BLIND GUARDIAN (de) - Beyond The Red Mirror (2015)
Label : Nuclear Blast Records
Sortie du Scud : 30 janvier 2015
Pays : Allemagne
Genre : Power Metal
Type : Album
Playtime : 11 Titres - 71 Mins
"Bardes nous sommes, bardes nous resterons". Ainsi se décrivent les gars de BLIND GUARDIAN sur leur site officiel. 5 ans après At The Edge Of Time, Hansi Kürsch et consorts viennent rappeler à quiconque en doutait que le trône de Bardes du Metal leur appartient pour l'éternité. Entre l'album précédent et l'offrande Beyond The Red Mirror, la compilation Memories Of A Time To Come avait remis les pendules à l'heure : avant de donner dans le Metal grandiloquent, BLIND GUARDIAN c'est aussi du Power – personnalisé certes – qui décoiffe, à l'image des nouveaux titres tels que "Prophecies", "The Holy Grail" ou "Twilight Of The Gods".
Mais ce qui frappe avant tout sur Beyond The Red Mirror, c'est la puissance épique qui se dégage de l'opus dans son ensemble. Là où At The Edge Of Time n'a finalement pas laissé un souvenir impérissable, Beyond The Red Mirror se veut certainement mieux pensé et donc plus abouti. Pour réaliser cette sorte de suite à Imaginations From The Other Side, le tout divisé en 8 actes thématiques, BLIND GUARDIAN n'a pas lésiné sur les moyens. Apparaissent sur ce disque les chœurs de Budapest, Prague et Boston pour un résultat des plus probants. Enorme. Majestueux. Rien que l'intro "The Ninth Wave" (premier morceau qui atteint les 10 minutes), écrite avec le clavier Mattias Ulmer, est d'une beauté à couper le souffle et servira sûrement d'entrée en matière sur scène. Un sentiment de grandeur que l'on retrouve sur le final époustouflant, "Grand Parde", où chœurs d'opéra et passages plus nuancés se succèdent tout en subtilité, se rapprochant de la crème des bandes originales de film. Dommage que la production – le mixage en tous cas – de Charlie Bauerfeind se révèle un peu brouillonne, entachant le superbe travail qui a été fourni ici.
Entre temps, BLIND GUARDIAN reste fidèle à lui-même. On appréciera la multitude d'arrangements sur les voix et les chœurs, ou ces relents celtiques distillés discrètement, qui propulseraient sans difficulté les "Twilight Of The Gods", "At The Edge Of ime", "Ashes Of Eternity" (et son refrain qui contraste sévère) et "The Throne" au rang de futurs classiques. On ne le dira jamais assez, mais la voix si particulière du barde Hansi procure tout son charme à chacune des nouvelles compos, tandis qu'André Olbrich a retrouvé de sa superbe (on pouvait lui reprocher une certaine absence sur At The Edge Of Time au profit de claviers moins séduisants) et que le cogneur Frederik Ehmke fait partie intégrante du style BLIND GUARDIAN (il est juste extraordinaire sur "Twilight Of The Gods").
Les orchestrations, enfin utilisées avec justesse et non au détriment des guitares, apportent de l'ampleur lorsque cela s'impose, favorisant l'ambiance de "At The Edge Of Time" et surtout de "The Throne". Parmi ces chansons à la longueur suffisamment inhabituelle pour être notifiée (mais vraiment justifiée, d'où l'aura épique de Beyond The Red Mirror), on note deux curiosités. "Miracle Machine", où seul le piano de Michael Schürren accompagne Hansi, hommage appuyé à l'une des influences reconnues de BLIND GUARDIAN depuis les débuts du combo allemand, à savoir QUEEN. Et ce "Distant Memories", fédérateur à souhait, au tempo plus mesuré, moins complexe que la moyenne, le genre d'hymne comme BLIND GUARDIAN sait en accoucher.
Avec autant de qualités, Beyond The Red Mirror achèvera de vous séduire au bout de la deuxième écoute. "Bardes nous sommes, bardes nous resterons". Rien à redire là-dessus…
Ajouté : Mardi 10 Mars 2015 Chroniqueur : NicoTheSpur Score : Lien en relation: Blind Guardian Website Hits: 6254
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