KATAKLYSM (ca) - Heaven's Venom (2010)
Label : Nuclear Blast / Pias
Sortie du Scud : 13 août 2010
Pays : Canada
Genre : Death Metal
Type : Album
Playtime : 10 Titres - 47 Mins
Une étroite corrélation vient de naître entre KATAKLYSM et moi. Plus exactement depuis que j’ai découvert que nous avions le même âge. Je ne suis donc pas le seul petit monstre de 91. Pire encore, les canadiens bouffent du Death Metal depuis un sacré bout de temps mais ne semblent pas vraiment repus de ces orgies mortuaires. Preuve en est, cette longévité un peu folle qui les fait accoucher d’un dixième full-lenght avec ce Heaven’s Venom, digne successeur du médiocre Prevail. Hélas, il est aussi son successeur dans la médiocrité. Car il faut bien avouer qu’il y a bien quelques années que nos amis canadiens ne nous ont plus collé au mur. La dernière fois remonte peut être au furieux Shadows And Dust, en 2002. Une éternité. Pourtant, nous sommes tous unanimes, le son KATAKLYSM a largement contribué à l’édification du temple du Death, et continue d’y contribuer par sa perpétuation presque religieuse mais tristement redondante.
Soyez assurés qu’une fois encore, nos fougueux québécois ne se sont pas montrés avares en matière de brutalité. Tout est mis en place pour nous envoyer aux urgences pour déplacement de cervicales au bout de quelques secondes. On retrouve bien entendu leur griffe, qu’elle soit visuelle ou musicale. Artwork comme toujours très personnel. Idem pour la musique, mais par défaut. Il serait bien déplacé de qualifier leur Death granuleux d’impersonnel, vu qu’ils en sont les principaux instigateurs depuis bientôt deux décennies. Par contre, impossible de nier qu’ils tournent sérieusement en rond. Tellement vite et tellement bien qu’ils pourraient dessiner des crop-circles dans un champ de blé, rien qu’avec l’inlassable tranchant de leurs guitares. L’ami Dagenais, qui s’est occupé de la production et de la gratte déballe une fois encore toute la panoplie qui fait de lui un artiste accompli. Propreté des riffs, quelques solos inspirés, technique impeccable pour un rendu qui l’est tout autant. Alors qu’est ce qui cloche ? L’impression d’entendre encore et toujours les mêmes compositions. La sensation d’avoir fait le tour du personnage après trois chansons. Le mauvais reflexe de vouloir accélérer le temps, tant on est persuadé qu’il leur est désormais impossible de nous surprendre. On ne pourra pas leur reprocher de faire… la seule chose qu’ils savent faire. Non. Mais en retour, on pourra tout de même leur faire la déplaisante réflexion que tout ça manque un peu de folie et/ou de fraîcheur. Alors quand vient le final majestueux de « At The Edge Of The World » ou la mélodique « As The Wall Collapses », c’est un peu comme un Kiss Cool pour quiconque aura suivi un régime à l’ail. Le reste demeure sévèrement brutal, sérieusement compact et casse-gueule. Une voix qui manque toujours un peu de profondeur, qui nous fait parcourir un seul et unique frisson, celui qui nait de la peur d’entendre Maurizio s’étrangler pour de bon. Du blast comme s’il en pleuvait, comme celui qui vous déclenche saignements et migraines, celui qui vous sectionne la jugulaire sans préavis médical. Avec KATAKLYSM, on pourrait être mort trois fois qu’ils continueraient à frapper notre dépouille.
Heaven’s Venom ne sera donc pas, et de loin, un album majeur de l’année 2010. Trop aseptisé, trop répétitif, trop KATAKLYSM. Il s’écoute d’une traite pour se ranger aussi sec à côté des Prevail et des Serenity In Fire. On le ressortira bien un jour pour montrer à nos enfants comment on savait envoyer du bois à l’époque. Mais difficilement pour un autre motif.
Ajouté : Vendredi 17 Septembre 2010 Chroniqueur : Stef. Score : Lien en relation: Kataklysm Website Hits: 10128
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