FM (uk) - Jim Kirkpatrick (Avril-2013)
FM. Avec un nom pareil pas besoin de vous faire un dessin, le gang ne pratique pas du Black Metal norvégiens des plus brutal mais un authentique Hard Fm tout droit issu des années 80 ! Si le groupe a connu un succès important dans les années 80, il n'a jamais réussi à se hisser au sommet malgré des albums de haute volée. Trouver une explication rationnelle relève de la quatrième dimension. Mauvais management, manque de chance ou tout simplement arrivé trop tard, les raisons sont multiples et variées. Le combo s'est formé à Londres en 1984 alors que le Hard Rock mélodique régnait en maître aux quatre coins de la planète. Deux ex SAMSON (groupe où officiait à l'époque un certain Bruce Dickinson) : Merv Goldsworthy (Basse) et Pete Jupp (Batterie) se sont associés aux frères Overland, Chris (guitare) et Steve (chant) pour donner naissance à une des perles du Hard British. Ils seront très vite remarqués et signés dans la foulée par la major CBS alors qu'ils ouvraient pour MEAT LOAF sans avoir jamais sorti quoi que ce soit ! S'en suivirent deux pièces majeures : Indiscreet (1986) puis Tough It Out (1989). Ces pépites indispensables leurs permirent de tourner dans le monde entier en ouvrant pour des légendes tel que Tina Turner, BON JOVI, FOREIGNER ou encore REO SPEEDWAGON pour n'en citer que quelques uns. Malheureusement, après ces deux méfaits cultes, FM ne confirma pas tous les espoirs placés en eux. En 1991, ils sortent Takin' It To The Street alors que le tsunami Grunge débarque en Europe. Nos British tenteront de résister en alignant encore deux galettes, Aphrodisiac en 1992 et Dead Man's Shoes avant de jeter l'éponge en 1995. En 2007, après un concert d'anthologie au Firefest Festival et un accueil phénoménal, nos londoniens d'adoption décident de remettre le couvert pour le bonheur de tous les fans qui leurs sont restés fidèles. De la formation d'origine, seul Chris Overland ne répondra pas à l'appel et sera remplacé par Jim Kirkpatrick. En 2010, ils débouleront avec Metropolis, une vraie réussite qui confirmera que nos lascars ne sont pas là pour faire de la figuration bien au contraire. Ils enchaîneront les dates à travers toute l'Angleterre aux cotés de THIN LIZZY, FOREIGNER ou JOURNEY. Devant un tel engouement et pour célébrer les 25 ans de la sortie de Indiscreet, ils joueront l'opus en intégralité pour quelques shows et en profiteront pour filmer l'événement qui sortira en dvd (Indiscreet 25 Live) le premier avril 2013. Comme si cela ne suffisait pas, ils reviennent avec dans leur besace non pas avec une mais deux galettes intitulées Rockville I et II, de quoi en surprendre plus d'un en ces temps difficiles. Il n'en fallait pas davantage pour que votre serviteur décide d'en savoir un peu plus sur ce come back des plus marquants ! De passage à Paris après de nombreuses années d'absence, c'est le sympathique guitariste Jim Kirkpatrick que nous avons soumis à la question. Le bougre ne s'est pas fait prier pour nous révéler tous les secrets de ce retour fracassant ! Magnéto Kirk !
Line-up : Steve Overland (chant, guitare), Jim Kirkpatrick (guitare), Jem Davis (clavier), Merv Goldsworthy (basse), Pete Jupp (batterie)
Discographie : Indiscreet (1986), Tough It Out (1989), Takin'It To The Streets (1991), Aphrodisiac (1992), Dead Man's Shoes (1995), Metropolis (2010), Rockville (2013), Rockville II (2013)
M-I Interviews du groupe : FM (uk) - Jim Kirkpatrick (Avril-2013), FM (uk) - Steve Overland (Avril-2013)
Traduction/Retranscription : Erick Laulit
Metal-Impact. C'est un plaisir de te recevoir à Paris. Ce n'est pas la première fois que tu viens à Paris ?
Jim Kirkpatrick. Non, je suis déjà venu à Paris à plusieurs reprises afin d'y travailler et d'y jouer de la musique avec plusieurs personnes différentes. Et puis j'y suis aussi venu en vacances. C'est l'un de mes endroits préférés.
MI. Tu es le nouveau guitariste de FM. Comment les as-tu rencontrés ?
