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STICKY BOYS (FRA) - Alex Kourelis et Tom Bullot (Sept-2014 / ITW-VIDEO)



Deux ans à peine après la sortie de leur premier opus This Is Rock'n'Roll, les STICKY BOYS sont de retour avec une nouvelle galette : Make Art. Cet album vient confirmer que nos bad boys parisiens ne se sont pas assagis. Bien au contraire, ils ont sortis les guns et le baril de poudre. La scène leur a permis de se bonifier, un peu comme une cuvée issue de cépages de haute qualité mais un peu trop jeune, qu'il faut laisser vieillir tranquillement et qui s'améliore au fil des années afin d'obtenir l'onctuosité et la saveur des grands crus. Make Art est la suite logique de This Is Rock'n'Roll en plus mature. Ca sent toujours la sueur et la bière. L'esprit est le même avec l'expérience en plus. On sent que les nombreux concerts donnés par le combo à travers tout l'hexagone qui leur ont permis de prendre confiance et de s'affirmer musicalement. On pourrait même dire qu'ils ont trouvé leur identité musicale. Les bougres ont choisi de travailler une fois de plus avec Francis Caste et enregistrer leur deuxième méfait au studio Sainte Marthe pour ne pas perdre leurs repères ! Un choix judicieux au vu du résultat qui est d'une redoutable efficacité, Make Art reprenant la même recette oscillant entre MOTÖRHEAD et AC/DC, flirtant par moment avec un Punk Rock sur vitaminé version RAMONES. Vous l'avez compris, peu de changement chez les STICKY BOYS si ce n'est un opus nettement plus consistant qui montre que nos amis parisiens ont pris confiance dans leurs capacités, ce qui leur permet de nous délivrer un cd qui s'avère bien plus convaincant que le précédent. La sincérité dans la démarche est devenue leur devise et cela se ressent sur chaque morceau ! C'est au Hard Rock café autour d'une bonne bière que votre serviteur a pu s'entretenir avec Alex Kourelis et Tom Bullot respectivement chanteur/guitariste et batteur des STICKY BOYS. Entretien avec deux musiciens très fier de Make Art, leur deuxième progéniture, et toujours autant bourré d'humour pour qui le Rock'n'Roll est avant tout une philosophie de vie positive où le leitmotiv permanent est de passer de bons moments et de s'amuser un maximum ! Un vrai sacerdoce qu'ils appliquent au pied de la lettre qui vous garanti de toujours passer un bon moment en leur compagnie ! Magnéto les gars, c'est à vous !

Line-up
: Alex Kourelis (chant, guitare), JB Chesnot (basse, choeurs), Tom Bullot (batterie, choeurs)

Discographie : This Is Rock'n'Roll (Album - 2012), Make Art (Album - 2014)

M-I Interviews du groupe : Alex Kourelis et Tom Bullot (Juil-2013), Alex Kourelis et Tom Bullot (Sept-2014)



Metal-Impact. Quels souvenirs gardez-vous de vos concerts au Bus Palladium et à la Cigale ?
Alex Kourelis. Des très bons souvenirs, les concerts étaient différents. On a joué plusieurs fois au Bus Palladium. Pour la Cigale c'était un peu particulier parce qu'on ouvrait pour ELMER FOOT BEAT, ça a été une grosse fête et on s'est bien marré. On a fait un super concert, la salle est géniale, les mecs d'ELMER FOOD BEAT sont super sympas et leur public est fantastique. Il est très réceptif et ouvert, tu te régales.

MI. Votre style est différent d'ELMER FOOT BEAT, le public il vous a bien accueilli ?
Alex. Très bien, on a gagné des fans. Il y en a qui sont venus nous voir après le concert.

MI. Le merchandising a bien marché ?
Alex. Oui, après les ELMER sont beaucoup plus malins car ils vendent leur casquettes à cinq Euros. C'est génial car c'est le prix d'une binouze et du coup tu la prends tout de suite. Même si tes tee-shirts sont à 10 euros, la casquette est toujours moins cher [Rires] ...

