MASTODON (usa) - The Hunter (2011)
Label : Roarunner Records
Sortie du Scud : 26 septembre 2011
Pays : Etats-Unis
Genre : Sludge Metal
Type : Album
Playtime : 13 Titres - 53 Mins
Qu'il est bon de s'improviser critique musical! Pouvoir disséquer et dénigrer sans risque le fruit du labeur des autres, le postérieur confortablement vissé sur sa chaise, abreuvant un lectorat avide de petites phrases assassines... Pourquoi faut-il que certains groupes (rares, heureusement!) se plaisent à bousculer les fondements de ce monde parfait en nous infligeant des albums rigoureusement inattaquables? Honte à vous, MASTODON! Par votre faute, personne ne lira cet article. Car les litanies élogieuses, ça n'intéresse personne.
Ironie mise à part, MASTODON est avec OPETH et une poignée d'autres associations de bienfaiteurs musicaux la garantie que le Metal ne mourra pas quand l'heure de la retraite aura sonné pour les monuments que sont IRON MAIDEN ou METALLICA. Riches d'un héritage parfaitement intégré tout en demeurant capables de défricher de nouvelles terres musicales, chacune de leurs livraisons nous conforte dans l'idée que le Metal est un genre qui a encore de belles années devant lui. The Hunter ne fera pas exception à la règle. Et les journaleux à l'affut du premier faux pas en seront une fois encore pour leur frais.
Ce n'était pourtant pas gagné : avec pas moins de 13 titres (deux fois plus que sur Crack The Skye), le groupe prenait le risque de laisser quelques morceaux dispensables s'infiltrer sur leur petit dernier. Il n'en est rien : ce sont bien 13 "faces A" qui nous sont offertes. Même le gros trip psychédélique de "Creature Lives" a sa légitimité et témoigne d'un réel travail de composition plutôt que d'un bœuf sous acide. L’abondance de titres tient en réalité à l’abandon partiel de l’orientation Prog observée sur Crack The Skye : MASTODON opère ici un retour à la concision et à l’efficacité. Mais n’allez pas croire que leur musique s’en trouve simplifiée ou formatée pour autant. Brann Dailor et ses acolytes ont gardé intacte leur extraordinaire capacité à concilier mélodies accrocheuses et haute technicité. Jamais ces musiciens hors-pair ne tombent dans la démonstration technique stérile (qui a dit DREAM THEATER?) ou ne répètent leurs phrases musicales les plus efficaces ad nauseam (qui a dit MAIDEN?). Tout s’enchaine avec une fluidité parfaite et une impression de facilité dont seuls les plus grands sont capables. Quoi? Il y a encore des sceptiques? Puisque l’album est chez notre partenaire Deezer, allez donc jeter une oreille sur « Curl Of The Burl », mega-hit et classique instantané plus sabbathien que jamais... « The hunter » ballade aux effluves d’opium et son solo de gratte beau à en pleurer... « Blasteroid », remède-miracle pour se réveiller avec une pêche d’enfer après l’over-cuite de la veille.... Et puis pendant que vous y êtes, écoutez tout le reste, ça ne pourra pas vous faire de mal!
Et pour les nantis qui ont les moyens de débourser la somme colossale de 20 €, sachez que l’édition collector renferme un DVD intéressant à plus d’un titre. D’abord parce que l’habituel making of soporifique a le bon gout de durer moins longtemps que 7 ans au Tibet. Ensuite parce qu’on y trouve également une analyse track by track par Brann Dailor himself, initiative assez rare pour être signalée. Et j’ai gardé le meilleur pour la fin : « Deathbound », excellentissime brûlot ne figurant pas sur l’album (en fait ce titre avait été enregistré lors des sessions de Crack The Skye) agrémenté d’un clip jubilatoire... Vous aimez Jim Henson? Eux non!
Ajouté : Vendredi 21 Octobre 2011 Chroniqueur : Cyco_Nico Score : Lien en relation: Mastodon Website Hits: 9448
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