VORMELA BLACK FEST (FRA) - Le C.C.O. à Villeurbanne (09/03/13)
Groupes Présents au concert : STORTREGN (ch) ; DAEDALION (FRA) ; OTARGOS (FRA) ; HANDFUL OF HATE (it) ; CIRITH GORGOR (nl) ; FORGOTTEN TOMB (it) ; ANAAL NATHRAKH (uk)
Date du Concert : Samedi 9 mars 2013
Lieu du Concert : C.C.O. (Villeurbanne, France)
Alors que l’hiver commençait doucement à se faire de plus en plus discret à Lyon, le meilleur moyen de faire durer un peu plus cette douce saison le temps d’une soirée semblait évident : la première édition du VORMELA BLACK FEST, et accessoirement, le premier (mini) festival Black Metal de Dream Factory Music Inc. Aucun doute, ce fest était l’un des événements de la saison les plus attendus de la scène Lyonnaise (ah, c’est vrai qu’il y’a aussi GOJIRA en avril !).
J’avais déjà eu l’occasion d’aller voir un concert dans cette chouette salle qu’est le C.C.O. de Villeurbanne, en banlieue de Lyon. C’était en novembre dernier, KATATONIA passait avec ALCEST et JUNIUS en premières parties. Bref, autant dire que j’ai redécouvert cette salle de concert. Non pas qu’elle ait changé entre temps. J’ai retrouvé avec plaisir cette ambiance intimiste et relativement restreinte (à noter l’absence de crash barrières), car la capacité maximale de la salle est de 400 personnes… L’idéal pour ce genre de concerts, c’est clair ! Et en ce samedi 9 mars, ce ne sont pas moins de 7 groupes qui ont chacun leur tour donné un set. On insistera également sur le fait que dépenser 25 euros pour 7 concerts, ça en a rendu plus d’un heureux ce soir-là !
STORTREGN :
Bon, je préfère vous prévenir tout de suite, mais mis à part OTARGOS, FORGOTTEN TOMB (et encore, eux, je ne les connaissais que de nom…) et ANAAL NATHRAKH, les groupes qui jouaient ce soir là m’étaient inconnus. C’est donc en vrai curieux que j’assiste à la prestation des Suisses de STORTREGN, et c’est clair qu’il en est de même pour la petite centaine de personnes déjà présentes dans le public. Malgré un son un peu approximatif et pas toujours très clair, tout le monde semble accrocher à la musique riche en mélodies et en envolées épiques du groupe Suisse. A noter aussi de très bonnes idées dans les compositions vraiment bien construites et carrées. Leurs titres de 5 minutes en moyenne passent comme une lettre à la poste, et à défaut de jouer devant un public très dispersé, STORTREGN ouvre avec brio le VORMELA BLACK FEST. C’est donc conquis que je me rends à leur stand de merchandising pour m’offrir un t-shirt du groupe. Une très bonne découverte en ce qui me concerne. (7/10)
DAEDALION :
Après un très court changement de matos sur scène, c’est au tour du groupe Français DAEDALION d’investir la scène du CCO. Le son est encore plus brouillon que tout à l’heure, ce qui est vraiment dommage, car leurs compos à la forte inspiration médiévale auraient pu facilement faire mouche. Ceci dit, les musiciens sont carrés, très pros, et jouent leurs 40 minutes de set avec passion et sincérité. Le bassiste/chanteur, T.R.T, harangue régulièrement le public avec sympathie et charisme, et une fois le concert fini, les zicos restent quelques minutes sur scène histoire de serrer des paluches, et tout le monde a le sourire aux lèvres… A l’occasion, il faudra vraiment que je revoie ce groupe dans de meilleures conditions. (6/10)
OTARGOS :
Alors que les fers de lance de la scène Black Metal française installent leurs amplis et font leurs balances, le nombre de personnes dans le public augmente d’un seul coup. C’est sur qu’OTARGOS était l’un des groupes les plus attendus de la soirée, même si tout le monde trouve étrange qu’un groupe comme eux passe aussi tôt… Ulrich, alias Dagoth (guitare/chant) me confiait juste avant pendant notre interview que la setlist allait essentiellement tourner autour du prochain album du groupe, à paraitre en septembre prochain. C’est donc pas moins de 5 morceaux sur 8 qui sont totalement inconnus du public. Mais en attendant, ces nouveaux titres, aussi bien que les standards du groupe (magnifique « Origin ») sont joués par quatre potes tous au taquet et servis par un son absolument parfait (les miracles existent !). Le public aux anges commence à faire voler les tignasses à droite à gauche, pour finalement arriver à un wall of death au milieu duquel s’est retrouvé votre serviteur, suscitant ainsi un commentaire fait au micro par Ulrich me pointant du doigt, qui m’est allé droit au cœur : « Cet homme veut mourir ! Tuez-le ! » Précisons que ceci a été dit avec humour, sans méchanceté, et que le dit Ulrich est venu me voir après le set en me demandant si j’avais pas trop souffert. Bref, depuis, j’ai le bras droit en miettes… Merci OTARGOS ! Non, vraiment, ce concert a été une beigne monumentale. Grand moment du concert : l’intervention de Julien, chanteur de BENIGHTED, sur un morceau avec le groupe. Initiative plus qu’appréciée du public, au passage… (9/10)