MI. Quel bilan tirez-vous des deux années écoulées ?
Alex. Un bon bilan, on a fait pas mal de dates et on a gagné en maturité.
Tom Bullot. On a appris énormément et cet album nous a permis de faire le tour de France pas mal de fois. Du coup, on a rencontré énormément de gens et fait beaucoup de choses. On a partagé avec beaucoup de monde et ça nous a permis d'être plus à l'aise sur ce que l'on donne et aussi sur ce que l'on dégage. On a pu voir ce que les gens aimaient ou pas chez nous. On a pu maturer complètement notre son, notre approche de la musique et on est arrivé avec plein d'énergie pour ce nouvel opus.

MI. Le fait de faire beaucoup de scène vous a-t-il permis d'avoir une nouvelle vision en terme d'écriture ?
Alex. Plutôt qu'une nouvelle vision, cela te donne des méthodes en fait. Pour le premier album, on est arrivé la guitare sous le bras. Nous étions livrés à nous même dans cette expérience qui était complètement nouvelle pour nous. Tu te fais guider, tu te cherches des références, des choses qui sont à toi mais qui ne sont pas abouti au maximum. Cette fois-ci, on sentait qu'on pouvait faire quelque chose de supplémentaire, des choses plus belles et plus accomplies. On a travaillé une fois de plus avec Francis Caste, on a enregistré au Studio Sainte Marthe, il joue le rôle de la nounou ! [Rires] ... Les dates ça forge énormément, on vit les uns sur les autres et donc on se connait de plus en plus. Ça te permet aussi de savoir très vite ce qui marche ou pas vis-à-vis du public et de s'apercevoir quelles sont les compos qui passent bien sur scène. Tu sais aussi beaucoup plus quelle est la place de chaque musicien dans le groupe. On est trois, il ne faut pas l'oublier, il ne faut pas avoir la prétention de faire de la musique pour six personnes ! Lorsque tu arrives sur scène à trois, cela devient très difficile. Là au moins on savait tout de suite ce que l'on voulait, une basse plus récente et des compos pour un trio.
Tom. C'est un album avec un minimum d'arrangements.
Alex. C'est ça. On ne voulait pas tricher en tout cas. On voulait pouvoir jouer ce qu'il y a sur Make Art. Si on fait de la musique : c'est pour la scène. On est hyper fier de l'album et il doit reproduire à peu près ce qui se passe sur scène. C'est pas l'inverse, ce n'est pas la scène qui est là pour faire la promo de l'album, c'est l'opus qui existe pour venir en soutient de la scène.

MI. Vous enregistré un album pour donner des concerts ?
Alex. Exactement.

MI. Est-ce que vous avez écrit beaucoup de morceaux pour Make Art ?
Alex. Oui, on en a surtout dégagé plein. On avait commencé à avoir des idées sans vouloir aller jusqu'au bout. On connait le piège, lorsque tu écris des nouveaux titres que tu as énormément envie de jouer et tu te mets à ressortir ce que tu fais depuis des années. On s'est dit qu'on allait attendre le dernier moment, on voulait prendre du temps et répéter normalement. On a voulu composer en peu de temps pour justement garder cette espèce d'énergie qu'on avait accumulé, on voulait tout lâcher d'un coup. Ca ou autre chose ! [Rires] ...

MI. Quand tu lâches tout d'un coup, c'est bon aussi !
Alex. Exactement ! [Rires] ... On était tranquille.

MI. L'album fait trente-sept minutes, c'est court !
Alex. On fait des chansons qui ont un format court, voilà !

MI. Il y a un morceau de 1 minutes 52 secondes !
Alex. C'est ça ! C'est l'esprit RAMONES, c'est un titre qui a été écrit en une journée.
Tom. Oui, on l'a écrit trois quatre jours avant l'enregistrement de Make Art.

