BLEED FROM WITHIN (uk) - Empire (2010)
Label : Rising Records
Sortie du Scud : 10 mai 2010
Pays : Ecosse
Genre : Deathcore
Type : Album
Playtime : 11 Titres - 46 Mins
Moins d’un an après la sortie de son premier album, les écossais de BLEED FROM WITHIN remettent le couvert avec Empire. Et quand j’ai appris ça, je me suis tout de suite dit que c’était une sacrée mauvaise idée. Comment un groupe qui a sorti un premier CD efficace mais aussi très convenu aurait-il eu les moyens de corriger le tir en à peine 10 mois, laps de temps écoulé entre les deux parutions ? A moins d’un miracle… Puis il y a eu la jurisprudence I DECLARE WAR. Même situation pour leur nouvel opus éponyme paru dans le sillage du premier (Malevolence) et qui n’a eu aucun mal à le surclasser. Décoré d’une magnifique pochette sur laquelle vautours, loups et serpents gravitent autour de l’empereur (si vous ne voyez pas le rapport, vous êtes aveugles), Empire soulève malgré lui un beau paquet d’interrogations. Mais à l’image d’Humanity, les britanniques ne nous laisseront pas bien longtemps dans le flou et afficheront clairement leurs revendications dès le début.
« This Is Our Legacy » ouvre la marche et nous livre d’emblée quelques vérités. Pour commencer, on remarque assez distinctement un travail minutieux sur les basses, beaucoup plus profondes et explosives. Quasiment chaque riff de la rythmique est accompagné par cette déflagration qui prend tout son sens lors d’une écoute au casque. La recette de base, quant à elle, reste inchangée. Du Deathcore brut de décoffrage, sculpté dans un marbre épuré et qui se permet des mélodies grassouillettes au groove malicieux façon THE DEVIL WEARS PRADA (« The Novelist »), voilà la formule choisie pour construire l’empire. BLEED FROM WITHIN, malgré le rapprochement temporel entre ses deux sorties, a franchi un cap. Pas des plus novateurs, son jeu volcanique a cependant gagné en maturité, en intensité. Ils ont aussi choisi de creuser la piste du Blackened Death qui avait déjà été exploitée à quelques reprises précédemment. Sur ce coup, des créations comme « Vanity » jouent le jeu à fond tout en laissant la porte ouverte à des fusions stylistiques, comme un final plus en mid-tempo ou une brillante succession avec « The Healing » aux relents plus mélodiques. Nos amis ont également réglé leurs petits soucis de batterie pour un rendu final plus vivant et autrement plus appréciable car moins mécanique. La doublette vocale chant grave et chant aigu reste en place avec cette drôle de manie qu’a Scott Kennedy d’exagérer les consonnes, à tel point qu’on entend presque les postillons s’échapper de sa bouche. Oui, les écossais ont progressé dans un espace-temps restreint ! Mieux encore, si la progression n’est pas spectaculaire, on ne peut que se féliciter d’entendre que BLEED FROM WITHIN a conservé son esprit intègre et n’a pas cherché à passer pour ce qu’ils ne sont pas. Manifestement, et même s’ils ont participé au tribute-album de JUDAS PRIEST avec la reprise de « Grinder », il sera bien difficile de les empêcher de faire autre chose que du Deathcore et c’est tant mieux, car il est du meilleur goût.
Ces mecs nous parlent d’un empire. Il est encore trop tôt pour dire si le Deathcore peut être défini de la sorte. Un empire, c’est le Black, c’est le Heavy. L’histoire nous le dira. En tout cas, dans ce contexte de controverse, BLEED FROM WITHIN a réussi à s’imposer avec beaucoup de naturel comme le chef des armées. Et si jamais le Petit Robert veut faire rentrer le terme « Deathcore » entre les mots « déambuler » et « déballage », il n’aura qu’à se pencher sur cet Empire pour en avoir une définition des plus claires.
Ajouté : Mardi 14 Février 2012 Chroniqueur : Stef. Score : Lien en relation: Bleed From Within Website Hits: 13706
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