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DSK (FRA) - Marc Le Gigan (Nov-2004)


Après sept années d’existence et quelques passages tumultueux, DSK nous livre leur premier album « …From Birth ». C’est le volubile Marc Le Gigan qui se prête au jeu des questions réponses…

Line-up
: Pierre Antonik (guitare), Benoît Moritz (guitare), Nicolas Boury (chant), Marc Le Gigan (batterie), Kevin Lebas (basse)

Dicographie : ... From Birth (Album - 2004)



Metal-Impact. Passage presque obligé, présentes nous DSK avec le commencement, le pourquoi du comment du nom etc…
Marc Le Gigan. DSK est un groupe formé en 1997, cela commence à dater. Au départ la formation n’était absolument pas la même qu’à ce jour, preuve en est que j’occupais le poste de chanteur à cette époque. Je suis désormais passé à la batterie. Nous portions alors le nom de DESCAMISADOS mais cela s’est vite transformé dans la bouche des gens qui nous suivaient en DESCA alors nous avons choisi de trouver une façon de rester avec ce diminutif tout en lui donnant un certain sens. Voilà pourquoi DSK se nomme DSK. Cela signifie Disruption of Soul and Kind (dérèglement de l’âme et de l’espèce). Il y a Nicolas au chant, Kevin à la basse, Pierre et Benoît aux guitares et moi à la batterie.

MI. Vos morceaux sont en quelques sorte un melting pot de plusieurs style sous un fond groovy, comment vois-tu votre musique ?
Marc. Comme 90% des batteurs je vois notre musique de derrière. Je pense que tu définis parfaitement ce que nous jouons. Grossièrement, nous pourrions qualifier cela de death metal et pompeusement nous choisissons de qualifier cette musique de rock’n’roll en ce sens que nous avons dans le groupe des styles de prédilection et que certains membres de DSK n’écoutent absolument pas les styles aimés par les autres. Je veux dire par cela que Benoît et Pierre n’écoutent pas de death metal et encore moins de grindcore. Cependant, ils ont en eux un jeu très agressif et pur. Ce qui nous permet à Nicolas et moi de laisser parler nos instincts dans les compositions. Nous savons qu’avec Pierre nous pouvons laisser parler le groove que nous aimons dans les groupes de hardcore ou des groupes tels SUFFOCATION ou DYING FETUS et avec Ben nous pouvons nous laisser aller à la vitesse. La pureté des jeux de chacun nous permet d’aller dans toutes les directions musicales rock et l’agressivité des jeux de chacun nous permet d’avoir confiance dans l’exécution. Lorsque je parle de rock, il ne faut s’attendre à des délires bananes et rouflaquettes mais à toutes les façons de rendre le metal extrême encore plus violent et énergiques… Bref, il faut savoir rester primaires.

MI. Pourquoi avoir orienté vos textes et votre pochette autour d'un thème commun qu'est la naissance ?
Marc. Nicolas répondrait bien mieux que moi à cette question… La naissance est ce moment critique où des êtres humains ne peuvent plus faire demi-tour. C’est une personne importante. Une personne qui pèsera d’une façon ou d’une autre dans la balance, il sera acteur du devenir commun et du sien. Mais il sera soit un bon, une brute ou un truand. Il pourra même être les trois à la fois. Il pourra même être un être qui subira. L’idée serait d’arrêter de procréer pour voir comment et pendant combien de temps tournerait notre monde… C’est un thème cher à Nicolas qui est un pessimiste dans l’âme… même si il s’en défend le bougre.

MI. Comment s'est passé la collaboration avec Axel Wursthorn (Carnival In Coal) et son Walnut Groove Studio ?
Marc. La collaboration avec Axel s’est fort bien passée car c’est un très bon ami depuis de très nombreuses années. Il est capable de donner un son très propre en un rien de temps. Cependant, il n’a jamais eu à donner un son si "roots" à un groupe. Cela ne l’a pas du tout bloqué car c’est un monsieur très ouvert et patient. Il nous a donc laissé carte blanche pour le mixage. De plus, le cadre du studio est très agréable… nous y avons été soigné et chouchoutés… du thé, des petits gâteaux. Certes, sa méthode de travail pourrait en dérouter plus d’un et ses influences ferait douter chacun d’entre nous sur ses aptitudes à enregistrer du metal extrême mais c’est un ingénieur du son très compétent et polyvalent. Tout se passe dans la décontraction car il ne s’énerve jamais et pilote ses machines comme un chef.

