NIGHTWISH (fi/se) - Bercy à Paris (17/04/12)
Groupes Présents au concert : EKLIPSE, BATTLE BEAST, NIGHTWISH
Date du Concert : mardi 17 Avril 2012
Lieu du Concert : POPB Bercy (Paris, France)
Mardi 17 avril 2012. Alors que le printemps devrait nous réchauffer des rayons de son soleil, ce sont le vent et la pluie qui nous torturent depuis quelques jours…Il n’empêche que sur le parvis du POPB, la foule est là, plutôt compacte, tentant de parer au froid hivernal qui met à mal leur volonté de fans par un enthousiasme indéniable.
Car ce soir, les Finlandais de NIGHTWISH prennent leurs quartiers dans cette salle mythique pour venir secouer nos vieilles peaux de métalleux usées par le headbanging forcé. NIGHTWISH à Bercy? Hum?
Oui, moi aussi j’ai quelque peu tiqué en voyant le choix de la salle retenue… Certes, le groupe à un bon following de par chez nous, et le quintette a déjà failli remplir deux Zénith d’affilée, mais à l’instar du demi-four de PRIMUS dans ce même Zénith il n’y a pas si longtemps, je m’interroge sur la pertinence du choix d’un complexe aussi vaste. Mais nous verrons bien… Il est vrai que le Imaginaerum Tour est un sacré barnum qui peut fasciner un maximum de gens, un spectacle total, dans la grande tradition des groupes de bateleurs qui assurent autant du côté visuel que musical. Mais…
Certes, et si vous êtes un lecteur assidu de Metal-Impact, vous savez que je ne porte pas la musique des finlandais en haute estime… Ma critique de Dark Passion Play est là pour en témoigner… Mais je dois admettre que le petit dernier, Imaginaerum a très légèrement inversé la tendance. Certes, je ne fonds pas encore de plaisir à l’écoute de leurs morceaux, mais je dois avouer qu’Anette a plutôt bien trouvé ses marques, et qu’ils ont su se créer un nouvel univers plutôt charmant.
J’étais donc plutôt curieux de les découvrir sur scène pour cette tournée… Mais un contretemps d’organisation qui a abouti à un cafouillage monstre a bien failli me faire manquer le rendez-vous… Je passerai sur les détails qui n’ont aucun intérêt, mais qui justifient le fait que j’aie raté les deux premières parties, pour ne finalement voir que la tête d’affiche. Dommage pour BATTLE BEAST que j’aurais bien aimé découvrir… Que voulez-vous, on ne fait pas toujours ce qu’on veut.
Mais rentrons dans le vif du sujet je vous prie. Et soyons clair. Si vous étiez là ce soir, c’est que quelque part, vous êtes fans de NIGHTWISH. Sinon, vous avez vraiment du temps et de l’argent à perdre et je n’insisterai pas davantage.
Je pense donc qu’en temps que fan, vous avez du prendre une bonne grosse claque. Parce que cette étape du Imaginaerum Tour nous a donné tout ce que nous étions en droit d’attendre de la part des nordiques. Il y a eu du son, et du bon, du visuel, fameux, un concert bien rodé et bien dosé, et surtout, un spectacle intégral qui tenait autant de l’attraction de foire (dans le sens le plus noble du terme) que de la présentation d’un groupe en représentation. En gros, c’était LE concert dans le sens le plus exhaustif du terme, et ça ne sont pas les réactions du public qui vont me contredire.
Bercy bien sur n’était pas plein. La fosse était même loin de l’être, idem pour les gradins. Mais qu’importe, parce que le groupe a joué comme devant 25.000 personnes, sans ménager ses efforts ni sa créativité. Nous n’avons pas été lésés, loin de là.
Il y eut bien sur cette intro fantastique, épique, parsemée d’effets pyrotechniques imparables, que nous avons malheureusement suivi des coulisses, puisque les photos étaient interdites. Et je le regrette !
Mais sitôt le premier morceau passé, la tornade Heavy s’est mise en branle, et le quintette nous a vite entraînés dans son Imaginaerum avec les deux morceaux d’ouverture de l’album… Nous rentrons donc à ce moment précis, lorsque « Wish I Had An Angel » déchire les enceintes, et là, il faut le dire, on s’en prend plein la face… Le groupe est en forme, Anette est en voix, et on sent que Marco a réellement envie d’en découdre. Le son est excellent, peut être un peu fort, mais très équilibré. On note tout de suite les effets de mise en scène, avec canons à fumée, pyrotechnie abondante, visuels très graphiques et très esthétiques, gages d’une soirée qui s’annonce réussie.