MI. Comment avez-vous choisi les titres qui allaient finir sur Make Art !
Alex. On discute, on les joues et on les sent.
Tom. On a un truc en fait, lorsque l'on compose un morceau, on a tous les trois notre propre vision du titre, comment il doit sonner, ect. Puis lorsqu'on arrive en studio, on enregistre le morceau et parfois on ressent que l'on a tous les trois la même vision de la chanson et là on sait que l'on a réussi à faire ce que l'on voulait. Il y a une petite magie que tu ressent tout de suite, c'est un petit coup de foudre. Tu réécoutes et tu te dis : "voilà c'est ça que l'on voulait faire. C'est réussi on la garde". Quand ce n'est pas le cas et que l'on ne ressent pas tous la même chose au niveau du titre, on ne le conserve pas.

MI. C'est une question de feeling entre vous trois !
Alex. Oui, c'est ça. On fonctionne comme cela. On est trois, on prend les décisions ensemble et il faut que cela nous plaise à tous les trois.

MI. Le fait de donner autant de concert vous a-t-il permis de vous resserrer humainement ?
Alex. Oui, et curieusement je dirais que ça nous a fait du bien. Bien sûr, tu n'échappes pas au stress et aux tensions des uns et des autres mais chacun a appris à gérer et écouter les autres et respecter aussi le stress individuel.
Tom. On est un vieux couples en fait ! [Rires] ...
Alex. Un vieux couple qui écoute Brigitte Lahaie l'après midi... [Rires]
Tom. On est très détendu et on est capable de partir dix jours ensemble et d'encaisser énormément de stress sur une longue période que ce soit enfermé dans un camion ou des salles obscures. On peut partir pendant une dizaine de jours ou un mois sans ressentir d'irritation, ça se passe très bien entre nous.

MI. Est-ce que dernièrement il y a des concerts qui vous ont marqué plus que d'autres ?
Alex. Il y en a eu tellement, chaque date est un peu unique. Il y en a aussi qui se passe moins bien il faut le dire mais il y en a tellement qui sont formidables que c'est difficile d'en choisir un qui soit vraiment au-dessus des autres.
Tom. Après il y a des shows où tu te dis que tu as vraiment bien joué, tu le ressens. Il y a aussi la bonne date ou derrière tu vas faire une bringue de malade et puis il y a parfois un concert ou il n'y a pas forcément énormément de monde et/ou tu n'as pas un son terrible mais tu te marres quand même et tu rentres content. Je ne pense pas qu'on ait une date plus forte que les autres. Avec ELMER FOOT BEAT, c'était génial parce que c'est des copains et qu'il y avait une super ambiance et puis c'était une belle opportunité de jouer à la cigale. C'était top mais le Hellfest à Nantes, c'était cool aussi.
Alex. On a joué au festival de Mennecy et c'était super grâce aux gens présents.
Tom. C'était excellent, l'équipe était super, tous les techniciens, les bénévoles étaient fantastiques, on a été très bien reçu. Tout le monde était sur la même longueur d'onde et c'était bien. L'ambiance entre les groupes était bonne.

MI. Est-ce que vous avez fait de belles rencontres ?
Alex. Oui, ELMER c'était cool. LOUDBLAST aussi, d'ailleurs on croise Stéphane régulièrement. Les BUKOWSKY pareil, ils sortent de la même crémerie que nous, c'est-à-dire de chez Francis Caste. C'est des copains avec qui on se marre bien. On a eu aussi une belle rencontre avec les CRUCIFIED BARBARA, ce sont des meufs adorables. Tu sais quand tu arrives, tu ne sais pas à trop quoi t'attendre. Tu as toujours cet espèce de cliché qui plane et en fait, on a passé la soirée à boire des bières et à déconner avec elles comme si c'était des potes. Généralement, ça se passe quand même vachement bien.

MI. Vous allez ouvrir pour GOTTHARD à Lille au Spendid, vous appréciez le combo ?
Tom. Oui, ce sont des souvenirs de jeunesse pour nous, on était gamin quand on écoutait GOTTHARD. J'étais à fond dans tous les premier albums jusqu'à Open et la reprise des BEATLES. Dès qu'un album sortait, je courais l'acheter, j'adorais. J'ai un peu perdu le fil ces dernières années mais ça reste toujours un groupe que j'apprécie.

MI. L'avantage c'est qu'il parle Français !
Alex. Oui, c'est bien.