MI. Pourquoi avoir choisi de faire une une reprise de Napalm Death "Walls of Confinments" ?
Marc. NAPALM DEATH est un groupe essentiel dans notre parcours. Il y a des hasards dans la vie qui sont là et avec lesquels vous devez vivre. J’ai personnellement été marqué par les même groupes que les membres de NAPALM DEATH et cela au même moment qu’eux. Ces groupes comme pour NAPALM DEATH m’ont influencés au plus haut point, ce qui signifie que lorsque je pense à un morceau il se retrouve inévitablement avec les mêmes articulations et les mêmes marques de fabrique. C’est assez difficile à expliquer mais la première fois que j’ai entendu NAPALM DEATH en 1987 j’ai immédiatement su que ce groupe ne me quitterait plus. Il synthétisait parfaitement tout ce que j’aimais. La violence musicale du hardcore, le côté rock du punk, la souplesse du thrash, les balbutiements du death metal et un concept graphique underground et crade. Au sein de DSK tout le monde se reconnaît dans NAPALM DEATH car ils symbolisent l’énergie et nous en avons une sérieuse masse en nous. Ils symbolisent ce parfait melting pot dont tu parlais dans ta seconde question. Mais nous tentons de ne pas nous laisser trop aller car nous pourrions sans aucune difficulté devenir un parfait clone de NAPALM DEATH. Cette reprise est un hommage profond à un groupe essentiel à notre développement musical.

MI. Comment en êtes vous venu à choisir Thundering Records comme label ?
Marc. Surprise dans la réponse… nous n’avons pas choisi THUNDERING RECORDS. C’est un vrai conte de fée pour un groupe car c’est le label qui a contacté DSK. A vrai dire, Laurent avait dans son catalogue un autre groupe de notre région et en passant chez l’un des membres il a entendu DSK et a su que nous enregistrions notre nouveau disque. La musique lui a plu et nous avons signé. Bien sûr, nous n’avions pas d’autre choix que THUNDERING RECORDS en ce sens que tous les labels contactés nous avaient répondu négativement. Nous aurions très bien pu le sortir par nous même mais nous n’aurions jamais pu avoir cet accès aux bacs, aux médias écrits ou radiodiffusés. Il représentait une reconnaissance de notre musique par quelqu’un qui est très critique car au delà de la passion il est bien sûr question d’argent. S’il ne rentre pas dans ses frais, il doit au moins limiter la casse. Il doit vendre ses disques donc s’il signe un groupe c’est qu’il apprécie le potentiel et a envie de défendre ce disque nouveau. Je l’ai déjà entendu parler d’un groupe de son label à gars pour un concert. Il l’a défini le plus précisément possible et avec énormément de tendresse. C’est touchant de savoir que l’on peut bénéficier de cette attention. Il se décarcasse pour nous et nous a mis les cartes sur table dés le premier jour. Il n’est pas CENTURY MEDIA donc il va falloir retrousser les manches. Ca tombe bien, on aime le faire.