Petit détour par Once, et Dark Passion Play, histoire de piocher dans le passé et ne pas se focaliser uniquement sur la promo (Dix titres du dernier album seront quand même joués ce soir…), et la magie opère parfaitement… Le public est très réceptif aux harangues du groupe, et manifeste son enthousiasme à chaque intro.
Il faut souligner d’ailleurs le soin apporté par le groupe aux transitions entre les morceaux, qui sont parfaites et donnent vraiment la sensation de regarder un film musical et non un simple concert. NIGHTWISH étant connu pour son amour des visuels léchés, la chose n’a rien d’étonnant mais reste appréciable.
Le groupe repart derechef sur son dernier-né avec les splendides « Scaretale » et « Slow, Love, Slow », et il faut une fois de plus admettre qu’Anette est bien plus à l’aise avec les chansons de ce dernier album qu’avec le répertoire antérieur de son combo d’adoption. Mais pas le temps de s’appesantir sur ces considérations vocales, car NIGHTWISH nous emmène vers des contrées plutôt nostalgiques et verdoyantes, et nous propose comme plat de résistance une triplette de bon goût, constitués des superbes « I Want My Tears Back », « The Crow, the Owl and the Dove », et « The Islander ». Marco se fend d’ailleurs d’un petit speech à notre attention, et nous demande gentiment de ranger nos portables fièrement tendus pour allumer nos briquets et lui fournir une ambiance adéquate. Requête à laquelle le public se plie avec plaisir…
Je ne vous cacherai pas que ce fut pour moi le moment fort de cette soirée. Ces influences celtes aux effluves délicatement boisées m’ont emporté très loin, au doux son des cornemuses, flûtes, et autres percussions résonnantes. Le mélange des chants, les longs passages instrumentaux, les projections colorées et contrastées nous ont offert un voyage dépaysant, charmant, et m’ont personnellement convaincu de la viabilité de ce NIGHTWISH en 2012. Fantastique. Et ça n’est pas la ronde entamée par quelques membres du fan-club français qui viendra me contredire. A ce moment là, la performance du quintette va bien au-delà du simple concert bête et méchant pour devenir une véritable fête. Ce qui est l’essence même du partage et de la musique.
Suivent le classique « Nemo », et l’imparable « Last Of The Wilds » de Dark Passion Play, puis le Heavy revient à la charge avec le puissant « Planet Hell » et ses teintes rouges flamboyantes venues tout droit des enfers. La gestuelle d’Anette on stage est encore un peu pataude, mais elle multiplie les sourires pour nous faire succomber à son charme. Le groupe déroule ensuite jusqu’au rappel, en s’arrêtant bien sûr sur la case « Over The Hills And Far Away », que reprend aussi leur ex front-woman Tarja en live, et Gary Moore trouve la une tribune bien valorisante. Shunt.
Le rappel sera similaire à quasiment toutes les dates de la tournée, le groupe met le paquet, la scène tremble sur ses pivots, et le public est extatique. Et lorsque les accords d’Imaginaerum résonnent dans Bercy, nous savons tous que c’est la fin, et qu’il faut rentrer chez nous.
Ce concert, qui avait pourtant mal débuté pour moi, s’est plutôt bien terminé. J’ai assisté à un spectacle de grande classe, que certains grincheux auront jugé certainement un peu trop tape à l’œil, mais je n’ai pas boudé mon plaisir… NIGHTWISH nous a offert une bien belle prestation dans des conditions optimales, et ne s’est pas contenté de balancer son répertoire à la hâte, tout en faisant une promo maximale. On sent que les ambitions du groupe se situent maintenant à des hauteurs qu’ils sont largement capables d’atteindre, ce qu’ils nous ont prouvé ce soir sans aucun doute possible. Anette a encore des efforts à faire, bien sur, mais on ne succède pas à une diva comme Tarja sans efforts… Et je conclurai en disant que NIGHTWISH n’a pas à rougir d’avoir tenté Bercy après la machine de guerre RAMMSTEIN, car ils n’ont absolument pas démérité, dans des styles radicalement différents.
Setlist NIGHTWISH :
• Taikatalvi
• Storytime
• Wish I Had an Angel
• Amaranth
• Scaretale
• The Siren
• Slow, Love, Slow
• I Want My Tears Back
• The Crow, the Owl and the Dove
• The Islander
• Nemo
• Last of the Wilds
• Planet Hell (avec extraits de Stargazers et Gethsemane)
• Ghost River
• Dead To The World
• Over the Hills and Far Away (Gary Moore)
Rappel :
• Finlandia
• Song of Myself (sans la 4ème partie)
• Last Ride of the Day
• Imaginaerum
Ajouté : Jeudi 19 Avril 2012 Live Reporteur : Mortne2001 Score : Lien en relation: Nightwish website Hits: 12602
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