’ils savent encore faire parler la poudre sur scène. Malheureusement, encore une fois les vaillants guerriers évitent soigneusement la France. Heureusement, il y a parfois des petits miracles et 2012 marquera enfin la conquête de l’hexagone par ARMORED SAINT. Jugez plutôt : tout commencera par une première escapade au Sonisphere le 8 juillet pour finir en apothéose par un passage express à la Maroquinerie dans la capitale le 10 du même mois ! De quoi satisfaire tous les aficionados du gang, frustrés depuis tant d’années. Un vrai cadeau avant les vacances d’été ! Un concert unique à ne surtout manquer sous aucun prétexte ! Afin d’en savoir un peu plus sur ce retour, nous avons attrapé Joey Vera au lendemain de son concert avec les FATE’S WARNING au nouveau Casino qui, après maintes péripéties, (Le bougre s’est perdu dans Paris faute à un taxi désinvolte) à pu se prêter au jeu des questions réponses ! A toi Joe, raconte-nous une histoire !

Line-up
: John Bush (chant), Phil Sandoval (guitare), Jeff Ducan (guiare), Joey Vera (basse), Gonzo Sandoval (batterie)

Discographie : Armored Saint EP (1983), March Of The Saints (1984), Delirious Nomad (1985), Raising Fear (1987), Saints Will Conquer (1988), Symbol Of Salvation (1991), Revelation (2000), Nod To The Old School (2001), La Raza (2010)



Metal-Impact. Salut, c’est un vrai plaisir de te rencontrer à Paris. Hier tu étais en concert avec FATE’S WARNING, comment s’est passé le show ?
Joey Vera. C’était fantastique, on avait une bonne poignée de fans présents. Ils étaient très chauds et très attentifs aussi, c’était un grand moment. Ils nous ont vraiment bien accueillis, ils chantaient sur tous les titres. Il y avait une très bonne ambiance. Ce qui est dommage, c’est qu’on a eu des problèmes techniques en plein concert mais passé ce moment difficile on a fait un très bon show.

MI. On vous attendait à Paris depuis de nombreuses années, tu as ressenti quelque chose de différent hier soir ?
Joey. Pour nous, c’est toute la tournée qui est spéciale. Elle a été montée très vite et on n’a pas eu la chance de répéter beaucoup car on habite tous très loin les uns des autres. Les distances sont gigantesques aux USA. Finalement, on a pu répéter qu’une seule fois le dimanche, la veille du premier concert en Europe ! Du coup, Paris était juste notre troisième show et j’ai trouvé qu’on était bien meilleurs qu’au début. On a beaucoup progressé et musicalement je trouve que ça commence à bien fonctionner sur scène. On ne joue pas dans les meilleures conditions sur cette tournée mais on est là pour faire plaisir à nos fans et jouer les grands classique de FATE’S WARNING. On veut prendre simplement du plaisir. On est vraiment satisfaits du show d’hier car on s’en est très bien sortit. Il nous reste douze dates et je pense que ca va être fantastique ! Hier, c’était une sorte de révélation et pourtant on est très fatigués, on vient juste d’arriver en Europe et on est encore sous l’effet du décalage horaire. On n’a pas beaucoup dormi depuis trois jours mais le fait qu’on sente que la magie revienne petit à petit nous rend très heureux.

MI. Vous pensez revenir bientôt ?
Joey. Oui, j’espère dans une vingtaine d’années !!! [Rires]

MI. Toi, tu reviens en juillet 2012 avec ARMORED SAINT !
Joey. Oui, c’est la première fois qu’ARMORED SAINT viendra en France. On sera au Sonisphère le 8 juillet et on jouera à Paris à la Maroquinerie le 10 juillet.

MI. Est-ce que tu as une préparation spéciale avant de partir en tournée ?
Joey. Personnellement non, il n’y a rien de particulier. Je fais des échauffements au niveau des mains et des doigts. Parfois, je m’entraine avec les guitaristes, parfois non. Mentalement j’essaye de me détendre un maximum, je tente d’être calme et surtout de ne pas être envahi par la nervosité. Parfois, je suis anxieux mais c’est rarement à cause de l’interprétation des morceaux. Ce qui m’angoisse le plus ce sont les conditions dans lesquelles on va jouer, savoir si le son sera bon, si la salle est correcte et si l’organisation tient la route. Mais j’essaye de rester jeune dans ma tête et ne pas passer mon temps à me plaindre. Je ne veux pas penser à tout ça car ça peut me distraire de l’essentiel : jouer et assurer un maximum sur scène !

