TESS (FRA) - La Confrérie (2012)
Label : M & O Music
Sortie du Scud : 30 janvier 2012
Pays : France
Genre : Screamo
Type : Album
Playtime : 11 Titres - 31 Mins
Tiens, mais qui revoilà, poil au doigt ? TESS. Les célèbres messins de TESS qui avaient fait forte impression en 2010 avec Les Autres, un second album pathétiquement Screamo, très inégal et beaucoup trop ambitieux pour l’époque. Je ne suis pas là pour revoir un jugement vieux de deux ans, mais pour vous parler de leur nouveau bébé, La Confrérie. Il parait qu’entre temps est sorti un DVD best-of avec photos, vidéos, intégrale, remixs et inédits. Poil au kiki. Quel intérêt quand on a six années de carrière, un EP et deux albums à son actif ? Passons sur ces détails qui appartiennent au passé. Le présent, c’est donc ce full-lenght. Le futur, quant à lui, s’inscrit en pointillés. Poil au nez.
Dès le début, une chose semble assez évidente. Poil à ta tante. Le TESS de 2012 n’est plus celui de 2010. Pour en être sûr, j’ai repassé Les Autres. Et l’évolution est tellement saisissante qu’elle fait presque peur. Mais attention, le changement ici ne s’opère pas dans l’état d’esprit du groupe, qui conserve son Screamo « so frenchy ». Il est plutôt perceptible dans la maturité des compositions. Poil au fion. Le son a pris beaucoup de rondeur, d’altitude. Fini les créations bordéliques, chaotiques, imprécises, sublimées par des paroles en français d’une rare indigence. TESS a corrigé certaines erreurs et en commet de nouvelles. Poil aux aisselles. Par exemple, ce sera facile de leur reprocher ces moments où tout le groupe s’arrête de jouer pour laisser le chanteur déblatérer un slogan primitif du genre « j’ai touché le fond, mais pas le tiens » ou alors « j’arracherai ta face pour en faire un masque ». Au moins, leur capacité à se renouveler n’est plus à remettre en question. On garde le chant français, mais on lui fait prendre du volume, on le gonfle aux hormones grâce à un riffing mastoc et des rythmiques épileptiques. Le scream flirte avec le growl, les deux se chevauchent sans que le timbre éraillé de Thibaut ne choque plus. Un joli progrès. A ce jour, TESS délivre sa proposition la plus aboutie. Etait-ce difficile de surpasser le précédent ? Pas sûr. Quoiqu’il en soit, l’abhorrence s’estompe vite au moment où les messins font dans copycat, notamment en rappellent BRING ME THE HORIZON sur « Du Mensonge Au Désastre », qui est une belle réinterprétation du « Diamonds Aren’t Forever » des anglais. La comparaison s’arrête à ce niveau. Aussi, La Confrérie est un album plus aéré, plus construit, pas forcément plus posé mais plus réfléchi. L’ambiance western spaghetti de « Zeppelin », la psyché inquiétante de « Dernier Virage » ou la névrotique « Le Mauvais Mort » sont autant de créations qui s’emmêlent dans un subtil bouquet aux parfums enivrants. C’est d’autant plus étonnant que je ne les croyais pas capable d’allier une logique de construction à la violence et la modernité de leur Screamo. Mais ils démontrent le contraire. Tant mieux pour eux. Poil aux yeux.
Je ne suis pas du genre à revoir mes positions aussi radicalement, mais la très belle sortie de TESS ne me laisse pas d’autre choix que de reconnaître un certain talent. Poil aux dents. A ceux qui, comme moi, doutaient de leur volonté de s’affranchir, ils peuvent se laisser tenter par ce Screamo du plus bel effet. Ah oui, et les rimes puériles qui garnissent cette review, c’est bien sûr un hommage à la prose à deux balles du groupe.
Ajouté : Mercredi 14 Mars 2012 Chroniqueur : Stef. Score : Lien en relation: Tess Website Hits: 10012
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