MI. C'est un concert que vous attendez avec impatience ?
Alex. Oui, on apprécie le Slendid. On y a déjà joué avec les CRUCIFIED BARBARA.
Tom. Ca fait un moment que l'on est pas retourné dans le nord, c'est une région qu'on adore. Il y a systématiquement des gens qui sont adorables, un public super réceptif et une ambiance familiale très sympa. On a vécu ça à chaque fois qu'on a été jouer là bas. On a fait une date à Calais c'était vraiment bien et du coup on y est retourné. C'est un vrai plaisir pour nous d'aller là bas.


MI. Et en Allemagne, comment a été l'accueil ?
Alex. Très bien, un bon accueil. Le public a bien réagi. On travaille maintenant avec un mec qui vit en Allemagne et qui nous trouve des dates là-bas et c'est un gros avantage. On essaye de faire le plus de dates possible. De toute façon en Allemagne ils, écoutent cette musique là. Ils sont Rock, tu peux te réveiller le matin avec du STATUS QUO, tu allumes la radio et tu entends du Hard Rock. C'est une culture et du coup ça a très bien marché pour nous là-bas.
Tom. Pour nous, en Allemagne, c'est toujours un peu particulier parce que lorsqu'on était plus jeune on allait systématiquement voir des Festivals en terre teutonne, on adorait ça. Pour nous, c'est un pays qui est lié à ce genre d'événement, le Wacken et les autres manifestations Metalliques.

MI. Vous vous êtes rendu au Hellfest cette année ?
Alex. Oui, on y va tous les ans. Cette année, on n'a pas fait de promo. On y a été en tant que festivalier pur et dur. On était en camping au milieu des cadavres et c'était super.

MI. Quels sont les groupes qui vous ont impressionnés ?
Tom. Moi c'est TURBONEGRO. Ils sont incroyables, l'énergie sur scène qu'ils dégagent et l'ambiance qu'ils créent, c'est impressionnant. Ils sont à la fois drôle et un peu inquiétant, tu ne sais pas trop. Ils font un peu Celtiques, j'adore. La reprise de DIRE STRAITS au Hellfest c'était énorme.

MI. Vous avez aussi fait une reprise de KIM WYLDE : « Kids In America » ! C'est pour le fun ou vous appréciez la chanteuse ?
Alex. Les deux en fait, c'est aussi un peu pour elle ! [Rires] ... C'est des vieux souvenirs, à chaque fois qu'on était à la maison on se mettait de la musique et il passait souvent "Kids In America" et c'était à une époque où on cherchait à faire une reprise et là on s'est dit : "voilà on tient notre titre".

MI. Vous la jouez toujours sur scène ?
Alex. Là, ça fait un moment qu'on la joue plus. On va la remplacer par une autre qui, à mon avis, va bien fonctionner sur scène. C'est une surprise ! C'est de la Pop Rock.

MI. Vous appréciez aussi Lady Gaga !
Tom. Oui j'ai été à son concert à Bercy et c'était impressionnant. Lorsque tu vois ce show, ce professionnalisme, ce son. J'avoue que je ne comprends pas les morceaux mais le spectacle, la débauche d'énergie qu'il y a sur scène, c'est phénoménale. Les musiciens sont incroyables. Tu en prends pleins les yeux pendant 1h30, c'est fou.

MI. Elle est accompagnée par un des guitaristes de WHITESNAKE !
Tom. Exactement, je ne sais plus lequel mais ce n'est pas Reb Beach (ndi : il s'agit de Doug Aldrich). Elle prend les meilleurs et, souvent, ce sont des guitaristes qui jouent du Hard Rock ou du Metal.
Alex. Les Américains ont moins de frontières que nous à ce niveau-là.

MI. Ils sont très ouvert musicalement !
Alex. Oui, quand tu vois AEROSMITH et RUN DMC ou bien ANTHRAX et PUBLIC ENEMY. Kerry King qui fait des solos chez les BEASTY BOYS. Ca toujours été comme ça.