MI. Ca fait des années que vous n’avez pas sorti de disque avec FATE’S WARNING. Vous essayez de battre un record ? Vous voulez être dans le Guinness Book ? [Rires]
Joey. Oui c’est ça ! [Rires] Non, en fait les raisons sont différentes en fonction des groupes. Pour FATE’S WARNING, on est très longs au niveau de la composition mais en ce moment on est en pleine écriture et je peux même te dire qu’on a presque terminé. J’espère qu’avec un peu de chance on sera en studio à la fin de l’année et normalement l’album pourrait sortir en 2013.

MI. Tu avais déjà joué avec FATE’S WARNING à Paris ?
Joey. Non, car à l’époque où ils ont joué à Panam, je n’étais pas dans le groupe. C’était en 1995 je crois. C’est pareil avec ARMORED SAINT, on a jamais pu jouer en France. Personnellement, j’ai eu la chance de jouer plusieurs fois à Paris, une fois en 2004 avec ANTHRAX, et aussi en 2002 ou 2003 avec SEVEN WITCHES !

MI. Parlons un peu des débuts d’ARMORED SAINT. Tu as commencé très jeune, le gang s’appelait RHAPSODY. Tu t’en souviens ?
Joey. Oui bien sur, j’étais à l’école à l’époque. Et c’est un des premiers groupes auquel j’ai participé, il y avait déjà John Bush au chant. Je devais avoir 16 ou 17 ans.

MI. Peu de temps après, tu as joué dans SAPHIRE avec Tommy Lee à la batterie bien avant qu’il ne devienne le batteur de MOTLEY CRUE ?
Joey. Oui c’est bien ça ! Quand j’ai rencontré Tommy, il jouait dans un groupe local qui était très populaire dans la région de L.A. Il jouait régulièrement dans tous les clubs du coin et Tommy est venu me voir sur scène et peu de temps après il m’a demandé si je voulais faire partie du groupe, j’ai accepté bien sur ! On est resté ensemble six ou sept mois mais ça ne collait pas avec les autres musiciens. Il voulait partir mais il voulait que je reste avec lui car on s’entendait très bien et c’est un très bon batteur. Du coup, on a quitté le groupe tous les deux au même moment. Ensuite on s’est mis à la recherche d’autres musiciens avec qui on pourrait jouer. On faisait les petites annonces et un jour, Tommy m’a appelé et m’a dit qu’il avait trouvé un groupe mais qu’ils avaient besoin que d’un batteur. Il était un peu gêné et il m’a dit qu’il espérait que je ne lui en voudrais pas s’il allait auditionner. Je lui ai dit que non, bien sûr. Il m’a demandé de venir avec lui rencontrer le groupe et là, on est tombés sur Nikki Six que je connaissais déjà parce qu’il jouait dans LONDON et je les avais vu sur scène à L.A. Et quand je l’ai rencontré, je l’ai tout de suite reconnu. Je lui ai dit : « Hey, je te connais tu es le bassiste de LONDON ». Il à été très impressionné par le fait que je le reconnaisse. A l’époque, Nikki n’était pas très connu car LONDON n’avait pas de succès, c’était juste un groupe de club qui jouait devant 100 ou 200 personnes, mais c’était déjà pas mal comparé aux autres. Ensuite, on s’est assis dans son appartement et on a commencé à discuter de choses et d’autres. Sur une table il y avait des journaux qui traînaient un peu partout. Il nous a dis : « voilà, je veux créer un nouveau groupe qui serait un peu un mélange de SWEET et des WHO » et immédiatement on a adoré cette idée complètement dingue ! Et sur cette table il y avait un bout de papier ou il avait écrit un nom : MOTLEY CRUE ! Il avait déjà élaboré le logo et ce qui est dingue c’est qu’il est presque identique à celui que tout le monde connait aujourd’hui ! Tommy était très embêté parce qu’il voulait vraiment les rejoindre et en même temps il ne voulait pas me laisser tomber et je lui ai dit : « Fonce, c’est une trop belle opportunité ». Voilà comment il s’est retrouvé à jouer avec MOTLEY CRUE.

