ELIS nous vient du Liechtenstein, petit pays situé entre l’Autriche et la Suisse, quatrième plus petit état indépendant d’Europe. C’est sur les hauteurs de la belle chaîne des Alpes que ces musiciens ont composé un Metal Gothic bien plus proche d’une ambiance arabisée aux couleurs du sable à perte de vue que d’un tapis d’Edelweiss dans lequel on se roulerait tel un ours sortant d’hibernation.

En effet dès « Core Of Life », on pourrait apparenter cet opus à du ORPHANED LAND essentiellement sur le chant certes mais également sur cet embrun oriental dans la composition qui n’est en effet pas sans nous rappeler certaines compositions des Israéliens. Et nous en aurons la démonstration sur bien d’autres chansons.
Même si Sandra Schleret (chant) a un joli grain de voix, il devient vite déplaisant sur « Twinkling Shadow » où seul Tom Saxer (basse/chant) aurait pu se charger de cette mission puisque là en revanche, dès lors qu’il entonne ses vocalises, on est captivé.
Sur « Warrior’s Tale », cette fois, la belle se contente de poser sa voix de manière plus aérienne sans trop en abuser, accompagnée de son compère qui lui usera plus d’un chant narré. On bénéficiera en milieu de titre d’un très bon moment d’instru au solo habité.
Voilà un morceau qui peut réellement prétendre au statut gothique : « I Come Undone ». Il se détache du lot avec une musicalité plus syncopée et des riffs saturés à souhait. Même si le suivant talonne à la perfection son prédécesseur, il n’en a pas pour autant sa qualité, tout y est trop étouffé par le chant.
Très personnellement je serais bien davantage touché par « Morning Star » parce qu’une nouvelle fois, le monsieur s’est joint à la sérénade et que c’est ce qui colle le mieux à la décharge électrique joliment enveloppée de claviers. Il aurait été judicieux de mettre la dame au repos, au moins le temps d’une épreuve pour pouvoir se délecter de toute cette richesse harmonique.
N’ayant aucune envie ni matière à m’étendre sur le reste de l’œuvre, si tant est qu’on puisse la nommer ainsi, je marquerais une courte pause toutefois sur « Rainbow ». Pourquoi, parce que cette fois, l’ensemble est harmonieux et la musique pratiquée ici sied mieux aux envolées lyriques.

Je ne déplore qu’une chose, c’est de ne pas avoir eu en ma possession la bande son pour pouvoir apprécier uniquement cette fois le réel travail des instrumentistes. Je finirais péniblement l’album et franchement agacée par la voix de la jeune femme qui n’est pas sans talent, mais qui pour ma part s’est trompée de genre. On pourrait par contre lui souhaiter bonne chance aux côtés de toutes ces Simone, Sharon et toute la clique dans un registre plus symphonique.