Tout le monde est sorti rincé de la déferlante lâchée par les Français. Les jambes en compote, j’ai dû zapper le set de HANDFUL OF HATE histoire de me laisser une chance de survivre à cette soirée (ça va, on rigole !). Rien que l’air frais et le sandwich fromage de chèvre et miel, ça requinque…
CIRITH GORGOR :
Alors là, d’emblée, on sait qu’on n’est pas là pour déconner : cierges des deux cotés de la scène, corpse-paint, bracelets de force de vingt centimètres, crucifix renversés,… CIRITH GORGOR nous invite assez explicitement à un voyage dans la Norvège des années 90 (on s’en cogne qu’ils soient Hollandais, non ?), aussi bien visuellement que musicalement. Pour ce qui est de la musique, rien de bien original et nouveau : du blast à tout va, un chant hurlé, des guitares assassines… Pour peu que vous ayez déjà écouté MAYHEM, DARKTHRONE et BURZUM, CIRITH GORGOR ne vous fera pas redécouvrir le genre. Deux morceaux de leur set avoisineront cependant les dix minutes, ce qui est un peu trop exagéré comme format pour un Black Metal aussi radical et traditionnel. Pourtant, le public ressort ravi de ce concert efficace à souhait. (7/10)
FORGOTTEN TOMB :
Il est maintenant temps d’attaquer le gros morceau de la soirée, à savoir les deux têtes d’affiche. FORGOTTEN TOMB, de par sa sobriété, contraste de façon presque amusante avec CIRITH GORGOR. Les Italiens, pour ceux qui l’ignorent, évoluent dans un registre Black Dépressif/ Black N’ Roll avec une pointe de Death Metal, assez proche de SHINING. Le charisme du groupe touche droit au but, l’applaudimètre (disons gueulomètre…) aurait sans doute explosé. Le son est impeccable, chaque instrument est distinct et audible, et il en est de même pour les parties vocales écorchées et prenantes d’Herr Morbid. La passion sera au service d’un concert d’une heure. Et pendant une heure, le groupe crache sa haine avec beauté (FORGOTTEN TOMB est l’un des rares groupes qui puisse mettre ces deux mots dans la même phrase…) et précision. Distillant de nombreux passages acoustiques dans sa musique, ce concert sera tout simplement hypnotique. D’après ce que j’ai compris, c’est le dernier album, …And Don’t Deliver Us From Evil qui fera office de fil rouge. Au moment de quitter les planches, les quatre remercient avec une sincérité touchante le public venu et resté nombreux, et Herr Morbid dira même avoir vécu « a fucking amazing show ! Thank you France, thank you very much ! ». Un vrai grand moment. (8/10)
ANAAL NATHRAKH :
Pas besoin de se cacher la vérité: les trois quarts du public s’étaient rendus au C.C.O. pour assister au concert de la tête d’affiche de ce VORMELA BLACK FEST. Les maîtres du Black/Grind étaient attendus comme le Messie. ANAAL NATHRAKH ! V.I.T.R.I.O.L, chanteur de la formation, commencera le concert au milieu du public, ce qui rassurera rapidement les « mais il est où le chanteur ? ». Oubliez tout ce que vous avez pu vivre jusqu’à présent, car un concert d’ANAAL NATHRAKH est l’expérience la plus intense, physique, prenante et humaine qu’il m’ait été donné de vivre depuis très longtemps. Intense parce que si les Britanniques sont agressifs sur album, en live, c’est carrément un rouleau compresseur qui s’abat sur vous. Physique parce qu’un concert de NAPALM DEATH, c’est rien à côté de cette fête du mosh pit et du slam que ca a été (votre serviteur s’en est donné à cœur joie…). Prenante parce que, même si leur simplicité, scéniquement parlant, peut être déconcertante, ANAAL NATHRAKH sait créer une musique incroyablement violente, aidée par un chant typiquement Black Metal, et touchant presque parfois à l’opéra. Et enfin humaine, car l’humour de ces mecs se mêlant à celui d’un public aux anges a donné un moment d’échange entre les morceaux que je n’ai jamais vu ! Les fans montaient sur scène, aussi bien pour slammer, que pour faire admirer leur postérieur aux autres… Autant dire que les rires fusaient aussi bien de la scène que de la fosse.
Insistant surtout sur leur dernier effort, Vanitas et sur le cultissime In The Constellation Of The Black Widow, ANAAL NATHRAKH délivre un set avec un charisme et un flegme très British. Et si l’on ajoute à ça un son parfait, on peut sans peur dire que cette soirée s’est terminée de façon explosive et très fun. Un des meilleurs concerts qu’il m’ait été donné de voir (10/10)
La salle se vide lentement, tout le monde se donne l’accolade et quitte le C.C.O. dans une nuit noire, essayant de choper les derniers trams. Tout le monde en est ressorti éreinté, certes, mais avec la preuve indiscutable que ce VORMELA BLACK FEST est une idée géniale, et que sa première édition fut une globale réussite. Un des organisateurs avec qui j’ai pu discuter au moment de quitter la salle m’a avoué qu’en termes d’entrées, ils espéraient faire bien mieux. Mais avec un grand sourire, il me dit : « je veux à tout prix qu’on puisse faire une deuxième édition, car l’ambiance a été au rendez vous, et le public est manifestement ravi ». Oui, je te le confirme… En attendant, on croise les doigts !
Ajouté : Jeudi 21 Mars 2013 Live Reporteur : Hizia Score : Hits: 12749
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