MI. Est-ce que tu pensais à cette époque qu’ils allaient devenir aussi énormes ?
Joey. Non. Au début je n’en savais rien du tout. J’ai été voir leur premier concert et pour moi, ce n’était qu’une nouvelle version de LONDON. Parce qu’en fait Nikki à repris le look de LONDON et a demandé aux gars de MOTLEY CRUE de faire de même ! Tu sais ce look Hair Metal avec ce coté très glam mais il y avait déjà plein de groupes comme ça à L.A. Pour moi ce n’était qu’un groupe supplémentaire ni plus ni moins. Franchement, je n’aurai jamais pensé qu’ils allaient exploser aussi vite parce qu’ils n’étaient vraiment pas très bons pour tout te dire ! Leur premier concert était une véritable catastrophe, c’était terrible. En les voyant sur scène, je les trouvais plus proche d’un groupe de Punk que de ce qu’ils allaient devenir par la suite. Mais petit à petit, ils ont commencé à évoluer et sont devenus de plus en plus importants à L.A. Ils étaient un peu les Stars de cette bonne vieille ville. Là, j’ai senti qu’il se passait quelque chose et qu’ils allaient peut être aller plus loin.

MI. Comment expliques-tu qu’autant de groupes issus de la scène californienne soient devenus connus aussi rapidement ?
Joey. Je ne sais pas vraiment. Je pense que L.A. était l’endroit où il fallait être à cette époque. L’industrie du disque et du cinéma était très importante dans la région et sur toute la cote ouest des Etats-Unis. Il y avait tous les studios d’enregistrement, les Majors, les studios de cinéma ; c’était un vrai vivier culturel. Tout le business était dans cette ville et ça nous donnait un avantage énorme. Mieux valait être dans la cité des anges dans les années 80 si tu étais un musicien qui jouait du Metal ! Le secret était qu’il fallait jouer du Heavy Metal à L.A, au moment où l’industrie musicale à commencé à s’intéresser à ce style. Il y avait un nouveau souffle qui venait d’Europe avec les débuts d’IRON MAIDEN, DEF LEPPARD, SAXON, JUDAS PRIEST… Cela créait un buzz énorme aux USA. Cette musique commençait à marcher très fort sur le vieux continent et était en train de se répandre dans le monde entier ! Chez nous, le phénomène à débuté en 1981 et tout le monde a commencé à se passionner pour ce nouveau mouvement qui devenait de plus en plus populaire. Du coup, les maisons de disques ont commencé à signer des groupes qui étaient dans le même style et c’est comme ça que les gangs de la côte ouest se sont retrouvés chez des Major. QUIET RIOT, MOTLEY CRUE, RATT, WASP, ARMORED SAINT ont tous été signés pratiquement au même moment. Notre chance, ça a été d’être là au bon moment et au bon endroit. Les autres qui n’étaient pas de la région n’ont pas eu le même avenir. Si nous avions étés d’une autre région à cette époque, cela aurait été plus dur. Nous aurions surement eu une autre destinée ; peut-être qu’aucun de nous n’aurait percé !