MI. Est-ce que tu penses qu'en France c'est le même état d'esprit ?
Alex. C'est un peu plus sectaire, je pense.
Tom. Oui mais nous, on s'est toujours tout autorisé.
Alex. Nous oui mais souvent tu as des chapelles et chacun défend son style. J'ai envie de dire : "Les gars vous avez tous des tee-shirts noirs, des cheveux longs, une casquette qu'est ce qu'on en à foutre !" [Rires] ... Sérieusement ça fait du bruit et on boit tous des bières en l'écoutant et on est content. Tu sais pourquoi tu écoutes cette musique ! Tu vas en Allemagne, tu n'as pas ça. Il y a une espèce de clivage en France.
Tom. C'est peut-être parce que le Rock est un peu plus confidentiel en France que dans les pays anglo-saxon. Du coup les gens sont très attachés à ce qu'ils écoutent, à leur musique. Ils ont envie de la vendre, de la faire vivre et du coup ils sont peut-être un peu plus militants pour leur petite chapelle.
Alex. Je me souviens que lorsque j'étais gamin, c'était la guerre entre un pote et moi. Lui était très AC/DC et moi plutôt IRON MAIDEN. Il ne fallait pas lâcher un centimètre, c'était mon groupe le meilleur. Au bout de deux/trois ans, on a arrêté d'être con, on s'est mis à aimer ces formations ensemble.

MI. Le film OCEANE est sorti le 11 septembre, avez-vous participé à la promotion ?
Alex. Oui, on y a participé. Il y a eu une soirée au Bus Palladium ou tous les artistes présents sur la bande originale jouaient. Il y avait un groupe de Rock alternatif français dont je ne souviens plus du nom et qui a existé entre 1982 et 84 en plus de nous. C'était assez amusant parce qu'il y avait différentes ambiances, la salle était pleine. On a eu des bons retours.
Tom. L'expérience était folle, on a fait énormément de rencontres. Le film sort en DVD et il va peut être y avoir encore un petit peu de promo en plus. On a pas fait ça pour l'exposition médiatique, on l'a fait parce que le projet était super et qu'il nous a plus. C'était des copains et il y avait une ambiance de dingue donc c'était bien.

MI. Vous avez fait une pub pour la SCNF et pour Converse, seriez-vous prêt à en faire d'autres ?
Alex. Non, on a rien refait depuis. On le ferait volontiers car ça aide à financer toutes nos conneries.
Tom. On a un camion et de l'essence à se payer. On a des albums à financer donc on ne crache pas dans la soupe. Un cachet pour une publicité, ça nous va très bien.
Alex. Derrière si tu l'assumes et qu'elle est bien foutue, tu communiques dessus et c'est tout bénef ! Après évidemment il faut avoir une occasion et ce n'est pas tous les mois que ça arrive soyons réalistes. Il faut assumer ce que tu fais et nous on a besoin d'un peu de fric pour financer tout, ça permet à l'histoire des STICKY BOYS de vivre mieux et en plus c'est formidable.
Tom. Si tu va faire une pub en baissant les yeux et en te disant j'ai un peu honte mais je le fait quand même, ce n'est pas bon.

MI. A la sortie de This Is Rock'n'Roll, vous m'aviez parlé de deux pochettes dont une non utilisée, est-ce que c'est celle de Make Art ?
Alex. Non, rien à voir. Pour Make Art, la première idée qui est venue c'est d'envisager un thème autour de l'art peut-être parce qu'on entend le mot artiste assez régulièrement. L'art, on en fait aussi à notre manière ce qui nous fait un peu sourire. Et puis, on a eu cette idée de photo où l'on voulait reproduire un cour d'art plastique. On peut la voir sur notre site web et dans le livret intérieur de Make Art. Le bassiste pose nue avec un verre de vin et une grappe de raisin et nous on est en train de dessiner derrière nos chevalet. L'un joue au morpion et l'autre fait ce qu'il peut.
Tom. Et ça donne ce bonhomme, on s'est dit qu'il était très bien et qu'on allait l'exploiter.