Jim. Bien, en fait je connaissais Steve Overland depuis quelques temps déjà et on travaillait ensemble sur différents titres et ce, quelques années avant la reformation de FM. On écrivait des chansons pour différents musiciens ou pour des projets qui n'avaient rien à voir l'un avec l'autre et comme nous vivions à proximité l'un de l'autre c'était facile de se voir. Donc quand FM s'est reformé, Steve m'a demandé de venir jouer avec lui au sein de FM car Andy Barnett, l'ancien guitariste vivait à l'étranger et ne pouvait pas s'engager auprès de FM de manière définitive.
MI. Ce fut assez simple en fait ou y a-t-il eu des auditions avec d'autres guitaristes ?
Jim. Je crois qu'il y avait un autre type qu'il avait fait descendre sur Londres pour l'entendre jouer mais il s'agissait plus d'être au bon endroit au bon moment.
MI. J'ai lu quelque part qu'à cette époque il y avait une sorte de compétition entre toi et Vinny Burns (Ex DARE) ? [Rires] ...
Jim. [Rires] ... Pas vraiment, Vinny a collaboré avec Steve auparavant et c'est pour cette raison que son nom a été mentionné dans les médias mais je pense qu'à ce moment précis Steve et moi travaillions déjà beaucoup ensemble et du coup c'était une chose assez naturelle que je me joigne à FM pour te dire la vérité.
MI. Que penses-tu apporter au groupe ? Et comment se sont déroulées tes premières répétitions ?
Jim. J'étais nerveux aux premières répétions, je tremblais un peu car j'étais fan depuis tellement longtemps. En fait, c'est plus facile de ne pas être fan quand tu vas jouer pour quelqu'un. Je pense avoir été un peu dépassé par cela et j'essaye, par ma contribution, que le groupe sonne comme il le devrait. J'ai essayé de réintégrer par mon jeu les sons habituels des premiers albums. Réellement, c'est ce que j'ai essayé de faire.
MI. Ton premier concert avec FM s'est déroulé au Winstanley College à Wigan, quel souvenir en gardes-tu ?
Jim. J'étais très nerveux pour celui-là [Rires] ... Il y avait beaucoup de monde présent à ce show. Dans ce genre de concert, tu as beaucoup de regards qui sont braqués sur toi et bien sûr, certains sont contents de te voir et d'autres non. C'est une expérience étrange que de prendre la place de quelqu'un, un challenge que je n'aurais peut-être pas envie de retenter de si tôt. Pour être honnête avec toi, j'étais assez nerveux. J'ai été soulagé après le dernier morceau, ce fut un bon show pour nous. Cela parait tellement loin maintenant...
MI. Et donc après ce show, tu savais que FM allait définitivement se reformer ?
Jim. Oui, absolument. Pour être totalement sincère avec toi, tout ce qui s'est passé durant ces cinq dernières années a été un très gros choc pour nous tous. On pensait qu'on allait enregistrer un album et faire quelques dates et voir ce qui allait se passer mais on ne pensait pas en arriver là et faire tout ça. En Angleterre, c'est certain, on a bénéficié d'un tel soutien de la part de la radio et de la presse nationale qu'on a sentit un engouement énorme autour de nous. On en a été très touché par tout ce qui c'est passé pour être franc avec toi.
MI. Vous venez de faire une tournée anglaise avec VEGA et SERPENTINE, comment était ce ?
Jim. De quelle tournée parles-tu ?
MI. Des dates que avez fait dernièrement en Grande-Bretagne avec VEGA & SERPENTINE en première partie ?
Jim. Ah oui, mais encore une fois il ne me semble pas qu'on est fait beaucoup de dates, on a fait huit shows en tant que tête d'affiche puis on a fait le festival HRH AOR donc on a fait neuf dates en tout mais ça a été, en quelque sorte la plus longue période d'activité sous le feu des projecteurs et pour autant que je sache, toutes les dates furent complètes ce qui nous a vraiment fait plaisir. Ce fut un bon coup d'avoir trois groupes de rock mélodiques sur une tournée, il semble que les fans étaient très favorables à la présence revigorante de SERPENTINE et vraiment, c'est allé de mieux en mieux au fil des concerts. Je ne sais pas si nous avons fait quelque chose de bien ou si c'est de la chance mais il apparait que nous vendons de plus en plus de places à chacune de nos apparitions scéniques et que nous vendons aussi plus d'albums à chaque fois alors je suis heureux de la progression que nous avons suivie depuis la reformation.
MI. Concernant Rockville 1 et 2, as-tu écris beaucoup de morceaux pour ces albums ?