MI. Quelle est pour vous la meilleure chose, composer, enregistrer ou faire des concerts ?
Marc. Ces trois phases sont toutes aussi importantes les unes que les autres. Si on ne compose pas on ne peut pas enregistrer, si on n’enregistre pas on ne peut pas démarcher les salles pour les concerts et si on ne fait pas de concert le groupe meurt. Je pense que je n’aime pas tellement enregistrer. Je pense même ne pas trop m’avancer en disant que personne dans le groupe n’aime enregistrer pour cette bonne raison qui est que nous n’avons jamais eu d’autre objectif que la scène. Sortir un bon disque demande une grosse dépense financière et un sérieux réseau de connaissances si l’on a pas de label avec soi. Composer est passionnant mais parfois douloureux. On remet cent fois son ouvrage sur le travail et on se torture pour tirer le meilleur de nous-mêmes tant techniquement qu’en terme de créativité. Il faut un temps très long avant que d’arriver à faire sonner un morceau et l’on doute souvent. J’ai souvent peur de ne pas trouver LA bonne idée qui tire le morceau vers le haut et de là le laisser comme il est. Sans intérêt et sans amour à le jouer. Et il figurera peut-être sur le prochain disque. C’est ce dépassement coûte que coûte de soi qui est si passionnant. L’enregistrement, lui, marque l’abandon des chansons. Elles sont en quelque sorte immortalisées et l’on passe aux nouvelles… mais avant il faut stresser un maximum pour s’assurer que ce qui figurera sur le disque est bien ce que l’on veut entendre… avons nous donné le meilleur à chaque titre ? C’est le principe de l’interrogation lorsque l’on connaît son sujet sur le bout des doigts mais que l’on est pas sûr d’avoir été pertinents à 100%. Par contre pour le concert, nous sommes unanimes : c’est pour cela que nous faisons de la musique et surtout cette musique. A un concert de metal extrême, le public est venu pour s’en prendre plein la tête et cela tombe bien car c’est dans cet état d‘esprit que nous composons. Alain Souchon a dit : "chanter c’est lancer des balles"… c’est très vrai. C’est un échange perpétuel, sur scène et dans le courrier.

MI. Un mot sur votre participation exceptionnel au Tuska Festival en Finlande ?
Marc. Une grande chance pour nous… et pourtant tout avait mal commencé. Lors du tremplin auquel nous participions et qui proposait une date en Finlande, nous nous sommes retrouvés à jouer avant l’ouverture des portes. Ce n’est pas idéal pour gagner des voix. Cependant, la "victoire" était décidée par l’organisateur du Tuska Festival directement. Nous avons donc joué devant lui et les quelques groupes déjà présents sur le lieu. Bref, celui qui nous intéressait nous a vu. L’accueil en Finlande a été formidable. Je souhaite que tous les groupes puissent un jour connaître un tel engouement. Personne ne nous connaissait là-haut car notre nouveau disque sortait le jour de notre concert. Mais le festival étant en plein air donc complètement ouvert, lors de notre balance nous avons déjà voulu convaincre la centaine de personnes venues par curiosité… Je pense que cela a fonctionné car après la dernière note de NASUM qui jouaient sur la scène à côté de la notre la foule s’est déplacée sous notre chapiteau. Nous ne venions pas les mains vides car nous sortions d’une tournée d’une vingtaine de dates en France et à l’étranger. Nous maîtrisions notre show sur le bout de doigts, la cohésion du groupe était excellente. Le public a été satisfait, ceci a beaucoup de valeur pour nous car il est habitué à entendre et voir des groupes excellents. Depuis, nous avons noué de très bons contacts et nous nous engageons à y retourner d’ici peu de temps.

MI. Que penses-tu des clivages au sein de la scène Metal française ?
Marc. Il sont normaux. Je pense que personne ne recherche la même chose lorsque l’on écoute de la musique chez soi ou en concert. Ce qui n’est pas normal c’est de voir ou de lire des attitudes puériles en dénigrant tel ou tel courant musical. Cela est moins flagrant au sein des groupes mais il nous reste les forums de discussions sur internet pour nous démolir mutuellement. Plus que des clivages au sein de la scène metal en France, il s’agit plus de niveaux intellectuels très inégaux. La musique n’est qu’un prétexte pour se jeter à la figure toute cette rancœur de ne pas être plus important que l’on porte au fond de soi. Je n’aime pas le heavy metal et Benoit au sein de DSK adore cette musique. Je dénigrerai jamais ses groupes préférés et je ne me permettrai jamais de dire que telle formation est vraiment merdique. Si je n’aime pas, je n’enregistre pas l’information. J’écoute tant que je peux pour voir si je n’en tire tout de même pas un petit quelque chose et si je n’y parviens pas, je m’en vais.

