RAVENTALE, un patronyme qui en dit long. C’est bien de contes dont il s’agit, mais écrit par un seul et même corbeau, monsieur Astaroth Merc, qui se permet le luxe de composer et jouer de chaque instrument. Seul et avec une grande souplesse il exécute dans chacune de ses épreuves le meilleur de son art, un Black Doom de hautes volées. Toutes fois il est bon de rappeler que l’oiseau du mauvais augure ne fait jamais cavalier seul, d’autre volatile de son envergure vole à ses côtés et cette fois il s’agit de Morthvarg guitariste de DEFERUM SACRUM. A noter d’ailleurs que c’est son acolyte, chanteur et bassiste du même groupe, Athamas, qui lui céda cette bien jolie place aux côtés du fondateur de RAVENTALE.
La tonitruance omniprésente dès « Anything Is Void » est caractéristique de bon nombre de compositions Black. La férocité ne laisse pas de répit à l’auditeur, aucunes nappes pour s’assoupir et pourtant les claviers sont d’ores et déjà là pour assouplir l’ensemble.
Comme dans ses albums précédents After et Mortal Aspirations entre autres, le côté atmosphérique est très largement mit en avant et brillamment. On s’en régale en cours d’écoute de la deuxième piste déjà où des nappes plus voluptueuses laissent s’évaporer de magnifiques solos profondément aiguisés.
On assiste à un déploiement de maintes qualités musicales sur une même chanson et tout ceci met en avant une imperfectibilité hallucinante. La beauté qui en résulte est égale à la qualité des arrangements.
Chaque minute qui défile laisse dans son sillage son lot de surprise et même si le tempo est semblable à chaque fois, torpeur du Doom, la variété des mélodies fait de chaque composition un ouvrage singulier.
Quelle que soit la couleur qu’il souhaite faire dominer au sein de ses œuvres, RAVENTALE n’aura de cesse de faire régner une certaine mélancolie. Quoi qu’on en dise la mise en scène est somptueuse et ici c’est une dominance d’orangée qui est dépeinte, couleur que l’on retrouve sur la pochette de l’album où un drakkar perce une brume épaisse. Elle sied certainement à la richesse des sons contenus dans ce dernier. En effet, malgré des ambiances obscures l’air est plus respirable et donc de fait plus aérien sur certaines séquences donnant à Bringer Of Heartsore un caractère capiteux et très élaboré.
Tous les instruments s’épanouissent sublimement et aucun d’entre eux ne pourraient en être extraits comme si ils étaient nés en même temps, comme si tout avait été réalisé d’un seul et unique trait. Une évidence à couper le souffle.
Oh combien il est difficile de vous conter moi-même la foule de chosent que m’inspirent cet artiste et sa musique. Pour faire simple je crierais haut et fort à tous les amateurs de Black Metal et de Doom de plonger en apnée sur la discographie de l’ukrainien et sans plus attendre sur ce dernier bijou afin d’y communier aussi intensément que se marient les deux genres.