MI. Comment expliques-tu que 30 après, vous soyez toujours ensemble sans le moindre changement au sein du groupe ?
Joey. Parce que nous sommes comme des frères, John, Gonzo et moi. On se connait depuis qu’on est mômes ! On s’est connu à l’école primaire et on est devenus amis vers 12 ou 13 ans et depuis on ne s’est jamais quittés. On est très proches, c’est difficile à expliquer ! La plupart des gens s’éloignent au fil du temps les uns des autres, ils déménagent ou bien la vie fait qu’ils évoluent et s’éloignent de leur racines et finalement perdent le contact avec leurs amis d’enfance. Nous c’est exactement l’inverse et quand j’y pense, je suis très ému de voir qu’après toutes ces années qui n’ont pas toujours été faciles, c’est comme au début. John et moi sommes toujours très proches. On a vécu énormément de choses ensemble, on a grandit côtes à côtes et même si on a des centres d’intérêts différents, on forme une vrai famille avec nos femmes, nos enfants. On se retrouve très souvent pour dîner. Jouer avec les gosses, c’est assez incroyable surtout dans le monde de la musique qui est très difficile où il y a une pression constante qu’il faut gérer en permanence ! On sait tous les deux que quoi qu’il arrive on sera toujours là pour s’aider et se soutenir mutuellement. C’est cette amitié qui nous aide à supporter tout le reste, cette force nous permet de nous ressourcer en permanence en revenant toujours aux fondamentaux. John fait partie de ma famille, un vrai pote pas comme sur Facebook où j’ai des milliers d’amis !!! [Rires]

MI. Oui [Rires] Ce n’est pas vraiment la bonne définition de l’amitié pour moi… Juste après le premier EP, vous avez signé chez Chrysalis et on vous alloue un budget colossal et vous vous retrouvez en studio avec Mickael James Jackson, un producteur qui a travaillé avec KISS pour enregistrer March Of The Saints ?
Joey. Oui, c’est ça et c’était complètement stupide comme idée. Ca ne venait pas de nous bien évidemment. Ce n’est pas un album dont nous sommes fiers ! Ca peut paraître étrange de dire ça car les ventes ont été très bonnes. Mais il faut replacer tout ça dans le contexte. C’était notre premier album, notre premier contrat, on était très jeunes et très naïfs. Mais pour tout ça, je ne regretterai jamais rien parce que c’était magique même si tout ne se passait pas comme on l’aurait souhaité. Cette époque a été extraordinaire pour nous ! D’un autre point de vue, on était pas du tout satisfait par la tournure des événements, c’est clair. On a détesté travailler avec Mickael James Jackson. On a vu immédiatement qu’il n’y avait aucun feeling musical avec lui. On aime pas le son de cette galette, il ne représente pas du tout ce que l’on était à l’époque et ce que l’on voulait être. Ces éléments sont fondamentaux pour nous parce qu’on avait envie de faire un album complètement différent de ce qu’est devenu au final March Of The Saints ! Mais malheureusement on ne contrôlait rien du tout, on était totalement manipulés par la maison de disques et son staff et on a dépensé des sommes astronomiques pour rien. On s’est retrouvés dans un des studios les plus chers de Californie avec un matériel incroyable. Au même moment, juste à côté de nous tu avais SUPERTRAMP et BARBRA STREISAND qui enregistraient, voilà où on était. Et nous on avait tout juste 20 ans, aucune expérience, on buvait en permanence du Jack Daniel et on faisait des tas de conneries. C’était ridicule. Ca coûtait une fortune et quand on a terminé l’album, on avait pas vraiment réalisé que c’était pas un cadeau qu’on nous faisait. Parce qu’en fin de compte, nous devions tout rembourser ! [Rires] C’était complètement dingue ! Nous, on se disait : « whao, super on enregistre notre disque et on va en vendre des palettes entières ». Et au moment où on a demandé à être payés, on nous a répondu : « Hey les gars, avant il faut que vous remboursiez toutes les dépenses qui ont été engagées pour produire votre chef d’œuvre…» [Rires] Et là surprise ! On a dit : « Quoi ? ». On débarquait tu sais, on était sur une autre planète !

MI. Après vous partez en tournée avec QUIET RIOT et WHITESNAKE ?
Joey. Oui complètement, tu es bien renseigné ! [Rires] Et là, c’était vraiment génial. Une fois March Of The Saints terminé, il fallait vite passer à autre chose pour oublier le fait qu’on était très insatisfaits par la production. Et on est partis de suite sur les routes. C’était une première pour nous, on était déchaînés. Pour nous, le plus impressionnant ce n’était pas QUIET RIOT, bien qu’on était tous fans du groupe, mais l’événement qui nous a marqué à tout jamais c’était d’ouvrir pour WHITESNAKE sur le Slide In It tour. Pour nous, c’était totalement incroyable, un truc magique ! Et David Coverdale est un type exceptionnel, un vrai gentleman, il a toujours été sympa avec nous ! Il nous donnait des conseils, il nous encourageait en permanence, il était très proche de nous ! On jouait sur la même scène que Cozy Powel qu’on adorait et John Sykes qui était fabuleux, on avait du mal à réaliser, on se demandait si ce n’était pas un rêve ! C’était démentiel, une tournée fantastique que je n’oublierai jamais. C’était la période où WHITESNAKE commençait à exploser aux Etats-Unis, tout était magique c’était des moments de bonheur intense.

