TERRORIZER (usa) - Anthony "Wolf" Rezhawk (Fév-2012)
Il faut être aveugle et sourd pour ne pas remarquer que le Grindcore a encore de beaux jours devant lui. Avec l’actualité récente de groupes cultes, de LOCK-UP en passant par NASUM et NAPALM DEATH, la sortie du nouveau TERRORIZER serait presque passée inaperçu. Heureusement pour vous, Metal-Impact a bien compris l’importance d’accorder une tribune à ce groupe qui aura marqué à jamais le Grindcore avec son World Downfall, vieux de deux décennies déjà. Leur grand retour, opéré en cette année 2012 avec Hordes Of Zombies, ne pourra qu’apporter du baume au cœur aux nostalgiques de cette période bénie pour le Grind. Et c’est Wolf, chanteur de la horde, qui s’est prêté avec optimisme au jeu des questions-réponses. Entretien.
Line-up : Anthony « Wolf » Rezhawk (chant), Katina Culture (guitare), David Vincent (basse), Pete Sandoval (batterie)
Discographie : Demo ‘87 (demo – 1987), Nightmares (demo – 1987), Terrorizer / Nausea (split – 1988), World Downfall (album – 1989), Darker Days Ahead (album – 2006), Hordes Of Zombies (album - 2012)
Metal-Impact. Salut Wolf, je suis Stef pour le webzine français Metal-Impact. Le troisième album de TERRORIZER vient juste de sortir, six ans après Darker Days Ahead. Comment se sent le groupe vis-à-vis de ce nouvel album ?
Anthony « Wolf » Rezhawk. Salut Stef ! Nous sommes vraiment extatiques à propos de ce nouvel album !
MI. Comment toi, personnellement, tu perçois l’évolution de TERRORIZER entre ces deux disques ?
Wolf. Je dirais que Hordes Of Zombies est un enregistrement en tous points supérieur à Darker Days Ahead. Il est plus ciblé et plus brutal.
MI. Comment s’est déroulé le retour de David Vincent au sein du groupe ?
Wolf. En fait, nous avions déjà un autre bassiste pour les sessions de basse, mais Season Of Mist nous a suggéré de prendre David Vincent à la place. Pour être honnête avec toi, on croyait qu’il serait trop occupé avec la sortie du dernier album de MORBID ANGEL, Illud Divinum Insanus, mais à notre grande surprise, il s’est montré intéressé par le projet. Il a fait le nécessaire pour se libérer de son emploi du temps surchargé et prendre part à l’enregistrement de l’album.
MI. Etant donné sa présence originelle sur le mythique World Downfall, considères-tu que son retour puisse aider à atteindre le niveau d’excellence présent sur votre premier opus ?
Wolf. Les héritages sont toujours importants, surtout vis-à-vis de nos fans. On verra bien ce qui se passera. Au final, ce sera la musique qui fera la différence.
MI. Que peux-tu dire aux fans qui, à chaque nouvelle sortie, s’attendent à un World Downfall bis ? Dans quel état d’esprit évoluera désormais le groupe ?
Wolf. Tout ce que je peux dire c’est que Hordes Of Zombie incarne le véritable esprit du groupe. Pour certaines personnes, c’est l’évolution la plus parfaite qui soit pour TERRORIZER. C’est un assaut de Brutal Grind/Death avec quelques touches de Black.
MI. Avec ce nouveau line-up, peut-on dire que l’on a affaire à un « nouveau » TERRORIZER ?
Wolf. L’esprit est le même. C’est juste l’apparence physique qui a changé.
MI. Concernant Hordes Of Zombies, peux-tu nous le présenter rapidement ? Y a-t-il un concept derrière ?
Wolf. Hordes Of Zombies, en tant que concept-album, est une parodie de l’humanité qui vit dans un monde moderne et qui épuise les ressources naturelles de la planète par souci d’avidité et d’autosatisfaction. Dans cet univers, les zombies ont des attitudes très « humaines » au final. Ils vivent sans se soucier de quoi que ce soit, même si le monde dans lequel ils prospèrent se délabre lentement. Et parce qu’ils sont apathiques et/ou ignorants, ils ne voient que ce que les yeux sont capables de voir.
MI. Dans quel esprit cet album a-t-il été composé ? A-t-il été un album « facile » ou « fluide » à écrire ?
Wolf. Disons que c’était un peu comme un cérémonial. Une expérience durant laquelle nous avons invité les esprits à se joindre à nous pour créer cet album. A notre grande surprise, l’inspiration est venue facilement. Nous avons écrit 13 chansons (et un sacret paquet de supers riffs qu’on utilisera probablement plus tard) en un seul week-end. Ce n’est pas pour nous mettre sur un piédestal ou quoi que ce soit dans le genre, mais la vérité est qu’on s’est sentis comme « touchés » par l’esprit. Nous sommes reconnaissants pour ça.