Jim. Oui, enfin je veux dire qu'on écrit tous ensemble et que chacun contribue à l'écriture des titres. Vraiment, ce qui se passe c'est que l'un d'entre nous vient avec l'idée d'une chanson ou alors on reprend un morceau inachevé et on tente de proposer ce titre à Steve car c'est le gars qui va le chanter au final, il doit donc être à l'aise avec la chanson. Il peut donc être amené à modifier quelques détails avant qu'on l'interprète ensemble. Je pense que sur les deux albums, j'ai du écrire six ou sept chansons ce qui personnellement me fait plaisir. Voilà comment le processus d'écriture fonctionne, en vrai.
MI. Comment s'est déroulé le travail en studio ?
Jim. Très bien, on a passé un bon moment. Ce n'est pas stressant pour nous, cela fait partie des choses que l'on apprécie dans le groupe. On aime beaucoup travailler en studio. FM est plus un groupe de studio je pense et beaucoup des chansons sont très difficiles à reproduire sur scène. Pour cette raison Steve Overland préfère nettement plus le travail en studio plutôt qu'en live. C'est vraiment au studio que le groupe passe de bons moments et qu'une bonne ambiance de travail s'installe.
MI. Que représente Rockville comparé à Metropolis ?
Jim. Je pense qu'avec Metropolis... Peut-être vais-je te répéter ce que Steve t'a déjà dit. Nous n'avions pas une idée claire de ce que nous allions faire. On a recommencé de zéro. Avec Rockville, nous savions ce que nous avions peut-être fait de bon et de mauvais. On savait quelles réactions on avait suscitées au travers des radios et de la presse donc on savait où on voulait aller. On avait une conception précise de ce que l'on voulait faire avec Rockville alors qu'avec Metropolis, on a juste balancé des idées aux murs et regardé ce qui resterait accroché. Metropolis, est une sorte de surprise pour nous car il est beaucoup mieux que ce que nous aurions pu espérer, au début enfin je crois [Rires] ... Ce fut un travail plus studieux et un peu enfermé avec Metropolis. Rockville I a été plus issu d'un travail intellectuel pour être honnête.
MI. En fait dans le précédent album Metropolis, certains vieux morceaux qui n'étaient pas sortis ont été réutilisés ?
Jim. Dans Metropolis ? J'essaye de me rappeler ce qu'il y a dessus maintenant c'est un peu loin pour moi. Je suppose que quand j'ai rejoints FM certaines de ces chansons étaient déjà écrites, peut-être même que Steve les avait déjà travaillées auparavant. Je ne peux pas réellement te dire.
MI. J'ai lu qu'il avait plusieurs très bons titres des premières années qui n'avaient pas pu être inclus à l'époque dans Indiscreet et Tough It Out ?
Jim. On écrit tous constamment mais Steve écrit énormément de chansons donc il te demande souvent si tu as une chanson car lui a toujours quelques lignes de prêtes à être utilisées et il te dit : "C'était quoi ce morceau ?" Car il a une grosse réserve de titres prêts à servir. C'est vrai pour tous les compositeurs, il y a toujours trop de morceaux mais je pense qu'il s'agit-là d'une bonne situation dans laquelle on aime se retrouver. L'une des forces du groupe, c'est qu'il y a cinq auteurs/compositeurs qui travaillent ensemble.
MI. N'as-tu pas peur de sortir deux albums à la suite aussi vite ? C'est un peu surprenant !
Jim. Oui, ça l'est et nous n'aurions pas... Nous n'avions pas prévu de sortir deux albums de suite. Nous possédions des titres inachevés issus des sessions d'enregistrement de Rockville I et nous voulions concevoir un package bonus pour les fans qui avaient participé à la campagne musicale PledgeMusic (Système qui permet de financer un opus par pré commandes) que nous avons fait. On avait enregistré plus de chansons dans ce but et tout à coup on s'est retrouvés avec plus d'une vingtaine de morceaux donc on s'est dit : "Ce sont toutes de bonnes chansons et elles méritent vraiment de sortir sur cd". Et ce n'est qu'il n'y a que quelques mois que nous avons nous-mêmes réalisé que nous allions nous retrouver avec deux albums. Rockville I a toujours été la galette phare, peut-être. Rockville II possède quelques éléments qui partent un peu dans tous les sens et qui le rendent différent mais certaines personnes nous ont dit l'avoir préféré, pour cette raison. Il ne s'agissait pas d'une action calculée que de sortir deux opus de suite ! Mais ça a juste fonctionné comme ça et nous sommes vraiment heureux de l'avoir fait, cela prouve combien le groupe est prolifique en ce moment.
MI. Peux-tu me dire d'où tu viens ?
Jim. D'où je viens ? Je vis dans une petite ville au sud de Manchester, je suis donc plus une personne du nord de l'Angleterre. Les autres membres sont pour la plupart plus proches de Londres mais Steve et moi sommes des environs de Manchester. J'ai grandi dans cet endroit et je continue à vivre là-bas avec ma famille. Il est évident que lorsqu'on travaille ensemble, on s'établit à Londres pour un moment et nous y restons. Je suis un enfant du pays comme on dit.
