Notez bien cette date, le dernier album d’Hammerfall sortira le 7 mars prochain. Ce Chapter V est sous-titré Unbent, Unbowed, Unbroken, voilà qui est dit –et martelé dans « Fury of the Wild ».
Ce titre est d’ailleurs mon préféré de l’album. Une petite intro à la guitare bien accrocheuse, une mélodie sympathique… Rien que de très classique se dit-on. Et puis non, pas du tout. Des pauses, placées aux bons endroits, donnent un souffle, une vraie originalité. On pense à une fin un peu abrupte du titre et celui-ci reprend, plus puissant encore.
Cette impression persiste sur tout l’album. On pense d’abord que ce n’est pas débordant d’originalité mais que tous les ingrédients sont là pour faire un bon album de Power Métal. Les orchestrations sont puissantes, les solos de guitare toujours bien introduits. Les chœurs sont là pour donner l’ampleur nécessaire aux thèmes épiques. La voix, si elle n’a rien de réellement hors du commun, est parfaitement mise à profit. Même la pochette de l’album est très réussie. Plus claire et lumineuse que les précédentes, le guerrier Hector se dresse fièrement dans un paysage qui n’est pas sans rappeler le film Le Jour d’Après. Il y a de bons titres rapides, très pêchus (« Blood Bound », un très bon choix pour le single), et d’autres plus lents comme « Never Ever », belle ballade sur un amour perdu qui trouve son émotion dans la simplicité de sa composition voix modulée sur guitare, parfois complétée par des violons. Ses refrains contrastent par leur puissance, avec des chœurs et une guitare plus agressive.
Et puis apparaissent toutes ces petites choses qui font la richesse de l’album. C’est un titre d’intro assez long –plus de six minutes– la fin abrupte de « Templar of Flame » et ses changements de rythmes et de thème musical, l’effet épuré de « Imperial », petit instru de guitare acoustique sur fond de basse, aux notes clairement détachées, de ces troubadours modernes. Parlons enfin de « Kinghts of the 21st Century », un titre ambitieux de 12 minutes qui clôture l’album. On peut dire que nos Suédois auront su exploiter la participation du bien connu chanteur de Venom, Cronos, qui incarne ici à merveille La Prophétie. Une intro sombre et lente nous fait attendre le moment où ce titre va exploser à nos oreilles… attente malheureusement bien trop longue, ce qui gâche le morceau. Reste cependant un réel effort d’innovation et de bonnes harmonies qui, bien que semblant prévisibles, ne finissent jamais comme on l’aurait supposé.
D’aucun reproche au groupe de ne pas se renouveler mais ce dernier opus nous prouve que les musiciens ont acquis une maturité nouvelle leur permettant de nuancer leur style, de le « pimenter » pour reprendre le terme même de Joacim. Ce Chapter V est donc un album complet qui ravira les fans d’Hammerfall et ne manquera pas d’intéresser les amateurs de Power Metal.