MI. Quelle est l'idée sous-jacente de ce dessin ?
Alex. L'idée est d'avoir quelque chose de plus brut, on a conscience d'être un trio et le fait d'avoir fait beaucoup de dates. Le fait d'avoir dormi sur des banquettes ou sous des tentes nous a convaincu que c'était moins glam que l'on ne le pensait. Ca reflète ce que l'on a vécu.
Tom. Il y a un coté un peu plus sincère et naturel dans ce disque, que ce soit au niveau des compos, du son. On a moins réfléchi à ce que l'on voulait faire et donner. On a pas essayé de ressembler à ceci ou cela. On est un peu plus à l'aise dans nos baskets que ce soit sur scène et dans la vie en général. On est capable de faire ressortir tout ce que l'on a envie et cela nous ressemble. C'est notre façon à nous de dire que l'art ça peut aussi être un gros bonhomme dessiné sur un mur avec de la peinture qui bave. C'est une autre façon de voir notre parcours.

MI. On retrouve toujours une grande influence AC/DC sur Make Art !
Tom. Ça reste dans nos gènes.
Alex. A écouter et réécouter AC/DC, on est tombé dans la soupe et on est encore dans la marmite... [Rires]

MI. Qui est "Mrs Psycho" ?
Alex. Ce n'est pas quelqu'un en particulier. Ce n'est pas une rencontre précise, c'est un morceau qui parle de la gente féminine et des relations hommes/femmes. C'est toujours un peu compliqué, on le sait tous, et ce n'est pas facile tous les jours.
Tom. Tu peux rencontrer une nana pour un soir qui va te vendre l'histoire en te disant qu'elle s'en fout et qu'elle ne veut pas d'engagements, qu'elle n'est pas sentimentale et qui te dit : "on va coucher ensemble, super" !
Alex. Ce qui t'arrange bien parce que tu as bu tes trois pintes et tes verres de sky derrière et t'a envie de ça aussi !
Tom. Et tu n'as pas le temps de dire ouf que tu te retrouves deux ans plus tard à aller faire les courses le samedi matin ! [Rires] ...
Alex. Oui et à aller acheter des poireaux au marché à 9 heures du matin ! [Rires]
Tom. [Rires] ... Ou aller chercher des tomates [Rires] ... Et cinq ans plus tard, tu te retrouves avec un gosse, dix ans après avec une maison. Au départ, tu as une fille qui t'agrippe et qui t'emmène dans cet engrenage alors que toi au tout début tu n'avais pas du tout prévu ça. Et en un instant, c'est fait.

MI. Ça sent le vécu ! [Rires]
Tom. Bien sûr, en forçant le trait sur un peu tout. On parle essentiellement de choses que l'on vit un peu.

MI. "Bad Reputation" c'est sur l'image que l'on peut avoir de vous ?
Alex. Ce n'est pas sur nous spécialement. C'est sur ce que les gens pensent des Rockers. C'est cette espèce de cliché du Metalleux un peu idiot qui boit qui pisse et qui rote.

MI. Tu ne penses pas que cette vision a un peu évolué de nos jours ?
Alex. Tu le ressens encore, après ça dépend aussi du feeling. Quand tu es tatoué, on te regarde d'un drôle d'air que ce soit au resto, à l'hôtel ou dans une location de vacance.
Tom. Il nous est arrivé une paire de fois d'entendre des trucs sur nous, ça arrive à tout le monde. Dès que tu fais deux trois trucs un peu public, il y a des choses que l'on dit sur toi et qui te reviennent aux oreilles, des trucs que tu aurais fait... Et toi tu n'est pas conscient de l'avoir fait parce que tu ne l'a jamais fait. Il y a des filles qui m'ont avoué que des mecs leur avait dit de ne pas nous fréquenter ! [Rires] ... Tu te demandes ce qui se passe ! Qu'est ce que vous racontez les gars, calmez vous ! [Rires] ... C'est un peu là dessus "Bad Reputation", c'est sur les rumeurs et sur tout le foin que l'on peut faire autour de telle ou telle personne. C'est rigolo ! Tout ça nous parait un peu loin parce que ce genre de papotages ne nous branche pas trop, les histoires de petits copains, c'est très éloigné de nous ! C'est surprenant, il y a des gens qui aiment bien parler de ça.