MI. Maintenant qu’il est sorti et avec déjà un tout petit peu de recul, vois-tu des choses que tu aimerais y modifier ? Etes-vous satisfaits du travail réalisé ?
Wolf. Nous sommes 100% satisfaits par le travail réalisé, mais aussi par le travail de tous ceux qui ont rendu cette sortie possible.
MI. Si tu ne devais utiliser que trois mots pour décrire ce CD, quels serait-ils et pourquoi ?
Wolf. Extrême, brutal, assaut. Vous aurez besoin de l’écouter pour comprendre pourquoi.
MI. Un mot sur l’artwork, qui renvoie beaucoup au style old-school ? Qui en est l’auteur et quel message cherche t-il a faire passer ?
Wolf. Le message de la pochette est le même que celui du concept de l’album. Sur l’artwork, tu peux voir une horde de zombies dans un environnement post-apocalyptique, probablement un monde qui a déjà été vidé de ses ressources naturelles. Les zombies représentent toutes les tranches de vie, du social au politique en passant par la religion. Nous avons essayé de représenter le fait que chacun de nous est impliqué dans son propre petit monde, son propre esprit en fait, et que personne ne fait attention aux choses qui sont vraiment importantes, comme l’environnement que nous nous partageons tous. Un autre truc important à savoir dans cet artwork, c’est que ces zombies viennent pour nous bouffer le cerveau. Son auteur s’appelle Nesha et travaille à Doomsday Graphics (http://www.myspace.com/doomsdaygraphics).
MI. Vous êtes signés sur Season Of Mist, un label français. Quelle relation entretient TERRORIZER avec le public français ? Saurais-tu nous dire quelques mots en français ?
Wolf. On est vraiment heureux d’être un membre de la famille Season Of Mist. On donne une importance majeure au public français. De l’avis de tout le groupe, on s’y sent comme à la maison quand on y va. Nous savons quelques mots en français. Nous aimons les gens français (ndr : en français dans le texte).
MI. Peut-on faire un rapprochement entre la résurrection de TERRORIZER et les retours de certaines formations cultes pour le Grind comme celle de LOCK-UP, la reprise des lives pour NASUM ou le nouvel album de NAPALM DEATH ?
Wolf. Comme je te l’ai dit avant, on a écrit cet album en 2008 mais on a dû attendre 2012 pour le sortir. En prenant ça en considération, avec tous ces supers groupes qui reviennent sur le devant de la scène mais aussi avec la sortie de très bons albums, je dirais que l’heure est venue. Les étoiles se sont alignées pour le Grindcore.
MI. Comment analyses-tu ce regain de forme pour la scène Grind ?
Wolf. Quand tu regardes l’état du monde aujourd’hui, tu peux voir et sentir certaines frictions entre les cœurs et les esprits. Le fait que le Grindcore soit né de l’esprit rebelle du Punk et de la force brutale du Metal, ça veut dire que c’est l’heure pour les mots de prendre une signification différente. Ce sont les vraies expériences dont nous sommes les témoins qui alimentent essentiellement l’avant-garde du Grindcore.
MI. Tu n’es pas sans savoir que le magazine Terrorizer tire l’origine de son nom dans celui du groupe. Avez-vous conscience d’être devenus à ce point des « légendes » pour le milieu Grind ?
Wolf. Absolument ! Et on ne prend pas ça à la légère. C’est une responsabilité.
MI. Une tournée est-elle en préparation pour promouvoir Hordes Of Zombie ? Peut-on espérer vous voir jouer en France prochainement ?
Wolf. Rien n’est prévu à l’heure actuelle, mais c’est évident qu’on va faire quelques concerts. Nous viendrons jouer en France prochainement.
MI. Question plus personnelle, quels sont tes derniers coups de cœurs musicaux, les derniers albums qui t’ont marqué ?
Wolf. Je suis un fan de musique extrême, de Black, de Death, de Grind, de Punk, etc… Je suis aussi un grand fan de musique classique. Mes compositeurs préférés sont Bach et Tchaikovsky. Et j’aime aussi la musique amérindienne.
MI. Merci beaucoup Wolf d’avoir pris le temps de répondre à ces questions. Bonne continuation à TERRORIZER et bonne chance pour Hordes Of Zombie. In Grind We Crust ! Les derniers mots sont pour toi.
Wolf. Merci à toi Stef pour cette super interview et pour ta positivité, on apprécie beaucoup. Nous souhaitons le meilleur pour Metal-Impact et pour tous ceux qui auront lu cette interview, en ces temps sombres et incertains.
Ajouté : Lundi 19 Mars 2012 Intervieweur : Stef. Lien en relation: Terrorizer Website Hits: 11717
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