MI. Ensuite vous enregistrez Delirious Nomad et là, grosse surprise. On à l’impression que c’est plus le même groupe ?
Joey. Oui, là on voulait faire un album qui nous ressemblait vraiment. Mickael James Jackson était un producteur américain qui nous a donné un son qui ne nous correspondait pas du tout. On voulait faire notre propre album qui devait être proche de ce qu’on était réellement : un groupe de Heavy Metal. On était tous très conscients qu’on devait faire un album totalement différent de March Of The Saints. C’est pour ça qu’on a décidé de travailler avec Max Norman (ndi : producteur Britannique qui a travaillé notamment avec OZZY OSBOURNE, MEGADETH, SAVATAGE, Y&T, LOUDNESS) qui a tout de suite saisi ce qu’on voulait faire. On s’est de suite très bien entendus avec lui. C’est un type très brillant et de surcroît sympa. Ca a collé immédiatement entre lui et nous, il a su nous donner un son beaucoup plus sombre et nettement plus Heavy que le premier album.

MI. Mais étiez-vous conscients que ça pouvait dérouter pas mal de fans qui ne vous connaissaient que par March Of The Saints ?
Joey. Oui totalement et crois moi ce n’était pas la chose la plus facile à faire après ce premier album qui avait très bien marché en terme de ventes. Il fallait une bonne dose de courage ! March Of The Saints était très commercial avec des morceaux courts et facilement mémorisables dotés d’un son fait pour le marché américain. Delirious Nomad c’est exactement l’inverse, il est nettement plus difficile d’accès mais c’était la meilleure des choses à faire ! Il n’était pas du tout commercial et ça c’est ressenti tout de suite dans les chiffres de ventes. Pour March of The Saints on en a vendu plus de 150 000 en un an ce qui est très correct, il a très bien fonctionné. Delirious Nomad, lui, a vendu seulement 40 000 l’année suivante. Tu imagines bien que notre label n’était pas très content. C’est à ce moment qu’on a réalisé combien il était important que l’album fonctionne bien en terme de vente. Mais au final pour nous, ce qui était primordial c’était la foi qu’on avait en notre musique et ce que l’on avait envie de jouer et de défendre sur scène. C’est notre groupe, notre raison de vivre et on a toujours eu un problème avec le Business. Chrysalis voulait qu’on soit le nouveau DEF LEPPARD américain, mais on n’était pas ce groupe et ça ne pouvait pas fonctionner ainsi. On est restés nous même sans compromis et ce malgré toute la pression qu’ils pouvaient nous imposer.

MI. Juste une dernière question pour terminer car le temps passe très vite avec toi, penses-tu qu’un nouvel album d’ARMORED SAINT est possible prochainement ?
Joey. Sincèrement je ne sais pas ! La manière dont nous composons est étrange. On veut vraiment avoir l’inspiration et le désir réel d’écrire de nouveaux morceaux. Cela doit se faire naturellement. On ne veut pas se dire : « Bon, il faut faire un nouveau disque : allons-y ». On a déjà composé quelques nouveaux titres mais pour l’instant on continue de défendre sur scène La Raza. Après on verra, peut être qu’on fera un autre album mais rien n’est sûr. Pour l’instant on est très heureux de pouvoir enfin venir jouer en France et d’assurer une petite tournée d’été.

MI. Merci pour cette interview...
Joey. Merci à toi c’était très bien et à bientôt sur Paris...


Ajouté :  Mardi 12 Juin 2012
Intervieweur :  The Veteran Outlaw
Lien en relation:  Armored Saint Website
Hits: 14755
  
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