MI. Est-ce que vous avez prévu un clip ?
Alex. On ne sait pas encore, il y en a quatre qui sont en court et on ne sait pas lequel sortira. Ca dépend du budget et des disponibilités des uns et des autres.

MI. Vous n'avez pas choisi le morceau ?
Alex. Non, parce qu'en fait ce que l'on essaye de faire c'est de bosser avec des réalisateurs qui ont envie de s'investir dans le clip parce qu'ils ont eu un coup de cœur sur une chanson. C'est ce que l'on a mis en place et du coup il y en a quatre ou cinq qui sont sur le feu avec des réalisateurs tous différents. Dans l'idéal, on sort les cinq. Après concrètement si on en a déjà un, ça sera bien.
Tom. C'est une histoire de budget, on en parlait tout à l'heure, on tourne une petite pub et hop on sort le clip ! [Rires] ...

MI. Quelle est votre position sur le système qui consiste à payer une somme importante pour assurer la première partie d'un groupe de renommée internationale ?
Alex. Ça se fait et c'est dans l'ordre des choses. Nous pour le moment on a dit non et puis avec le recul, on se pose la question. Tu te dis que tu vas payer telle somme pour ouvrir pour un combo connu et que cela peut être intéressant. Pour GOTTHARD, ce n'est pas le cas. Si tu tournes avec un combo qui a une renommée, tu es sûr de jouer dans une salle pleine de mille personnes tous les soirs pendant trois semaines. Toi tout seul, tu remplirais 100 ou 200 personnes donc au final tu peux te dire que ça vaut le coup. Ça te fait de la visibilité, des contacts. Si le concert est bon tu vendras des cd, des tee-shirts. Quand tu reviens, tu n'as pas gagné de tunes mais tu n'en gagne pas non plus seul. Il faut aussi savoir que derrière la production qui fait tourner ces groupes, il y a des gens qui ne se font pas des masses de fric non plus. Les participations, ça les aides aussi à boucler le budget de leur tournée.
Tom. Je ne pense pas qu'il faille voir ça comme des salauds qui s'en mettent plein les poches. Tout le monde essaye de boucler son budget.
Alex. La démarche est logique, payer pour avoir le droit de jouer c'est une règle. Mais je trouve que les tremplins et tout ce genre de truc c'est beaucoup plus aberrent. Tu fais payer tes potes pour avoir du monde dans la salle. Même si ce genre d'évènements peux avoir son utilité, finalement je me dis que payer pour jouer n'est pas pire.
Tom. Il faut voir l'environnement tel qu'il est. C'est comme ça aujourd'hui. Il n'y a pas beaucoup de fric dans la production de concerts donc il y a des petites choses comme ça qui se passent. On ne l'a pas fait parce que l'on a pas encore eu une occasion formidable qui s'est présentée et d'autre part on a pas forcément l'argent pour le faire.
Alex. Si la production d'AC/DC nous propose de faire la tournée et de payer on le fait même si il faut prendre un crédit sur cent ans ! [Rires] ...

MI. Pour conclure, que souhaitez-vous rajouter à propos de Make Art ?
Alex. Pour nous qui n'avons que deux albums à notre actif, c'est celui qui nous ressemble le plus ! [Rires] ... On en est très content. This Is Rock'n'roll a été enregistré très rapidement et forcément après tu découvres des défauts. Cela fait six mois que Make Art est terminé, on est satisfait du résultat, il nous plait vraiment que ce soit au niveau du son ou des arrangements. On se l'est réécouté encore hier en rentrant de répétition. Après on verra dans cinquante ou cent ans mais pour le moment on l'assume à 100 %.
Tom. C'est une vrai liberté dans l'expression, dans le ton et là on a été capable de faire quelque chose qui nous ressemble et qui est plus naturel. Il y a une vraie sincérité. Ecoutez le, ça vous plaira !

MI. Merci à tous les deux !
Alex. Merci à toi !
Tom. Merci.



Ajouté :  Mardi 31 Mars 2015
Intervieweur :  The Veteran Outlaw
Lien en relation:  Sticky Boys Website
Hits: 6545
  
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