MI. Quelles sont les raisons qui t'ont poussé à devenir musicien ?
Jim. Wow. Oh, mon dieu, probablement le fait que j'ai été depuis toujours un grand fan de QUEEN. Tout a commencé quand j'étais adolescent. C'est vraiment à ce moment là que je me suis dit vouloir faire de la musique et ces gars-là ont eu une grosse influence sur moi c'est évident. J'ai toujours voulu jouer de la guitare depuis que j'étais un petit garçon. C'est tout ce que je peux en dire, j'ai toujours été un grand fan de Rock en général. Au départ, je n'ai probablement jamais envisagé de faire carrière peut-être un peu par la suite, puis tout à coup tu réalises que tu fait cela depuis vingt ans ! [Rires] ... C'est comme ça que les choses fonctionnent, je suppose.
MI. C'est une sorte de rêve que d'appartenir maintenant à FM.
Jim. Je suppose, oui un petit peu. Pour être franc avec toi, j'ai toujours été un très grand fan du groupe, puis je suis devenu ami avec Steve avant même que FM ne se reforme. C'était il y a environ dix ans, quelque chose comme ça. Finir par interpréter ces immenses chansons qui sont en quelque sorte antérieures à mon arrivée, c'est une sorte de rêve devenu réalité. Sincèrement, je suis fier d'en faire partie. La chose primordiale est que FM ne se repose pas uniquement sur ses grands tubes des années 80 ou 90, nous sommes tous persuadés que nos nouvelles compositions sont toutes aussi importantes que les anciennes. Le processus de création de nouveaux titres est aussi bon qu'auparavant, ce qui est une très bonne chose, je pense.
MI. Tu me parles de QUEEN, quels sont les autres combos que tu apprécies ?
Jim. C'est une question difficile... Lorsque j'étais enfant mon groupe préféré était QUEEN, puis en grandissant j'ai craqué sur Jimmy Hendrix. J'ai aussi été un grand fan des BEATLES, d'un peu tous les groupes phares de cette époque...
MI. Lorsque j'écoute Rockville I, il se dégage beaucoup de feeling de tes soli de guitare.
Jim. ... Ah oui, merci.
MI. Oui, on ressent une influence très 70/80.
Jim. Tu as raison. C'est surement de là mes influences, mes guitaristes préférés sont : "Brian May, Jimmy Hendrix, tous les plus grands, Peter Green ; Rory Gallagher est l'un de mes préférés". J'aime les guitaristes de blues aussi ainsi que les guitaristes mélodiques avec lesquels j'ai travaillé comme Bernie Marsden, le guitariste de WHITESNAKE. Nous avons plusieurs projets en cours. C'est un grand guitariste et je suis très fan de sa façon de jouer.
MI. Je ne le savais pas.
Jim. Oui, Micky Moody ou des gars comme Paul Cullen (BAD COMPANY) sont mes héros, ils m'ont énormément influencé en tant que guitariste.
MI. Tu as donc travaillé avec eux ?
Jim. Oui, j'ai travaillé avec lui il y a environ huit ans par à-coups sur différents projets, nous sommes souvent en contact et faisons beaucoup de choses ensemble.
MI. WHITESNAKE est l'un de tes groupes préférés ?
Jim. WHITESNAKE, oui je les adore, c'est l'un de mes groupes préférés également. Absolument.
MI. Avant de faire partie de FM, jouais-tu dans un autre combo ?
Jim. J'ai eu une petite carrière solo infructueuse en Angleterre [Rires] ... C'était plus du Blues/Rock que je jouais avec quelques artistes anglais que tu ne connais surement pas ici, des auteurs/compositeurs locaux et depuis huit/dix ans peut-être, je travaille avec Bernie Marsden et un gars Robert Hart, il faisait partie de BAD COMPANY, j'ai travaillé avec lui ces dernières années. On se connait tous et on fait en sorte que ça fonctionne.
MI. Pour terminer qu'as-tu envie de dire aux fans français qui vous attendent depuis de nombreuses années ?
Jim. Bien, nous savons que nous avons de nombreux fans français et nous espérons venir jouer cette année. Une annonce dans ce sens sera faite incessamment sous peu. On espère que le nouvel album vous plaira et j'espère vous voir très vite sur les routes.
MI. Merci beaucoup.
Jim. Merci à toi.
Ajouté : Lundi 17 Mars 2014 Intervieweur : The Veteran Outlaw Lien en relation: FM Website Hits: 9744
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