MI. Quel est votre pire et meilleur souvenir au sein de DSK ?
Marc. Le pire des souvenirs est sans nul doute ce que l’on vit lorsque un membre du groupe s’en va. C’est très délicat car même si des gens peuvent prétendre remplacer un membre de DSK musicalement, il n’en est pas de même quant à leur motivation. Le rythme n’est pas celui de potes qui se font plaisir un coup de temps en temps en sortant les instruments un samedi après-midi. Cela n’a jamais d’ailleurs été ça. Et cela rebute souvent les personnes qui pratiquent la musique dans notre entourage.
Et notre meilleur souvenir c’est à chaque fois que l’on nous dit "ok" pour une date. C’est essentiel dans la vie du groupe et c’est une reconnaissance de la part d’un organisateur qui sait qu’avec nous sur son affiche, il garantit au public de passer une bonne soirée.

MI. Quelle est la question à laquelle tu en as marre de répondre et quelle est celle à laquelle tu aimerais répondre (avec les réponses s’il te plaît) ?
Marc. Puis-je être sincère avec toi ? Oui ? Alors, la question à laquelle je supporte de moins en moins de donner une réponse est la première que tu m’as posé. GRRRR !!!! Présenter le groupe devient une sorte de serpent qui se mord la queue car j’aimerai à chaque fois proposer des réponses ou une formule différente mais je ne le peux pas car les faits sont là. DSK est composé de telle et telle personne, nous nous sommes formés à telle date…ect. Tu vois, je ne supporte tellement plus d’y répondre que j’étais pratiquement près à te redonner une réponse complète pour la seconde fois [Rires] !
Pour ce qui est d’une question que j’aimerai que l’on me pose… attends… je réfléchis… j’ai trouvé. Il y en a en fait deux. Une pour le groupe et une pour moi. La première : "vous avez terminé votre seconde tournée américaine avec NAPALM DEATH, avez vous pu faire monter Barney sur scène avec vous pour jouer Walls Of Confinement ?". Et puis la seconde qui me concernera personnellement : "Comment s’est déroulée ta rencontre avec Paul Mc Cartney et cette participation à sa dernière tournée ?". Là, je te répondrai que les mecs de NAPALM et Paul sont de bons amis et que l’on passe toujours du bon temps ensemble lorsque l’on se voit… on a le droit de rêver, non ? C’est gratuit et ça ne pollue pas (soupir).

MI. Si tu as un message à faire passer, je te laisse tribune libre…
Marc. Le message est très simple. Soyez toujours curieux. Achetez les productions de petits groupes et cela quelque soit le support. Déplacez vous aux concerts underground. Recherchez les fanzines et webzines. Surfez sur les liens des sites de groupes obscurs. Toutes ces démarches vous donnent accès à une culture très intéressante et vivante… une mine d’or.

MI. Pensez-vous déjà à votre prochain album et si oui, peux tu nous fournir quelques détails ?
Marc. Nous pensons déjà au prochain disque. C’est un fait. Nous allons faire des maquettes jusque au mois de février 2005 pour voir où nous en sommes au point de vue progrès de compositions et progrès musicaux. Nous avons pour le moment cinq ou six titres que nous faisons tourner correctement mais nous devons vérifier par l’enregistrement leur impact. Et nous avons encore autant de titres qui vont se rajouter d’ici le moment où nous déciderons de retourner en studio. Nous projetons de partir en Scandinavie pour le mixage et le mastering au moins. Si nos finances nous le permettent nous effectueront les prises de son là-bas aussi mais pour le moment nous planifions l’enregistrement en France et mixage/mastering en Scandinavie. Ce prochain disque sera une fois de plus très rapide mais également plus heavy… c’est tout ce que je peux dire pour l’instant. Mais attendez-vous à un disque très violent.

MI. Je te laisse conclure en te remerciant vivement de m'avoir répondu…
Marc. Rendez-vous sur notre site (ndlr: lien ci-dessous) pour être informé des news du groupe. Et merci à toi pour ces questions et l’intérêt que tu nous portes.


Ajouté :  Mardi 30 Novembre 2004
Intervieweur :  Blasphy De Blasphèmar
Lien en relation:  DSK Website
Hits: 27918
  
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