GOJIRA (FRA) - Terra Incognita (2001)
Label : Next Music
Sortie du Scud : mars 2001
Pays : France
Genre : Death Metal
Type : Album
Playtime : 14 Titres - 66 Mins
J’étais chez un pote un jour et je regardais ses CDs. En les passant en revue, j’en ai vu un dont la pochette était un gars dans une posture de yogi, replié sur lui-même et se tenant la tête dans les mains. Connaissant les goûts de mon pote, je me suis dit que cela devait encore être un groupe obscur de World Music dont il a le secret, et je suis passé au suivant. Puis, durant la soirée, on a passé un CD au hasard. C’était Terra Incognita. Quelle ne fut pas ma surprise en découvrant ce que cachait cette pochette sombre et mystérieuse chez quelqu’un qui n’écoute absolument pas de Death Metal. Du coup, je me suis penché dés le lendemain plus avant sur le CD. Et là, j’ai pris une baffe monumentale. La perfection rythmique de ce quatuor m’a vraiment foutu sur le cul. Et pourtant, pour qu’un groupe me foute une telle claque au niveau rythmique, il en faut. Mais c’était fait. Seulement, il me manquait encore un petit quelque chose pour que l’intrusion de GOJIRA dans ma vie soit totale. Et ce petit quelque chose porta le nom de « In The Forest ». Le CD m’avait convaincu de la qualité du groupe, ce dernier morceau m’a fait l’adopter sans concession sur le champ. Le désormais classique triolet made in GOJIRA prend ici toute son essence, magnifié par une double grosse caisse phénoménale et dévastatrice derrière laquelle se cache Mario Duplantier, un alien aux jambes supplémentaires rétractables. Sa vitesse d’exécution alliée au fait qu’il ne se contente pas de roulement de double mais y met aussi nombre de syncopes font de lui un gars que l’on écoute avec la bouche béante, la salive dégoulinante. Mais il n’est pas tout seul dans le groupe. Jo, son frangin, qui assure la gratte et le chant n’est pas en reste, ainsi que Christian Andreu, lui aussi à la gratte. Et Jean derrière la quatre cordes fini la formation qui maîtrise la rythmique et les changements de tempo à la perfection. Et pas besoin d’aller bien loin dans le disque pour s’en rendre compte. Dés « Clone », tout le talent du groupe dans ce domaine explose. Mais il n’est pas seulement doué pour cela. Il sait composer. Des rythmiques sauvages et violentes comme sur « Fire Is Everithing » (qui s’allie en milieu de morceau à une des rythmiques les plus poignantes de l’album), des titres plus lourds et même des ersatz de Rock (« Satan Is A Lawyer »). On se retrouve même avec des incursions tribales sur la galette (« 5988 Trillions De Tonnes ») qui ne sont pas loin de faire dire à certains que Terra Incognita se rapproche très près du concept album. Et pourquoi pas ? Ne m’a-t-il pas fait moi-même penser à The Cube de SUPURATION ? Mais ce qui est fort dans cet album, c’est que les morceaux ne parlent pas seulement à notre âme de bourrin, il sait aussi s’adresser à nos tripes et à notre cœur, par de petites notes qui sont parsemées ça et là, par des intentions, des intonations, par la voix de Jo qui, parfois, sait se faire délicate dans son ton impersonnel. Et, malgré tout, GOJIRA reste un groupe de pur Death Metal, très violent, mais qui sait regarder ailleurs pour donner une touche très personnelle. D’ailleurs, c’est impressionnant de voir qu’un groupe arrive, dés son premier album, à voir une telle personnalité. Tout est soigneusement défini comme ce qui sera les marques de fabrique du groupe : le son, les compositions, même les à côté. Original, inventif, novateur, ambitieux sont autant de qualificatifs qui peuvent définir ce premier album de GOJIRA, et il manque quantité. Le mieux est encore de l’écouter et de le réécouter, puisqu’il n’a pas pris une seule ride. Il reste une référence à côté de laquelle il serait dommage de passer.
Ajouté : Jeudi 18 Septembre 2008 Chroniqueur : Wong Li Score : Lien en relation: Gojira Website Hits: 13261
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