Furia revient, triomphant de sa quête du passé, et nous propose une nouvelle fois un album à la trame conceptuelle, en accouchant pour l'occasion d'une saga musicale pour le moins soignée. Un univers mystérieux dont les secrets sont enfuis au plus profond de ce lac nourrit de larmes et de sang. Lieu maudit où Arès le héros de cette épopée est contraint d'affronter les démons cachés au plus profond de son âme afin d'expier les pêchés de sang commis dans sa vie antérieure.

Les turpitudes du héros sont restituées avec intensité par Damien Paquet qui représente par les nombreuses tonalités de son chant les différents acteurs de cette épopée, d'ailleurs certains samples illustrent assez bien le contenu de certains textes. N'oublions pas de citer Medhi Khadouj qui est responsable de l'intégralité des textes et qui signe aussi les deux instrumentales : "Mécanique de l'infamie" et "La mort de l'âme".
Furia a fourni un travail important tant au niveau des compositions qui ont gagné en profondeur, qu'au niveau des arrangements illustrés par la présence de violons, et de chœurs assurés par la chanteuse d'Akin.
Pour parfaire la production sonore, le groupe s'est envolé au Finnvox Studio en Finlande au côté de Mika pour masteriser cet album, personne qui est responsable entre autre de Children Of Bodom, Stratovarius…

Vous l'aurez compris, Furia possède de sérieux atouts dans sa manche. Ce petit groupe originaire de Macon a mis beaucoup de moyens en œuvre pour étayer son univers. Quant à la musique, elle contribue grandement à illustrer cette œuvre théâtrale, les craintes, le désespoir, les doutes qui submergent le héros, se font clairement ressentir par les intonations du chant mais aussi par l'intermédiaire de la musique qui met joliment en relief les situations épiques.
Les personnages de cet univers sont bien représentés. En effet, le chanteur use de différents vocaux pour matérialiser les dialogues des opposants et pour mettre en valeur les narrations qui servent de passerelles entre les morceaux, par le biais d'effets et de modulations de la voix. On trouve de nombreux breaks intelligents teintés de synthés, généralement utilisés pour renforcer les riffs des guitares. Ces mêmes guitares sont de véritables génératrices de mélodie, d'ailleurs le côté créatif de Furia pourrait être assimilé à un Misanthrope version symphonique. Ici, l'originalité instrumentale prime sur les parties rapides, même si quelques petits blasts subsistent. Une musique que l'on pourrait qualifier de Heavy/Black symphonique, avec des riffs incisifs à la sauce Thrash suédoise qui ponctuent majoritairement l'album, me rappelant curieusement les premiers Dark Tranquility, et certains passages de synthé me font penser à certaines sonorités à la Dimmu Borgir. Loin de moi l'idée de crier au plagiat, je trouve que ces influences Thrash Metal et black symphonique offrent un joli contraste et permettent d'alterner les diverses émotions qui jonchent cet album.

Plongez sans crainte dans les eaux troubles de ce lac de larmes et de sang, les tumultes des profondeurs regorgent de trésors cachés que seuls les plus téméraires d'entre vous auront la joie de découvrir. Je ne peux que vous encourager à soutenir ce petit groupe qui vient une fois de plus d'apporter les preuves qu'un statut de futur leader de la scène française serait amplement mérité.
Jetez une oreille attentive à cet album et laissez-vous imprégner par la magie envoûtante de l'univers de Furia.