ANTHROPIA (FRA) - Non-Euclidean Spaces (2015)
Label : Adarca Records
Sortie du Scud : 15 mars 2015
Pays : France
Genre : Power Metal progressif
Type : Album
Playtime : 12 Titres - 70 Mins
Vous êtes venu sur cette chronique soit en curieux, soit en fan convaincu et acquis à la cause du Power Prog mais curieux aussi d'en savoir un peu plus sur le troisième album d'ANTHROPIA, inquiet toutefois, mais rassuré après 6 ans d'attente depuis l'album The Chain Reaction.
Pour la biographie je vous invite à visiter le site officiel du combo, et à jeter un coup d'oeil sur Youtube pour le showcase acoustique Acoustic Reactions car pour un chroniqueur il y a déjà pas mal à faire avec ce riche opus Non-Euclidean Spaces, tout un univers à s'approprier... à travers notamment les 70 mn, durée de l'album.
Chez ANTHROPIA, ils savent que l'on est passé aux 35h ?
La générosité d'ANTHROPIA ne s'arrête pas là, car il convient d'apprécier l'artwork réalisé par David Demaret, et bourré de clins d'oeil à l'univers de Lovecraft qui ne peuvent que nous ravir.
Véritable concept album sur le mythe de Cthulhu en hommage à l'auteur fantastique H.P. LOVECRAFT. Les amateurs sont nombreux, et vous avez là la bande-son du voyage que vous allez faire dans le temps et l'espace, balloté entre folie, mélancolie, cocktail de sentiments face à nos propres contradictions. Le rêve reste-t-il la seule évasion rédemptrice capable de nous éviter l'apocalypse ? C'est ce que va nous mettre en musique ANTHROPIA en jouant sa partition.
Il y a plus de 10 ans, Hugues Lefevre, chant, guitare classique et électrique en projet solo pouvait en effet chantonner: "I am a poor lonesome cowboy" mais aujourd'hui il sait s'entourer, et de quelle manière ! D'abord Yann Mouhad, guitare, qui prend part aux compositions et arrangements et pour l'occasion Arjen Anthony Lucassen (AYREON, STAR ONE, THE GENTLE STORM) qui assure la narration sur l'ensemble de l'album, Edu Falaschi (ALMAH, ex-ANGRA) qui prête sa voix sur "The Snake Den" avec, sur le même titre, un solo guitare du calédonien Pascal Allaigre.
ANTHROPIA s'est mis tous les atouts de son côté, y compris sur le plan technique, Damien Rainaud, batterie, s'étant chargé du mixage et du mastering au studio américain de Logan Mader, le Darth Lader Music à Los Angeles.
Après une première écoute, on constate que cet opus se singularise par plusieurs incursions de guitare classique sur le titre "Fuoco" notamment avec des airs hispanisants, et de piano sur "The Part Of Them In Me".
Le chant Rock de Nathalie Olmi n'est pas sans nous rappeler Elisa C. Martin du DARK MOOR de la première heure. Des solos de guitare bien sentis nous renvoient aussi à l'ADAGIO de Stéphan Forté.
L'architecture des morceaux, leur séquencement, leur formatage sont à l'image de productions du genre véhiculées par des groupes de référence comme SYMPHONY X, SONATA ARTICA, DREAM THEATER, RHAPSODY...
Après être invité avec le jeu d'une guitare acoustique sur le premier titre "Strange Aeons", la passerelle bardée d'épines telle la tige offensive d'un rosier, visuel de la pochette, nous entraine vers le chant capiteux de Nathalie Olmi, rose noire, au deuxième morceau "The Melancholy Of R.C." avec une section rythmique qui s'impose déjà.
"Silver Twilight Lodge" quant à lui allie délicatesse et puissance, contraste des sentiments, cocktail d'acoustique et d'électrique, rupture de rythmes avec quelques parties éthérées... et au final, la pointe de diamant qui ripe sur le vinyl... Nostalgie.
Avec les titres comme "The Part Of Them In Me", "Seeds Of Decay" et "When The Stars Come Right", on attaque le plat de résistance, impression d'être attablé devant un plat trop riche, trop d'ingrédients, les papilles s'affolent, décontenancées, les plans musicaux multiples et divers se succèdent sans cesse, la narration en rajoute...on en sort un peu barbouillé, chamboulé.
L'intermède instrumental avec orchestration "Unknown Kadath" fait office de trou normand et s'avère plaisant. Prudent, on contrôle toutefois son diabète.
Avec "Crawling Chaos", on retrouve un son plus puissant, carré à l'image du Train Of Thought de DREAM THEATER, avec une interprétation plus ramassée, concentrée préservant l'originalité et la signature d'ANTHROPIA. Ce titre formaté sur 6 minutes convient mieux, on se dilue moins, et pour les niçois c'est mistral gagnant, assurément.
"The Snake Den" nous perturbe quelque peu avec l'articulation de ses parties vocales, un enchevêtrement qui finit par s'emmêler, et nous faire un noeud dans la trompe d'Eustache, sans vraiment nous convaincre. L'inconvénient d'être trop nombreux à table !
"Lost In Time And Space" se révèle être la parfaite illustration du style ANTHROPIA, et parfaite synthèse de l'album, de sa thématique, avec "Fuoco" la note qui confirme le côté classieux de leur prestation.
"Creddits" nous fait l'effet d'un sorbet rafraichissant, et pétillant qui nous invite sur la dance floor, une autre facette des compos du combo, avec un Julien Negro, basse, débridé, au mieux de sa forme, et le chant libéré, enjoué de Nathalie.
Non-Euclidean Spaces sonne comme une résurrection 6 ans après la sortie de The Chain Reaction, durée qui avait fait craindre une sortie de route pour ce groupe. Il n'en est rien, album de qualité à multiples facettes, ambitieux, qui aurait toutefois mérité un format plus ramassé sans que l'expression et la signature musicales d'ANTHROPIA en souffrent.
Ajouté : Mercredi 10 Juin 2015 Chroniqueur : Le Patriarche Score : Lien en relation: Anthropia Website Hits: 6924
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